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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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lundi 29 mar 2010

à l'atelier d'écriture de pierre ménard#2



atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  
litote en tête

autour du thème de la ville de paris


étais  présente à celui de samedi 13 mars, et nous étions quinze participants


pierre ménard met aujourd'hui en ligne sur son site
liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, la deuxième brassée de textes des participants

il empruntait la contrainte d'écriture à françoise collin :





Écrire un texte qui décrit la ville par l’intermédiaire d’un personnage de fiction que l’on suit dans la rue et ce que l’on voit ou non de la ville qu’on traverse, et les pensées, et les images qui nous passent par la tête au cours de cette filature, ainsi que les minuscules tableaux de la vie quotidienne où l’on tente de restituer certains des repères du quotidien de la ville dans laquelle on vit, dans sa solitude. Depuis son quartier, regarder agir quelques-uns de ceux avec lesquels on traite ou de simples passants. Ces figures étranges (entre fantôme et fantasme) et l’évocation de la perte reviennent, mais toujours comme des traces de quelque rêve. Une sorte d’autobiographie plus ou moins rêvée, travaillant les effets de réel, jouant avec les temps et les lieux, avec les personnages mis en scène, ce qui permet de renforcer la cohérence à l’ensemble. 


On dirait une ville, Françoise Collin, Éditions des femmes, 2008. 



voici ce que j'écrivais

et pierre ménard lui a donné ce titre : mon navire loin des mers



  


une cathédrale sans doute / tympan roman je crois / bâtisse qui ose le grandiose toutes ses pierres en soleil /impression de gris en camaïeu / lumière accrochée aux arêtes des pierres / ombre dans les anfractuosités / splendeur /


suis sur le parvis/

devant moi grande place rectangulaire_noire de monde dit l'expression_peu de liens avec ma sensation / plutôt taches de couleur / plutôt flux / ça bouge

 

une tache plus claire me le fait voir / pantalon et chemise ivoire / il s'appuie sur une vitrine et regarde /

 

son regard me surprend / il est vague et rêveur comme s'il ne regardait rien de singulier / qu'est-ce qui l'occupe


le suivre

il passe devant la terrasse d'un café / se rapproche / il porte une valise, usée / il traverse une petite rue abandonnée tout entière aux promeneurs et vient s'arrêter sur le parvis / pose sa valise et en sort un pliant / il s'assied face au monde


le temps sonne à la grande horloge de la cathédrale /


d'autres viennent sur le parvis, déposent leur valise, l'ouvrent, sortent un petit pliant, s'asseyent les uns à côté des autres selon une disposition en arc de cercle, et regardent le monde


ils sont douze à s'être installés / quels apôtres


ils portent tous des vêtements clairs / de leur valise ils sortent un peu de blanc qu'ils étalent sur leur visage / un peu de noir, sobre, pour dessiner des sourcils / du rouge pour les lèvres et / ensemble / dans la lumière du soleil / en une sorte de rituel / ils ferment les yeux et après avoir baissé la tête, ils arrangent sur leur nez un petit bout de plastique rouge / et relèvent la tête / puis ils replient leur pliant le remettent dans la valise et s'en vont / ils entrent dans la petite rue à droite du parvis /


impossible de les suivre / trop de monde dans la rue


je pense à Michaux :

 

Un jour,
Un jour, bientôt peut-être,

Un jour  j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers,




samedi 13 mars 2010




mercredi 24 mar 2010



atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  
litote en tête

autour du thème de la ville de paris


étais  présente à celui de samedi 13 mars, et nous étions quinze participants


pierre ménard met aujourd'hui en ligne sur son site
liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, la deuxième brassée de textes des participants

il empruntait la contrainte d'écriture à françoise collin :





Écrire un texte qui décrit la ville par l’intermédiaire d’un personnage de fiction que l’on suit dans la rue et ce que l’on voit ou non de la ville qu’on traverse, et les pensées, et les images qui nous passent par la tête au cours de cette filature, ainsi que les minuscules tableaux de la vie quotidienne où l’on tente de restituer certains des repères du quotidien de la ville dans laquelle on vit, dans sa solitude. Depuis son quartier, regarder agir quelques-uns de ceux avec lesquels on traite ou de simples passants. Ces figures étranges (entre fantôme et fantasme) et l’évocation de la perte reviennent, mais toujours comme des traces de quelque rêve. Une sorte d’autobiographie plus ou moins rêvée, travaillant les effets de réel, jouant avec les temps et les lieux, avec les personnages mis en scène, ce qui permet de renforcer la cohérence à l’ensemble. 


On dirait une ville, Françoise Collin, Éditions des femmes, 2008. 



voici ce que j'écrivais

et pierre ménard lui a donné ce titre : mon navire loin des mers



  


une cathédrale sans doute / tympan roman je crois / bâtisse qui ose le grandiose toutes ses pierres en soleil /impression de gris en camaïeu / lumière accrochée aux arêtes des pierres / ombre dans les anfractuosités / splendeur /


suis sur le parvis/

devant moi grande place rectangulaire_noire de monde dit l'expression_peu de liens avec ma sensation / plutôt taches de couleur / plutôt flux / ça bouge

 

une tache plus claire me le fait voir / pantalon et chemise ivoire / il s'appuie sur une vitrine et regarde /

 

son regard me surprend / il est vague et rêveur comme s'il ne regardait rien de singulier / qu'est-ce qui l'occupe


le suivre

il passe devant la terrasse d'un café / se rapproche / il porte une valise, usée / il traverse une petite rue abandonnée tout entière aux promeneurs et vient s'arrêter sur le parvis / pose sa valise et en sort un pliant / il s'assied face au monde


le temps sonne à la grande horloge de la cathédrale /


d'autres viennent sur le parvis, déposent leur valise, l'ouvrent, sortent un petit pliant, s'asseyent les uns à côté des autres selon une disposition en arc de cercle, et regardent le monde


ils sont douze à s'être installés / quels apôtres


ils portent tous des vêtements clairs / de leur valise ils sortent un peu de blanc qu'ils étalent sur leur visage / un peu de noir, sobre, pour dessiner des sourcils / du rouge pour les lèvres et / ensemble / dans la lumière du soleil / en une sorte de rituel / ils ferment les yeux et après avoir baissé la tête, ils arrangent sur leur nez un petit bout de plastique rouge / et relèvent la tête / puis ils replient leur pliant le remettent dans la valise et s'en vont / ils entrent dans la petite rue à droite du parvis /


impossible de les suivre / trop de monde dans la rue


je pense à Michaux :

 

Un jour,
Un jour, bientôt peut-être,

Un jour  j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers,




samedi 13 mars 2010




mercredi 24 mar 2010

mercredi 24 mar 2010

à l'atelier d'écriture de pierre ménard#1




atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  litote en tête

autour du thème de la ville de paris


étais  présente à celui de samedi 13 mars, et nous étions quinze participants


pierre ménard a mis une première brassée de ces textes en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie près du coeur

une des contraintes d'écriture proposée consistait à "décrire un lieu à la manière d’une recette de cuisine, reprenant une piste d’écriture trouvée dans l'Anthologie nomade de Michel Butor"




voici ce que j'écrivais






un peu ou deux
tilleuls

accommoder

où est la ville

cela doit chanter
préférer les pinsons aux grives

toujours possible
si le temps le permet
de disperser quelques fleurs
crocus violettes ou primevères

accommoder

se servir de la grille
au cas où les invités sont nombreux

disposer les bouquets de buis en rectangle
avant de servir


recette à la française d'un petit jardin
accommodé en ville
de rien du tout



samedi 13 mars 2010




mercredi 24 mar 2010




atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  litote en tête

autour du thème de la ville de paris


étais  présente à celui de samedi 13 mars, et nous étions quinze participants


pierre ménard a mis une première brassée de ces textes en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie près du coeur

une des contraintes d'écriture proposée consistait à "décrire un lieu à la manière d’une recette de cuisine, reprenant une piste d’écriture trouvée dans l'Anthologie nomade de Michel Butor"




voici ce que j'écrivais






un peu ou deux
tilleuls

accommoder

où est la ville

cela doit chanter
préférer les pinsons aux grives

toujours possible
si le temps le permet
de disperser quelques fleurs
crocus violettes ou primevères

accommoder

se servir de la grille
au cas où les invités sont nombreux

disposer les bouquets de buis en rectangle
avant de servir


recette à la française d'un petit jardin
accommodé en ville
de rien du tout



samedi 13 mars 2010




mercredi 24 mar 2010

mercredi 24 mar 2010

jardin chantier#1



inauguration d'un travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jardin-age,

jour après jour, saison après saison

on verra bien jusqu'à quand

y reviendrai peut-être

mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain


  


sécateur en mains, c'est le temps de tailler les rosiers, tu commences par le grimpant à fleurs grenat_plus personne dans ce jardin pour te rappeler son nom, peut-être le retrouveras-tu sur une page de magazine, sur un site web consacré au jardin ou aux roses, ou au cours d'un bavardage avec quelque travailleur de la terre et des fleurs_le grimpant près du tilleul, à côté du freezia, tu as vu qu'une jeune branche était née depuis le pied, occasion d'oser couper une longue mais vieille branche pour rajeunir, clac, c'est fait, et tu coupes à trois yeux les petites pousses le long des branches, tu supprimes les branches mortes et tu vérifies les liens qui palissent les longues tiges aux barres de fer

couper

tailler

supprimer pour que ça renaisse

geste difficile mais essentiel à la continuation de la vie


tu baisses la tête pour passer sous la ferraille rouillée_où peut-être il y a cinquante ans et plus se voyait encore la peinture vert foncé qui la recouvrait, peinture Lefranc, à l'huile, ou Ripolin, peut-êre venait-elle de chez le marchand de couleurs _ tu passes là où un ou deux pieds de buis sont morts de trop de chaleur et leur mort offre une interruption dans l'alignement,tu t'accroupis et, à la main une serfouette avec fourche, tu frappes la terre,tu frappes, tu frappes encore, tu défais les mottes et tu tires les racines plus facilement, lentement pour tenter de les extirper au plus profond, herbes sèches de l'été dernier dites mauvaises parce que tu ne sais pas leur nom, il y a sûrement du chiendent parmi elles, attention préserve les petits pieds de violettes, arrache les ronces qui courent sur la terre pour aller se replanter un peu plus loin, dégage avec précaution le pied du rosier, ne va pas le blesser, là-dessus tu peux tirer c'est de la matricaire, oui c'est joli leurs petites fleurs jaunes_elles seront là le mois prochain,—mais ça s'étend tellement vite, ça recouvre tout jusqu'à l'étouffement, ces matricaires-là tu les enlèves.

se lit

dans ce travail de la terre quelque chose de toi et de l'humaine condition

toujours revenir là où ça s'est déjà passé

toujours dire non à l'envahissement et tu n'auras jamais fini avec le chiendent

mais tu continues tu reviens tu arraches à nouveau

tu sais bien que le chiendent reviendra

mais qu'importe

ton ambition n'est pas de l'éradiquer

alors quoi

maintenir une forme de beauté là où tu es

pendant que tu y es


petit à petit le vert disparaît pour laisser apparaître la couleur de la terre nue, tu donnes un coup de bêche tout autour des pieds des rosiers_ça tu l'as appris de qui,du grand père, non, sûrement du jardinier qui venait travailler tous les jours au potager, mais tu ne t'en souviens plus_mais tu le donnes le coup de bêche, ainsi tu sectionnes les racines dessous pour empêcher la pousse des herbes envahissantes qui auraient tôt fait de faire disparaître les dits rosiers sous leur pousse,tu as mis les racines déterrées dans un sac pour déchets végétaux ramassés chaque semaine par la municipalité. mode oblige

retrouver

l'odeur des petites violettes qui se découvrent au jardin

dans quel parfum

aussi réussi qu'un diorissimo au muguet

je crois qu'annick goutal avait crée une fragrance à la violette

ou peut-être une humble eau de violette sans nom de parfumeur réputé


tu vas chercher au fond du jardin, dans une petite remise_en fait une ancienne buanderie où il y a quelques soixante ou soixante-dix ans on faisait chauffer les lessiveuses avec petite cheminée d'où sortait l'eau bouillante et savonneuse, à moins qu'elle fût cendreuse_et il en reste de ces bassines pour le linge d'autrefois_ tu vas chercher des copeaux de cacao et un peu d'engrais, tu remplis un gros seau de broyat de branches qui attendent près du mur, à côté du noyer_ et tu rapportes le tout, tu étends en pluie l'engrais, tu griffes un peu, puis tu étends le cacao en cercles concentriques autour des pieds de rosiers, et en s'éloignant un peu le broyat de branches, puis tu vas chercher un arrosoir d'eau du bassin et tu arroses; pour l'amusement et la beauté, tu poses des pousses fraiches, donc violet-rouge, de branches de tilleul que tu as coupées, à la limite du cacao et du broyat.

travail toujours recommencé du jardinage 

et de la vie

continuer

mais pour l'heure le soleil a passé le grand chêne vers l'ouest

  

c'est bientôt l'heure du dedans



 

16 mars 2010

   

mardi 23 mar 2010



inauguration d'un travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jardin-age,

jour après jour, saison après saison

on verra bien jusqu'à quand

y reviendrai peut-être

mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain


  


sécateur en mains, c'est le temps de tailler les rosiers, tu commences par le grimpant à fleurs grenat_plus personne dans ce jardin pour te rappeler son nom, peut-être le retrouveras-tu sur une page de magazine, sur un site web consacré au jardin ou aux roses, ou au cours d'un bavardage avec quelque travailleur de la terre et des fleurs_le grimpant près du tilleul, à côté du freezia, tu as vu qu'une jeune branche était née depuis le pied, occasion d'oser couper une longue mais vieille branche pour rajeunir, clac, c'est fait, et tu coupes à trois yeux les petites pousses le long des branches, tu supprimes les branches mortes et tu vérifies les liens qui palissent les longues tiges aux barres de fer

couper

tailler

supprimer pour que ça renaisse

geste difficile mais essentiel à la continuation de la vie


tu baisses la tête pour passer sous la ferraille rouillée_où peut-être il y a cinquante ans et plus se voyait encore la peinture vert foncé qui la recouvrait, peinture Lefranc, à l'huile, ou Ripolin, peut-êre venait-elle de chez le marchand de couleurs _ tu passes là où un ou deux pieds de buis sont morts de trop de chaleur et leur mort offre une interruption dans l'alignement,tu t'accroupis et, à la main une serfouette avec fourche, tu frappes la terre,tu frappes, tu frappes encore, tu défais les mottes et tu tires les racines plus facilement, lentement pour tenter de les extirper au plus profond, herbes sèches de l'été dernier dites mauvaises parce que tu ne sais pas leur nom, il y a sûrement du chiendent parmi elles, attention préserve les petits pieds de violettes, arrache les ronces qui courent sur la terre pour aller se replanter un peu plus loin, dégage avec précaution le pied du rosier, ne va pas le blesser, là-dessus tu peux tirer c'est de la matricaire, oui c'est joli leurs petites fleurs jaunes_elles seront là le mois prochain,—mais ça s'étend tellement vite, ça recouvre tout jusqu'à l'étouffement, ces matricaires-là tu les enlèves.

se lit

dans ce travail de la terre quelque chose de toi et de l'humaine condition

toujours revenir là où ça s'est déjà passé

toujours dire non à l'envahissement et tu n'auras jamais fini avec le chiendent

mais tu continues tu reviens tu arraches à nouveau

tu sais bien que le chiendent reviendra

mais qu'importe

ton ambition n'est pas de l'éradiquer

alors quoi

maintenir une forme de beauté là où tu es

pendant que tu y es


petit à petit le vert disparaît pour laisser apparaître la couleur de la terre nue, tu donnes un coup de bêche tout autour des pieds des rosiers_ça tu l'as appris de qui,du grand père, non, sûrement du jardinier qui venait travailler tous les jours au potager, mais tu ne t'en souviens plus_mais tu le donnes le coup de bêche, ainsi tu sectionnes les racines dessous pour empêcher la pousse des herbes envahissantes qui auraient tôt fait de faire disparaître les dits rosiers sous leur pousse,tu as mis les racines déterrées dans un sac pour déchets végétaux ramassés chaque semaine par la municipalité. mode oblige

retrouver

l'odeur des petites violettes qui se découvrent au jardin

dans quel parfum

aussi réussi qu'un diorissimo au muguet

je crois qu'annick goutal avait crée une fragrance à la violette

ou peut-être une humble eau de violette sans nom de parfumeur réputé


tu vas chercher au fond du jardin, dans une petite remise_en fait une ancienne buanderie où il y a quelques soixante ou soixante-dix ans on faisait chauffer les lessiveuses avec petite cheminée d'où sortait l'eau bouillante et savonneuse, à moins qu'elle fût cendreuse_et il en reste de ces bassines pour le linge d'autrefois_ tu vas chercher des copeaux de cacao et un peu d'engrais, tu remplis un gros seau de broyat de branches qui attendent près du mur, à côté du noyer_ et tu rapportes le tout, tu étends en pluie l'engrais, tu griffes un peu, puis tu étends le cacao en cercles concentriques autour des pieds de rosiers, et en s'éloignant un peu le broyat de branches, puis tu vas chercher un arrosoir d'eau du bassin et tu arroses; pour l'amusement et la beauté, tu poses des pousses fraiches, donc violet-rouge, de branches de tilleul que tu as coupées, à la limite du cacao et du broyat.

travail toujours recommencé du jardinage 

et de la vie

continuer

mais pour l'heure le soleil a passé le grand chêne vers l'ouest

  

c'est bientôt l'heure du dedans



 

16 mars 2010

   

mardi 23 mar 2010

mardi 23 mar 2010

atelier d'écriture de pierre ménard




atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  litote en tête
autour du thème de la ville de paris


ai participé à celui de samedi dernier, 13 mars, et nous étions quinze participants

pierre ménard a mis ces textes en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie près du coeur

une des contraintes d'écriture proposée consistait à "décrire un lieu à la manière d’une recette de cuisine, reprenant une piste d’écriture trouvée dans l'Anthologie nomade de Michel Butor"

ces textes ont été lus lors d'une soirée organisée par le magazine "mardi ça fait désordre" n°5, durant laquelle il y avait aussi des prises de parole goûteuses des habitants du 10°



C'était à l’espace Jemmapes, 116 quai de Jemmapes.


 

jeudi 18 mar 2010




atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie  litote en tête
autour du thème de la ville de paris


ai participé à celui de samedi dernier, 13 mars, et nous étions quinze participants

pierre ménard a mis ces textes en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie près du coeur

une des contraintes d'écriture proposée consistait à "décrire un lieu à la manière d’une recette de cuisine, reprenant une piste d’écriture trouvée dans l'Anthologie nomade de Michel Butor"

ces textes ont été lus lors d'une soirée organisée par le magazine "mardi ça fait désordre" n°5, durant laquelle il y avait aussi des prises de parole goûteuses des habitants du 10°



C'était à l’espace Jemmapes, 116 quai de Jemmapes.


 

jeudi 18 mar 2010

jeudi 18 mar 2010

jardin chantier #0




travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jour après jour, saison après saison

on verra bien jusqu'à quand, jusqu'à quel âge de jardin

y reviendrai peut-être dans la terre de l'écriture

mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain




l'hiver est encore là mais le printemps déjà alors


va falloir recommencer

tu fouilles griffe en main la terre     enlèves radicelles et plus grosses     arraches les herbes jaunies et griffes encore un peu


encore une fois
et patiemment

tu dégages le pied des rosiers     distingues les pieds des violettes de ceux de la matricaire en différenciant les feuilles puisque pas encore de fleurs   te décides à garder ces petites pousses au pied de la véronique


savoir parier quelquefois
chiche!
et agir
parier donc que ce sont des nouvelles pousses de la dite véronique

dans ce fouillis d'herbe tu reconnais le pied des angéliques   puisque tout se mêle si bien tu laisses en état


ne pas séparer
 l'ivraie ou le bon grain
n'est pas toujours celle ou celui que l'on croit
attendre encore que ça pousse davantage

tu coupes les hautes tiges noircies des tanaisies     tu supprimes les géraniums mous d'avoir gelés


ne pas s'inquiéter d'éliminer les morts
on peut remplacer les géraniums

rien à travailler dans les cistes, tu observes leur reprise


le soleil
même en un début mars bien froid
éveille leur parfum


9 mars 2010


  
 
 
 

mardi 09 mar 2010




travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jour après jour, saison après saison

on verra bien jusqu'à quand, jusqu'à quel âge de jardin

y reviendrai peut-être dans la terre de l'écriture

mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain




l'hiver est encore là mais le printemps déjà alors


va falloir recommencer

tu fouilles griffe en main la terre     enlèves radicelles et plus grosses     arraches les herbes jaunies et griffes encore un peu


encore une fois
et patiemment

tu dégages le pied des rosiers     distingues les pieds des violettes de ceux de la matricaire en différenciant les feuilles puisque pas encore de fleurs   te décides à garder ces petites pousses au pied de la véronique


savoir parier quelquefois
chiche!
et agir
parier donc que ce sont des nouvelles pousses de la dite véronique

dans ce fouillis d'herbe tu reconnais le pied des angéliques   puisque tout se mêle si bien tu laisses en état


ne pas séparer
 l'ivraie ou le bon grain
n'est pas toujours celle ou celui que l'on croit
attendre encore que ça pousse davantage

tu coupes les hautes tiges noircies des tanaisies     tu supprimes les géraniums mous d'avoir gelés


ne pas s'inquiéter d'éliminer les morts
on peut remplacer les géraniums

rien à travailler dans les cistes, tu observes leur reprise


le soleil
même en un début mars bien froid
éveille leur parfum


9 mars 2010


  
 
 
 

mardi 09 mar 2010

mardi 09 mar 2010

duo aléatoire mhk 6

 

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le sixième duo








c'est jaune c'est couloir ça sent repas à l'heure écoeurante ça marche chaussures blanches ça implante chambrettes box ça plastique beige fade
ça transporte à roulettes ça bruite sons rythmés ça passe ça sonne répété régulier c'est passé
partout ça bagarre molécules

quand lanceras-tu tes longs bras de mimosa pour m'étreindre



aède
thrène
coquelicots

vieilleries
pastorales et tambourins

nous sommes faits aussi
d'hier

maintenant
et à l'heure de notre mort




avec tout ce gel d'hiver
comme elles seront belles
les violettes




MK6 Lune noire de février_bak 36ko 277x277
michelle kruithof





 

dimanche 21 fév 2010

 

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le sixième duo








c'est jaune c'est couloir ça sent repas à l'heure écoeurante ça marche chaussures blanches ça implante chambrettes box ça plastique beige fade
ça transporte à roulettes ça bruite sons rythmés ça passe ça sonne répété régulier c'est passé
partout ça bagarre molécules

quand lanceras-tu tes longs bras de mimosa pour m'étreindre



aède
thrène
coquelicots

vieilleries
pastorales et tambourins

nous sommes faits aussi
d'hier

maintenant
et à l'heure de notre mort




avec tout ce gel d'hiver
comme elles seront belles
les violettes




MK6 Lune noire de février_bak 36ko 277x277
michelle kruithof





 

dimanche 21 fév 2010

dimanche 21 fév 2010

dans le frais cresson bleu ...




p'tite tête
p'tit paul
c'est selon
c'est l'enfance
noisettes forêts

jeunesse
la danse des filles s'arrêtent à une
quelle promesse

guerre

jeunesse
vespa
coucou au revoir
il représente

préfailles
les yeux bleus
le vent souffle
déjà le sable

équihen
la fraise écrasée
petite fille pleure
il marche loin

les rêves dorment au ruisseau
canne à pêche et vin blanc
les loups habitent les armoires bleues


 promesse n'a pas tenu



le bruit vient dans le bonheur
de ses filles

yeux bleus kleenex et cuvette
ça fait mal

ça s'installe dedans la blessure
l'air de rien
dehors vin blanc et cigarettes
la vie c'est pas q'du v'lours


 pour qui les glaïeuls


il tombe dans le vent
de préfailles
d'équihen
de saint brévin

les chars s'endorment à peine
que la plaie déjà s'agrandit
on enfonce un coin dans ce tendre-là

vin blanc et cigarettes

où le rabot de jeune homme
où les petites étagères menuisées
où les tambourins des pioutes


ça s'éloigne


 
comment ramasser ta vie dans le poème
jusqu'au jour
dans le frais cresson bleu
près des racines de pissenlit


langue mots
venez l'embrasser
venez le dire
qu'il reste encore un peu



mercredi 17 février 2010




vendredi 19 fév 2010




p'tite tête
p'tit paul
c'est selon
c'est l'enfance
noisettes forêts

jeunesse
la danse des filles s'arrêtent à une
quelle promesse

guerre

jeunesse
vespa
coucou au revoir
il représente

préfailles
les yeux bleus
le vent souffle
déjà le sable

équihen
la fraise écrasée
petite fille pleure
il marche loin

les rêves dorment au ruisseau
canne à pêche et vin blanc
les loups habitent les armoires bleues


 promesse n'a pas tenu



le bruit vient dans le bonheur
de ses filles

yeux bleus kleenex et cuvette
ça fait mal

ça s'installe dedans la blessure
l'air de rien
dehors vin blanc et cigarettes
la vie c'est pas q'du v'lours


 pour qui les glaïeuls


il tombe dans le vent
de préfailles
d'équihen
de saint brévin

les chars s'endorment à peine
que la plaie déjà s'agrandit
on enfonce un coin dans ce tendre-là

vin blanc et cigarettes

où le rabot de jeune homme
où les petites étagères menuisées
où les tambourins des pioutes


ça s'éloigne


 
comment ramasser ta vie dans le poème
jusqu'au jour
dans le frais cresson bleu
près des racines de pissenlit


langue mots
venez l'embrasser
venez le dire
qu'il reste encore un peu



mercredi 17 février 2010




vendredi 19 fév 2010

vendredi 19 fév 2010

petit tiroir de bois ...



petit tiroir de bois
où tombe poudre de vie
chaque jour moulinée
encore dernier février de café

lundi 15 février 2010

lundi 15 fév 2010



petit tiroir de bois
où tombe poudre de vie
chaque jour moulinée
encore dernier février de café

lundi 15 février 2010

lundi 15 fév 2010

lundi 15 fév 2010

viande a séché février ...






viande a séché février
cendre est le sang de chair

dans l'absolue mâchoire
blond est le chant des morts


mémoire lève sa parure



dimanche 14 février 2010




dimanche 14 fév 2010






viande a séché février
cendre est le sang de chair

dans l'absolue mâchoire
blond est le chant des morts


mémoire lève sa parure



dimanche 14 février 2010




dimanche 14 fév 2010

dimanche 14 fév 2010

le grand cheval d'effroi ...




le grand cheval d'effroi
s'approche encore dans février

la nuit au bord des fleurs
grince froidure

le jour du soleil sera blême



samedi 13 février 2010 



samedi 13 fév 2010




le grand cheval d'effroi
s'approche encore dans février

la nuit au bord des fleurs
grince froidure

le jour du soleil sera blême



samedi 13 février 2010 



samedi 13 fév 2010

samedi 13 fév 2010

duo aléatoire mhk 5

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le cinquième duo




 


le temps tire ses traits
et les cheveux

rien qu'une question de comment sans pourquoi
elle dit claude favre
moi aussi

à l'épreuve des ventres
des fourmis
et des scalps




sous les feuilles décomposées
près des boules d'hortensias blêmes rouillées
qui se pavanent
sous les longues tiges des églantines
nues enchevêtrées d'épines
près du coussin d'hysope

de la vie verte se dresse
hors de la terre foncée

puissance au jardin

et joie du
ça recommence







MK5_24 janvier 10 lune de janvier3 64,7 Ko 500x500
 michelle kruithof

23 janvier 2010

  



dimanche 24 jan 2010

 




une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture

chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte

le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof

ça s'appelle duo aléatoire mhk

voici donc le cinquième duo




 


le temps tire ses traits
et les cheveux

rien qu'une question de comment sans pourquoi
elle dit claude favre
moi aussi

à l'épreuve des ventres
des fourmis
et des scalps




sous les feuilles décomposées
près des boules d'hortensias blêmes rouillées
qui se pavanent
sous les longues tiges des églantines
nues enchevêtrées d'épines
près du coussin d'hysope

de la vie verte se dresse
hors de la terre foncée

puissance au jardin

et joie du
ça recommence







MK5_24 janvier 10 lune de janvier3 64,7 Ko 500x500
 michelle kruithof

23 janvier 2010

  



dimanche 24 jan 2010

dimanche 24 jan 2010

quand c'est cRâne ...




quand c'est cRâne
voit les os sous la peau
voit bien la ligne du partage

des os

quand c'est cRâne
se demande
est-ce bassin de femme
qui fit à son empreinte

quand c'est cRâne
arbore le brut tête os
irrémédiablement

presque une vanité

quand c'est cRâne
se souvient
du poil de la bête
du vent dans les cheveux
des cheveux sur la joue

quand c'est cRâne
se rapproche d'une enfance
gazouille

glossolale
écrivaille
que veille


quand c'est cRâne
ne résiste pas
INSISTE
à la celan




et petit à petit
dans les eaux du bassin
viennent les nymphéas
et leur goût de vanille




vendredi 22 jan 2010




quand c'est cRâne
voit les os sous la peau
voit bien la ligne du partage

des os

quand c'est cRâne
se demande
est-ce bassin de femme
qui fit à son empreinte

quand c'est cRâne
arbore le brut tête os
irrémédiablement

presque une vanité

quand c'est cRâne
se souvient
du poil de la bête
du vent dans les cheveux
des cheveux sur la joue

quand c'est cRâne
se rapproche d'une enfance
gazouille

glossolale
écrivaille
que veille


quand c'est cRâne
ne résiste pas
INSISTE
à la celan




et petit à petit
dans les eaux du bassin
viennent les nymphéas
et leur goût de vanille




vendredi 22 jan 2010

vendredi 22 jan 2010

quelque chose s'est fait entendre ... / rebond avec christine jeanney




à christine jeanney

en lien avec ma lectures des textes siens ci-dessous dans tentatives


c'était la nuit

puisque
portée
le dessus de ses pieds
je me suis dit




quelque chose s'est fait entendre
comme une houle roulant entre ces textes que je lisais en me promenant souvent en tentatives ces jours-çi

une houle roulant les images des cieux

dont le chant me touchait au profond

la houle de celle qui écrit ces textes
mêlée au bruit du texte proprement dit
le bruit de ce qui frissonne en moi quand je me laisse faire par lui
et je voudrais tenter d'ici les dire


je sens cette houle rouler ses vagues glissant dans l'écriture
 

depuis
la levée de l'image d'une
boîte de bois à tiroirs et secrets qui pivote en l'air, suspendue entre le vide et rien dont l'orifice donne sur une ruelle ouverte habitée par un "je" cachée dedans
boîte aérienne observée par un œil ouvert plac(é)dans la bonne perspective
boîte qui chevauche
ce qui tient du mystère le plus étrange
car comment à la fois se placer / dans la perspective de la ruelle ouverte que la boîte montre
et être à l'intérieur cachée

 

à moins que le mystère du temps du texte réussisse à faire tenir ensemble deux temps séparés dans la vie

 

être à la fois cachée en une profondeur secrète, portée, comme au temps de la vie intra utérine, et être devant cette boîte à tiroirs secrets et la voir pivoter en l'air



et la houle emporte cette légèreté aérienne jusqu'à
la mort de ma mère  ... flotte dans l'air

_voilà que la gravité terrestre est lâchée_

jusqu'a la photo est maintenant un tableau mystérieux qui danse
jusqu'à je porte en moi la mort de ma mère

 



j'avais d'abord lu le texte intitulé portée, et dès le début de la lecture, cette boîte pivotant en l'air, comme en lévitation, m'avait apporté ce sentiment que quelque chose quittait en effet la gravité terrestre, comme si cette boîte était l'image d'une rêverie ou d'une âme qui s'envole


et j'ai été frappée en lisant, peu après, le texte je me suis dit, de la correspondance qui s'était imposée à moi entre boîte et mère

 

les correspondances ne sont bien sûr jamais terme à terme mais s'établissent selon une alchimie presque indicible d'un texte à l'autre



la houle est aussi partie de

la course dans le couloir  
c'était la nuit ce 2 janvier-là
la course effrénée de cette longue première phrase
entre et virgules et intersections
rythmée par la pâle lumière des veilleuses au bas des murs

jusqu'à
le bas-côté
qui veut faire croire qu'on ne tombera pas


partie aussi de
cette longue parenthèse questionnante dans je me suis dit
écrirai-je écrirai-je pas sur la mort de ma mère

jusqu'à ce
alors il faudrait nier la chute
la perpétuelle descente du tout tombe, tout tombera, tout est tombé,
que j'entends comme une manière de réponse
ou de raison
à cette écriture-là

que cette thrène de la sonorité "om" répétée sonne funèbre


la houle, je la sens aussi dans un va-et-vient entre les textes qui vont plus souvent à la ligne, dits poèmes, et ceux qui utilisent toute la ligne d'écriture, dits prose, comme si les poèmes offraient le "punctum" des textes en prose_un quelque chose qui pointe vers celui qui écrit_comme s'ils avaient capté quelque détail essentiel et qu'ils tissaient leur dit autour de ce détail, livrant ainsi ce qui est le plus fort


il est certain que ces détails pointent aussi vers moi

 

et je vois là marque d'une écriture qui dit ce qui lui est intimement particulier tout en laissant ouvert la place d'un universel




et une vague encore qui mènerait jusqu'à

cette boîte dernière
où nous serions bientôt rangées
dans le ventre de l'énigme




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