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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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vendredi 23 juil 2010

journal temps #3

 

 

 

2T3M comme s'écrit sur twitter 140 oblige

 

ouvre la sony reader le mercredi 21 juillet 2010 pour continuation de deux temps trois mouvements chez publie.net

 

ciel nuageux sur la ville hospitalière

 

je m'échappe de la chambre fez jusque dans les lignes de pierre ménard

 

taxi à miami

 

une cloche sonne dans quelque chapelle oratoire ou église; il y en a beucoup dans le quartier de port-royal

 

royal le port

au moins stehen à la celan

 

apprendre à vivre enfin

apprendre à lire

 

je me tiens debout même couchée carbo

 

j'enchevêtre et hibou les lignes les histoires les personnes les temps les noms les ciels

 

le portugal me pique et la machine fait son bruit trois sons court un son long

 

la veste bleue marine se tient au dossier d'une chaise attendant le corps qu'elle habille

 

l'œil aveugle de la télé

 

trouver l'angle d'attaque, le fil à détendre, défendre son point de vue, tirer dessus et puis tout vient d'un coup, défile sous nos yeux  39 de 375

 

lecture liseuse métal boutons pas de pages mais une fenêtre

 

un livre c'est fragile elle disait à la petite fille de presque quatre ans, ça se manie avec précaution, tu dois tourner la page comme ça, avec l'index en haut de la page

 

je ne tourne pas de page mais passe d'une fenêtre à une autre en appuyant avec le pouce sur un petit bouton forme de mi-lune

 

voudrais dire tout de suite que je suis dans la lecture de son texte mais la wi-fi n'atteint pas le magnolia pour gazouiller

 

sur la sony PRS 505 les images me semblent ternes, pas la brillance que propose ordinateur ou ipod, encre électronique contre pixels

 

l'archive comme forme à part entière 47 de 575

 

ouvrir la boîte rouge, déplier les lettres, les poser sur la vitre du scanner, numériser, classer dans des dossiers créés à cet effet_quels noms_lettres de captivité, ou lettres d'amour en captivité, ou lettre à une jeune fiancée, ou lettres à une fiancée, ou lettres de p à g, ou lettres de paul, ou lettres de paul à geneviève, ou lettres d'un kriegsgefang 5 ans durant_ et comment les distinguer_la date d'envoi, la date du cachet de la poste, la date de réception, les chiffrer chronologiquement : 1 de x_pas encore comptées_les enregistrer en .jpeg ou en.pdf ou les deux

 

peut-être demander à une historienne un conseil, celle de l'atelier 62 martine sonnet

 

ou à jérome wurtz qui ouvre sa valise tous les lundis, je crois

 

photo: un immeuble haut et des nuages 48 de 575

 

des maisons du ciel et des nuages, six, huit étages avec stores bleus délavés

 

FÉVRIER  49 de 575

 

encore un mois de février

 

nez tordu s'est sans doute affaissé quand il est mort ça le change trop elle demande au chiropracteur de redresser le nez

c'est possible car elle n'est pas arrivée à temps de la vie et si peu après

 

la pluie s'est mise tomber vers le petit matin 52 de 575

sur les tilleuls, je l'ai entendue depuis le lit fenêtre ouverte sur le jardin ça bruisse dans les feuilles et sur la terre

 

nuit de mauvais rêve qui fait s'enfoncer la tête de l'enfant dans son buste jusqu'à disparaître comme si elle glissait dans son corps; elle tire un peu dessus pour la remettre en place, comme on le ferait d'une pièce de meccano, mais elle glisse encore; l'enfant est mort

 

chercher le détail qui attire l'oeil  52 de 575

si tu ne nommes en l'instant où tu le sens le mimosa qui te cherche, l'inoubliable devient oubliable, tu perds le mimosa et le mimosa ne te prend pas dans ses bras d'éternité; tu nommes hélène cixous et son l'amour le loup et autres remords

 

dans le détail gît la chair du réel; sinon le réel glisse sur la paroi du vivant, monde de généralités sans aspérités pour retenir la vie

 

 

 

 

plus tard ai quitté chambre fez

dans la maison ouvre reader pour continuation 2T3M

 

le chat se lève, me voit, ronronne, s'étire, se couche à nouveau, sur le flanc, s'étire, roule sur l'autre flanc, se relève, semble hésiter pour une direction à prendre, pour un autre endroit où se coucher; se décide pour la chambre dont la porte est ouverte sur le palier

 

chant de l'inquiétude du merle aux travaux d'approche pour entrer dans l'épaisseur du feuillage du tilleul jusqu'à la cachette du nid

 

ses bras piquetés de taches de rousseur, un air de chaleur et lumière, un sourire, aussi dans les yeux bruns

 

rencontre plutôt que relation ou rapport  58 de 575

le mot de "relation"; tenir son aura haut au-dessus de l'étouffé-moite de la chute de l'adjectif; j'entends l'absent que l'on ne disait pas à sa suite pour qu'on l'entende mieux; on l'affublait souvent d'un avoir qui le précédait, et il restait au singulier; même chose pour rapport, même si le grand manitou _là quand_ en tient pour qu'il n'existe pas

 

plutôt rencontre mais ce "contre"

alors quoi

accueil

mais pas le même terrain

 

 

dans la chambre fenêtre ouverte sur le jardin elle s'assoupit au carbo

 

 

 

journal temps #2

 

 

 

après presque une heure de bagarre avec sony reader PRS 505 enfin le texte de pierre ménard deux temps trois mouvements publié chez publie.net (10/7/2010) y est téléchargé dimanche I8 juillet 2010

 

installation de la liseuse avec la liseuse dans un fauteuil au jardin à l'ombre des branches basses du magnolia

 

un jeu de cartes dont les figures sont accolées

 

roucoulement de tourterelles, jeu de chants des merles et papillon blanc

 

il nous faut beaucoup de courage pour oser penser juste. 23 de 575

 

 

mardi 20 juil 2010

huit fenêtres parisiennes rue des halles pour ...




pour anne savelli et son fenêtres open space



Rue des halles_paris_mh_1101

Rue des halles_paris_mh_1102

Rue des halles_paris_mh_1116

Rue des halles_paris_mh_1118

Rue des halles_paris_mh_1119

Rue des halles_paris_mh_1120

Rue des halles_paris_mh_1122






un essai 
pas encore très habile à la mise en ligne des photos
en particulier pas certaine que leur taille soit la meilleure
mais un essai


  
 

 
 
       

lundi 19 juil 2010

journal temps#1




Tilleul_mh_4154
 
 dans le jardin du 19 juillet 2009 à l'ombre du



dans un magazine papier, je relève les expositions que j'aimerais visiter, je dresse une liste



le temps s'écoule sur l'aile d'une abeille au bord d'un pot de confiture de figues


envie de lire ce que dit
elisabeth leibovici mais le flux d'internet ne coule pas dans le jardin, si près de la maison où il parvient; voudrais que la force du désir suffise à le conduire jusque là, à changer la chose, que pour une vingtaine de mètres il ne fasse pas tant de manières et vienne jusqu'a moi


être dans l'ignorance quasi totale de ce qui préside à cette circulation de flux, ondes, corpuscules, distance, épaisseur des murs; tout s'agite sans offrir de réponse rationnelle


lisière et le "e", ce qu'il offre comme univers radicalement différent de son homologue au masculin


lisière, bois, tapisseries,
Alechinsky 


me revient aussi une "lisière" chez Kant dans
Qu'est-ce que les lumières? ce qui entrave notre capacité à devenir majeur, une fois que la nature nous a affranchis de la minorité



sifflement du merle installé au haut du houx, chant d'accompagnement en écriture, signes noir sur blanc de page avant lumière de lucarne



calme et étrangeté de la proximité calme des objets de morandi, vase, cube, bouteille


les jupons de bibi, d'irène et d'arlette s'envolent en mai 1929 à cannes au bord de la mer chez lartigue


dans les seins oiseaux du sculpteur de la ruche viliano tarabella, retenir la ruche


les yeux du lézard au plumes d'or de miró


la presque crécelle chantée du troglodyte, inquiet ou observateur ou rêveur, avec mouche en bec, posé sur la ferraille rouillée, étape vers le nid




dans la cuisine, il vient le flux; regarder sur le portable posé sur la table les photogrammes de "psycho" d'Hitchcock chez
liminaire  et la vidéo the famous shower scene, musique bernard hermann

  



Cerises sur sol de cuisine_mh_4093



  
 
  
 
 

dimanche 18 juil 2010

face jaune chaise variations#1 à #10 / l'ensemble dans calaméo








  
 face jaune chaise variations

vendredi 16 juil 2010

face jaune chaise variations#10




#10



Mh5:éclat mk_lumière d'automne pour semenoir 

Assemblage 2 mh de lumière d'automne mk pour semenoir 

 

Mh6:éclat mk_lumière d'automne pour semenoir

 

Mh4:éclat mk_lumière d'automne pour semenoir 


Mh7:éclat mk_lumière d'automne pour semenoir 


Assemblage mh de lumière d'automne mk pour semenoir

Mh3:éclat mk_lumière d'automne pour semenoir 


Mh2:éclat mk_lumière d'automne pour semenoir 


Mh1:éclat mk_lumiere d'automne pour semenoir





fin de la publication par fragmentsde face jaune chaise variations, autour d'une toile de michelle kruithof : Lumière d'automne
demain l'ensemble sur calaméo


 
 
 

  
 
   

jeudi 15 juil 2010

face jaune chaise variations#9




#9
Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
 





*
une coulée de lait sur
granit

lait des morts

quelle offrande
quel sacrifice filet groseille

rouge sur noir avec
apparition de jaune

combustion d'un dossier
sur lame

naufrage

enfoncement
dans matière molle


où va
qui a quitté l'assise



*
cela s'impose dans une
boiterire
entre sang et cendres
dans le mille du pollen

de l'été



*
quelques traits
comme ligatures du réel

souples



*
nous ne sommes pas




*
ceci est notre
assise

bancale archaïsme



*
quelques phrases
brassent
ce que les yeux croient voir
au point de la toile



*
qui a renversé
le bol de lait
sur la pierre avec dossier de chaise penché

qui a découpé une ribambelle de m
pour la couronner

qui a inscrit le tout dans
une manière de
métronome

qui
image du temps



*
sur le devant de la scène
mémoire pariétale
odeurs de cendres et rouge
sur foin coupé



samedi 30 juillet 2009




mercredi 14 juil 2010

face jaune chaise variations#8




 
#8
Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
 
 





*
le silence du soleil

le silence du gris
le silence de la pierre
le silence du plomb

le silence du sang


leur silence
m'imposent silence


mais ne parviens pas à le tenir


cette image peinte
parle-t-elle du silence

parle-t-elle du silence de l'image

et de l'effroi
devant lui

et de ce qu'elle tente pour l'apaiser
et qu'elle n'y réussit pas



*
quelque chose va disparaître
mais est encore là

dans la gloire du jaune

dans son théâtre
bâti à tirs de traits
filins de souplesse

dans la gloire de sa présence penchée
quelque chose va disparaître



*
arrêt sur bascule
une chaise
assise dans le soleil


27 juillet 2009



mardi 13 juil 2010

face jaune chaise variations#7




#7
Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
 




avec Alexandre Hollan
dans Cahiers pour Alexandre Hollan,  William & Blake & Co





*
un drame se joue peut-être
dans l'oblique

qu'un trait souple tente de
autour d'une masse grise à traînées de noir
surmontée d'une masse noirouge

une présence à deux blocs
noir à échos de grenat sur gris à échos de noir
sombre
dans un limon de gris et mauve

s'enfonce
doucement
rendue au magma de matière dont elle était


regards assistent

peut-être
rituel sacré


un monde envahit le devant
s'impose
et meurt

devant nous



*
comme si la lumière s'était faufilée entre les deux blocs

mais pas dedans
elle reste dehors



*
rouge noir de la masse supérieure
presque accolée à la masse inférieure

un mince respiration demeure
jaune fait écho

les traits donnent fêlure


la penchance
offre faiblesse aux masses brutes




*


se laisser regarder par ce qui sombre

énigme de la disparition
de l'absence

rien à résoudre
tout à vivre



25 juillet 2009




lundi 12 juil 2010

passe passe passera





je lis alain subilia chez remue.net 

et les lamelles de la mémoire s'entrouvrent
 


"passe passe passera la dernière la derniè-re"

dans la grande cour elles chantent la ritournelle

le sang n'a pas encore coulé
entre les cuisses , il est encore loin le morceau de tissu-coton entre les jambes harnaché à une sorte de ceinture


"passe passe passera"


elles n'entendent pas le glas du futur
et peu la métaphore

pas sur le bord du gouffre des passées
pas dans la ribambelles des alignées couchées
dans les chansons de maintenant
pas dans celles "et à l'heure de notre mort"


"passe passe passera la derniè-re la derniè-re"


sur laquelle dernière les bras vont descendre de leur position haute
autour de quel corps les bras vont descendre et faire leur ronde dernière
l'inquiétude est d'amusement
l'excitation est de jeu
l'effroi funèbre n'est pas de saison


"passe passe passera la derniè-re restera"


ça y est
le couperet des bras est tombé
c'est elle
en route pour la demeure dernière
en route pour humus et cendres

mais non mais non
c'est une chanson
ce n'est que guillotine de comptine
ça compte jeux d'enfance et pour de rire avec du beurre
elle récréent


"passe passe passera la derniè-re restera    la p'tite hirondelle"

des hirondelles en rangée piaillent sur un fil invisible le printemps des fleurs d'avril

pas encore agrafes sur points de suture de décembre
combien déjà    24

elles sont en moins grand nombre les petites joueuses dans la cour de récré
sous l'arche des bras



"passe passe passera    la p'tite hirondelle ... elle nous a donné quatre grains de blé" 

le blé entre dans la chanson
les hirondelles volent picorent les grains les sèment ailleurs
la ronde  / la fermière / le fromage qu'est battu /la fille du coupeur de blé


et la grande faucheuse dans la ronde aussi ricane de leur innocence




tiens la cloche sonne la fin de la récré




le pont de ses bras n'est pas encore tombé sur moi
les nuages passent là-haut au-dessus du noisetier




face jaune chaise variations#6




#6
Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
  



avec Caroline Sagot Duvauroux
in Dialogues autour de la peinture 2, revue propos
½21




*
la perte
pointe
noir sur gris

               du temps



*
une vieille chaise
vient
dans une peinture


et penche



*
qui a posé  cette vieille chaise
bancale

rafistolée
d'acier et de granit

autel oublié de rites anciens
où coagulent encore
libation laiteuse
et sang



offrande de peinture



*
le geste du peintre
s'arabesque autour
étale
gratte
dépose
étire

mémoire d'une roche antique
née du noir
blanchie
rougie mélancolique



*


quel oracle a déserté  ce lieu

quel animal
quel humain

quel sacrifice


ça coule encore






l'absence
offerte

présence du peintre



*
double bloc d'un autrefois

nostalgie se fait pierre grise
rehaussée de sang noir
sur un dossier



*
l'image cherche
devant témoins



*
taureau dans l'arène
doucement s'effondre

poussières et sang

dans le soleil de midi



*
là devant nos yeux
en plein jaune
quelque chose forgeronne le temps



*
le rouge coule
brève mesure tirant le regard vers la lisière

ne peut revenir en arrière

pas non plus le geste

effacement  non

là l'irréparable se donne

dans l'aveu
la couleur recouvre



21 juillet 2009


  
 


dimanche 11 juil 2010

face jaune chaise variations#5


 
#5
Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette



  
 
 
mise en scène d'une absence

demeure le bloc
pariétal
et le LAIT répandu



17 juillet 2010




samedi 10 juil 2010

cuisse-de-nymphe-émue_en écho à @katferraille




en écho à kathie durand dans son blog de minette à ferraille à cette page


Cuisse de nymphe émue_2010_07_9_IMG_4503_mh


la dernière cuisse-de-nymphe émue au jardin de juillet 
 





  

  

face jaune chaise variations#4




#4

Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
  



 


*
masse s'impose sur gris laiteux
un peu de rouge GROSEILE dégouline
le jaune s'étale

ils attendent

un peu de présence



*
mise en scène d'une absence

demeure le bloc
pariétal
et le LAIT répandu   
 




17 juillet 2010




vendredi 09 juil 2010

face jaune chaise variations#3



 

Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
 
 
#3
 

  


greffe improbable
du rouge et
                  du gris
sur jaune

un rêve de chaise
qui s'enlise dans l'attente
avec soupçon de
                  MANDORLE



17 juillet 2009 
 



jeudi 08 juil 2010

elle clope / avec et en écho à fred griot


  
 


  
 
avec et en écho à fred griot conséquence tarkos

in http://www.fgriot.net/txt/book_0/p54.php



 

elle clope
 

elle clope. contre mar et cum per. elle clope. elle clope depuis briquet et transistor. elle cloped avec flamme de tempête et fractures en veux-tu. elle cloped artaud et petite folie tchou. elle clope elle se réveille. elle clope elle s'endort. elle clope elle monte un film. elle monte un film elle clope. il meurt gewurz et clopes aussi elle clope. elle cloped à la mer. elle cloped dans la garrigue stop au feu. elle cloped à la campagne. elle clope en ville. elle clope en voiture. elle clope toute seule. elle clope avec les amis. elle clope des clopes en bout doré. elle clope des clopes en paquet bleu. elle clope des clopes en paquet rouge. elle clope des fine 120. elle clope ça la strike lucky. elle  clope pall mall même beaucoup. elle cloped benson and hedges à moins que ce ne soit sa sœur. elle cloped rothmann idem. elle cloped colline dun. elle cloped des chameaux menthol. elle cloped des champs de chester. elle cloped rouge le A des craven. elle cloped pas en jaune moisson allemande 23. elle cloped pas parisiennes ou gauloises de per. cloped-elle kent in england cum Xtine. cloped-elle player john. elle clope kool c'est sûr. elle cloped pas malboro ni player's ni philip philippe si mais pas morris. elle clope rouge royale aussi menthol. elle cloped pas stuyvesant peter trop mar. elle clope semaine et week end filtre. elle clope des clopes des clopes des clopes des


les clopes font vivre

 

vendredi 11 décembre 2009


  
 

écouter voir lire extraits de semenoir et de passée par ici


clémentine célarié a lu le texte mien passée par ici,

elle se promène aussi au semenoir

cela lui a donné envie d'une lecture publique

une lecture à deux voix

je serai la deuxième voix 
 



ce sera samedi 17 juillet 2010, à paris, à 20h30 

les détails sont dans le document à télécharger ci-dessous



(cliquer deux fois sur le lien)

Téléchargement lecture clémentine célarié_maryse hache A5 ok


  
 

face jaune chaise variations#2





Michèle Kruithof_lumière d'automne-vignette
 

  

#2


bout de rouge
fait sang ou
                rouge

c'est carnage
menstrues sauvages ou
                ROUGE


pan de jaune
fait blé mur ou
                 jaune

c'est moisson van Gogh
ou
                 JAUNE


une plaque de gris
fait acier ou
                GRIS

c'est menhir
guillotine bonheur
ou
                boucher forgeron



17 juillet 2009

  

mercredi 07 juil 2010

équihen ou préfailles




équihen
ou préfailles

soleil
vent
sable
vent frais d'été

bleu ciel et mer
blanc écume et nuage

vert mer
ivoire sable

pieds nus
longtemps sur le sable
pieds nus sur le sable
longtemps
loin au bout de la plage
près des rochers
et de l'odeur du goémond


au bout du sable
pieds nus
quart de tour
face à l'océan
face à l'horizon
face au chant des vagues

pieds nus sur sable mouillé
plus dur
pieds nus sur le mouillé
pieds nus dans les petites flaques

le bruit le chant l'horizon
plus près
encore plus près

bientôt en plein dans le mille
de la mer
dans la fraicheur remuante
dans le salé sur les lèvres

bientôt le bond dans la mer

pieds nus
dans la course vers
le bord blanc de la mer
vers le bruit de la mer
vers le vent salé mouillé d'embruns

le bord plus près
les pieds nus de la course plus près

bientôt le bord dans l'infini de la mer

la course
la course

le corps dans la course dans l'eau de la mer du bord


la précipitation du corps dans l'infini de l'eau
la morsure joyeuse du froid de l'eau

pieds nus sans le sable
pieds nus sur le sable
pieds nus sans le sable
pieds nus sur le sable

dans le liquide salé vert
à corps que veux-tu
à soleil et vent que veux-tu
à jambes que veux-tu
à cris que veux-tu


la morsure du froid de l'eau
entrée du frisson

pieds nus à nouveau sur le sable dans l'eau
pieds nus hors de la mer
pieds nus dos à la mer
pieds nus sur le sable mouillé et les petites flaques

pieds nus dans la course
éclaboussures d'eau salée
pieds nus dans la course sur sable mouillé dur
pieds nus dans la course dans sable sec et tendre

morsure sous le pied nu
un coquillage peut-être

pieds nus dans la course sur sable sec
le sable entre les orteils et sur le pied

morsure sous le pied nu
un coquillage peut-être


pieds nus dans la course stop
la dune à herbes dansantes toute proche
bientôt plus de sable de plage


regarder la morsure
rouge à grains
elle dit "j'ai marché sur une fraise"




il regarde la morsure
installe la petite fille sur ses épaules
et marche marche marche toute la longueur de sable de la plage

la morsure du fil-de-fer-barbelé-fraise
a besoin d'une piqûre anti-tétanos




6 juillet 2010





  
texte d'abord paru chez liminaire,  en commentaire de l'atelier d'écriture sur jean-luc sarré, Les journées immobiles


  
 
 
 
 
 

mardi 06 juil 2010

jardin chantier #3




suite d'un travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jour après jour, saison après saison

on verra bien jusqu'à quand, jusqu'à quel âge de jardin

y reviendrai peut-être dans la terre de l'écriture

mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain




tu travailles le triangle de terre pointant vers le noisetier et longeant le troène


il a déjà bien dépassé la taille d'une haie

la dite nature poursuit sa pousse inexorablement
jusqu'à tout envahir tout démolir
si la dite culture n'intervient pas

bientôt les fruits du noisetier signeront septembre

tu travailles un bout de terre qui n'a pas beaucoup vu la bêche


si
 l'année dernière
la bêche y a entré son fer
pour que puisse s'y planter
un rosier rugosa à larges pétales rose incarnat
ou grenat

tu nettoies_c'est à dire tu arraches_il le faut_les dites mauvaises herbes     tu tentes l'arrachage de ces grandes feuilles à hautes tiges qui ressemblent à de la rhubarbe et fleurissent en grandes ombelles blanches et dont l'odeur ne présente à ton nez aucun intérêt     elles résistent alors tu coupes tu dois couper


se convaincre de l'intérêt
est-ce le mot juste
en cette circonstance et en ce lieu
 d'une destruction

tu avais planté ce rugosa à côté d'un rosier madame meilland


les plantes quelque fois
presque dire
obstination
ou vitalité
ou vivance
"la rose est sans pourquoi"

vivre coûte que coûte



ce madame meilland_création 1948_t'avait époustouflée, il y a deux ou trois ans     alors que prise d'une frénésie de renouveau_mot de triste mémoire_peut-être pourrait presque servir à Mauricette Beaussart et à son anthoveaulogie puisqu'on n'y trouve le mot veau, mais non, il faudrait "renoue veau"_ alors que, prise d'une frénésie de renouvellement tu avais arraché, pour les supprimer, la dizaine de rosiers madame meilland qui semblaient souffreteux_ils auraient pu avoir soixante dix ans


qui les avait plantés au jardin
peut-être un homme de 55 ans
né en 1893
conseillé par son horticulteur
et approuvé par celle qui aimait tant les roses
là dans ce même carré de rosiers entouré de buis

où elles poussaient encore

et alors que tu les avais déposés dans les sacs de déchets végétaux distribués à cet effet par la municipalité et que, le lendemain, en ayant oublié un, tu en avais négligemment lancé la racine sur le triangle de terre en question et l'avait laissée, là, sans aucun soin, tu avais vu fleurir le rosier au printemps suivant et te proposer encore une fois ses boutons jaune pâle

 


avec la serfouette tu travailles le pied du rugosa et celui du madame meilland, tu bines pour que la terre reçoive plus aisément l'eau_au minimum un arrosoir de sept litres à chaque pied_eau de pluie recueillie dans les grandes et vieilles lessiveuses en zinc


vous femmes aux travaux domestiques
en avez-vous fait bouillir dans icelles du linge blanc
y ajoutiez-vous de la cendre comme le raconte colette
étendiez-vous les grands draps de lin sur le pré
pour que le blanc soit ensoleillé de blanc

après que tu aies arrosé d'eau de pluie, tu épands du fumier de cheval, tu mélanges à la terre, tu épands les copeaux de cacao et tu arroses encore, cette fois-ci à la pomme, pour ne pas entraîner les copeaux loin du pied

 

pour le reste du triangle, aujourd'hui pas assez de force
et terre trop sèche pour attaquer au fer de bêche
 
vocabulaire guerrier dans ce jardin si paisible

alors tu prends les cisailles, tu coupes toutes les herbes devant être coupées_delendae sunt_tu les laisses au sol pour faire un lit d'épaisseur entre la lumière et la terre et tu complètes avec l'étendage de cartons d'emballage    tu cisèles dans le carton mouillé les places où s'insèrent les pieds des cistes, les pieds des violettes, les pieds des cœurs-de-marie, les pieds des coquelourdes_dernier coup d'œil pour soir si pas d'oubli ... et tu arroses encore    puis dernier acte_tout provisoire_tu vas chercher brouettées de broyat de bois pour en recouvrir l'ensemble du triangle

 

encore un moment où combat et beauté se côtoient

où la vie du jardin cultivé s'arrache à la mort

encore un moment arraché
à la mienne


 2010_05_21
 

lundi 05 juil 2010

couchés / dans les petits marteaux




couchés
dans les petits marteaux
de pianos à queue

des chevaux morts

tirés par des hommes
sur la plage



25 février 2010



dimanche 04 juil 2010

dans des greniers habités par des anges de porcelaine




dans des greniers habités par des anges de porcelaine
tournent des mappemondes colorées

et le goût de l'enfance



à des bureaux d'acier
la lampe penchée sur le trieur de bois
et dans ses mains un compte-fil



aujourd'hui
j'enlève des petits pansements blancs
et je cherche ses mains
dans les cendriers



25 février 2010




samedi 03 juil 2010

dans les herbes du jardin




dans les herbes du jardin

dans les coquilles des escargots
qu'a vidé quelque grive ou merle

dans une tête de poisson délaissée par le chat
au détour d'une allée

dans la poussière poudrée sur le bois de l'armoire

toujours déjà là
elle vient


alors

saluer des narines
le parfum du chèvrefeuille
après disparition du soleil

l'odeur bleue des lavandes

l'odeur sucrée mauve des roses veilchen

l'odeur âcre et blanche des camomilles


et
continuer


25 juin 2010


  
 

vendredi 02 juil 2010

suis-je seul dans tout abîme





avec aragon via fbon et tiers-livre.net




suis-je seul dans tout abîme
au-dessus des écœurements


au-dessus des scalps
des cicatrices et des implantées

suis-je seule
dans le jardin de l'inconnu
à la pointe de la nuit
au-dessus des tilleuls
sous la morsure due

et si près


  

plus seule que seule

et pourtant



12 mars 2010  00:51




jeudi 01 juil 2010

face jaune chaise variations#1




face jaune chaise variations


du 1° au 17 juillet, en 10 séquences
mise en ligne d'un travail d'écriture avec jeux d'images
en rêverie face à une toile de michelle kruithof durant juillet 2009


 
 

Michèle Kruithof_lumière d'automne pour semenoir
michelle kruithof   lumière d'automne  acrylique /t   130 x 0,97  2009






#1

le regard du poème
les signes de la peinture

qu'est-ce que je vois de ce qui me regarde

le poème ne sait rien

je me laisse savoir par ce qui me regarde

chute de dans du jaune d'or
_forme grise lame acier enclume
forme noire_plus petite_soudée à la première, à insert rouge

ça coule du côté droit_

naufrage

elles s'enfoncent dans le bas de la toile
à moins que ce soit couche en fusion qui monte

incision dans la toile du monde
griffes noires dans l'aléatoire du gris
griffes laiteuses plus discrètes sur le jaune

accouplement improbable avec blessure
dossier de chaise enté sur lame d'acier magma

pluie

polygone irrégulier  vient cadrer le tout
traits fins du temps pour une géométrie du plan
transparence
le regard du poème regarde encore

une chaise advient
bancale
pas de perspective
pas de pied
juste assise et dossier

une chaise envahit la toile
poussant la lumière jaune d'or sur ses bords

qui l'a désertée


poème tout ensemble possible
laiteux et carnage
immolation sur quelque pierre sacrificielle
bloc dans la lumière astrale d'une explosion
vitrail aveugle


quelle mélancolie
quelle vie du poème

fracas des temps anciens
vielle chaise usée au champ de blé

nos assises archaïques
ne restent qu'elles


7 juillet 2009 
 


 
      
  

  

mercredi 30 juin 2010

j'ai vu les haies blanches d'aubépine




"j'ai vu
des corps au bord
des caniveaux froids.

Ensevelis dans la lumière."
Antonio Gamoneda, 
Clarté sans repos, Arfuyen
trad. Jacques Ancet




j'ai vu les haies blanches d'aubépine
j'ai vu les traits du soleil dans les sous-bois
j'ai vu la lumière agrandie dans la clairière

j'ai mis le jus de l'if dans mes veines
et la belle pervenche
j'ai mis l'algue dans mes veines

et j'ai attendu
dans la patience des fleurs




25 février 2010




paul ne sait rien ...





"... ne pas se contenter de la fixité des disparus, prendre de leurs nouvelles."

Jean Rouaud, La désincarnation
Gallimard





paul ne sait rien de sa vie de maintenant
paul n'imagine pas que ce jour-là

il est au bord de la mer avec sa fille

elle le ramène dans le mot équihen
ses mains dans les mains de ses deux filles

paul les tient encore une fois
paul ne laisse pas le vent les emporter

elle sent le murmure des rafales du vent
elle l'entend siffler encore une fois

ça tape dans les haubans




paul ne devine pas qu'un jour d'hiver
avec les amoureux
  de la saint-valentin
un coup de vent l'aura emporté  dans l'imparfait


mercredi 7 février 2007







 


lundi 28 juin 2010

un dormeur des rues / d'un dormeur l'autre





d'un dormeur 

Le dormeur des villes chez pierre ménard  de face, et en diptyque


l'autre
ici
de dos et en solo
un dormeur des rues




  

Dormer des rues_at écriture pierre ménard_2010_06_11_IS_MG_3868_
 

  
 

 
 
 

bord du canal

nuages parisiens

un dormeur des rues

sur la berge

extrême

de béton

dort

jambes repliées

tête sur bras repliés

dépassant sur le vide

un anneau d'amarrage

sur le pavé

en contrebas de la berge

tient compagnie

je passe

glaïeuls absents

22 juin 2010


                                                 merci à pierre ménard pour les conseils de retouche photo


dimanche 27 juin 2010

envoie tes messagers annette




après avoir vu l'exposition d'Annette Messager : Les Messagers, Centre Pompidou, Paris,  le 24 août 2007  

ANNETTEMESSAGER EXPO pour semenoir
pièce appartenant à une installation Articulés-désarticulés. 2001-2002
photo site culturae 


installation : pantins automatisés en tissu, moteurs électriques, enclos mécanisé avec piquets métalliques, cordes, bois, câbles, ordinateur et logiciel informatique, 3 piques de bois,  6 colonnes en tissu, lampes et projecteurs.










   




envoie                                     tes                                   messagers








annette












dans le monde entier



  


 
  



   1.
ça commence
manège par-dessus tête
la ballade des pendus

à travers les vitres
le parvis de beaubourg
bord bâtiment

nouvelle place de grève
où corps perdus
sans arrêt échouent

morceaux défilent
vous les voyez ci-attachés
cinq six

et plus
tissus pantinnisés
désarticulés

démembrés
en leur défroques
colorées




tourne
tourne
tourne















La ballade des pendus
2002








2.

mes petits moineaux en triptyque les pensionnaires envitrinés



dormez dormez dormez bien mes oiseaux
en vos lainages tricotés

rose bleu blanc     layette naturalisée
sagement alignés en un dortoir improvisé
dix-sept    par    cinq 

quatre-vingt cinq en la chambrée

pensionnaires reposez
morts

méchants petits moineaux
comme
punition
vous voilà    neuf    couchés sur le dos
rivets écrous boulons
bien attachés à votre pilori
de fer horizontal
morts

bientôt l'heure de la promenade
mes zoziaux
chaussez vos pattes métalliques    six
grimpez dans vos chariots à roulettes    trois
les clés sont prêtes
vous allez être remontés
morts















Les pensionnaires
1971-1972
installation de trois vitrines
 le repos des pensionnaires
   la punition des pensionnaires
   la promenade des pensionnaires
oiseaux naturalisés
plumes laine moteurs
socles de métal







3.

ô vous oiseaux naturalisés et autres animaux

métamorphosés greffés

déconstruits reconstruits

suspendus au ciel de vos morts-vies

perchés sur vos stèles aériennes

reflétant le monde du dessous

c'est nous que vous capturez

en vos miroirs aux alouettes inversés

morceaux réfléchis de notre déambulation

têtes en l'air à la mode aristophane




eux, sur leur poste d'observation
nous voient-ils les regarder
nous, sur notre poste d'observation
on les regarde et on se voit les regarder



eux et nous, nous et eux
de l'autre côté du miroir










Eux et nous, nous et eux
2000




 

  

  
 
 
 
 


  
 
4.
  
 
 
 
 
salle           blanche 


                               flottent

  des          petites                  touffes                     noires

     effilochées        dans     le                    silence

                 petits                                animaux

           protozoaires         animées         

minuscules                                           soubresauts

                         mouvements              légers

agissements            de                                filaments

          même                  direction

    courants          d     '                  air


une vie de poils
duvets
bourre effilée
hors de leurs lieux immobiles
observée depuis des meurtrières
béances horizontales
béances verticales


anfractuosités humaines
caricatures
désormais glabres

un chant inquiétant 




envoûtant
noires notes
pubis aisselles oursins
soufflé dans du médusant







Les taches noires, 2006, tissu, fils de nylon, dimensions variables, collection de l'artiste





  

  


 

5.

de l'autre côté du couloir
mêmes meurtrières
regardeur promeneur
tu seras voyeuse


portraits au mur
visages de femmes
beauté minée de plomb
encrée de chine
dent noircie
œil griffonné rayé
encadrés même  taille
une trentaine

polyptique

petits livres au mur
entrouverts
dos noirs bordés de rouge
accrochés à leur ficelles
taxidermie alignée
de quelle espèce
illisible

au sol
albums étalés
caisses superposées
dessins empilés
encadrements entassés
classeurs emplis

séries


elles gardent leur secret














La chambre secrète de la collectionneuse
1990-1995




 

  



  


 
6.

nounours
peluches
animaux doudous
bécassine
couchés entassés
laissés au sol
dans un coin

aux deux  murs d'angle quarante centimètres au-dessus du tas
petites vitrines ex-voto pour vêtements de poupée
toutes petites photos d'un doigt encadrées noir accrochées sur chaque vêtement


s'accroupir
voici l'enfance qui passe

s'agenouiller


















Histoire des petites effigies
 1990-1995






  



  

  
 
 
 
 
 
7.
grandes photos d'une main
côté paume
lignes noires dans la main
encadrées noir
fond noir

polyptique
à sept grands rectangles

un esseulé
sur le mur blanc de retour



dégoulinade
d''un même mot
sous chaque photo
répété manuscrit
en colonne
à même le mur

lignes de couleur


                                      
surprise
  

                        rencontre                  crainte

             menace                                         hésitation

piège                                                                       promesse




                                                                                               confiance




                                                                                              






Lignes de la main
1988-1990






  



8.

un cercle

surface ronde sur le mur
noir et blanc rayé de traits couleur ficelle
au-dessus du cercle
réseau brouillé de fils verticaux

approche approche
curieuse

petites photographies ex-voto

nez
triangle de poils du pubis
sein
yeux
fesses
arcade sourcilière
nuque
main côté paume
pied
oreille
pénis
bouche ouverte avec vue

chacune suspendue à une ficelle


noir et blanc les photos
noir la bordure de chaque sous-verre





un chant funèbre
un chant érotique

la sphère de nos corps








mes vœux
1988
installation murale de photographies noir et blanc,
épreuves gélation argentiques
montées sous-verre avec cadres noirs formant un cercle et accrochée à des ficelles,
 320 cm de haut, 160 cm de diamètre







  
 
 
 
 
 


  
 
 
9.

photo grande oreille habitée

photo grande main 

photo grand pied

photo grand œil

photo grande langue à petit lutin





noir et blanc rehaussé de dessins
couleur ou noir et blanc encore



c'est pour mieux t'écouter mon enfant
c'est pour mieux te toucher mon enfant
c'est pour mieux courir après toi mon enfant
c'est pour mieux te voir mon enfant
c'est pour mieux te manger mon enfant





et vois-tu comme je penche vers toi
" du liebes kind, komm, geh mit mir

gar schöne spiele spiel' ich mit dir"













mes trophées
1986,1988
fusain, acrylique et pastel sur photographies en noir et blanc







  



10.

grande salle
couleurs
silence feutré
visiteurs parlent à voix basse



animaux incertains
morceaux de corps démesurés
habitent
cotons
feutres
tissus




installés dans un enclos rectangulaire
tantôt accrochés à des filins au-dessus du sol
quelques mouvements calmes les bousculent

            tiens presque un acrobate
                                       rouge

tantôt couchés au sol

tiens
            une masse sombre traînée par une lente machinerie
            sur le flanc
             irrésistiblement  sur le chemin de son désastre
            parcourt inexorablement les bords de son ring




et dans les marges
appuyés au mur de la salle

des totems de tissu
bien ficelés
façon gigot
dans leur gaieté
de couleur
molle colonnade
au sommet
un personnage incertain
veille
pantin
les bras en croix


dans un coin
une haute  pique de bois

perce-t-elle cet animal à allure de loup
regard enjôleur et tragique
jambes pantelantes quasi humaines
et dans ses bras un pantin rose qu'il tient par les jambes


douceur et cruauté



quelle descente de croix

quelle fable

quel rêve
















Articulés-désarticulés. 2001-2002

Installation : Pantins automatisés en tissu, moteurs électriques, enclos mécanisé avec piquets métalliques, cordes, bois, câbles, ordinateur et logiciel informatique, 3 piques de bois,  6 colonnes en tissu, lampes et projecteurs, 560 cm de hauteur x 1500 x 1400 cm










11.

lumière calme
diffuse

incite au calme




un grand M
effiloché de filet





plume de boa venue se coller au mur

un noir et blanc d'araignée
un noir et blanc de poils

le mot s'endeuille
s'épingle
naturalisé

le reste des lettres
écrit à même le mur


                                                                   ystéric





mystique du mot
mystique du mur

mystique de mulier









Mysteric,
2008,
filet, fil de fer


vendredi 25 juin 2010

celle celui ceux / à la manière de jean-louis kuffer




  
 
à la manière de jean-louis kuffer *

 

 

 

celui qui a reçu un chic bristol d'invitation mentionnant "tenue sportive" et qui vient en palmes, tuba, masque et maillot de bain /
celui qui a fait rouler un char sur des fantassins /

ceux qui disent toujours, dans le conversations, "ça me rappelle" ou "c'est comme moi" et qui rapportent la  conversation à eux /

celle qui tous les matins expose sa literie à sa fenêtre pour lui faire prendre l'air /

celle à qui on mettait de l'huile d'aloès sur le pouce pour la dégoûter de le sucer /

ceux qui partent en vacances dans un village pierre et vacances /

ceux qui ne sont jamais sortis de là où ils habitent /

ceux qui ne connaissent pas montparnasse monde /

ceux qui lisaient le hérisson et france-dimanche /

ceux qui ronflent en dormant /

ceux qui parlent en mangeant /

ceux qui ne ferment pas la bouche quand ils mangent /

ceux qui crachaient par terre et parlaient breton dans les autobus /

ceux qui se penchaient par la fenêtre du train /

ceux qui lisent des textes /

ceux qui lisent des livres /

ceux qui disent que le papier des livres c'est sensuel, l'odeur aussi /

ceux qui disent qu'il faut être fort quand on leur annonce que la tumeur est maligne et inopérable /

celui qui sonne et dit qu'il est en liberté conditionnelle et qui propose des crêpes bretonnes à 7 euros plutôt que de faire la manche /

ceux qui plantent des chênes à soixante dix ans /

celle qui congèle ses nouveaux-nés au fur et à mesure de leur naissance sans que personne ne s'en aperçoive avant des années /

celle qui pense que nous sommes tous en liberté conditionnelle /

celui qui se souvient de la girouette et des nénuphars mais pas de l'année où il les a vus dans le jardin /

ceux qui fument_fumaient_dans les cafés les restaurants le métro les magasins le train la rue la maison le lit/

celle qui, le matin, après avoir fait son chignon, enroulait une mèche de ses cheveux autour d'un gros crayon jaune pour former une anglaise /

celui qui avait mis une grande planche sur la baignoire pour en interdire l'usage /

celui qui, tous les dimanche, après la messe, achetait le même bouquet d'oeillets que la semaine précédente, pour fleurir les photos de ses chers disparus, exposées sur le buffet /

ceux qui ne mangent pas d'ail ni d'oignons /

ceux qui éternuent d'allergie /

celle qui met indifféremment des chaussures du 37 au 39 car la longueur de ses orteils est d'une grande variété /

celle qui récitait les noms des départements comme dire un conte /

celui qui était cul-de-jatte et passait ses journées devant la fenêtre à regarder le spectacle du monde sauf quand il lisait combat ou nourrissait les poissons rouge dans leur bocal sur le piano /

celle qui voulait être enterrée à bagneux là où étaient enterrés son mari et sa fille car ailleurs elle ne connaissait personne /

celle qui avait le gaz à tous les étages et son linceul prêt plié dans son armoire /

celle qui fouille la terre à mains nues pour déterrer une racine récalcitrante et découvre un crapaud qu'elle croyait plutôt vivre dans l'eau /

ceux qui disent qu'il n'y a aucune raison pour bla bla bla /

ceux qui prétendent que du moment qu'on a la santé /

ceux qui se lèvent tous les jours à 4h 30 pour aller travailler /

ceux qui sont tous les jours dans leur voiture pendant quatre heures pour aller travailler et revenir

ceux qui identifient aisément tous les arbres des bois pendant la promenade /


celle qui remercie jean-louis kuffer et écrit cela à la manière de jean-louis kuffer /

 

 

18 juin 2010

 

 

 

 

 

 

*

voici l'adresse du site littéraire de jean-louis kuffer

 

voici l'adresse de ses carnets, à la page des celui qui, celle qui, ceux qui

 

lire aussi la présentation de son texte : ceux qui songent avant l'aube chez publie.net dont vous voyez ici la vignette 

Jean-louis kuffer 9782814501799.thumb
 
 

voir aussi atelier d'écriture en ligne 346 sur le texte de jean-louis kuffer chez pierre ménard liminaire

  


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