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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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vendredi 28 oct 2011

entrelacis lotus seven 2 / épisode 1 fin / avec @cjeanney


 

travail en cours autour du txt de christine jeanney : lotus seven

 

 

 

Des traits marquĂ©s Ă  angles nets conviendraient mieux - penser aux hĂ©ros de comics, visages durs, mĂąchoires larges et la barbe naissante striĂ©e d’encre de chine, sourcils froncĂ©s sous le poing en gros plan, bras dans la perspective du bras rĂ©trĂ©ci, BOUM, CLANG ! au combat, s’opposer au traĂźtre, rĂ©sister Ă  l’esprit dĂ©moniaque, un savant fou trame quelque chose.

 

des traits marqués à encre de regrets, vin blanc et cigarettes - à ligne aussi d'amour à bercer dans ses bras, la nuit, une petite pioute réveillée, et lui chanter "un bidon d'eau, deux bidons d'eau, trois bidons quatre bidons cinq bidons d'eau" et continuer le manÚge de l'eau en décomptant les bidons en ordre décroissant

 

Ce qui se trame et lui posĂ© en bouclier. Nous des miettes, colifichets sans os, mallĂ©ables mollusques, heureusement qu’il nous sauve. La virgule nous enlĂšve le peu de rĂ©sistance qu’on pourrait opposer (qui sommes nous pour nous opposer ?). Confiance en sa rapiditĂ©, en son expĂ©rience, il anticipe bien Ă  l’avance les dĂ©placements du cheval, le fou impuissant.

 

ce qui se trame et lui posĂ© en bouclier. nous petites choses, pioutes de rien, mignardes, virgules dĂ©butantes, crevettes encore grises. heureusement qu’il nous sauve, guerrier intrĂ©pide. les yeux bleus lancent les fils de haute sĂ©curitĂ© haute protection haubans d'amour autour de nous. tout le mĂ©chant, tout le mauvais du monde mĂ©dusĂ© hackĂ© dĂ©fiĂ© hypnotisĂ© catapultĂ© out out 

 

Revenir Ă  lui, lui qui vient d’apparaĂźtre et roule, chronologie admise (le contrat faux, s’imaginer que les heures se succĂšdent sans se doubler se dĂ©passer, alors que bien sĂ»r non, un souvenir imbriquĂ© en Ă©charde, l’intuition du demain, ordonnancement fouillis, projection modifiĂ©e, Ă©tape ratĂ©e, et qu’est-ce qui reste au fond, de chronologique, que le prĂ©sent).

 

revenir à lui, au fond de l'horizon, dans la Chronologie du film, balancelle, quelle heure déjà, celle de l'ici maintenant du lirécrire, celle du txt de christine jeanney, celle de nos vies en lamelles de mémoire, celle de patrick. tempus fugit, soit. pourtant s'il n'était que temps présent, présent antérieur, présent du présent, et présent projeté

 

Fine ligne autour de la bouche, crispĂ©e mais peu, volontaire. VolontĂ© conquĂ©rante, il croit au basculement Ă  venir, il pense le provoquer, tendre vers lui, le happer (ses mains vigoureuses sur le volant), imprimer le futur avec cran, l’incurver, qu’il devienne aussi souple que la ligne sous sa bouche, ride audacieuse. Et la chronologie soumise en chienne affectueuse.

 

fine ligne autour du front, comme fruit de gloire à la mandorle. il croit en sa jeunesse, son énergie reconquise, ce vers quoi la vie le roule. le raide pliera sous les assauts de sa tendresse. son humour se jouera des virages trop serrés. aucune crainte mains sur le volant, comme maßtre du monde. dans sa poche les amandes veillent

 

Il se trompe. L’éclair cingle, monte, majuscule de commencement, dĂ©but de phrase, premier mot et trop tard pour s’en inquiĂ©ter. Tout s’est construit bien avant les nuages et la route, en amont de la ligne sĂ©rieuse – pas incurvĂ©e celle-ci, mais droite – qui coupe la surface en deux bandes ciel/asphalte superposĂ©s. Faire chemin Ă  rebours, on voudrait.

 

il se trompe. gris-gris ne suffiront pas pour écarter rùpements, frottures abrasures et couteaux. vie en bonheur majuscule ne s'installera pas début de phrase. les antécédents fomentaient leur relative bien avant qu'il choisisse cette route-là, svelte et claire. crissements avaient déjà planté leurs crocs dans le texte du paysage. pense-t-il déjà à faire marche arriÚre

 

Ce serait simple (sans cesse des ruptures, des coupures, ça frotte constamment, pays de silex et d’étincelles. Et rien qu’une Lotus Seven, seule capable de traverser ce pays sans dommages). Appuyer sur une touche, route en machine arriĂšre, et le trajet se rembobine. Revenir au point de silence, guetter la non-apparition dans l’air de l’éclat Ă©lectrique.

 

ce serait simple (viennent plaintes sales et vertes invectives, ça use sec, pays de pierres lancĂ©es et de fleurs refusĂ©es. et rien qu'une Lotus Seven pour y Ă©chapper). dire seulement un mot et il serait ailleurs, dans autre temps, sur autre route. retourner Ă  l'arc-en-ciel, aux bois de noisettes, sentinelle des mousses, sentinelle des bĂȘtes et des champignons

 

Accumuler les si, paquets verts, vert de gris, sacs de tranchĂ©e empilĂ©s, abris anti-orage, et Si pas de nuages, et Si voir un village lĂ  oĂč l’horizon vide, et Si un autre homme marche, mains dans les poches, observateur paisible, et Si les pointillĂ©s en direction contraire se dessinent, leur consistance moelleuse, oblongue, dĂ©formĂ©e par du Si, et Si.

 

accumuler les si. fouiller dans grammaire des optatifs. trancher dans matiĂšre du temps, un peu avant l'ici et maintenant, Ă  la lame crantĂ©e. si pas de train. si pas y monter en mĂȘme temps que l'autre. si un autre homme pour vivre cette foudre-lĂ . si se lasser d'attendre Ă  zagan. ah si l'on pouvait deux fois naĂźtre

 

Mais pas de si. Ou songer rĂ©ellement Ă  fuir. Fuir par la mer, quitter l’üle, seul ou accompagnĂ©. En radeau ou bateau s’échapper, joindre la cĂŽte, reprendre pied, retrouver le continent, le monde normal, la ville. Ça peut sembler Ă©nigmatique, pourtant aucun mystĂšre. Un homme qui roule dans une Lotus Seven. Du soleil dans la cuisine, volets baissĂ©s.

 

mais pas de si. alors fuir. fuir mais par oĂč. longer le parc abandonnĂ©. suivre la premiĂšre route. n'importe laquelle est la bonne pourvu que ce soit ailleurs. Ă  pieds et sac au dos, en vagabond du bonheur, Ă  contempler le monde et l'absorber. ou en Lotus Seven, conquĂ©rant d'un paysage d'asphalte. du soleil derriĂšre, en flaques

 

Ce pourrait ĂȘtre un autre, autre homme autre vĂ©hicule, Aston Martin, et ils se croiseraient plus loin, d’ailleurs ils le peuvent, anticipĂ©s les croisements intersections, filatures pare-chocs contre pare-chocs, et accrochages Ă  Ă©viter, mais non, rencontre ultĂ©rieure Ă©vitĂ©e. Les chemins Ă©cartĂ©s inconsciemment, qui ne serviront pas, ou bien mal, ou si peu, qu’on abandonne, la poussiĂšre des routes limitrophes

 

ce pourrait ĂȘtre autre. remuer la gelĂ©e spatio-temporelle. bousculer relations logiques, niveaux de conscience. lancer du tohu-bohu dans l'ordonnancement du rĂ©el. inventorier les possibles sans avenir. redistribuer les dĂ©s. il y aurait un autre homme avec buick, rencontre Ă  venir 10 mn chrono. et non. se fera pas. laissĂ©e sur le bord. seules les mĂ©sanges seront de la partie

 

Bridge Street, Parliament Street, Saint Margaret Street, blocs empilĂ©s, pavĂ©s assis sous les fenĂȘtres et barreaux alignĂ©s en rambarde de pierre. Mais qui voudrait s’y appuyer, qui pour sauter (peut-ĂȘtre en d’autres temps hommes sombres Ă  chapeaux droits vĂȘtus de noir planent et s’écrasent au sol, une myriade de papiers vole, des billets plaquĂ©s sur les trottoirs.

 

bridge street, fenĂȘtres rambardes. arsenal des bĂątiments publics et leurs dĂ©tails d'architecture. (soudain ça glisse spatio-temporel. va jusqu'Ă  campagne de virginia woolf. passe belle cohorte d'enjambeurs : nicolas de staĂ«l, paul celan, gilles deleuze, gherasim luca, tous les anonymes se lançant dans l'effroi, tous les massacrĂ©s poussĂ©s. il y a du rouge mort sur macadam. morte ophĂ©lie flotte

 

Billets chiffonnĂ©s, dessus glissades des passants vite rattrapĂ©es – eux de dos s’esquivent rapidement mains dans les poches, Ă©paules courbes en prĂ©vision d’un gros grain mais le ciel clair – un jeune garçon Ă  casquette cheveux blonds filasses crieur brandit l’édition spĂ©ciale, pleine page, cours de la bourse, flĂšche du graphique pentue sous photo d’hommes en noir bras levĂ©s.

 

billets chiffonnés en tentatives à pas comprendre. ça continue tohu-bohu et glissement - nous cerveau douleur - et ce corps, boursouffletures au soleil de l'été urbain, parfums sans frisson de narines sauf pestilence, pas sauté, pas immergé, carabiné. édition spéciale : fait divers pleine connaissance amitié schlong. un petiot et une femme de reste. comment des relevailles sous les photos d'autrefois

 

Les mĂȘmes qu’aux fenĂȘtres, leur dĂ©sespoir et bouches tordues en x exemplaires) quand ces fenĂȘtres ne s’ouvrent pas, ne sont pas faites pour ça, se dĂ©sintĂ©ressent de la lumiĂšre qui passe les vitres (n’ont pas besoin, ceux qui s’assoient, reprĂ©sentent, se dĂ©sintĂ©ressent, se croisent aux portes, se serrent la main sans se regarder dans les yeux.

 

les mĂȘmes mais lui vivant, leur vie Ă  tous les trois installĂ©e, il n'y a pas si longtemps, sur le balcon, fenĂȘtre sur la place. dĂ©jĂ  over) balancelle avec retour Ă  l'homme blond quand pioutes le regardent par la fenĂȘtre de l'avenue, et que vespa disparaĂźt lĂ -bas. oh il a tournĂ©. en route vers magasin, bureau, travail

 

Porte-buvard en rocking-chair au bas des contrats, tampons briĂšvement, pochettes dossiers, puisque nĂ©ons et lampes en nombre, belles lampes, belles lampes Ă  socles d’or et coque d’ambre enrobĂ© sur l’ampoule) et les lampadaires dehors plombent, globes inversĂ©s. Froid. Bus rouges, camionnettes, scooters, agglutinement de gens au feu, ceux qui traversent, ceux qui travaillent, ceux qui visitent, vite.

 

porte-buvard en bois sur bureau en fer. tampons encreurs, numĂ©roteuse pour factures, dossiers suspendus, porte-mines Ă  marque scotch rouge, gomme, stylo, cendrier, gauloises, briquet, tĂ©lĂ©phone Ă  plusieurs lignes avec voyants lumineux, lampe de bureau abat-jour bakĂ©lite bleue lignĂ©e, machine Ă  comptabilitĂ©, meuble Ă  papier, en chĂȘne, nĂ©ons, fenĂȘtre sur cour et jardinet avec ateliers d'artistes : karel appel et kikoĂŻne

 

Tailleur bleu marine, cravate, prendre une photo ou hĂ©ler un taxi, grilles noires, tours carrĂ©es ciselĂ©es et grises qu’on dirait tailladĂ©es et ajourĂ©es minutieusement (des mains sur un morceau de bois qu’on creuse au canif, on examine sans rien comprendre, une flĂ»te, une statuette, un ours une panthĂšre, on ne sait pas on s’hypnotise, on perd le sens.

 

tailleur gaben a sans doute taillé le costume gris - cravate noire, héler un taxi, grilles de gare, tour à l'horloge. ciselures et rinceaux. (des mains sur un morceau de bois, gouges, ciseaux, ça menuise tablette, ça menuise outils : varlope, et rabot, ça grave initiales. ou ça mouline café. ou ça contrÎle pinceaux, brucelle loupe et ciseaux et clope

 

Fixer le voyage des mains, le changement d’angle, les doigts s’arrĂȘtent, retournent la piĂšce, obliquent, polissent, retournent encore et creusent ailleurs, fascination de regarder l’idĂ©e en marche se dĂ©rouler –vidĂ©os qui ramassent en l’accĂ©lĂ©rant ce qui prend plusieurs jours, fleurir, faner, construire une maison, dĂ©molir une Ă©glise vĂ©tuste) en surplomb de trapĂšzes verts, herbe rase dĂ©limitĂ©e.

 

fixer le voyage des mains. index et majeur : gauloise bleue papier blanc, cendre allongĂ©e courbe. cendrier. index et majeur : ciseaux. fleur du pinceau sous la loupe. coupe. dĂ©pose dans le casier-trieur en bois. fascination de regarder et ne pas voir ce poil de martre kolinski qui dĂ©passait. index et majeur, encore un p'tit coup de nicotine). verdure jardinet par la fenĂȘtre

 

AbsurditĂ© que cette idĂ©e d’anglais organisĂ©, minutieux, jardin Ă  la Windsor, la fleur pourrie dans le massif aussitĂŽt effacĂ©e, prĂ©cision, l’heure du thĂ©, que des histoires. Si les anglais Ă©taient prĂ©cis, leur Ăźle serait carrĂ©e, au moins rectangulaire. Il n’y a qu’à voir cette carte, la dĂ©coupe de la cĂŽte tortueuse, torturĂ©e, hasardeuse, terre de Rorschach.

 

absurditĂ© cette verdure lĂ -bas, in a kingdom by the sea, parc anglais dĂ©sertĂ©. hortensias le long de l'escalier, mais no joyeusetĂ©. i prefer not to. torsades colonnades rambardes. dĂ©cor pĂąte carton. bassin, mais oĂč jet d'eau, oĂč poissons rouges. oĂč aubĂ©pines odorantes. oĂč haies d'Ă©glantine blanche. oĂč bourraches bleues. on ne voit pas d'oiseaux. no nighthingale

 

Contradictoire comme lui, l’homme aux virgules/visage trait, il est anglais. Ses rĂȘves ne le sont pas, ses rĂȘves projetĂ©s sur un Ă©cran, ses rĂȘves fouillĂ©s, autopsiĂ©s, dĂ©membrĂ©s, entrĂ©s comme banque de donnĂ©es, bandes magnĂ©tiques imprimĂ©es de ses rĂȘves tournent (mais cela bien plus tard, il n’en sait rien encore, nous non plus, mĂȘme si nous devinons).

 

contradictoire comme lui, l'homme aux virgules. l'anglais. sa vie lancĂ©e sur Ă©cran. abĂźme de ses rĂȘves. images volĂ©es, exposĂ©es, mĂ©caniqueĂ©s. ça swipe mises Ă  nu. (plus tard sa vie fictionnĂ©e dans texte poĂ©tiquĂ©e entrelacĂ©e lotus christine seven jeanney capitaux. n'en saura rien. jamais. nous si, bĂątisseuses d'Ă©criture. moulineuses de songes. constructeuses de rĂ©el. ici et maintenant

 

Je rĂȘve quelquefois qu’il est dans la banquette, il a ĂŽtĂ© sa chevaliĂšre avec sa montre, posĂ©es toujours au mĂȘme endroit. Ici les endroits s’éternisent, se creusent, pas d’imprĂ©vus ici et c’est douillet. Mais j’ai peur peur de la grande boule blanche. La peur au mĂȘme endroit dans la gorge, c’est sa place, posĂ©e comme lui.

 

je rĂȘve quelquefois qu'il est dans le fauteuil. chevaliĂšre au doigt, montre gousset dans sa poche. au mĂȘme endroit. Ă©ternitĂ© de mimosa pour l'homme blond. rĂȘve je te dis dit hĂ©lĂšne cixous. j'ai peur peur. sais bien que boule blanche est venue viendra appliquer sa pellicule sur son visage. et l'anĂ©antifier. mais rĂȘve. est encore lĂ 

 

À suivre le gĂ©nĂ©rique, la fin, on dĂ©plie ses jambes et la pendule sĂ©curise, pas d’horaires souples ici, ça emprisonne ou ça rassure, c’est selon. Les jours sont prĂ©visibles. L’anicroche, on la surveille de loin avec mĂ©fiance, c’est comme le tĂ©lĂ©phone, on sursaute quand il sonne. Et si quelqu’un frappe Ă  la porte on est inquiet.

 

à suivre le générique, on note le numéro des voitures, on compte les coups de l'horloge, on voit les ombres dans le long couloir, la fumée passant par la serrure. la catastrophe est annoncée. certa, mais hora incerta. alors si téléphone sonne. si quelqu'un frappe à la porte. ça frissonne sec. ça croit que c'est déjà l'heure

 

 

 

voir explications http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2011/10/entrelacis-lotus-seven-1-épisode-1-avec-cjeanney.html

 

 

 

 

 

jeudi 27 oct 2011

entrelacis lotus seven 1 / épisode 1 / avec @cjeanney

 

 

travail en cours autour du txt de christine jeanney : lotus seven

voir en fin le choix des contraintes d'écriture

 

 

Que le dĂ©but, personne encore, quand le point s’allonge et s’approche, ne sait nommer Lotus Seven, personne ne sait encore dĂ©crire, bien trop rapide et bien trop neuf. Le nouveau nĂ© germĂ© Ă  dĂ©visager, soupeser et sentir avant la mesure de son visage et si un contact s’établit. Lotus Seven qui fuse alors que pas encore construite.


que le début personne ne sait rien surtout pas moi de ce lotus seven dans blog de christine jeanney. évoque boris vian, la fleur dans le poumon de chloë. seven sais pas. laisse flotter. ça boit mentholé up en péchés capitaux. évoque le cinéma : seven, morgan friedmann, brad pitt, et la litanie meurtriÚre : luxure colÚre envie gourmandise paresse orgueil jalousie


Se pencher sur elle plus tard, Lotus Seven, nom Ă  rĂ©hydrater de mĂ©moire alors qu’elle file. On ne monte pas brutalement dans ce rĂȘve, Ă  bord de cette rĂ©invention de ferrailles, idĂ©ale, bouts Ă©clats tiges joints si pertinents unis ensemble Ă  oublier que c’est bricoles, menue monnaie de boulons et de billes roulĂ©e au sol, dĂ©pourvue de matiĂšre.


se pencher sur le nom plus tard. lire.lire. regarder. ouvrir des liens. quelque chose autour de ce qui est Ă©crit chemine. peut-ĂȘtre des images naissantes rĂ©hydratent des impressions fleurs de papier trempĂ©es dans son Ă©criture. on ne lit pas impunĂ©ment, bouts bribes miettes, assemblages Ă  mots phrases bricoles txt sans que ça remue dedans et que soudain oui


Garder ce nom, Lotus Seven et avaler la suite. Ce serait un cordage qui balance, Ă  attraper, est-ce que tu suis ? Ce serait le moment de le faire. Il est Ă  l’intĂ©rieur, chevauche le fer du rĂȘve, lui, pas encore nommĂ©. Le moment de se raccrocher Ă  son bras comme on coule, lui pilier et centre et nerf et squelette.


garder ce nom, lotus seven mais ce n'est pas le titre. oui je l'ai regardé ce feuilleton à la télévision, objet de son écriture. oui j'ignorais que lotus seven était nom d'une voiture. peu connaisseuse. pourtant ces noms : panhard juva ds mini-cooper simca traction-avant dauphine, et la premiÚre entrée dans la famille : la 2cv, sa voiture


Il est la trame le paysage et la tension. De la tension, on en a Ă  revendre, ça n’a jamais Ă©tĂ© problĂ©matique. La tension, on en met partout, ça se saupoudre sur le travail, la position sociale, les autres, la tĂȘte qu’on fait dans l’ascenseur Ă  cĂŽtĂ© de quelqu’un. silence, on se sent rĂ©guler son souffle, yeux fixes.


il est celui qui troque sa vespa, donnĂ© Ă  un neveu, contre une 2 cv. mort et gĂ©nĂ©rositĂ© d'une tante par alliance. don d'hĂ©ritage. il est le conducteur des vies de la maisonnĂ©e. il avance clair sur sa route. silence et travail. il garde toujours un bonbon dans ses poches pour sourire de loupiot ou  gourmandise de bĂȘte


Tensions sur les touches, les plaques mĂ©talliques griffonnĂ©es, ça commence dans la cour d’école, un repas, un jouet cassĂ©, une femme qui pleure aprĂšs un coup de tĂ©lĂ©phone, elle s’écroule en larmes et hoquets incontrĂŽlables. Ça fait tenir le corps raide le matin, on ouvre la porte, ils entrent, prendre la parole devant ces yeux et ces bouches fermĂ©es.


tensions sur le paysage. coup de trop de vent dans les branches. coup de téléphone de trop. coup de trop vite. coup de trop loin. coup de trop tard. coup de trop raide. beaucoup de larmes. quelques jours plus tard. trop de tristesse. tellement de tension dans beaucoup de monde, de paroles, de silence, de fleurs. exit. in saecula saeculorum


La tension invisible tire. C’est lorsque tu attends qu’il rentre, s’il rentre, dans la pendule et le bruit de sa toux. L’idĂ©e idiote pendant que l’on te parle, tu as pourtant besoin de paix, et la nuit, la tension de ne pas savoir dormir, la peur de l’avoir dĂ©sappris (on pourrait dĂ©sapprendre Ă  vivre aussi).


la tension invisible tire. c'est la nuit, derriÚre la grande armoire. petits tambourins de lumiÚre sur papier peint à bergÚres n'y peuvent. il peur, il peur bergÚre, rentre tes blancs moutons. tu as besoin d'un autre silence, d'un autre ton de voix, mais ne viennent. tension tire. encore. (demain quelque chose de trÚs grave sera arrivée)


Alors besoin de fragmenter en Ă©pisodes, c’est bien plus simple, besoin de laisser glisser le gĂ©nĂ©rique de fin, Ă  suivre, la tension amollie enfin supportable, un pan de temps en souffle rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© avec accalmie. La tĂȘte pense Ă  des bĂȘtises. Lui s’en fout, roule, imperturbable, on pourrait le rater si l'on continuait de parler d’autre chose.


alors oui le feuilleton : le prisonnier. envie de le revoir. achÚte le coffret. les images réhydratent les fleurs de mémoire et ramÚnent dans le présent les temps anciens. voilà que pendant ce lirécrire sonne une cloche d'angelus. il est 18 h dans une petite ville de banlieue, ancienne seine-et-oise. et c'est big ben déplié dans l'eau


Lui, c’est un homme. Beaucoup d’enjeux en lui, des liens pĂšsent sur ses Ă©paules. On ne voit pas tout de suite qu’il en est traversĂ©, de part en part, Ă©cartelĂ©. Et mĂȘme lui croit voler sur cette route cette plaine et sous ce ciel bleu pĂąle, gavĂ© de rĂȘve de Lotus Seven, presque joyeux, enragĂ© d’énergie.


lui c'est un homme. on ne voit pas tout de suite que quelque chose pĂšse. on ne voit pas tout de suite que quelque chose l'a tant trop blessure. que du joyeux s'Ă©tiole, que fantaisie tailladĂ©e sur sa route d'Ă©nergie. mĂȘme lui ne sait pas. Ă  pas de gauloises et vin blanc, il gomme sa tristesse


Lui, il croit dĂ©cider, lancĂ© en flĂšche, naĂŻvement fort. Lui, pas une entitĂ©, pourtant, pourtant le socle, le personnage et malgrĂ© lui un homme, un amas de chair de sueur inĂ©vitable et de la mĂ©taphore implicite qui serait infiltrĂ©e en lui. Facile de le remplir, il serait une enveloppe dure d’homme, creuse (se souvenir de ces hommes sans visage.


lui, il croit dĂ©cider, fougue et tendresse, naĂŻvetĂ© et calcul. lui, l'homme revenu de Ć»agaƄ, chair et coeur, maintenant avec femme et enfants, avec parents, beaux- parents, frĂšre, oncle, avec commerce Ă  faire tourner pour nourrir tout ce monde, et trouver moyens de rouler dans les temps nouveaux, inventer de nouvelles voies. facile. travailler. travailler. (se souvenir de sa main


Le chapeau melon sur du vide de Magritte, la gĂȘne Ă©trange, saisissante, peut-ĂȘtre Ă  cause du fabuleux contraste entre la surface pleine et le vide disponible. Tout ce qu’on pourrait mettre Ă  l’intĂ©rieur, si seulement on osait. Trop perturbant, cette place vacante, ça pouvait dĂ©chaĂźner un torrent). Mais lui, l’homme de la Lotus Seven, facile de le remplir.


le chapeau melon de l'homme à la voiture noire qui suit l'homme blond du feuilleton). mouvement de balancelle du lirécrire. txt de christine jeanney, txt mien, film. voiture noire au bel aluminium de pare-choc, au bel aluminium de grille de radiateur. avec cette voiture ils rentrent chez eux. les attend un homme blond, une femme brune et leur deux pioutes


 On aurait dĂ©coupĂ© sa tĂȘte, le crĂąne ouvert comme un hublot et, Ă  mesure qu’on penserait Ă  quelque chose on le jetterait Ă  l’intĂ©rieur. Il aurait en lui ses liens propres, ajoutĂ©s, ce qu’on ne prĂ©voit pas, seulement le nez dessus on le dĂ©couvre, un homme, car il vient bien de quelque part sans dispersion, son itinĂ©raire.


on aurait dĂ©coupĂ© le temps de l'Ă©criture en 48 paragraphes de 60 mots chacun. comme celle qui Ă©crit lotus seven, mĂȘme contrainte. on jetterait mots dedans au fur et Ă  mesure de lecture et petits frĂ©missements ou secousses imprĂ©vues qu'elle fabrique, car il vient toujours quelque chose. ça vient dans la pensĂ©e sensible, ça vient dans les coussinets des doigts


Pendant ce temps, il semble qu’un autre homme joue aux Ă©checs, un ex-amiral au second plan : il aura plus tard son mot Ă  dire. C’est ce qu’on dit dans ces cas-lĂ  pour faire croire qu’on maĂźtrise quand on ne sait pas quoi faire d’un morceau de dĂ©cor, qu’on n’a pas dĂ©cidĂ© encore.


pendant ce temps, il semble que la voiture noire arriverait - oh qu'elles sont belles vos pioutes, on ferait une photo? assieds-les sur le marche-pied. l'homme blond s'assied avec elles, pour soutenir un peu la cadette, tellement petite encore. fut dit. fut fait. clic clac. le récit ne sait pas encore de quelle voiture il s'agit. de quel homme, si


Je me souviens de G. qui cherchait le chiffre magique. Il recouvrait les marges des journaux, entĂȘtes grisĂ©s, pieds de page d’additions en lignes. Je n’osais pas lui demander Ă  quoi servaient ces chiffres, ces notes, peut-ĂȘtre ses comptes ? et puis quelqu’un m’a expliquĂ©, le chiffre magique il m’a dit, c’est utile, pratiquement essentiel, attends voir.


je me souviens de P qui, disait-il, "contrÎlait" ses pinceaux, en martre rousse kolinski venue de la vallée de l'amour, en sibérie. il les avait reçus du fournisseur, les avait distribués selon la taille dans un casier de bois à compartiments et une paire de ciseaux à la main, sous une loupe, il vérifiait scrupuleusement la longueur de chaque "fleur"


Tu prends le jour, l’annĂ©e, tu multiplies par ta naissance, tu retranches 10, et qu’est-ce que ça fait ? Et si tu recommences Ă  l’envers ou avec la naissance des autres, le mois ? Il recouvrait les marges des journaux, se mouchait, tournait les feuilles, les dĂ©pliait, rĂąlait, riait et regardait par la fenĂȘtre avant de faire une sieste.


tu prends le jour, 11, tu prends le mois : novembre, 11, tu prends ma date de naissance, ça finit par 11. toujours 11. c'est ça que G. disait. ça lui faisait une petite superstition chaude et rassurante. quand des chiffres passaient dans sa vie, elle faisait des calculs pour trouver ce 11 qu'elle s'était appropriée comme "son" chiffre


Mettre sa casquette avant de sortir, frotter ses pieds bien proprement, acheter du pain et le journal, le lire et puis le recouvrir de chiffres, on suppose le sens des choses et on le cherche, mais on ne se fñche pas quand on ne trouve rien. Quand 6 et 47 ne veulent rien dire, on n’abandonne pas pour autant.


mettre sa petite toque de fourrure l'hiver, avoir bien cirĂ© ses chaussures, prendre sa vespa verte, partir au boulot. les pioutes sont Ă  la fenĂȘtre. avant de disparaĂźtre Ă  leur vue, au bout de la petite rue, il leur fait un signe de la main. la vie n'est pas chiffrĂ©e comme il rĂȘvait. cependant, il n'abandonne pas


G. n’abandonne pas, comme celui venu du fond de l’horizon, fond de l’écran, celui qui fuse dans sa Lotus Seven, imperturbable. Tous deux tracent une route docile, elle ne dĂ©vie pas d’un millimĂštre, et ils pourraient faire sans broncher un dĂ©tour pour s’acheter le journal sans que ça modifie l’itinĂ©raire qui les prĂ©cĂšde.


G. n'abandonne pas. P. non plus. qui est qui. sais plus. sur la route vide au grand angle, il surgit du fond de l'horizon. tout peut arriver du fond de l'horizon et en particulier "
 avec furie / Le plus terrible des enfants // Que le Nord eĂ»t portĂ© dans ses flancs." ne soupçonne rien. ne dĂ©vie pas. file droit


Et si, pendant qu’il conduisait, il ne savait qu’aligner des chiffres dans sa tĂȘte, penser des formules, il en est capable. Il peut me faire croire au chiffre magique, au moins qu’il le cherche, tartiner des pages de chiffres, je suis si petite que je croirais n’importe quoi. Maman dans la cuisine nettoie le four.


et si pendant qu'il conduisait, il pensait Ă  ses rĂȘves, il pensait Ă  ses pioutes. j'Ă©tais l'une d'elles. c'Ă©tait mon chevalier. pour un peu il m'emporterait sur un cheval blanc et, dans les bois, il m'apprendrait le nord sur le cĂŽtĂ© moussu des arbres. maman fait bouillir de l'eau dans la cuisine


Notre cuisine est un couloir, une fenĂȘtre d’un cĂŽtĂ©, de l’autre la porte qu’on a dĂ©gondĂ©e, remisĂ©e au sous-sol oĂč le linge sĂšche, enveloppĂ©e dans une couverture, couchĂ©e sur ciment. En haut elle prenait trop de place, sa poignĂ©e inutile dĂ©passe, une bande Ă©lastique lui serre le ventre, part en morceaux. La tĂ©lĂ© fonctionne, c’est samedi.


notre cuisine un rectangle noir et vert Ă  fourneau, Ă©vier, petite plaque de gaz surmontant un petit four, cuisiniĂšre Ă  bois en fonte vert bronze et garde-manger sous la fenĂȘtre. elle donne sur les toits de zinc d'une petite cour parisienne. il y a aussi une sorte de petite armoire peinte en blanc oĂč sont rangĂ©es des ustensiles

 

Il y a cet autre jour oĂč je lance un modĂšle rĂ©duit de voiture contre un chambranle avec application pour qu’elle se brise, mais elle rĂ©siste. Et d’autres fois, je me lance de tout mon long, atterrissage sur les genoux, glissade, le frottement sur la moquette, la peau rouge qui se pĂšle, moi aussi je teste ma duretĂ©.


il y a cet autre jour oĂč la femme balance Ă  la tĂȘte de l'homme blond un faisceau de porte-manteaux et d'injures. frottements dans la cuisine de l'intime. ils n'atteignent pas de chair, ne crĂšvent pas d'yeux. aucune blessure. ils s'Ă©crasent au sol. dans le couloir l'homme blond se tait. s'Ă©loigne


Il n’y a rien Ă  attendre, tout est attente. Il y a le volet baissĂ© pour garder l’ombre sur l’écran, il y a le rideau Ă©pais, du tissu grenat blanchi par la lumiĂšre, il y a la musique de Ron Grainer, australien, il y a en-dessous l’Australie, Terra Australis Incognita, la terre qui fait contrepoids.


il n'y a rien Ă  attendre, il a compris. tout est diffĂ©rent de ses rĂȘves. il y a trop d'invectives, trop de reproches, trop d'herbe coupĂ©e sous ses pieds agiles, trop de sommeil forcĂ© Ă  coups de cure, trop de tristesse, trop de larmes. n'est pas celle qu'il croyait. lui fait pas vie douce et parfumĂ©e


De l’autre cĂŽtĂ© de la mappemonde, de l’autre cĂŽtĂ© du sous-sol, de la porte sous couverture Ă©tranglĂ©e par un Ă©lastique, il y a le ressort cachĂ© qui empĂȘche la bascule des habitants la tĂȘte en bas, leurs bras pendants vers le ciel, un didgeridoo son air d’eucalyptus fait voler la terre rouge, les pointillĂ©s blancs sur une carapace.


de l’autre cĂŽtĂ© de la mappemonde, au grenier, de l'autre cĂŽtĂ© de la terre, au jardin, et si on bĂȘchait profond profond, on arriverait Ă  l'autre pĂŽle avec les hommes Ă  l'envers, et l'eau des riviĂ©res et des mers qui tomberait dans l'air du ciel. peut-ĂȘtre que les hommes aussi se dĂ©tacheraient flottant


Le claquement des tambours, le ronronnement des gorges, le bruit de moteur lĂ  oĂč se pose la mĂ©lodie rapide, et l’air chaud. On pourrait repenser Ă  l’éclair, vouloir l’entendre encore, mais trop tard. DĂ©ploiement terminĂ©, demi-tour impossible, le moment de culbute derriĂšre soi dont on n’a pas vu l’importance – dĂ©cacheter une enveloppe, pousser une porte.


le claquement de la porte, le bruit de la machine, le grand drap jaune. quelqu'un dit - mettez un masque. on pense à bouche, enfermée derriÚre. on veut la poser encore sur sa joue, sur sa main. on repense à phrase d'hier - oui, pour te faire plaisir. aujourd'hui, pas de paroles, mais ses yeux. le bleu. fermer la porte


Se rĂ©veiller trop tard, un coup de tĂ©lĂ©phone banal oĂč en rĂ©ponse Ă  une question polie crĂšve l’emballage, la terrible nouvelle, l’écroulement, plus rien comme avant, l’impossible. L’hĂ©bĂ©tude, longer la faille, insouciant quand elle surgit, instants condensĂ©s, pointes d’épingle, vies piquetĂ©es de minuscules trous irrĂ©parables, et l’obligation faite, suivez les pointillĂ©s en y allant.


se réveiller 5 h du matin. la frissonnante nouvelle. trop tard pour l'homme blond. trop tard pour nous. pas revoir, dit valérie rouzeau. il faudra longer la faille tant bien que ses joues creusées par la disparition dee l'ùme. pour l'heure il va, yeux bleus en éclaireurs. regard à marée haute, à faire fuir toute inquiétude


Il avance. Lui, son visage lisse. Pas lisse, symĂ©trique. Encore que non, la lumiĂšre rĂ©pandue sur son profil gauche, l’autre pan du visage ombrĂ© lorsqu’il avance, coupĂ© verticalement le long d’une ligne au centre, de la pointe du crĂąne, son sommet, Ă  la glotte on dirait. Front large et haut, nez droit, les joues creusĂ©es Ă  peine.


il avance. son visage calme, grand front songeur. il repousse toute alarme, tout danger. elles, les deux mignonnettes, tranquilles sur le marche-pied de la voiture noire, pioutes qu'il sauve pour un peu de bonheur, il les emporterait sur un grand cheval blanc caracoler dans les campagnes et leur dirait le nord sur le tronc moussu des arbres


Surtout ses yeux remarquables, retombants lĂ©gĂšrement de chaque cĂŽtĂ©, devraient inciter Ă  la tristesse la nostalgie, yeux de cocker tristes dit l’expression, mais non, pas de mollesse ici, que de la pointe. De l’acuitĂ© rĂ©sonne dans ces yeux, au nerf tendu de ces yeux, point de fusion (s’arrĂȘter un instant, une minute, sur le pouvoir des yeux.


surtout ses yeux remarquables un peu obliques, et bleu tellement bleu. myosotis. mĂ©sange. ciel et mer. aujourd'hui songe Ă  ses rĂȘves, et on y voit les bĂątonnets de la dĂ©ception briller. d'autres jours il leur vient de l'Ă©motion et des larmes. d'autres jours encore, une grande clartĂ© paisible, une lumiĂ©re de sourire-bonheur. la vie dit oui


Signes physiques, ceux des Ă©lĂ©phanteaux paraĂźt-il, leur forme et leur disposition dans une tĂȘte toute ronde enclencheraient aussitĂŽt la rĂ©ponse compassion dans notre cervelle, stimulus, nous serions programmĂ©s par nos neurones, sauvegarde de l’espĂšce qui englobe les tĂȘtes rondes aux yeux Ă©cartĂ©s d’oĂč notre apitoiement, peut-ĂȘtre seulement chimique et ce dĂ©goĂ»t face Ă  la face du calmar.

 

signes physiques, ceux des hommes du nord paraßt-il, leur stature, la couleur blonde de leurs cheveux, la couleur bleue de leurs yeux. lancement dans champ de plein été à vue d'avoine ou de blé, lancement dans l'azur des mers et des ciels à préfailles, à quiberon, à st-brévin-les-pins, au portel, à boulogne-sur-mer


Yeux de seiche ou yeux de cigogne, et si nous n’étions que formes gĂ©omĂ©triques cherchant vainement Ă  s’assembler quand nous croyons raisonnables nos penchants, et humains. Oui nous serions humains comme le grand requin blanc qui, lui fait demi-tour, fuit devant les alarmes, noirs et blancs arrondis, peau d’une femelle orque en chasse ou peinture sur leurre.


yeux de seiche ou de raie manta, yeux de crabe ou de crevette, yeux de bigorneau ou d'araignée, celle de mer ou d'épeire fasciée des jardins. notre humanitude en lien avec l'animalitude des fonds marins et de la grande terre. sommes comme baleine grise, loup des bois, sanglier des bauges, rossignol de la nuit, rouge-gorge, escargot, abeille


Il ne fait pas la diffĂ©rence, et fuirait sans doute aussi vite devant un simple Taijitu, un Yin et Yang reconverti en rĂ©pulsif, bon Ă  savoir pour les plongeurs et les petits poissons qui devraient s’en parer. Finalement, trois minutes dĂ©pensĂ©es Ă  y songer, ainsi qu’aux autres yeux, yeux blancs fermĂ©s secs lourds Ă©carquillĂ©s, puis revenir Ă  lui). Il avance.


il ne fait pas la différence. tous les yeux sont théùtre dans son univers. sang chaud ou sang froid. chat, chien, enfant, clochard, homme et femme. de russie ou de dordogne, des indes ou du maroc, de belleville ou de rue de la pompe. balancelle encore. txt de christine /film / txt mien / revenir. il découvre parc et village désert


Virgules, des virgules partout. Dans la chevelure, grande virgule au front, le borde. Dans l’axe des paupiĂšres deux virgules alignĂ©es dos Ă  dos. Au coin des lĂšvres, virgule de flegme, autodĂ©rision provocatrice. Virgule sous la lĂšvre infĂ©rieure au relief du menton. Lui, dessinĂ© Ă  coups de virgules, puisqu’elles y sont, mais contradictoire quand ça ne lui ressemble pas.


virgules, des virgules partout. boucles blondes et la mĂšche sur le front, sourcils, les deux lignes oĂč ça fronce entre les yeux, petits traits aux commissures - presque un sourire – courbes des narines, on verrait bouche entre parenthĂšses-pommettes, et parenthĂšse encore ourlet lĂšvre supĂ©rieure. lui accentuĂ© Ă  coups de vie, pourvu qu'une mĂ©sange le protĂšge, ou une araignĂ©e, ou ses filles

 

 

 

Seven IMG_3577

 

2 CV

 

 

 

 

ce txt est d'abord paru dans le cadre des vases communicants, en octobre 2011, chez christine jeanney

 

glisse mon écriture dans celle son lotus seven, le laisse s'enrouler à ses paragragraphes comme chÚvrefeuille lierre ou glycine

pouvu que ça ne l'étouffe pas

 

dÚs que j'ai lu ce txt quelque chose a bougé dans le fond de la parl - je reprends une terme de fred griot

ai trÚs vite souhaité cet écrirlire ou lirécrire, que j'aime menuisée, et me voilà lancée

 

Ă  suivre donc, chez elle, pour la suite de lotus seven, et au semenoir, pour la suite de l'entrelacis

 


les paragraphes en plus petis caractĂšres constituent le texte de christine jeanney

je reprends ses propres contraintes et donc je la follow, 7 épisodes de 48 paragraphes et de 60 mots par paragraphes, les mots en italique sont ceux pris chez elle

y ai ajouté celle de commencer les paragraphes miens par au moins un mot du commencement des siens

 

 

 

chute éternelle

 

 

Pour chute éternelle IMG_3645

 

 

chute éternelle des automnes effeuillés

en route pour la belle moisissure et son odeur d'humus

 

en chemin rencontre edith azam chez florence trocmé

dans ses terres de poezibao

 

 

C’est « Toi ». Dans ma bouche c’est « Toi » qui est venu. Je sais pas qui c’est toi, alors je me dis toi : tu es vous. Et je sais pas ce que vous m’as fait, mais vous, tu m’as fait que quand je me suis rĂ©veillĂ©e avec moi, vous, t’étais plus jamais lĂ " 

 

 

c'est toi qui est venu

toi ou vous

essaierai balancelle l'un l'autre

 

 

sais à peine ce que tu m'avez fabriqué dans carcasse

mais quand conscience s'éveille carcasse dit :

vous ĂȘtes toujours lĂ 

 

jette mimosa de l'éternité à grande embrassée

dans tout mon corps

objectif : réjouir les détails du dedans

comme lymphe ou entrailles grĂȘles

et t'en mettre plein la gorge

des fois que tu seriez étouffable

 

ou

avec mon accord

ils distribuent sucs vénéneux mais pas trop

ambroisie d'efflorescence

jus savants calculés

offrande horticole d'if ou de pervenche

offrande des grandes fosses marines et algues dansantes

 

et encore

lance bouquets de bleu quiétude

héliotrope et chicorée sauvage

bourrache et mauve

sur tout mon corps

objectif : envoûter votre-ta violence

dans parfum et couleur

 

ou

ils distribuent caresses bonbons élixirs

n'osent pas roses sucrées barbes à papa

ou sucette pierrot gourmand

rester adulte dans l'affaire il faut

blessures et tailladures vous m'as faites

comme cisailleries ou coupichailles

et quand conscience s'éveille

jusqu'aux pieds

dit : tu ĂȘtes toujours lĂ 

 

fleur couleur parfum

peu de force en front de tienne

 

mots du poĂšme : peu

 

mais quand c'est cRĂąne

tenir Ă  la celan, Ă  la azam

 

 

tenir Ă  tous vous autres

 

et jonchée de remerfleurcitude

 

 

 

 

 

lu dans twitter le27 oct 21

@LucienSuel

Remerfleurcitude comme chute (éternelle) du poÚme @marysehache @Poezibao @angkhistrophon_ semenoir.typepad.fr/semenoir/2011/


voir son blog : sihttp://academie23.blogspot.com/lo

 

 

mardi 18 oct 2011

aime au pré odeur des cistes

 

 

aime au pré odeur des cistes

ĂȘtre bien sur terre dans monde et prĂ©

malgré couteaux et tailladures everywhere

 

écoute temps dans patience du ciel

dans découpure des feuilles du magnolia

dans vol des oiseaux

 

 

la voilĂ  vivante au milieu d'un tout

mĂȘme si dĂ©combres et dĂ©sastres

 

n'oublie pas les étoiles

 

 

19 juillet 211

 


lundi 17 oct 2011

Ć»agaƄ, un dĂ©pli

 

 

 

 

pour nocturnes de la BU d’Angers, 18 | l’intuition, un dĂ©pli 

paru en simultané sur le forum http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2501 et au semenoir

mais désynchrone pour la date des nocturnes

 

 

Ă  suivre Marguerite Duras sur la tombe du jeune aviateur anglais

 

Il y aurait une Ă©criture du non-Ă©crit. Un jour ça arrivera. Une Ă©criture brĂšve, sans grammaire, une Ă©criture de mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. ÉgarĂ©s. LĂ , Ă©crits. Et quittĂ©s aussitĂŽt.

Marguerite Duras, La mort du jeune aviateur anglais.

 

 

 

 

 

dans une ville Ă  l'est. ça se passe. en silĂ©sie orientale. la ville s'appelle Ć»agaƄ

 

*

ça se passe dans un train, en banlieue parisienne, dans une ville qui s'appelle lozÚre. vert. des arbres. des fruitiers en fleurs. de l'odeur de grésil au passage à niveau

 

*

c'est Ă  fontainebleau. service militaire. le train. elle vient le voir

 

*

ça se passe aussi Ă  orsay, banlieue parisienne. mĂȘme heure. mĂȘme train. mĂȘme jeune homme

 

*

froid. faim. godillots. fils DEUX MILLE et de fer

 

*

écrasé l'homme. le char roule

 

*

tout inventer. car tout est vrai

 

*

les noisettes dans les vosges. ils s'appellent l'un l'autre p'tite tĂȘte

 

*

il pleure. ça arrive

 

*

l'odeur du tabac. le jaune de nicotine. index. sorte de naphtaline pour kolinski

 

*

cuvette. compte-goutte. brucelle

 

*

tu inventes les fusils mitrailleurs et les miradors. tu inventes les types qui lui apprennent la balalaĂŻka. c'est au retour qu'il l'achĂšte et qu'il en gratte mediator

 

*

il revient un Ă©tĂ©. retrouvailles de l'amour dans la librairie, au milieu des livres. tu l'inventes qui monte les marches de l'escalier serrĂ© sur lui-mĂȘme. est-elle lĂ -haut. l'attend-elle en bas dans la boutique.

 

 

 

dimanche 16 oct 2011

d'ici là 8 / petit apéritit twitté (2)

 

 

comme apéritif twitté au texte que je préparais en participation à la revue d'ici là 8, revue numérique de création litttéraire multimédia dirigée par pierre ménard chez publie.net, voici le deuxiÚme et dernier petit récit par bribes

 

m'étais donnée comme contrainte, depuis le 18 août, d'écrire chaque jour, sur twitter donc, une bribe de 140 signes dont @marysehache (nom choisi sur twitter précédé, selon l'usage, de l'arobase @) est sujet grammatical

et bien sûr des fois la contrainte m'a dépassée et je l'ai laissé filer

 

avais publié les quinze premiÚrs ici

 

voici la derniÚre salve puisque j'ai envoyé mon texte à pierre ménard

conformément à la time line de twitter, le premier à lire est le dernier dans la chronologie de publication

 

 

4/10/2011 23:06
laisse un vide au bord herbeux du trottoir pour caler le quand mĂȘme obstinĂ© des simples / #dicilĂ  marche sur tablette avec truites et cuicui
1/10/2011 00:50

gambade comme un cabri des villes et saute avec agilité la contrainte qu'elle s'était donnée : un twitt-apéritif #dicilà quotidien / la vie

 

27/09/2011 23:18

cherche comment la ville accueillerait un pas chancelant / #dicilà le chemin à faire est à l'intérieur, dans une lumiÚre de cyclamens roses

 

25/09/2011 00:10

a vu passer une lotus seven dans ses phrases et va la poursuivre/ #dicilĂ  il pourrait bien pleuvoir dans les rues de new-york

 

23/09/2011 00:28

regarde effleurer la source, miel acide perlé / nectar des champs élysées ou des ruelles du corps urbain / #dicilà encore un peu l'été d'or 

 

22/09/201100:27

dit : ça a changĂ© ici, avant il y avait un homme,  il y avait des fraises, y'avait pas toutes ces rues, ces maisons; oĂč, le chien / #dicilĂ  if

 

21/09/2011

#dicilĂ  entrera dans ville intĂ©rieure au bord d'un gouffre fleuri de mimosa / saltimbanque sur ligne de crĂȘte, ifs marguerites et pervenches

 

20/09/2011 00:55

se souvient des cris urbains disparus : le chanteur des rues, le vitrier, le marchand d'habits-chiffons, le rémouleur / #dicilà silence crié

 

17/09/2011 21:10:42

en perche campagne observe sedum spectabile / pas vu en ville / #dicilĂ  serais herbe, plutĂŽt chiendent Ă  rhizomes et Ă  vigueur insurpassable

 

16/09201

allait à ville comme à mémoire ça chatouillait dans avenues traversées de clous rencontre de murs jeux d'herbes; #dicila urgence de l'aguet

 

14/09_2011 17:39

furÚte dans la ville / me reconnaßt-elle, m'accepte-t-elle, son coeur a-t-il changé hélas ! #dicilà nostalgie ou bonheur au bord verdoiement

 

13/09_11

a lùché la contrainte du twitt apéritif #dicila quotidien à moins que ce soit contrainte qui l'ait lùchée ; pourtant hélas ! voulait voulait

 

10/09/2011 20:13

sur chaque trottoir chaussée marche pavé grille d'arbre, s'accordera à végétale urbaine; #dicila goûter noix fraßches et noisettes au jardin

aurait dĂ» publier apĂ©ritif twittĂ© du 8/09/2011 22:43 le lendemain car en avait dĂ©jĂ  publiĂ© un le mĂȘme jour Ă  00:"35 #d'icilĂ  rĂ©flĂ©chir mieux

 

9/09/11 22:54

sur chaque trottoir chaussée marche pavé grille d'arbre, s'accordera à végétale urbaine; #dicila goûter noix fraßches et noisettes au jardin 

 

8/09/2011 22:43

presque le 9/09.20

dans l'urbaine condition cherchera petites perceptions capables offrir vertes rĂȘveries; #dicila joan crawford mildred pierce michael curtiz 

 

08/09/2011 00:35

dans rues des villes prÚs #dicila, rencontra fissures dans béton; il y poussait herbes courageuse et fleurs; s'éprit de la végétale urbaine 

 

08/09/11 00:39 

oups ! un pluriel manque à l'adjectif "herbes courageuseS" et la contrainte des 140 failed / c'est la vie du tweet! / rater mieux next time 

 

7/09/2011 00:56

connaissait queue d'aronde queue de morue pas queue-de-veau dans le temps / #dicila dans boulevards rues ruelles venelles quid de l'amarante

 

5/09/2011 23:11

travaillera ville maybe avec colle des colleurs d'affiche / #dicila trois sortes d'hommes dit vanel les moutons les léopards et les chacals 

 

 

 

 

mercredi 12 oct 2011

jardin chantier #4

 

 

 

bleu pĂąle au jardin du matin au-dessus des tilleuls

l'orior rose a disparu avec l'oût 

 

ils viennent les amis

branle-bas de combat à grand bruit avec engin à moteur

car

il faut férocifier le tendre jardin

 

quelque chose étouffe

 

les rosiers étouffent sous les herbes hautes le chiendent les ronces la berce les verges d'or

le bureau de la maison étouffe dans l'ombre

les géraniums étouffent sous les millepertuis

les sauges étouffent sous le chiendent les ronces la berce les verges d'or

les pivoines étouffent sous le millepertuis les verges d'or la berce_essayez de préserver les asclépiades

 

il démarre l'engin 

ça bruisse fortfort ça bruisse moins fort ça rebruisse fortfort ça fort agace les oreilles

 

il tient l'engin à moteur accélérant décélérant accélérant vrillant, ça descend les branches du laurier-cerise, sectionne les branches du noisetier, sectionne celles du merisier sous le point de greffe du montmorency, ça coupe celles du troÚne à cÎté du noisetier, celles d'un autre laurier-cerise prÚs des bassines en zinc, ça coupe celles d'un autre merisier planté par les oiseaux à cÎté d'un lilas blanc et d'un pied de sauge

 

aujourd'hui tu les regardes faire

tu les appelés les amis et ils sont venus

décider la coupe drastique

couper dans le réel           des actes

il y a programmé dans la nature un envahissement

ce jour il y avait lutte contre lui instruments de violence Ă  la main

 

il tient l'engin à moteur et travaille à grand bruit anéantissement de l'ivraie, ouvre de nouvelles hypothÚses, de nouveaux espaces, libÚre des lumiÚres de soleil, des profondeurs de champ, des passages de vent et d'odeur

 

pour un peu de métaphore on entendrait l'engin hurler

le bruit creuse des nƓuds de cris Ă  pas pouvoir les dĂ©faire

 

l'un tient l'engin chutes de branches en feuilles l'autre les dĂ©place froissement frottement des feuilles dans la traĂźnĂ©e jusqu'au fond du jardin oĂč entassement pour machine Ă  broyer

 

aujourd'hui tu regardes

tu penses au bĂ»cheron de la forĂȘt de gastine

 

jardin pays de l'enfance (géographie(s) intime, et qu'on promÚne avec soi

 

ce rosier-là bientÎt désétouffé bientÎt la remontée des fleurs

celui-là planté il n'y a pas si longtemps refleurira aussi

tous les rosiers blancs idem

 

l'un ferroie l'autre aussi mais lames différentes féroces les deux engins l'un pour le dur l'autre pour le tendre

 

il nettoie entrelacs de rugosa églantines ronces et liserons montés dans l'aubépine il coupe coupecoupe verges d'or bignonias aubépines naissantes_préserver l'acanthe et ses hampes fleuries préserver les géraniums vivaces bleus les pelargonium odorants à petites fleurs roses les deux pieds d'ancolie les rosiers de provins le fuschia le rosier grimpant au parfum capiteux dont le nom a été emporté avec les aïeux les deux pieds de pivoines les pieds de bourrache enfin apparus en juin 

 

 

tu les as guettées ces bourraches, ignorante que tu étais du mois de leur apparition tu les as cru disparues gelées tu les as cru disparues exilées plantées ailleurs par vents ou oiseaux tu les as cru disparues bisannuelles ou annuelles et puis oh surprise en bleu elles sont enfin sorties de terre

 

 

aujourd'hui tu regardes

 

il coupe à grand bruit dans le carré des roses : berces bignonias ronces chiendents chardons verges d'or_ préserver les rosiers visibles, le reste, à la baille, ceux qui pourront repousseront dans un mois à peine jeunes rosiers fringants comme en printemps, les rosiers blancs - quel nom déjà - ceux qui croissent et multiplient comme des fraises à force de stolons

 

 

aujourd'hui tu regardes 

 

- et les fleurs qui gagnent au pied des murs.../ ..au pays de l'enfance

- tu les gardes 

- et les roses trémiÚres dans le jardin de l'ancienne gendarmerie ?

- ah! c'Ă©tait une ancienne gendarmerie ici ; ne savais pas / tu les gardes elles et leur rose pĂąle, si frĂȘles aux lumiĂšres du matin [...] aprĂšs petit muret de pierre, Ă  cĂŽtĂ© des marguerites et des digitales

 

le bruit du féroce se poursuit

et soudain le pioupiou d'une mésange

ouf le bruit a dĂ©fait ses nƓuds

ouf il reste des branches aux oiseaux

 

la lumiÚre touche différemment les buis la terre découverte les ombres se posent ailleurs pour une autre architecture végétale

 

Vasesco avec michel brosseau sept 2011

31 août 2011

 

 

 

 

d'abord paru dans le cadre des vases communicants de sept 2001 chez michel brosseau

http://www.xn--chatperch-p1a2i.net/spip/spip.php?article38&var_mode=calcul

 

ai profité pour corriger les fautes d'orthographe / en avais bien laissé

 

 

mardi 11 oct 2011

la rose de Rien, la rose de Personne /paul celan

 

 

PSAUME

 

Personne ne nous pétrira de nouveau dans la terre et l'argile,

personne ne soufflera la parole sur notre poussiĂšre.

personne.

 

Loué sois-tu, Personne.

C'est pour toi que nous voulons

fleurir

A ta

rencontre.

 

Un rien,

voilà ce que nous fûmes, sommes et

resterons, fleurissant :

la rose de Rien, la

rose de Personne

 

Avec

la clarté d'ùme du pistil

l'ùpreté céleste de l'étamine,

la couronne rouge

du mot pourpre que nous chantions,

au-dessus, ĂŽ, au-dessus

de l'épine.

 

 

PSALM

Niemand knetet uns wieder aus Erde und Lehm,
niemand bespricht unsern Staub. 
Niemand.

Gelobt seist du, Niemand.
Dir zulieb wollen
wir blĂŒhn.
Dir
entgegen

Ein Nichts
waren wir, sind wir, werden wir
bleiben, blĂŒhend :
die Nichts-, die
Niemandsrose

Mit 
dem Griffel seelenhell,
dem Staubfaden himmelswĂŒst,
der Krone rot
vom Purpurwort, das wir sagen
ĂŒber, o ĂŒber
dem Dorn.


 

Paul Celan, in Anthologie bilingue de la poésie allemande, bibliothÚque de la Pléiade 1993, p.1188

 

 

reconstruit Ă  partir de l'anthologie du week-end poezibao (7 mai 2005) sans son autorisation

avec souhaits que florence trocmé ne m'en veuille pas

 


 

lundi 10 oct 2011

rosa rosa rosae

 

 

 

rosa

rosa 

rosae

rosae

rosa

rosam

 

rosae

rosae

rosas

rosarum

rosis

rosis


 

 

 

je décline

 


dimanche 09 oct 2011

ah les voyages 13

 

 

imagine rose twombly au cabinet des arts graphiques musée georges pompidou imagine rose hantaï avec hélÚne cixous imagine rose masaccio rose fra angelico un jour magique d'adolescence dans les musées de florence rose hortensia dans les jardins de bretagne rose ange silesius dans les livres rose de personne chez celan Rrose is a rrose is a  rrose dans les livres avec Rrose sélavy imagine rose cuisse-de-nymphe-émue dans la parole de paul puis avec parfum dans le jardin plus tard

 

imagine rose indien dans les livres rose flamand dans les livres rose des sables dans la main cadeau d'une grand-mĂšre camille

 

imagine rose de provins rose centifollia rose zĂ©phyrine drouin rose caroline testout rose noisette rose blanche des neiges rose trĂ©miĂšre ou passerose (oĂč le parfum) rose gallica rose Ă©glantine rose de damas rose madame alfred carriĂšre

 

imagine rose auslÀnder imagine purple rose of cairo imagine rose rilke rose rimbaud rose emilie dickinson

 

imagine clématite montana ou joséphine

 

imagine qu'elle demande des cartes postales et imagine réponse rose aux joues

 

Ah les voyages 13 DSCN1102

 


 


vendredi 07 oct 2011

fiona reverdy / Histoires la nuit. Velours rouge #vasescommunicants nov 2011 #communicatingvessels

 

 

Histoires la nuit

Velours rouge

 

 

La femme a 42 ans, je la suis, montant son escalier en spiral, trĂšs

sombre, l’enchñssement spiral contraire aux aiguilles d’une montre, les marches, les barres, tout, recouverts d’un velours rouge-sombre

avec chaque marche saillant du mur de droite entiĂšrement lisse, rien

Ă  tenir par les mains, chaque marche aussi petite que celle

d’un escabeau et chaque marche qui pivote sous le pied, et

pour ancrer mon Ă©quilibre alors que je progresse vers le haut, je tiens les barres en velours sur le mur de gauche, l’axe de l’escalier, et

plus haut, le mur de gauche devient lisse, plus rien pour tenir.

[« mais comment pouvais-tu continuer ? »

« je l’ai fait, je ne sais pas comment. »]

 

L’escalier dĂ©bouche dans une trĂšs grande piĂšce, tout est rectangulaire,

les fenĂȘtres, la grande table, tout est inondĂ© d’une lumiĂšre blanche.

« Bien venue dans La PiÚce ! » dit-elle

et c’est un vrai plaisir.

 

 

 

fiona  reverdy

 

 

 

 

Red-velvet

fiona  reverdy 

 

 

 

Night time stories

Red velvet

 

 

The woman is 42, I follow her up her spiral staircase, very dark, upward anticlockwise spiral encasement, steps,

bars, everything, covered in dark red velvet with each step

protruding from the completely smooth right-hand wall,

no hand-holds, each step as small as that of a step-ladder and every step pivots underfoot, and to anchor my balance as I progress upwards, I hold the velvet bars on the left-hand

wall, the stair hub, and further up, the left-hand wall becomes

smooth-surfaced, no more hand-holds.

[“but how could you continue?”  “I just did, I’m not sure how.”]

 

The stairs emerge into a very large room, everything rectangular, windows, large table, everything flooded in white light.

“Welcome to The Room!” she says

and it is indeed a pleasure.

 

 

 

fiona  reverdy

 

 

 

dans le cadre des vases communicants, communicating vessels, semenoir accueille fiona reverdy, son texte bilingue et dessin, tandis qu'elle acueille les miens : c'était daffodils et lilly-of-the-valley, et quelques images, dans ses terres

je la lisais depuis un moment et je goûtais tant à l'ensemble de son travail que l'envie de partager m'est vite venue;  lui ai proposé ces vases

je la remercie vivement d'avoir accepté mon invitation

 

ne manquez pas la promenade chez elle 

: les veilleurs, photos et textes

: la woodland suite, dessins, gravures, textes, ici, et lĂ 

: les encres somptueuses de décacheter le cinq 

 

en savoir plus sur les vases communicants:

"Le premier vendredi du mois, depuis juillet 2009, est l’occasion de vases communicants  : idĂ©e d’écrire chez un blog ami, non pas pour lui, mais dans l’espace qui lui est propre. Autre maniĂšre d’établir un peu partout des liens qui ne soient pas seulement des directions pointant vers, mais de vĂ©ritables textes Ă©mergeant depuis." pierre mĂ©nard, liminaire

ne pas écrire pour, mais chez l'autre

tous les textes, réunis par pierre ménard

pour connaßtre la liste de tous les participants d'octobre cliquez chez brigetoun 

 

 

christine jeanney / l'actrice #vasescommunicants oct 2011

 

 

L’actrice /  christine jeanney


enroulĂ©e dans du papier Ă  bulles, du sparadrap, une robe de dame, l’actrice chante

sur un charnier

les yeux peints les yeux exorbitĂ©s, bouche de mĂ©tal, bleue, sourcils retombent, l’actrice joue

de son instrument qui s’appelle l’ossature

une main vers le cƓur, jambes de sirùne plastique, la colle fixe des rubans blancs, intervalles

rĂ©guliers rubans collĂ©s, ma momie du passĂ©, l’actrice

un foulard coule au sol, monte, s’exerce Ă  former des volutes, au fond des ocĂ©ans le corail

aussi s’exerce, l’actrice brasse enjambe flots sous la scùne

lumiĂšre halo, l’actrice halo, le rideau rouge Ă  queue de pie, sa main tyrannisĂ©e, l’actrice  joue,

elle ne fait pas semblant

un texte, une chaise invisible, la patience des fleurs, collerette noire cuisses blanches,

 l’inverse, l’actrice bouge, quels bords, se voit dans le miroir mon beau miroir dis-moi

quelle est la plus rouge des torches

l’actrice se voit s’ignore, tes pieds nus sous le masque, yeux papillons, poing levĂ©, hurle

l’actrice qui ne fait pas semblant

mon cƓur crĂšve, ligne blanche raye l’Ɠil du maquillage du clown et la larme est tatouĂ©e,

n’a pas de bouclier à quoi se vouer

ensuite des rayures, de faux cheveux dans la glaise des batailles poussent, s’est dĂ©chirĂ© le

papier bulles, déchiré

une grimace et des rubans dĂ©faits, jardins sous les dĂ©combres, tĂȘte lisse, plus pure que la plus

pure des torches vives, il y a quelqu’un

ta ceinture, tes bras de poupĂ©e, de motarde, de ventre Ă  l’air, d’amazone, rutilante pĂ©troleuse,

mais tu ouvres la bouche ?

alors elle dit je vais allumer une bougie

 nous derriùre toi l’actrice

 nous derriÚre toi

 

christine jeanney


 

Abyssal cabaret photo pour vasesco cj-1
photo frédéric desmesure

 

les mots en italique sont extraits du texte abysssal cabaret, éd publie.net

 

 

dans le cadre des vases communicants, semenoir accueille ce texte de christine jeanney que je remercie prĂšs du coeur, tandis qu'elle acueille le mien, entrelacis lotus seven (extrait de travail en cours), dans ses terres

cela fait, je crois, un peu plus de deux ans que je l'ai découverte dans la toile du web, et que je la lis depuis réguliÚrement, étonnée, enchantée et enrichie dans la chair du lirécrire

faites un tour chez elle, lisez tout : la série la seconde échappée, en rebond à des toiles de hopper, la série todoliste, le journal du rat, lotus seven, autour duquel je travaille, ligne 1044, et le reste

elle est publiée chez publie.net

 

 

en savoir plus sur les vases communicants:

"Le premier vendredi du mois, depuis juillet 2009, est l’occasion de vases communicants  : idĂ©e d’écrire chez un blog ami, non pas pour lui, mais dans l’espace qui lui est propre. Autre maniĂšre d’établir un peu partout des liens qui ne soient pas seulement des directions pointant vers, mais de vĂ©ritables textes Ă©mergeant depuis." pierre mĂ©nard, liminaire

ne pas écrire pour, mais chez l'autre

tous les textes, réunis par pierre ménard

pour connaßtre la liste de tous les participantsd'octobre cliquez chez brigetoun 

 

 

 

 

jeudi 06 oct 2011

ah les voyages 12

 

 

je rĂȘve tu lĂšves la nuit bleue te rĂȘve au fond des yeux

je lĂšve la nuit bleue tu rĂȘves de ses yeux

belle tĂąche nous rĂȘvons cobalt aquarellĂ© d'azur

gros temps sur la mer

tu lĂšves le bleu ciel je rĂȘve le bleu mĂ©sange

 

ils rĂȘvent des yeux bleus de leur pĂšre endormi dans l'obscur Ă©ternel de leurs disparus d'hier ah aujourd'hui oh quand dĂ©jĂ 

bleu de caeruleum

 

elle rĂȘve de cartes elle lĂšve la main

 

Ah les voyages 12 DSCN1093

 

 

 


lundi 03 oct 2011

rotring, letraset, les arts et les techniques / rebond Ă  autobiographie des objets @fbon

publié d'abord dans le forum de tierslivre chez françois bon
son txt : autobiographie des objets | 50, lettreuse Dymo et Lettraset


impressionnant comme, souvent, cette autobiographie des objets tienne lance des flls dans les nĂŽtres, dans la mienne

dynamo non

mais rotring oui / ils se vendaient dans le magasin familial qu'avait repris mon pĂšre et son frĂšre, aprĂšs leurs parents et grands parents / de quincaillerie marchands de couleur, il en avait fait un lieu spĂ©cialisĂ© dans les fournitures pour peintres en lettres, retoucheurs photos, graphistes, et peintres-artistes / on raconte que c'est mon pĂšre qui avait ajoutĂ© le nouveau nom : les arts et les techniques, Ă  celui de la boutique (elle portait seulement un nom propre composĂ©, celui de ses propriĂ©taires ) / boutique oĂč il m'arrivait de travailler un peu Ă  l'accueil des clients derriĂšre les comptoir en chĂȘne Ă  vitrine latĂ©rale cĂŽtĂ© client et vitrine dessus /

et oui, rotring / se vendait là le matériel rotring, corps et opercules,  bien rangés dans leur emballage, avec leur numéro de diamÚtre, et les chiffres à virgule correspondant à l'épaisseur du trait / et l'encre de chine, marque schmincke, je crois / le mot "abaque" n'existait pas pour moi / les formes en plexiglas destinés à former les lettres avec le dit rotring, on les appelait des "pistolets" / ou bien je me trompe / me souviens soudain que ce qu'on appelait pistolets étaient ces objets en plexiglas destinés à tracer toute sorte de courbes plutÎt que lettres /me demande si nous n'appelions pas ça du nom du fournisseur : mecanorma / et la mémoire bouge ses lamelles et ramÚne le présent antérieur au présent du présent; ce n'était point mecanorma mais "normographe" / le plexiglas était de couleur orange /

oui letraset / j'aime tes deux "t" qui changent la donne / comme si cette graphie tienne Ă©tait celle du ttemps prĂ©sent / pour moi, cela reste leTraset, avec un seul "t"  / les feuilles de "lettres transfert" comme on disait au magasin, et rangĂ©s dans des petits tiroirs en chĂȘne, Ă  la dimension des feuilles, tiroirs que j'ai beaucoup fait jouer quand je rĂ©ceptionnais les commandes et le rĂ©assort / c'est avec ces feuilles de letraset - une feuille pour les lettres, une feuille transparente pour les protĂ©ger - que j'ai fait connaissance avec le nom des polices : georgia, helvetica, times roman, quoi d'autre?/
la maison letraset avait invité mon pÚre à un voyage à londres pour visiter la maison mÚre / cela avait fait quelque bruit à la maison / ma mÚre avait eu la possibilité de l'accompagner et c'est la premiÚre et unique fois qu'ils prirent un avion de leur vie /
jamais utilisĂ© les rotring / en revanche tenter de l'Ă©crit avec letraset / mais, comme toi, bien malhabile pour construire un beau txt aux lettres alignĂ©es comme il se doit, et Ă©cartĂ©es les une des autres Ă  distance Ă©gale / un txt, en quelque sorte, digne d'ĂȘtre composĂ© sur papier pour ĂȘtre regardĂ© comme un dessin graphique, et digne d'ĂȘtre lu
un txt comme publie.net a à coeur de composer dans ses publications/ ce publie.net dont je viens d'avoir le bonheur de goûter l'élégance du travail de composition et réalisation
le lirécrire joue décidément bien souvent sa partie / c'est bien que ton txt m'ait offert encore occasion de cela / merci


dimanche 02 oct 2011

ah les voyages 11

 

 

elle boit thé noir assam darjeeling fumé  thé vert gun powder long jin sencha

 

elle boit bouillons et brouets veloutés d'asperges soupes de poissons bisques de homard ou d'écrevisses soupe pho tourins soupe à l'oignon

 

elle boit herbes à tisane marjolaine menthe verneine mélisse aubépine badiane étoilée sarriette anis bourrache mauve lavande citronnelle romarin serpolet sauge sclarée hysope fenouil

 

que tu boives air du temps dans bols impériaux

 

Ah les voyages11 DSCN1024

samedi 01 oct 2011

ah les voyages 10

 

 

marche Ă©cris verweile dir marche Ă©cris va parcours la terre de ton pas ailĂ© fais gaffe au talon marche bleu turquoise marche rouge marche cuir marche cuir marche cuir ĂŽ vous grandes bĂȘtes Ă  qui nous prenons peaux pour chaussures grĂąces vous soient rendues marche rouge marche noir marche blanc marche sang marche clair plage plaine montagne marche blanc Ă©toiles marche mars marche anneau marche et gagne marche et copie marche excentrique marche facile marche marche cothurnes richelieu ballerines galoches sabots fais gaffe aux scrupules marche bottes chevilles mallĂ©oles astragale albertine marche marche dĂ©roule musculature petits osselets tendons nerfs veines et artĂšres pensĂ©es marche chausssures pour martine drai marche derby escarpin nu-pieds talon aiguille marche Ă©cris marche Ă©cris marche mocassins marche salomĂ© marche claquetttes tongs marche bottines et cuissarde marche snowboot trotteur santiag basket tennis marche spartiate poulaine guĂȘtre godillots croquenots pompes caoutchouc marche pendant que tu as de quoi jambes de cyd charisse d'ava gardner de joĂ«lle bouvier marche marche jusqu'Ă  elle

 

Ah les voyages10 DSCN1027

 

 

vendredi 30 sep 2011

ah les voyages 9

 

 

 

... (la forme d'une ville

Change plus vite, hélas! que le coeur d'un mortel)

Je pense à la négresse ...

... et cherchant, l'oeil hagard,

Les cocotiers absents de la superbe Afrique

DerriÚre les grands murs dressés haut vers le ciel

Je pense ...

Aux captifs, aux vaincus!... Ă  bien d'autres encor

 

je vois les vignes dĂ©filer sous ciel bleu depuis duplex TGV - je recule dans le paysage - villes d'arbres et d'herbes de champs de cĂ©rĂ©ales - quelques maisons passent (pas pour construire agglomĂ©ration urbaine) disparaissent avec toits de tuiles - villes de bosquets de haies de petits bois de fleurs de talus - peut-ĂȘtre lisiĂšre de ville au passage filĂ© - dans ces villes herbeuses absentes d'importance : point de fenĂȘtres

 

je pense au végétal fortiche sorti dans les interstices du bitume bord caniveaux dans l'intervalle des nez de trottoirs aux herbes dés que travaux et ouverture du macadam aux herbes autour des troncs d'arbres urbains enchùssés dans leur grille

 

Ah les voyages9 IMG_2309

 


 

jeudi 29 sep 2011

ah les voyages 8

 

violette pudeur - dicton - vient discrÚte dans les herbes folles - pousse belle si gelées hivernales - à plusieurs parfumeparfume - sucré poudré voir annick goutal - parfums de grasse -

violette aphrodite Ă  parsemer sur la couche des amants

 

cĂŽte cage d'azur patience, et parfums : ciste cade et sarriette - parasols de pin - matisse - frotte cri cigales - mimosa - bauxite - laurier rose - bleu bleu bleu ciel mer bleu bleu bleu - kennst du da land wo die zitronen blĂŒhn

 

Ah les voyages8 IMG_2318

 

mercredi 28 sep 2011

ah les voyages 7

 

 

tuffeau pierre de lumiĂšre du val de loire quelle pierre en aquitaine quelle pierre Ă  bordeaux penser aux carriĂšres en quittant orsay direction st germain en laye jugement corps de gloire corps Ă©levĂ©s tronçonnĂ©s cul de jatte los olvidados un grand-pĂšre Ă  sa fenĂȘtre jambes disparues dans l'artĂ©rite c'est quoi ce truc amalgame  de pierre et corps trois minutes d'arrĂȘt Ă  moins que Ă©ternitĂ© jugement passe de bonnes vacances tĂȘte perchĂ©e sans corps en haut d'une sorte de tumulus sommes plusieurs Ă  s'agglutiner me demande Ă  qui les pieds du bas aurais aimĂ© endroit et Ă©tat plus riant mais complet mois d'aoĂ»t oblige bientĂŽt je saute rĂ©cupĂšre jambes et pieds abandonnĂ©s et quitte fontevraud et cette colonne pour des open spaces

 

Ah les voyages7 DSCN1115

 

mardi 27 sep 2011

ah les voyages 6

 

 

elle court dans les buissons dans la vie dĂ©pecĂ©e par les questions de laine blanche Ă  tĂȘte de bisons de buffles de petits chevaux derriĂšre elle ça cavalecavale bruyant mufles et souffles hier elle a dĂ» assister sans cris mais a bien serrĂ© le coeur Ă  dĂ©chiquetage de l'enfant aujourd'hui essayer de sauver celui qu'elle tient contre elle courir elle a l'habitude mais retrouver le trou aprĂšs l'arbre Ă  cinq troncs courir courir courir en vue le grand trou d'ombre la grande bĂȘte ne pourra pas entrer ça y est elle a glissĂ© son corps dans la bĂ©ance de la terre elle s'enfonce dans le couloir de pierre  aujourd'hui encore pour remercier la bĂȘte de lui avoir laisser la vie et raconter l'histoire elle dĂ©posera sur les parois de la grotte la terre brune et le liant exceptionnellement elle dessine une fenĂȘtre

 

Ah les voyages6 DSCN1023

 


 

lundi 26 sep 2011

ah les voyages 5

 

 

revenir sur les lieux et voir le temps qui passe

 

 

champs de maĂŻs champs de tournesols vergers

vaches blanches vaches noir et blanc chĂšvres brunes

 

jachĂšres fleuries couleur cosmos sur le bord

des fossés bardane mauve chicorée sauvage

bourrache sauvage althea prĂšs d'une maison

 

dropt couze serre-et-monguyard fonroque issigeac

faux montflanquin st-aubin-de-cadelech issoudun

la mothe  cadouin castillonÚs lalinde marmande

eymet gardonne castillon-la-bataille cenon

 

grand remontoir de l'espace et du temps

et l'amie

 

Ah les voyages5

 

dimanche 25 sep 2011

ah les voyages 4

 

 

 

pourtant. inspire. expire. et chant du coq.

 

bouche d'oeuf, bec oblong, aile d'ange, escogriffe, papillon à fesses de biche, les trois compÚres : scarabée à élytres et casque, canard à cornes et manches, et bouche ouverte à plateau acrobatique, gros oeuf percé, tous sont venus au grand dérisoire magique des vacances, surveillés par leur oncle et un de de ses amis petit rabougri. tu peux voir sur la carte, (j'ai mis une croix) la maison qu'ils habitent.

 

la fillette voit le tableau Ă  l'effarante beautĂ©, elle voit le livre, elle ne voit pas la fenĂȘtre, selon l'Ă©poque oĂ» l'histoire est racontĂ©e

 

hier la femme s'est baignée jusqu'à l'espace ouvert, jusqu'à l'amie à la carte

 

Ah les voyages4 IMG_2308


 

 

 

samedi 24 sep 2011

ah les voyages 3

 

 

chemin piétonnier goudronné au milieu du sable

procession de marcheurs entre parking et bord de mer plage des landes

matériel parasol pliants dans sac ad hoc pique-nique crÚme pelle et rùteau

 

she doesn't care she'd rather sink than call brad for help

mais brad est là et son acolyte perchés à jumelle

observant la horde des baigneurs dans la portion de mer

 

autorisée corsetée liquide entre deux mùts à drapeaux bleus

ils sifflent agitent une palme pour donner le sens Ă  emprunter

et parlent dans un micro pour que là-bas  loin dans les vagues

 

les vacanciers sachent qu'ils sont trop loin trop vers l'ouest

que les enfants vont se fatiguer Ă  revenir sur le bord

que celui avec sa planche doit sortir de l'eau

 

she doesn't care elle cueille pour l'amie un brin de bruyĂšre

 

Ah les voyages3 DSCN1022

 


 

vendredi 23 sep 2011

ah les voyages 2

 

 

on interrogeait les herbes les arbres les e muets les eaux

paysage de ponts d'aqueducs de forĂȘts de fenĂȘtres

 

on pensait à virginia à gherasim à celan aux jetés du haut de

 

on rĂȘvait Ă  la buĂ©e des mots sur le papier des cartes

à l'écart des étoiles dans l'entrevoir du ciel

aux plis pointus des enveloppes et leur double

 

à la force d'une demande d'un jour irrépressible

conduire l'eau des sources par cette voie-lĂ 

 

Ah les voyages2 DSCN1021

 

jeudi 22 sep 2011

ah les voyages 1

 

 

dans la main la fillette prend son porte-plume (plume sergent-major)

trempe trempe dans l'encrier délié

 

dans la main elle a pris son faber-castel

 

bonjour il fait beau j'espĂšre que tu passes de bonnes vacances je vais bien j'espĂšre

que tu vas bien je t'embrasse

 

je crois que c'est une mosquée j'aime tellement les courbes les arcades je çrois que ça s'appelle un patio en espagne

 

dans la main elle agite une herbe comme un souffle léger vers une amie

 

 

Ah les voyagess1 DSCN1025

 

mercredi 21 sep 2011

elle se place dans le carré des roses

 

 

 elle se place dans le carré des roses

 

 

 

 

Téléchargement Elle se place dans le carré des roses

 


abyssal cabaret, parution chez @publienet

 

hier publie.net et françois bon accueillent abyssal cabaret, présenté par christine jeanney

 

relayé par remue.net

et les auteurs présents sur twitter

 

gratitude

 

 

Abyssal cabaret publienet

 

beaucoup à dire bientÎt ici sur l'aventure de l'écriture et de sa publication

 

 

une coĂŻncidence, et ça n'est pas rien, le mĂȘme jour paraĂźt un texte de joachim sĂ©né : c'Ă©tait




 

 

je forme des hypothĂšses

 

 

elle quittera peut-ĂȘtre prĂ©cipitamment la place pfft dans un souffle lĂ©ger de draps mais seront-ils coton lin ou mĂ©tis seront-ils chiffrĂ©s hc ou ml seront-ils en faux linge jaune Ă  une petite rayure

 

je forme des hypothĂšses

 

 

DSCN0811

 

 

jeudi 15 sep 2011

l'autobus 62 /rebond Ă  candice n'guyen @theoneshotmi

 

aujourd'hui sur twitter je lis ces deux twits de candice n'guyen :

 

twitter 15/09/2011 10:41

@theoneshotmi

Retombe par hasard sur échanges entre @Marysehache et moi et en suis encore toute émue. Hanoi les petites boites en bois trésors rencontres.

 

twitter 15/09/2011 10:57

@theoneshotmi

Puis ma réponse à @Marysehache parce que tte émue toujours http://j.mp/dhzfmf Terre rouge brume flancs des montagnes caféiers théiers napalm

 

 

hier je lisais chez elle, dans son blog the one shot mi, cette page et je préparais rebond quand ces j'ai lu les twits rapportés ci-dessus

 

 

cette coĂŻncidence me touche et me plaĂźt

quelque chose continue de se tisser entre nous, Ă  la fois sue et insue

 

 

 

voici mon texte de rebond

 

 

 

 

paris le 62 alésia hÎpital boucicaut / hÎpital boucicaut alésia

remonter le fil des rues brézin mouton-duvernet ernest-cresson daguerre 

au présent recomposé via te lire ça me shot sortir de chez mes parents rue brézin, emprunter l'avenue du gal leclerc - noël ou mai? - traverser avenue du maine et attendre le 62 au bout de la rue d'alésia et là, dans le bus bondé

 

soudain au travers de la vitre en buée d'hiver - alors bientÎt noël - elle la voit

l'une descendait bientĂŽt du bus, et l'autre, qui l'attendait, prenait sa main pour dire bonjour

elles allaient marchant vers la rue daguerre - elles parlaient d'hanoĂŻ, des petites boĂźtes Ă  souvenirs, d'hĂ©lĂšne baky, des glaneurs et de la glaneuse, elles Ă©puisaient le temps au cafĂ©, elles faisaient dĂ©tour par le petit square de la mairie, elles Ă©voquaient ancĂȘtres, voyages, projets et rĂȘveries, vase en cristal de bohĂȘme rouge grenat que l'une avait trouvĂ© dans la maison de ses aĂŻeux, textes qu'elles versaient dans le temps 

quelquefois elles allaient jusqu'au lion de belfort, place denfert-rochereau, puis boulevard saint-jacques sous les allĂ©es de marronniers - quelle beautĂ© ces grappes blanches - tiens, dĂ©ja mai - traversaient rue de la tombe-issoire, le mĂ©tro devenait aĂ©rien, pousuivaient leur promenade, regardaient encore une fois dans la vitrine les petites figurines en bois chez le marchand de jouets, et ...c'Ă©tait bien la rue glaciĂ©re, non ? - leur bavardage audible alors s'arrĂȘtait

chacune accostait ses "zones de turbulence" muettes : elles avaient aperçu au bout de cette rue glaciére, l'entrée de l'hÎpital sainte-anne, et le petit troupeau des peurs faisait en elles leur chemin

 

la mémoire jouait à saute-moutons 

 

attendre le 62 station alésia dans le présent recomposé - le voilà, bondé, en buée - c'est décembre, bientÎt noël, et comme tous les matins de semaine, je monte dans le bus pour aller à l'école, je descendrai à la station hÎpital boucicaut, quelques pas rue de la convention, tourner rue de lourmel et droit sur l'école, direction futur, vers candice

 

 

 

dimanche 11 sep 2011

il est le cinquante milliĂšme corps

 

 

il est le cinquante milliĂšme corps frĂȘle Ă  entrer Ă  Ć»agaƄ

il est le corps frĂȘle que je fictionne ĂȘtre mon pĂšre kriegsgefang à ƻagaƄ

bientĂŽt casseur de cailloux

 

       à 10.00 km de ses joues à elle

       à 10.000 km de ses bras en corbeille

       à 10.000 km de geneviÚve sa belle fiancée

 

il est revenu de ƻagaƄ

 

il est disparu depuis

absent Ă  nous autres qui demeurons

encore un temps

 

 

 

jusqu'Ă  mon tour d'entrer corps frĂȘle dans l'absence

il est celui qui entre dans le poĂšme

sans cesse recommencé

 

 

 

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