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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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lundi 16 avr 2012

baleine paysage 105

 

6:08 bleu avec dernier croissant lune visible derrière branches clairsemées tilleul / 15 avril 2012 jardin à la voltige venteuse / quelqu'un dit qu'il a relu : "je cherche quel peut être le sens de l’agentivité, c’est-à-dire d’une décision qui, quand elle nous appartient, fait de nous les sujets de nos actions." / on voit les haies laurier cerise et (thuyas) agitées par des souffles / au ciel grandes déchirures bleues avec gris sombre à bords blancs / secouement mélange oscillation tourbillons bruissement / quelqu'un dit qu'il a lu aussi "… conserver sa vie est un devoir, et c’est en outre une chose pour laquelle chacun a encore une inclination immédiate." / le vent insiste aquilon en saule-pleureur / quelqu'un se demande si c'est indignation qui lui offre sa dynamique en tant que sujet / mésange zinzinule plumes ébouriffées / quelqu'un se demande si le chant des oiseaux peut être désigné comme leur réaction au monde et comme leur agentivité / vent brouillonne les sujets / entrée de chat roux / toute feuille du jardin en verte branloire nord nord-est / on entend pinson fringoter / est-ce voix d'éole en cheminée / quelqu'un fait remarquer qu'il arrive souvent que chat roux se lève et réclame de boire dans lavabo de salle de bain / soudain quelqu'un se demande quel père a sacrifié quel enfant / lumière soleil vient et va au gré de vent / baleine échouée au pays des pressions 


 


dimanche 15 avr 2012

 

6:08 bleu avec dernier croissant lune visible derrière branches clairsemées tilleul / 15 avril 2012 jardin à la voltige venteuse / quelqu'un dit qu'il a relu : "je cherche quel peut être le sens de l’agentivité, c’est-à-dire d’une décision qui, quand elle nous appartient, fait de nous les sujets de nos actions." / on voit les haies laurier cerise et (thuyas) agitées par des souffles / au ciel grandes déchirures bleues avec gris sombre à bords blancs / secouement mélange oscillation tourbillons bruissement / quelqu'un dit qu'il a lu aussi "… conserver sa vie est un devoir, et c’est en outre une chose pour laquelle chacun a encore une inclination immédiate." / le vent insiste aquilon en saule-pleureur / quelqu'un se demande si c'est indignation qui lui offre sa dynamique en tant que sujet / mésange zinzinule plumes ébouriffées / quelqu'un se demande si le chant des oiseaux peut être désigné comme leur réaction au monde et comme leur agentivité / vent brouillonne les sujets / entrée de chat roux / toute feuille du jardin en verte branloire nord nord-est / on entend pinson fringoter / est-ce voix d'éole en cheminée / quelqu'un fait remarquer qu'il arrive souvent que chat roux se lève et réclame de boire dans lavabo de salle de bain / soudain quelqu'un se demande quel père a sacrifié quel enfant / lumière soleil vient et va au gré de vent / baleine échouée au pays des pressions 


 


dimanche 15 avr 2012

dimanche 15 avr 2012

baleine paysage 104

 

6:27 déja le bleu / merle merle flute / il est des matins où croire que leur chant soulève la peau de la nuit / entrée de chat roux et installation immédiate sommeil avec patte avant dépliée / il est des matins où croire que becs jaunes réveillent l'endormissement des verts / on sent café à odeur caramel / il est des matins où croire que zinzinule mésanges mesurent la cadence émotion / monde jardin offert en fenêtre / il est des matins où croire qu'avion vroum gronde guerres et grands effrois / quelqu'un dit il nous appartient de créer des possibles / on sent une odeur de vanille benjoin et rose / 14 avril 2012 quelqu'un dit qu'hier quelqu'un a décroché / quelqu'un demande si c'est euphémisme / quelqu'un dit que chacun se débrouille avec les figures / frémissement de moustaches chez chat roux / quelqu'un dit qu'il y a des seuils à franchissement difficile / petit vent agitateur balancelle en branches de tilleul / il est des matins où croire que saule là-bas doux vert pleureur des disparus / quelqu'un se demande de quelle matière les songes du quatre patte / jardin monte paisible ses verts joli mai / on attend les roses dans la patience des fleurs / il est des matins où croire que ronronnement du chat roux est modèle du réjouir / baleine échouée au bord de l'innocence /

 


samedi 14 avr 2012

 

6:27 déja le bleu / merle merle flute / il est des matins où croire que leur chant soulève la peau de la nuit / entrée de chat roux et installation immédiate sommeil avec patte avant dépliée / il est des matins où croire que becs jaunes réveillent l'endormissement des verts / on sent café à odeur caramel / il est des matins où croire que zinzinule mésanges mesurent la cadence émotion / monde jardin offert en fenêtre / il est des matins où croire qu'avion vroum gronde guerres et grands effrois / quelqu'un dit il nous appartient de créer des possibles / on sent une odeur de vanille benjoin et rose / 14 avril 2012 quelqu'un dit qu'hier quelqu'un a décroché / quelqu'un demande si c'est euphémisme / quelqu'un dit que chacun se débrouille avec les figures / frémissement de moustaches chez chat roux / quelqu'un dit qu'il y a des seuils à franchissement difficile / petit vent agitateur balancelle en branches de tilleul / il est des matins où croire que saule là-bas doux vert pleureur des disparus / quelqu'un se demande de quelle matière les songes du quatre patte / jardin monte paisible ses verts joli mai / on attend les roses dans la patience des fleurs / il est des matins où croire que ronronnement du chat roux est modèle du réjouir / baleine échouée au bord de l'innocence /

 


samedi 14 avr 2012

samedi 14 avr 2012

baleine paysage 103

 

6:23 dernier quartier lunaire sur bleu foncé ciel / on entend des pas sur le palier / rose aurore du côté de la grue / odeur de café / un peu de lire web / lumière soleil vient dans les trilles merle flute / avion vroum / on entend les deux notes zinzinule de mésange charbonnière / lumière éclaire les branches tilleul la mousse aux aisselles les petites feuilles encore naissantes / quelqu'un dit qu'il se souvient des charbonniers à visage et capuches suie noire déversant en cave d'enfance leurs précieux galets de carbone / entrée de chat roux avec terre de jardin aux coussinets / quelqu'un dit qu'il se souvient aussi des cris des rues en p'tits métiers : marchand d'habiiiiits chiffons ou : viiiiitrier / gling noise léger / mésange bleue bec aux graines balconnières / quelqu'un dit j'aimerais tellement revoir des hirondelles / 13 avril 2012 au jardin surprise en touffe de cerfeuil en compagnie des feuilles dentelées de pavots / quelqu'un dit : que le vieux bâtiment au fond du jardin leur soit gîte possible à ces oiselles queues fourchues disparues / baleine échouée en reste à dire

 


vendredi 13 avr 2012

 

6:23 dernier quartier lunaire sur bleu foncé ciel / on entend des pas sur le palier / rose aurore du côté de la grue / odeur de café / un peu de lire web / lumière soleil vient dans les trilles merle flute / avion vroum / on entend les deux notes zinzinule de mésange charbonnière / lumière éclaire les branches tilleul la mousse aux aisselles les petites feuilles encore naissantes / quelqu'un dit qu'il se souvient des charbonniers à visage et capuches suie noire déversant en cave d'enfance leurs précieux galets de carbone / entrée de chat roux avec terre de jardin aux coussinets / quelqu'un dit qu'il se souvient aussi des cris des rues en p'tits métiers : marchand d'habiiiiits chiffons ou : viiiiitrier / gling noise léger / mésange bleue bec aux graines balconnières / quelqu'un dit j'aimerais tellement revoir des hirondelles / 13 avril 2012 au jardin surprise en touffe de cerfeuil en compagnie des feuilles dentelées de pavots / quelqu'un dit : que le vieux bâtiment au fond du jardin leur soit gîte possible à ces oiselles queues fourchues disparues / baleine échouée en reste à dire

 


vendredi 13 avr 2012

vendredi 13 avr 2012

baleine paysage 102

 

6:13 lune descendante dernier quartier dans un fouillis de nuages gris noirs sur fond bleu cyan / blanc brume vapeur devant le petit bois là-bas / 12 avril 2012 temps déroule sa vie et brume est partie / on voit volutes subtiles fumée gris bleu que vent penche transparentes vers l'est / avion vroum / air lumière comme anguleuse ou quoi comme acérée ou quoi dessine presque noir tilleul des grosses branches / pinson fringote / à travers vitres belles nettoyées frémissement vision par bulles d'air de fabrication / quelqu'un dit pas de points rouges / quelqu'un dit quelque chose d'un geste ancien ondule encore au coeur de la vitre / brume blanche revient là-bas au bois comme calque / entrée de chat roux / quelqu'un dit que les vitres ici sont à dimension d'oiseaux jamais on n'y a observé sanglant fracassage de la gente ailée / gling noise approuve peut-être / lumière soleil repeint en vert le paysage gris brume de l'instant précédent / quelqu'un dit qu'il y a quelque chose de puissant qui s'offre en surface / grand linge bleu limpide là-haut / au jardin lilas et choysias parfument perron / vers la rue côté porte on aperçoit volontaires hampes dressées du muguet avec petite membrane brune et clochetttes / baleine échouée côté peau du monde /



jeudi 12 avr 2012

 

6:13 lune descendante dernier quartier dans un fouillis de nuages gris noirs sur fond bleu cyan / blanc brume vapeur devant le petit bois là-bas / 12 avril 2012 temps déroule sa vie et brume est partie / on voit volutes subtiles fumée gris bleu que vent penche transparentes vers l'est / avion vroum / air lumière comme anguleuse ou quoi comme acérée ou quoi dessine presque noir tilleul des grosses branches / pinson fringote / à travers vitres belles nettoyées frémissement vision par bulles d'air de fabrication / quelqu'un dit pas de points rouges / quelqu'un dit quelque chose d'un geste ancien ondule encore au coeur de la vitre / brume blanche revient là-bas au bois comme calque / entrée de chat roux / quelqu'un dit que les vitres ici sont à dimension d'oiseaux jamais on n'y a observé sanglant fracassage de la gente ailée / gling noise approuve peut-être / lumière soleil repeint en vert le paysage gris brume de l'instant précédent / quelqu'un dit qu'il y a quelque chose de puissant qui s'offre en surface / grand linge bleu limpide là-haut / au jardin lilas et choysias parfument perron / vers la rue côté porte on aperçoit volontaires hampes dressées du muguet avec petite membrane brune et clochetttes / baleine échouée côté peau du monde /



jeudi 12 avr 2012

jeudi 12 avr 2012

baleine paysage 101

 

6:21 ciel perd sa noirceur puisque bleu décidé cyan par touches comme déchirures dans un grand linge gris / on entend musique tuyautière gling noise / quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini avec le monde visible depuis un rectangle de fenêtre / on entend quelqu'un bouger au deuxième étage / absence de chat roux / odeur du café / 11 avril 2012 quelqu'un dit qu'hier soir il était invité à une générale à l'opéra-bastille / tilleul fabriquait en secret de sève ses nouvelles branches après élagage drastique de février et les voici offertes au visible / quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini avec les vibrations qui adviennent lorsque qu'il lance le langage et embrasse le monde / pinson fringote du côté de la grue / quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini de dire le parfum du lilas, du narcisse, du seringat, de la rose cuisse de nymphe émue, de l'héliotrope, de la rose madame meilland, de la rose caroline testout, de la rose madame hardy, des cistes, de la tubéreuse / entrée de chat roux et de l'animal que donc je suis / chat ronronne son monde / on voit le bois arborer sa palette bombée de verts / quelqu'un demande si le ronronnement de chat roux est le signe d'une émotion sienne / avion vroum / pas de canards sur le bassin d'aujourd'hui / lumière soleil habitée d'ombres nuages par intermittences venteuses / chat roux semble endormi mais oreille bouge quand gling noise / merle flute / baleine échouée auprès du printemps de dire /

 


mercredi 11 avr 2012

 

6:21 ciel perd sa noirceur puisque bleu décidé cyan par touches comme déchirures dans un grand linge gris / on entend musique tuyautière gling noise / quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini avec le monde visible depuis un rectangle de fenêtre / on entend quelqu'un bouger au deuxième étage / absence de chat roux / odeur du café / 11 avril 2012 quelqu'un dit qu'hier soir il était invité à une générale à l'opéra-bastille / tilleul fabriquait en secret de sève ses nouvelles branches après élagage drastique de février et les voici offertes au visible / quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini avec les vibrations qui adviennent lorsque qu'il lance le langage et embrasse le monde / pinson fringote du côté de la grue / quelqu'un dit qu'il n'en a pas fini de dire le parfum du lilas, du narcisse, du seringat, de la rose cuisse de nymphe émue, de l'héliotrope, de la rose madame meilland, de la rose caroline testout, de la rose madame hardy, des cistes, de la tubéreuse / entrée de chat roux et de l'animal que donc je suis / chat ronronne son monde / on voit le bois arborer sa palette bombée de verts / quelqu'un demande si le ronronnement de chat roux est le signe d'une émotion sienne / avion vroum / pas de canards sur le bassin d'aujourd'hui / lumière soleil habitée d'ombres nuages par intermittences venteuses / chat roux semble endormi mais oreille bouge quand gling noise / merle flute / baleine échouée auprès du printemps de dire /

 


mercredi 11 avr 2012

mercredi 11 avr 2012

double exposure - asile 10 / photos tina kazakhishvili

 

je lis chez christine jeanney

- dans la pénombre de notre cerveau naît la signification d'une ouverture, même si tu la caresses plate, que tu la peints de blanc irisé sur le sol, que l'on marche dessus, quitte à en brouiller la surface, pas rare qu'elle se reforme, derrière toi, à l'insu de tes pas


cela ouvre une porte (fenêtre) vers mon travail d'écriture autour des photos double-exposure de tina k

cette double ou triple exposition, je la sens souvent comme une image qui se "reforme", comme à l'insu de notre être pensant , une marque mémorielle de ce que le présent réinvente du passé ou du futur, une trace palimpseste sur le mur de nos grottes archaïques ou de nos clairières bleues, un signe de nos pensées sensibles imposé sur le nombre de nos vies


nous shootons un morceau de réel et voilà qu'il devient un morceau de notre réalité

 


mardi 10 avr 2012

 

je lis chez christine jeanney

- dans la pénombre de notre cerveau naît la signification d'une ouverture, même si tu la caresses plate, que tu la peints de blanc irisé sur le sol, que l'on marche dessus, quitte à en brouiller la surface, pas rare qu'elle se reforme, derrière toi, à l'insu de tes pas


cela ouvre une porte (fenêtre) vers mon travail d'écriture autour des photos double-exposure de tina k

cette double ou triple exposition, je la sens souvent comme une image qui se "reforme", comme à l'insu de notre être pensant , une marque mémorielle de ce que le présent réinvente du passé ou du futur, une trace palimpseste sur le mur de nos grottes archaïques ou de nos clairières bleues, un signe de nos pensées sensibles imposé sur le nombre de nos vies


nous shootons un morceau de réel et voilà qu'il devient un morceau de notre réalité

 


mardi 10 avr 2012

mardi 10 avr 2012

baleine paysage 100

 

6:24 du bleu paisible au ciel de fraîche / au fur et à mesure sablier bleu pâlit / avion vroum couloir atterrisage / ciel blanc taie de tobie / quelqu'un dit qu'il a lu : un blanc à faire taire l'angoisse / au jardin accouplement de col-vert en visite surprise sur le bassin / on entend quelqu'un descendre l'escalier / observation des volatiles et beauté du miroir alaire bleu un peu violet chez le mâle / quelqu'un demande s'il n'y a pas lassitude à toujours même ribambelle de rubans du réel / on entend miauler chat roux / quelqu'un demande si ce réel existerait de la même manière s'il n'en parlait pas / on sent l'odeur du café / quelqu'un dit même qu'il se demande s'il ne construit pas une réalité possible dans ce réel lorsqu'il le passe au filtre du langage / pinson fringote son réel d'oiseau / le fugace et le bel aujourd'hui / quelqu'un dit qu'il touche le réel avec du langage et qu'il devient une réalité / 10 avril 2012 au jardin on voit les branches sous l'emprise légère d'un vent / quelqu'un dit qu'il perd le réel - à moins que ce soit le réel qui se perde voire qui le perde - s'il ne le fait pas entrer dans du langage / on entend pas de mésanges zinzinule / quelqu'un se demande quel est le réel du chat / quelqu'un dit qu'il lui semble qu'il y a de l'imaginaire dans la réalité et pas dans le réel / baleine échouée dans les nords du bords des mondes / 

 


mardi 10 avr 2012

 

6:24 du bleu paisible au ciel de fraîche / au fur et à mesure sablier bleu pâlit / avion vroum couloir atterrisage / ciel blanc taie de tobie / quelqu'un dit qu'il a lu : un blanc à faire taire l'angoisse / au jardin accouplement de col-vert en visite surprise sur le bassin / on entend quelqu'un descendre l'escalier / observation des volatiles et beauté du miroir alaire bleu un peu violet chez le mâle / quelqu'un demande s'il n'y a pas lassitude à toujours même ribambelle de rubans du réel / on entend miauler chat roux / quelqu'un demande si ce réel existerait de la même manière s'il n'en parlait pas / on sent l'odeur du café / quelqu'un dit même qu'il se demande s'il ne construit pas une réalité possible dans ce réel lorsqu'il le passe au filtre du langage / pinson fringote son réel d'oiseau / le fugace et le bel aujourd'hui / quelqu'un dit qu'il touche le réel avec du langage et qu'il devient une réalité / 10 avril 2012 au jardin on voit les branches sous l'emprise légère d'un vent / quelqu'un dit qu'il perd le réel - à moins que ce soit le réel qui se perde voire qui le perde - s'il ne le fait pas entrer dans du langage / on entend pas de mésanges zinzinule / quelqu'un se demande quel est le réel du chat / quelqu'un dit qu'il lui semble qu'il y a de l'imaginaire dans la réalité et pas dans le réel / baleine échouée dans les nords du bords des mondes / 

 


mardi 10 avr 2012

mardi 10 avr 2012

baleine paysage 99

 

6:14 nuit claire est-ce restes de lune gibbeuse descendante qui se couche à 6:30 / quelqu'un lit gilda elle dit qu'elle danse / tourterelle roucoule fort dans la cheminée comme si presque dans l'âtre une paix soudain descendue / par la fenêtre lumière sans soleil 9 avril 2012 / on voit feuilles nouvelles sur branche de tilleul comme sur fil à linge / quelqu'un dit que la danse de gilda lui fait penser à la danse de gilda / mésange zinzinule en compagnie de moineaux / on entend une pie du côté de la rue / avion vroum au-dessus du bois en rebond verts / on entend des pas dans l'escalier / au ciel vent pousse nord sud un troupeau de gris / entrée de chat roux / on entend de l'eau domestique couler jusqu'à des rivières revenues de l'été gardons et truites / quelqu'un dit qu'il a lu robinets / on entend quelqu'un rire / au jardin encore d'autres narcisses du poète et leur parfum délices / baleine échouée auprès de balancements /

 

 

lundi 09 avr 2012

 

6:14 nuit claire est-ce restes de lune gibbeuse descendante qui se couche à 6:30 / quelqu'un lit gilda elle dit qu'elle danse / tourterelle roucoule fort dans la cheminée comme si presque dans l'âtre une paix soudain descendue / par la fenêtre lumière sans soleil 9 avril 2012 / on voit feuilles nouvelles sur branche de tilleul comme sur fil à linge / quelqu'un dit que la danse de gilda lui fait penser à la danse de gilda / mésange zinzinule en compagnie de moineaux / on entend une pie du côté de la rue / avion vroum au-dessus du bois en rebond verts / on entend des pas dans l'escalier / au ciel vent pousse nord sud un troupeau de gris / entrée de chat roux / on entend de l'eau domestique couler jusqu'à des rivières revenues de l'été gardons et truites / quelqu'un dit qu'il a lu robinets / on entend quelqu'un rire / au jardin encore d'autres narcisses du poète et leur parfum délices / baleine échouée auprès de balancements /

 

 

lundi 09 avr 2012

lundi 09 avr 2012

baleine paysage 98

 

7:21 vers l'est du côté de la grue-sommeil une couleur comment la dire : lueur vert émeraude clair ou cyan aigue-marine clair / merle merle flute / le temps d'une voix mésange le vert évanouit son émeraude et l'horizon chante rose / avion vroum au bleu du ciel couloir décollage / quelqu'un dit nous avons des réserves de printemps / traversée volée de pies / 8 avril 2012 les lilas du côté de la rue lancent leurs houppes d'effluves / quelqu'un dit qu'il a écouté quelqu'un chanter si tu reviens jamais danser chez temporel / pinson fringote un bal / choysias du côté de la rue parfumés mexique d'orange / au loin on entend tourterelle roucoule / entrée de chat roux et immédiate mise en boule dans la lumière soleil / quelqu'un dit qu'il a écouté aussi chanter entre pigalle et blanche quelqu'un dit que dans sa tête il y eut le mot métropisme / baleine échouée près d'amis /

 

 

dimanche 08 avr 2012

 

7:21 vers l'est du côté de la grue-sommeil une couleur comment la dire : lueur vert émeraude clair ou cyan aigue-marine clair / merle merle flute / le temps d'une voix mésange le vert évanouit son émeraude et l'horizon chante rose / avion vroum au bleu du ciel couloir décollage / quelqu'un dit nous avons des réserves de printemps / traversée volée de pies / 8 avril 2012 les lilas du côté de la rue lancent leurs houppes d'effluves / quelqu'un dit qu'il a écouté quelqu'un chanter si tu reviens jamais danser chez temporel / pinson fringote un bal / choysias du côté de la rue parfumés mexique d'orange / au loin on entend tourterelle roucoule / entrée de chat roux et immédiate mise en boule dans la lumière soleil / quelqu'un dit qu'il a écouté aussi chanter entre pigalle et blanche quelqu'un dit que dans sa tête il y eut le mot métropisme / baleine échouée près d'amis /

 

 

dimanche 08 avr 2012

dimanche 08 avr 2012

baleine paysage 97

 

5:45 nuit par la fenêtre unifie le paysage / gling noise tuyaux chauffagiers / merle flute / mésange zinzinule à deux temps / avion vroum / temps de rotation du système et la différenciation vient en bleu / apparition graphique des branches frêles de tilleul / pinson fringote / 7 avril 2012 quelqu'un dit qu'il a lu : longtemps j'ai cru que le monde sortait de mes yeux et s'évanouissait derrière mon dos / on voit la petite colline du bois en arbres verdis / quelqu'un dit que le monde passe par la fenêtre / on entend l'avion vroum / quelqu'un dit que le monde passe dans l'écrirlire ou dans le lirécrirlire / une pie craquille / ciel en épuisé de bleu / on ne voit pas encore de branches nouvellles depuis l'élagage de tilleul / mésange charbonnière à mangeoire balconnière ventre jaune aile gris bleu casque noir / quelqu'un dit nous sommes fait de l'étoffe des dits lus et écrits et notre petite vie est une fenêtre entourée d'amis au travail de la vie; quelquefois il est possible d'ignorer les ennemis / au jardin on voit les tulipes angélique les myosotis les feuilles des pavots celles de l'armoise les sauges qu'on croyait gelées mortes et les fleurs d'ancolies à presque éclore / quelqu'un dit quand quelque chose s'arrête quelque chose continue / quelqu'un dit qu'il a lu : Sa vie on a quoi d’autre, hein, tu peux me dire? / baleine échouée auprès de vivre /

 


samedi 07 avr 2012

 

5:45 nuit par la fenêtre unifie le paysage / gling noise tuyaux chauffagiers / merle flute / mésange zinzinule à deux temps / avion vroum / temps de rotation du système et la différenciation vient en bleu / apparition graphique des branches frêles de tilleul / pinson fringote / 7 avril 2012 quelqu'un dit qu'il a lu : longtemps j'ai cru que le monde sortait de mes yeux et s'évanouissait derrière mon dos / on voit la petite colline du bois en arbres verdis / quelqu'un dit que le monde passe par la fenêtre / on entend l'avion vroum / quelqu'un dit que le monde passe dans l'écrirlire ou dans le lirécrirlire / une pie craquille / ciel en épuisé de bleu / on ne voit pas encore de branches nouvellles depuis l'élagage de tilleul / mésange charbonnière à mangeoire balconnière ventre jaune aile gris bleu casque noir / quelqu'un dit nous sommes fait de l'étoffe des dits lus et écrits et notre petite vie est une fenêtre entourée d'amis au travail de la vie; quelquefois il est possible d'ignorer les ennemis / au jardin on voit les tulipes angélique les myosotis les feuilles des pavots celles de l'armoise les sauges qu'on croyait gelées mortes et les fleurs d'ancolies à presque éclore / quelqu'un dit quand quelque chose s'arrête quelque chose continue / quelqu'un dit qu'il a lu : Sa vie on a quoi d’autre, hein, tu peux me dire? / baleine échouée auprès de vivre /

 


samedi 07 avr 2012

samedi 07 avr 2012

baleine paysage 96

 

8:30 jour levé blanc ciel / lumière verte poudrée là-bas sur le bois bombé vert pâle / pinson fringote un air d'iris / les longues branches tire-sève de tilleul couleur clair chamois / visite de mésange charbonnière sur rembarde balconnière / on sent une belle odeur d'arménie et de rose / quelqu'un dit la vie se vit à l'écrire / au jardin on voit feuilles de la véronique feuilles des géraniums sauvages et la monnaie du pape en fleurs violet cardinal / quelqu'un dit que le principe des vases communicants est une loi physique / merle flûte l'air des siphons / avion vroume sans être vu / quelqu'un dit que la loi du principe établit qu'un liquide remplissant plusieurs récipients reliés entre eux par un quelque chose faisant siphonage occupe la même hauteur dans chacun des dits récipients / absence de chat roux / 6 avril 2012 quelqu'un dit que le premier vendredi du mois les vases communicants du webmonde changent de principe / on entend le moteur d'un deux roux côté rue / au jardin apparition de cornille bigarrée / entrée de chat roux / baleine échouée dans la physique des fluides écriture /

 


vendredi 06 avr 2012

 

8:30 jour levé blanc ciel / lumière verte poudrée là-bas sur le bois bombé vert pâle / pinson fringote un air d'iris / les longues branches tire-sève de tilleul couleur clair chamois / visite de mésange charbonnière sur rembarde balconnière / on sent une belle odeur d'arménie et de rose / quelqu'un dit la vie se vit à l'écrire / au jardin on voit feuilles de la véronique feuilles des géraniums sauvages et la monnaie du pape en fleurs violet cardinal / quelqu'un dit que le principe des vases communicants est une loi physique / merle flûte l'air des siphons / avion vroume sans être vu / quelqu'un dit que la loi du principe établit qu'un liquide remplissant plusieurs récipients reliés entre eux par un quelque chose faisant siphonage occupe la même hauteur dans chacun des dits récipients / absence de chat roux / 6 avril 2012 quelqu'un dit que le premier vendredi du mois les vases communicants du webmonde changent de principe / on entend le moteur d'un deux roux côté rue / au jardin apparition de cornille bigarrée / entrée de chat roux / baleine échouée dans la physique des fluides écriture /

 


vendredi 06 avr 2012

vendredi 06 avr 2012

@mathilde roux / la nuit, l'oiseau #vasesco avril 2012

 

je lisais quelque(s) chose(s) chez  mathilde roux

j'aimais ses textes ses couleurs ses collages ses articulations

les photos choisies

l'énigme de ses chiffres

elle est devenue une de celles qui compte pour moi, lecture, lirécrirelire, dans les promenades dans les allées du web monde et leur tendre et vigoureuse stimulation

grande joie qu'elle ait accepté mon invitation à l'échange et je la remercie vif


elle a dit :"je sens que je m'oriente vers un texte sur les oiseaux, les plumes, peut-être avec images"

j'ai dit: "j'avais déjà fait quelques pas et un rouge-gorge était apparu / alors continue avec oiseaux et quelques plumes


ma proposition chez elle / matières de rêves, rémiges, est ici


_______________________________________________________________________________ 

 

 

Oiseau1p

 

 

 

L’oiseau qui dort ne dort que d’un œil, œil qu’il a d’ailleurs vif et plutôt grand, toutes proportions regardées. L’oiseau voit le monde en couleurs, on le dit, c’est une valeur de distinction.

 

Et quand descendent les brumes et les voiles, quand s’épaississent les fumées, les brouillards, les vapeurs obtuses du trop chaud ou trop froid, quand s’insinue le trouble la couleur est un phare.

 

L’oiseau qui dort ne dort que d’un œil, il y a de quoi, la nuit autour, la nuit tout autour, révolue, enveloppante, bruyamment dilatée, la nuit quasi-stérile avec tous ses dangers, la nuit opaque, immense et ses desseins floutés, il y a de quoi, la nuit pas plus loin que son bec, la nuit tout autour du cou et pas de toit, pas de volet.

 

L’oiseau qui dort se méfie.

 

L’oiseau qui dort se repose aussi, par moments, c’est épuisant la méfiance. Il est cuit.

 

L’oiseau qui dort a fait un long voyage pour arriver ici. Il est cuit.

 

L’oiseau ne dort jamais en dehors de chez lui.

 

Tu racontais tes virées, tes pas de danse, tes allers, tes venues, tes va-et-vient tournés,  et je pensais que la fatigue n’est pas liée à la distance mais au temps que l’on met à la parcourir.

 

L’oiseau qui dort ne chante pas comme d’autres espèces parleraient en dormant. On ne sait pas s’il rêve de voûtes éternelles, de forêts jaillissantes, de verts frais et de violets profonds, de jardins panoramiques aux buissons ébouriffés, d’océan de nuages, d’alcôves de brindilles et d’ouate, de lueur des sous-bois. On ne sait pas s’il rêve de gonflement d’organes, de cage thoracique, de barbes bien lissées, de parures, de parades, de préludes sans détours et bien argumentés. On ne sait pas s’il rêve de nuées croustillantes ou de larves juteuses, de récoltes écarlates, de tremplins géants ou de champ magnétique terrestre. On ne sait pas s’il rêve d’insouciance légère et de points culminants.

 

On ne sait pas s’il rêve, à priori il a beaucoup d’autres choses à faire.

 

L’oiseau qui dort attend le jour. On le dit. Personne ne dit que le jour attend l’oiseau, et pourtant c’est vrai aussi, c’est aussi vrai.

 

L’oiseau qui dort annonce infailliblement et sans l’ombre d’un extrême la venue prochaine d’un prochain jour. C’est la voie de la nature, le recommencement quoiqu’il arrive qui arrivera, c’est la loi de l’amplitude, toutes proportions intégrées.

 

L’aube est muette en ton absence. J’attrape au vol quelques souvenirs, comme ça, sans le faire exprès.

 

L’oiseau qui dort a du ciel à la pelle dans les pattes et des milliers de lignes au bout des plumes, horizontales, verticales, obliques, circulaires, en guirlande, en spirale ascendante ou descendante, de formes tourbillonnantes et indéterminées, des lignes à tracer et à laisser courir sur le papier.

 

J’écris : « Mes désirs, mes peurs, mes révoltes tournent autour de ma pensée. » J’écris : « L’envol est annoncé, l’envol est attendu,  l’envol est suspendu à tous les souffles changeants de l’atmosphère. »

 

L’oiseau qui dort a des frissons d’ailes et le monde visible grand ouvert à sa porte.

 

L’oiseau qui dort s’est niché en un lieu stratégique, à la jonction des possibles, au creux du pas trop creux, tout près de la sortie, à la surface du beau.

 

 mathilde roux

 

_____________________________________________________________________________________________

 

ce texte de mathilde roux au semenoir et le mien chez elle, ont été écrits dans le cadre des vases communicants, ensemble polyphonique de création et d'échanges littéraires, lancée par françois bon et jérôme denis. Depuis juillet 2009, le premier vendredi du mois, chacun écrit chez l'autre, blog ou site.

comme chaque mois merci à brigitte célerier qui tient blog ouvert pour répertorier tous les participants, les consulter ici brigetoun 

vous pouvez lire tous les textes, réunis par pierre ménard

 


vendredi 06 avr 2012

 

je lisais quelque(s) chose(s) chez  mathilde roux

j'aimais ses textes ses couleurs ses collages ses articulations

les photos choisies

l'énigme de ses chiffres

elle est devenue une de celles qui compte pour moi, lecture, lirécrirelire, dans les promenades dans les allées du web monde et leur tendre et vigoureuse stimulation

grande joie qu'elle ait accepté mon invitation à l'échange et je la remercie vif


elle a dit :"je sens que je m'oriente vers un texte sur les oiseaux, les plumes, peut-être avec images"

j'ai dit: "j'avais déjà fait quelques pas et un rouge-gorge était apparu / alors continue avec oiseaux et quelques plumes


ma proposition chez elle / matières de rêves, rémiges, est ici


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Oiseau1p

 

 

 

L’oiseau qui dort ne dort que d’un œil, œil qu’il a d’ailleurs vif et plutôt grand, toutes proportions regardées. L’oiseau voit le monde en couleurs, on le dit, c’est une valeur de distinction.

 

Et quand descendent les brumes et les voiles, quand s’épaississent les fumées, les brouillards, les vapeurs obtuses du trop chaud ou trop froid, quand s’insinue le trouble la couleur est un phare.

 

L’oiseau qui dort ne dort que d’un œil, il y a de quoi, la nuit autour, la nuit tout autour, révolue, enveloppante, bruyamment dilatée, la nuit quasi-stérile avec tous ses dangers, la nuit opaque, immense et ses desseins floutés, il y a de quoi, la nuit pas plus loin que son bec, la nuit tout autour du cou et pas de toit, pas de volet.

 

L’oiseau qui dort se méfie.

 

L’oiseau qui dort se repose aussi, par moments, c’est épuisant la méfiance. Il est cuit.

 

L’oiseau qui dort a fait un long voyage pour arriver ici. Il est cuit.

 

L’oiseau ne dort jamais en dehors de chez lui.

 

Tu racontais tes virées, tes pas de danse, tes allers, tes venues, tes va-et-vient tournés,  et je pensais que la fatigue n’est pas liée à la distance mais au temps que l’on met à la parcourir.

 

L’oiseau qui dort ne chante pas comme d’autres espèces parleraient en dormant. On ne sait pas s’il rêve de voûtes éternelles, de forêts jaillissantes, de verts frais et de violets profonds, de jardins panoramiques aux buissons ébouriffés, d’océan de nuages, d’alcôves de brindilles et d’ouate, de lueur des sous-bois. On ne sait pas s’il rêve de gonflement d’organes, de cage thoracique, de barbes bien lissées, de parures, de parades, de préludes sans détours et bien argumentés. On ne sait pas s’il rêve de nuées croustillantes ou de larves juteuses, de récoltes écarlates, de tremplins géants ou de champ magnétique terrestre. On ne sait pas s’il rêve d’insouciance légère et de points culminants.

 

On ne sait pas s’il rêve, à priori il a beaucoup d’autres choses à faire.

 

L’oiseau qui dort attend le jour. On le dit. Personne ne dit que le jour attend l’oiseau, et pourtant c’est vrai aussi, c’est aussi vrai.

 

L’oiseau qui dort annonce infailliblement et sans l’ombre d’un extrême la venue prochaine d’un prochain jour. C’est la voie de la nature, le recommencement quoiqu’il arrive qui arrivera, c’est la loi de l’amplitude, toutes proportions intégrées.

 

L’aube est muette en ton absence. J’attrape au vol quelques souvenirs, comme ça, sans le faire exprès.

 

L’oiseau qui dort a du ciel à la pelle dans les pattes et des milliers de lignes au bout des plumes, horizontales, verticales, obliques, circulaires, en guirlande, en spirale ascendante ou descendante, de formes tourbillonnantes et indéterminées, des lignes à tracer et à laisser courir sur le papier.

 

J’écris : « Mes désirs, mes peurs, mes révoltes tournent autour de ma pensée. » J’écris : « L’envol est annoncé, l’envol est attendu,  l’envol est suspendu à tous les souffles changeants de l’atmosphère. »

 

L’oiseau qui dort a des frissons d’ailes et le monde visible grand ouvert à sa porte.

 

L’oiseau qui dort s’est niché en un lieu stratégique, à la jonction des possibles, au creux du pas trop creux, tout près de la sortie, à la surface du beau.

 

 mathilde roux

 

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ce texte de mathilde roux au semenoir et le mien chez elle, ont été écrits dans le cadre des vases communicants, ensemble polyphonique de création et d'échanges littéraires, lancée par françois bon et jérôme denis. Depuis juillet 2009, le premier vendredi du mois, chacun écrit chez l'autre, blog ou site.

comme chaque mois merci à brigitte célerier qui tient blog ouvert pour répertorier tous les participants, les consulter ici brigetoun 

vous pouvez lire tous les textes, réunis par pierre ménard

 


vendredi 06 avr 2012

vendredi 06 avr 2012

baleine paysage 95

 

6:40 le bleu est en route / vroum avion aussi / et voilà que tuyau chauffagier gling klong fraîcheur extérieure donc / tilleul est là devant la maison / tilleul solide devant la maison / devant la maison tilleul se tient tronc branches maîtresses branches plus fines / autour du tilleul devant la maison l'air / le temps devant la maison autour du tilleul / aux aisselles du tilleul devant la maison il y a quelquefois des oiseaux : pies grimperaux sittelles torchepot merles tourterelles / quand on regarde tilleul devant la maison on entend chat roux arriver / il est solide devant la maison tilleul / tilleul est l'arbre devant la maison visible par la fenêtre / entre les grosses branches du tilleul devant la maison on voit les barres de fer rouillé du palissement / chat roux ronronne dans l'écrire du tilleul / quelqu'un dit qu'on voit le monde en regardant le tilleul devant la maison / devant la maison il est là depuis longtemps le tilleul visible depuis la fenêtre / quand c'est pic-vert qui se pose tilleul se réjouit de sa couleur en écho à la mousse qu'il laisse sur ses branches / tilleul devant la maison se tient dans ses racines depuis au moins soixante quinze ans / il en a vu des nids tilleul devant la maison / il se tait devant la maison tilleul / on dit que des oreilles fines peuvent entendre ce qui se dit dans le feuillage du tilleul devant la maison / dit quelquefois quelque chose des déjeuners de dimanche sous son ombrage tilleul devant la maison / il arrive que tilleul reçoive le vent devant la maison / avion vroum ne dérange le tilleul / au pied du tilleul accueil de violettes laurier-tin coquelourdes camomille chèvrefeuille et digitales / merci tilleul devant la maison / courage qu'il offre tilleul quand moment d'élagage et que branches siennes sont à terre séparées de lui devant la maison / mésange zinzinule peut-être fabrication du nid ou déjà couvade dans le fouillaminis jasmin d'hiver du côté du tilleul devant la maison / se souvient du petit tas de sable qu'un jour d'été on avait déposé à côté de lui tilleul devant la maison pour les châteaux des petits enfants / tilleul entends-tu devant la maison tourterelle roucoule dans la cheminée / 5 avril 2012  tilleul devant la maison hier a hurlé une douleur venue de grèce l'homme suicidé était son frère il avait presque son âge / vont profondes dans la terre jusqu'aux âmes des morts les racines de tilleul devant la maison / pinson fringote fort le bientôt fleurs de tilleul devant la maison / tilleul entend bruit de scies du côté de la grue / soleil lumière sur le tilleul devant la maison / baleine échouée près d'un petit bidon

 


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