Archives du Semenoir de Maryse Hache

camille aux yeux bleus

ta manière du matin
promenade au jardin
arrosoir en zinc et café

salutations aux roses



jeudi 7 mars 2008

bing la douleur

ventre et venir
rein et va
souvenir d'ovaire

retour du centaure


vlan



dimanche 9 août 2009

libération à l'ombre du
jardin
des tilleuls

dans les yeux la profondeur
de chant
avec détails de
marguerites clématites hémérocalles

photo aplatit profondeur

elle reste dans l'œil
chantante



dimanche 24 mai 2009

lignes

électricité du bleu
signes sur ciel
noir sur nuages

traversées d'une étendue
incisives directives

décidées à poursuivre la portée

reposoir à hirondelles
cordes d'une guitare à oiseaux



lundi 15 juin 2009

c'est dans les bois
que j'aimerais être enterrée
au pied d'un grand arbre


révérence de l'un à l'autre
et de l'une à cette terre
à laquelle le corps se mêlerait

doucement

au rythme
des bêtes minuscules
des herbes innommées

au beau rythme des saisons



28 juin 2009

au-dessus des livres
université de poitiers

quatre canards traversent le ciel

reviennent
reviennent encore

puis deux autres


quelle quête
au-dessus des livres



morphine me somnole



poitiers 9 avril 2009

là-bas
au fond du jardin
sous le cerisier de juin

la chute

des pétales blancs du ciste

piquées de rouge

 

tomber
juste



28 juin 2009

cortisone d'or dors do
soleil

demeurent trois roses cuisse
de nymphe émue

qui supposait ce rose amassé
aux ombelles d'hortensias

dans les allées des morts
ils t'ont couchée descendue

ton pronom sujet enfoui

les fleurs font sentinelles

nous essayons de croire
l'une après l'autre
à ton absence


nous essayons de croire
que l'une après l'autre
après toi bien tôt

nous tomberons  



mardi 28 avril 2009

dans les boucles

il y a quelque temps

je passai les mains



23 avril 2009

de toutes leurs voix

il ne reste que les



roses



jeudi 23 avril 2009

en écho à florence trocmé / flotoir

sais- je si je pourrais avancer jusqu’à

la tige frêle du poème

l’essayer



ô vous métaphores
discrètes fragiles
je vous aime


tige d’écriture
à peine
existante
remuant ses choses
motsmortsmondes
au bord du trou
liquide

à un millimètre près
elle a disparu

qu’importe


avec ton propre sucsève
araignée du verbe
trame de quoi continuer
fin coton de mots filés
au risque de la chute

matière diaphane
ne peut l’empêcher



22 novembre 2007

perchoir aux oiseaux
tondo à dessin

je marche crâne



23 avril 2009

accompagnée
d'Alain Marc
et d'Antoine Emaz

aussi dans le gouffre
du pourquoi

point


tout ce
      débarras
      topsy-torvy
      melting pot
      capharnaüm
à moi né
cessaire


cesse
d'embarasser


brassées
restes
détritus

ça va pas
à la baille


corneilles
emportez tout
les morts avec les morts


serre
serre la vie
serre


qu'enfer


les brûler
les lâcher

      qu'ils me lâchent

lâche





#



amélie
ou
mélo

comment s'en déba
rasser


se débattre
se conflictuer
s'énergifler


seule à seule
avec tes
leurs
restes


mes tas
mes cacas
mes vidures
excrémentures

intoxication
manducation
vents et marées
vents et mamée

mamée
trop gardée
mamie
trop gardi
garden party


vider
laver
dépenser


dé
pense
toi





jouissance
contre
retenance





#



tenir
à les restes
ne tenir à
rien


tenir à ce qui advient



laisse
de la place

dégage tes ciels

dissipe tes brumes matinales
dissipe

déplace
laisse la place

jette aux
orties


dégage

quitte
quitte

d'enfer
rochereau


felix





#



un grand
      déversoir
      dégueuloir
      dévidoir

dans le gouffre
tout le trop

anéantir
sauvagement



qu'em
portes-tu
quand
tu meurs


pas de
lieu
pour cet
emportement






#



tout
l'espace
doit
être
empli




sous
quel
joug





#



la peine
de jeter



la joie
de jeter

un cri



le secret
est il
dans
le transit
if






#



tous les cris
qui ne se poussent pas





#



garder



plutôt les troupeaux





en RER
entre paris et orsay
vendredi 8 décembre 2006

quelque chose gris là-haut
glisse      lentement       sur le bleu

laisse apparaître soleil

un oiseau

vert devient plus jaune

un avion

les petites feuilles de buis festonnent

un vent dans les feuilles
chêne      tilleul      magnolia

l'air tiède

bruissement de sauterelle en solitaire

une grive sur le petit mur



le temps glisse là-haut sur le bleu

va vers août



1°août 2009

au bitume
un écrabouillé pigeon
paquet plumes et sang

bientôt nous
toutes plumes bues
serons viande et poudre



jeudi 7 mai 2009

oisillons des cheveux
vent dans les acacias
cheminement grincé des rails

opérez-moi d'amour


9 juin 2009
avec Juan Gelman

tout en haut sur les branches
brillent les montmorency

elles pointillent le ciel

intouchables lumières

becquetables seulement



9 juin 2099

un jour désertées
de ce qui les emplissait

un jour jetées à
la terre

qu'elles y  demeurent
jusqu'à décomposées



suis-je faite de la maille
de ces jupes


il y a quelque temps la maille
a filé



en train vers Bordeaux
avec Michon, Les Onze, Verdier
mardi 12 mai 2009

vois les
ils reposent
à sol à bitume à poussière

un tonnerre dedans


vois les
ils traversent
à soute à barcasse

jusqu'à


vois les
qu'avons-nous fait


ô vous frères humains
qui avec nous vivez
ci entassés
ci affamés
ci effarés morts

partout dispersés


que le poème vous accueille
mais ce n'est pas assez


trouverai-je
silencieusement
quoi ajouter


circa avril 2009

il disent domaine de quatorze hectares
quand je regarde je dis c'est immense

ils disent de vastes édifices retracent les sept siècles  d'existence de cette cité monastique fondée en 1101 par Robert d'Abrissel

          leçon d'orthophonie

ils disent les cent cinquante ans de fonctionnement de la cité carcérale qu'elle devint ensuite de 1814 à 1963


ainsi donc les dits hauts lieux de la spiritualité sont tout prêts pour devenir les hauts lieux de l'incarcération
haute spiritualité haute surveillance


l'ensemble du domaine comprend trois monastères indépendants mais néanmoins sous la direction d'une seule abbesse Pétronille de Chemillé choisie par le dit d'Abrissel
le seul bâtiment commun    l'abbatiale

visite

la pierre est presque blanche
dans la nef quatre gisants
        trois en pierre
        un en bois polychrome
qu'aliénor a commandés

        passe deguy

la jeune femme raconte l'histoire de l'Histoire





        et moi je me souviens   avec fantaisie dans les lamelles de la mémoire

les gisants sont
Aliénor d'Aquitaine
son mari un duc d'anjou plantagenêt
son fils un richard cœur de lion est-ce lui
        elle a eu sept enfants
et sa fille
        j'ai oublié le nom


une belle salade pommée avec un feuille plantagenêt  provinces et provinces jusqu'à l'angleterre avec du cœur de lion et du sans terre et une feuille bourbon qui a fini par emporter la salade


aliénor a été emprisonnée par son duc d'anjou plantagenêt de mari
parce qu'elle avait pris le parti de sa fille

mais quelle fille
mais quel parti

une fois veuve
délivrée
elle est venue s'installer à l'abbaye





je rêve sur le nom des femmes à la direction de cette cité monastique au cours des âges

qu'elles trouvent ici aussi un domaine

pétronille de chemillé
mathilde d'anjou
audeburge de haute-bruyère
gilles ou gilette
mathilde II de flandre
mathilde II de boème
marie de champagne (marie de bourgogne)
ala ou alix de bourbon
alix de champagne
berthe
adèle de bretagne (alix de bretagne)
mobile de la ferté (ou de blois)
jeanne de dreux (de brenne)
isabeau davoir
marguerite de pocey
aliénor de bretagne
isabeau de valois
théophanie de chambon
jeanne demangey
adélaïde de ventadour
éléonore de parthenay (aliénor)
blanche d'harcourt
marie d'harcourt
marguerite de beaufort de montmorency
marie de montmorency
marie de bretagne
anne d'orléans
renée de bourbon
louise de bourbon
éléonore de bourbon
louise de bourbon de lavedon
jeanne-baptiste de bourbon
marie-madeleine-gabrielle de rochechouart mortemart
louis-françoise de rochechouart
louise-claire de montmorin de saint-hérem
marie-louise de timbrone de valence (de thimbrune de valence)
julie-gilette de pardaillan d'antin (julie-sophie-gillette de gondrin de pardaillan d'antin)









sur les murs du bâtiment cuisine romane dite fumoir
où l'on fumait les saumons pêchés dans les rivières avoisinantes
 



en roses grimpantes avec parfum
peut-être des pierre de ronsard





en sol
 
 




en ciels




à la manière de Dubuffet





en creux




et
cueillies dans ce site

                             la salle capitulaire



                  et deux des gisants : aliénor et son duc
                                                 aquitaine et anjou




23 mai 2008

sauf exceptions signalées, photos maryse hache

elle a regardé depuis la baignoire encore une fois par la
fenêtre les feuilles d'automne du tilleul ses cheveux
blonds reviennent dans la lumière de raisin du poème



6 novembre 2007

trembler

avec la lumière dans l'arbre
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux

avec qui désire

ça siffle

coule dans la bonde


puis entre au fond d'un jardin

se prend dans une toile d'araignée
se pose dans l'écorce d'une noisette


et se tait



mercredi 29 avril 2009

avec Deborah Heissler

lever de vent sur le jardin

branches de rosiers
tiges de marguerite
grands tilleuls

parfums

soleil

il ne s'est rien passé d'autre

marcher s'embrasser s'asseoir regarder les arbres  s'embrasser
la misère la lumière s'embrasser la bouche la rivière le buisson
s'embrasser écouter l'orange les pigeons  s'embrasser   le noir
marcher le long des quais rouler sous la voûte  nuit des arbres
s'embrasser  les arbres de  l'avenue marcher  dans les rues  se
raccompagner  jamais s'arrêter  raccompagner encore  pas se
laisser   s'embrasser  se promener   sentir   la sauge   marcher
rouler

rouler rouler rouler

et toi



jeudi 25 septembre 2008