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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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lundi 20 juin 2011

dans le blanc des cistes



 

dans le blanc des cistes

dans la vie du monde

à l'écart du labyrinthe 

le minotaure dort

des oies sauvages traversent le ciel sur fond de nuages

 


l'écriture se tapote sur iPhone 4 notes le carnet est en absence

on pourrait entendre l'avion les merles les mésanges le pinson les tourterelles turques la cormeille

écrire aussi avec du son

via audacity ou quoi

 


quelques travaux incontournables se fomentent

pour que ce bâtiment au fond du jardin soit hors eau

même si la saltimbanquerie etc. vous savez

 


publienet, incontournable pour moi, et quelques autres déjà nombreux - et qu'ils le soient de plus en plus encore nombreux - donc publienet aussi important que les dits travaux - alors c'est dit aujourd'hui 12 juin 2011, je m'abonne

tous ces textes m'accompagnent et me lancent dans le paysage d'écrirlire,  alors je remercie, je soutiens, je partage, me réjouis, dans l'aventure de l'écriture au résolument du présent avec les grands,  vivants et morts,  et chapeau bas aux auteurs,  à l'équipe coopérante et à françois bon

 

  

tente de poser le logo publienet ici

 

Publie_visite

et j'y parviens

le logo a même un lien vers le site (cliquez)

mais

quelqu'un passant par ici

me dirait où trouver le même sans la mention première visite?

 

 


 

dimanche 19 juin 2011

j'éprouve le temps

 

 

j'éprouve le temps / dans l'attente / pétillement  de l'amitié /m'emmener vers christine / qu'adviendra

 

aujourd'hui

hôpital de jour taxotère tokyo

 

le nom de cette ville donne sur les carnets tokyoïtes d'isabelle

et la vapeur fumante du cérémonial thé

 

de temps en temps un endormissement irrépressible me ferme les yeux et lentement quoique soudainement disparaît la conscience pas assez dormi peut-être ou quoi

dérivé morphinique ou quoi

conscience  revient tout aussi soudain ; le monde réapparaît; la vie chaude; les amis du web monde

 

 

" je clôturais ma perception sur un univers minuscule, entre ma tasse de thé et la saisie confuse que j'avais de mon être."

 

 

l'existence entre désastre et milliers de petites cellules rieuses

 

encabossée je suis sans preuve mais oeuvre vive entre miel et fleurs

 

cap au pire, à la beckett, peut-être, mais beau le parcours et lirécrire ou écrirlire ; pire c'est plus tard

 

au fond du labyrinthe minotaure aiguise ses crocs thésée bande sa force pourvu qu'une ariane ait laissé traîner un fil

 

celui d'ariane dreyfus :

 « J'oserais me tourner vers vous, dans mes yeux le regard et si vous aussi tu m'émeus »

 

qu'un jour à l'horizon ce soit voile  blanche sur les hautes vagues

 

et la haute ville d'anne aux fenêtres

 

 


estelle à tokyo tu travailles au cosmos des chimies

 

 


présence

les pétales des cerisiers tremblés de terre

le montmorency du jardin

celui de van Gogh

les fissures dans la centrale 

 

et le poème s'écrit avec la langue crissée dans la langue de la terre humaine avec vue sur jardin et monde et terre de soi à l'écart de grand ego si possible reflux

 

on pense au désir aux lignes tirées dans les rues des villes aux chemins de pierre

 

je vais encore demander si cela fait poème

 


 

sur la route encore un fois le chemin autoroutier A6 A vers lyon la bande des ouattures bitume bordures de sécurité zinc et folles herbes et leur haillons evinrude tracte un bateau à deux moteurs lâcher un instant écriture sur iPhone pour reportage photos de l'autre côté monde monde à pare-chocs retour week-end allongé d'ascenseurs ascension

 

sur la route encore une fois bretelle (le vêtement de l'autoroute, la bretelle d'une robe d'été bleue à petites fleurs jaunes coloriste soeursoeur) encore une fois bretelle de l'A10 vers chartres orléans sortir à orsay refaire le parcours voir le camp des exilés en petites cabanes carton et tôles et tas de détritus et fumée et feux de bois à côté de garage cheptel camions de marchandises passer par le petit bois où sur les côtés ils ont changé les panneaux anti-bruit mobilier urbain peint marron et rouge bientôt support-surface pour les écritures sauvages taggées

 

aujourd'hui a poussé l'aujourd'hui d'hier ciel gris du matin aux oiseaux et leur chant il pleut beau au jardin

 

quoi a décidé les deux geais à s'installer en ce même jardin je les imagine habitants des bois

là-haut au bout de la rue en impasse le bois entre dans le bois

alors poussés par une nécessité un coup d'aile ivre suffit et ils pratiquent la lisière

 

le geai cajole s'il chante et quand il pousse un cri il cajacte mais quid du bois pour ce garrulus glandarius répertorié par linné en 1758

 

je l'ai vu voler jusque dans le jasmin d'hiver à la jonction du lierre becqueter et repartir avec un petit escargot en fait de gland de chêne

 

ne pas mourir de mon vivant accueillir l'indéterminé prendre ce risque de vivre dans le tissu du hasard au prix d'une obscurité d'une brume comme la matinale d'une ouate comme ces nuages au coût de l'inconnu insu incertain invérifiable inédit être au présent du kaïros

 

dans la patience d'être pas dans l'attente

 

comme si la certitude de notre fin / de ma fin pouvait n'avoir aucun effet sur mon existence | c'est ça

Twitter for iPhone • 07/06/11 08:01

 

 

au risque de te rencontrer

au risque de marcher le long du canal saint martin sous la houlette de pierre et d'écrire en compagnie d'anne de piero de joachim de nicolas de caroline de julie de nicolas de gilda de j'en oublie

au risque de ramasser des petits cailloux sur le sable et d'en faire des petits troupeaux sur les étagères de la bibliothéque

au risque de garder ces objets venus des autrefois vieux fauteuils vieilles sacoches vieux trumeaux vieux luminaires vieilles boîtes vieille brouette vieilles bassines en zinc vieux tub autobiographie des objets obsolètes

 

au risque d'y aller à mains nues et sans armes dans le mille de l'épuisement

au risque de marcher sur les morts

au risque d'écrire d'écrire et d'écrire et de lancer l'écrire dans le webmonde

au risque de ne pas

au risque de la langue

au risque du trait et de la couleur

au risque de porter la fleur dans ton jardinet

au risque de marcher sur une grenouille

au risque du renard mort sur le bord de la route

au risque de le lui dire

au risque de le taire

au risque de t'aimer un bouquet à la hanche

au risque de l'annonciation

 

et ce rose du manteau de l'ange

et ce rose hantaï

et ce rose matisse

et ce rose twombly

 

 

le pinson lance inlassablement ses trilles

sa voix nous aime

 

 

 

 

6 juin 2011

 

 

 

elle a fait ça l'autre jour : planter

 


elle a fait ça l'autre jour planter


comme planter des mots

et de la couleur

blanc et rose

dans la fatigue des morts de la terre

 


tycho brahé copernic galilée

rouler ses sphéres sur un pan incliné

 


fleurs achetées à l'écart des fleursland et autre jardinland

chez une pépiniériste du perche lors d'une balade visite chez une amie

 

coup de bêche pour ouvrir délimiter sectionner racines

autre coup de bêche et redresser le manche

attraper à la main la grosse motte presque carrée

et la déposer un peu plus loin

reproduire le geste sur la longueur choisie

sortir chaque fleur de sa barquette plastique

installer enfoncer un peu

remettre la terre dont on aura enlevé les racines

et qu'on aura mélangé à un peu de terreau

niveler d'abord à la griffe puis à la main

arroser à l'eau de pluie

étendre de l'herbe sèche sur la terre

pour retarder la pousse des herbes dites mauvaises

surtout le chiendent

 

et voilà quelques cosmos en place pour

l'été

 

élégance et beauté

 


reste à poser de quoi soutenir la fragilité de leurs tiges

 


10 juin 2011

 

 


 

à l'atelier d'écriture de suzanne doppelt #2




  à l'atelier suzanne doppelt DSCN0751

 

 

dimanche 19 juin 2011

 

 

participe à l'atelier d'écriture suzanne doppelt

dans le cadre de sa résidence d'écrivain à la ménagerie du jardin des plantes

muséum d'histoire naturelle paris

 

y retrouve laurence skivée

et les autres participants

nous sommes plus nombreuxses que le 29 mai

neuf je crois

 

il y a moins de soleil

 

 

 

première proposition

sd nous propose la petite promenade rituelle du début

en quelques pas

et

 

de là à là

de l'âne aux poubelles

construire rapidement un petit poème mental qu'il conviendra de restituer à l'écrit

sans élaboration supplémentaire lorsque nous serons dans la salle de botanique

les tortues sont dans la cabane

 

voilà le petit poème mental mien :

 

 

 

 

poème poitou seychelles

va petit âne

 

le prédateur c'est l'homme

attention à la morsure des poubelles

 

les tortues sont à l'intérieur

 

 

 

 

 

deuxième moment

sd lit la traduction française d'un texte intitulé darwin  de lorine niedecker

écrivain associée aux poètes objectivistes

 

voir poezibao 

on peut lire aussi cette traduction française sur le site de la revue vacarme


 

 

 

 

 

deuxième proposition

sd propose un mot et demande de le faire entrer dans une écriture quasi automatique

très vite un autre mot lui succède

il y en a sept :

 

vitesse / forme / pluie / fourmi / cercle / ligne / nuit

 

voilà l'automatique mienne :

 

 

 

vitesse  princesse

l'animal fuira

 

forme malaxe et creuse

argile parlera bien

 

pluie dans le sous-bois

quand vient la clairière

 

fourmi

quelle et ta vie

 

cercle de l'infini cosmos

et son bleu d'éternité

 

ligne trait point

toute une syntaxe

 

nuit

 

 

 

 

 

 

troisième proposition

sd distribue un texte page prélevée dans la revue vacarme n°53 automne 2010

nous demande d'y découper un morceau de texte d'environ 5 cm de côté

et demande un texte nôtre construit avec le maximum de mots appartenant à ce carré d'écriture

 

 

voilà la coupe carrée de texte :

 

toucheras pas; plus tu vois, mon

de la main pour un plus grand

trace, indéfiniment, l'injonction

écrit d'une seule ligne, mais sans

ton pays, celui-là non plus – imp

oblige à payer une abstraite ma

en quittant tout lieu propre, en

Certeau). Mais il faisait nuit. Et v

plus qu'un; la vitre était entrouve

voilure d'un vaisseau sur des rails

paysages nocturnes emplis d'anim

 

 

voici ce que j'en ai fait :

 

 


le paysage oblige un pays

au-delà de la vitre de la nuit s'entrouvre une voilure

indéfiniment lignes et traces s'offrent

et plus tu vois plus la vie abstraite s'efface

le lieu propre prend chair

 

peut-être un jour tu lâcheras le vaisseau

 

 

 

 

 

quatrième proposition

sd pose un objet sur la table

elle demande d'écrire un texte sur lui le plus objectif possible

une description au plus près de l'objet même

 

voilà donc ma vision de l'objectivité de l'objet :

 

 


bocal un peu poussiéreux

bocal avec léger dépôt au fond

bocal à vis (trois lignes de vis)

bocal à vis pour y ajouter un couvercle

bocal en verre transparent

bocal sphérique (est-ce une sphère)

bocal Le Parfait : inscription de la marque lisible sur la paroi

non pas gravée mais, comment décrire, prise dans la masse

 

bocal

 

 

 

 

 

cinquième  proposition

sd lit un fragment d'empédocle :

"le végétal est un animal produit par la terre"

elle demande d'en écrire quelque variation

 

 

une variation mienne :

 

 


 

végétales hellébores petit troupeau sorti de terre au pied du noisetier

noisetier au fond du jardin dit l'arbre à noiseaux

 

végétales gueules de loups ne mangeront pas la chévre

 

empédocle empédocle comment te rejoindre

 

 


 

 

chaque séquence d'écriture est suivie d'une séquence de lecture

 

avec pour certains textes proposition de lire une deuxième fois

et construire un ordre différent

pas lire chaque texte l'un après l'autre

mais lire chacun l'un après l'autre une phrase de notre texte

et l'étonnement que oui ça marche

ça construit un autre texte possible

 

 

sd pour la dernière lecture

celle de la variation autour de la phrase d'empédocle

demande de dire la ponctuation du texte

s'il n'y en a pas dire "blanc"

  

 

 

et l'on se quitta

 

 

 

 

âne à l'atelier suzanne doppelt DSCN0749


 

 

 

lundi 13 juin 2011

envol bondissant du bonheur / rebond avec isabelle pariente-butterlin

 

 

 

à partir d'un tweet d'isabelle pariente-butterlin

qui donne le lien vers son texte I. 13.) chez elle aux bords du monde

 

lien que j'ouvre

je lis le texte

 

et je me sens lancée dans l'écrirlire

 

je la vois bondir après le ballon

elle et le vent

bondir dans l'air léger

bondir après l'envol bondissant du bonheur

instant rond coloré jaune vif  et toutes les couleurs sur lequel il se détache

bondir après le désir irrépressible de redonner à un enfant le bonheur envolé

 

touchée au mille de sa sensibilité par ce "trait noir " ou "signe diacritique"

lancée par le vent dans son enfance à elle


car il reste en elle encore place me semble-t-il pour de l'enfance

car il y a en elle un monde de cour d'école

car il y a en elle un monde à hauteur d'enfant

 

lancée vers tous les ballons qui nous échappent dans l'air léger

et qui viennent habiter l'académie des nuages

 

  

Passez, je vous en prie, sauf que je ne sais pas le dire à la femme qui tient d’une main sac et poussette, de l’autre un enfant qui sait à peine marcher et tient lui-même, d’une main mal assurée un ballon jaune vif qui s’envole dans le vent léger, profite d’un autre souffle de vent tout aussi léger pour rebondir, retomber, s’envoler de nouveau encore un peu plus loin dans une autre respiration, alors je me mets à courir après cette tâche de couleur qui se détache sur le bleu, sur le gris, il m’échappe deux ou trois fois, le vent est léger, je n’ai pas envie d’abandonner, il m’échappe mais maintenant je me sens responsable de ce chagrin d’enfant, tant pis pour moi, je n’avais qu’à ne pas commencer cette course ridicule entre moi et le ballon, le ballon et moi, et le vent qui s’en mêle, l’enfant ne nous quitte pas des yeux, je ne le sens bien, moi, comme un trait noir sur le monde, quelque chose comme un signe diacritique, et le ballon jaune, qui s’en amuse, traverse la grande artère, ligne de bruits et de vitesse qui nous entoure, ici personne ne traverse en dehors des passages pour piétons mais qu’importe ? je ne suis pas d’ici, alors je cours après son ballon jaune vif, attrape la ficelle verte, et l’enfant dont la mère n’a surtout pas lâché la main, sinon il se serait joint à notre course, me regarde revenir vers lui avec un air un peu anxieux, la mère me sourit, lui demande de me dire un mot qui doit être merci, lui parle d’une voix enjoué, cherche à lui demander un sourire, évidemment, mais il reçoit la ficelle dans sa main avide, et se recentre sur tout le sérieux de son monde, je crois qu’il est soulagé que je le lui rende et que le vent et moi ne soyons pas partis avec son ballon jaune.

 isabelle butterlin,  extrait, I. 13. ), in  aux bords du monde

 

 

 

et lorsque je lis :

"... cette tache de couleur qui se détache sur le bleu,..."

et

"... le ballon jaune, qui s'en amuse..."

je sens pétiller quelque chose dans la grande marmite de l'insu

petit comme des bulles

(encore une rondeur légère de ballon)

ça vient éclater à la conscience

une bribe de mémoire

et ça bricole "ballon jaune"

mais rapidement ce "jaune" se refuse

et non ce n'est pas jaune, c'est "rouge"

 

un petit coup de pouce au pétillement de mémoire via gogggle

et oui c'est "ballon rouge" film d'albert lamorisse 1950

le paris de Ménilmontant d'il y a soixante ans et un enfant

 

je visionne les extraits proposés

 

et le ballon de la petite fille du film est bleu

comme les colosses-cariatides d'isabelle

 

le passé est au présent

c'est le présent du passé

 

 

 

je revois

les anciens autobus et leur plate-forme

les anciennes publicités

les anciens pavés

les anciens toits de paris

les anciens caniveaux

les anciens murs abîmés

la manière ancienne de s'habiller

l'ancien vitrier

les anciens immeubles

 

je vois les anciennes fenêtres

et voilà anne savelli et fenêtres open space

et franck de la même anne savelli  chez stock

et ce qu'en dit christine jeanney dans pages à pages

et les oloé toujours de la même


 

je vois "gare montparnasse" sur le flanc de l'ancien autobus à la station rue ménilmonant je crois

et voilà montparnasse-monde de martine sonnet


 

je vois le pont du chemin de fer

et je pense aux photographies que j'avais  faites un jour d'atelier d'écriture avec pierre ménard rue château-landon paris

 

Gare de l'est depuis rue lafayette 1 paris_2010_06_12 IMG_3913

Gare de l'est depuis rue lafayette 2 paris_2010_06_12   IMG_3922

 


je vois les anciennes voitures quatre chevaux aronde deux chevaux

et voilà la deux chevaux de françois bon et son autobiographie des objets

 

 

ou celle de notre famille aux entours de 1956

1956 ca_Pique-nique,avec Geneviève et 2 CV

  

 

je vois

les anciennes marchandes de quatre saisons

les anciennes vitrines des marchands

les anciens écoliers en rang dans la cour

les anciens maîtres d'école à barbe à chapeau et à blouse

 

  

et je reviens au présent du présent

je refais une promenade chez isabelle

dans ce web monde

où se fomente la vie de l'écriture en train de s'écrire

où se trament nos vies

où se tissent les liens autour de l'écriture

richesse d'une nouvelle forme

aventure amitié et beauté

 

 

jamais assez le dire assez

à celle

au singulier et au pluriel

au masculin aussi

 

jamais assez le proclamer assez

 

 

 

 

d'ici là 7, revue de création numérique / merci à pierre ménard

 

 

 

revue d'ici là, créée, construite et mise en pages par pierre ménard

chez publie.net et son équipe

revue multimedia de création littéraire et artistique, texte, images et sons

revue numérique qui n'a d'existence qu'en ligne

 

cette revue s'élabore avec les auteurs de publie.net, mais pas seulement,  dans une confiance partagée

 

il y a, c'est sûr,  des lignes de désir

qui font lien et qui vont jusqu'aux lecteurs

 

la mise en ligne du  n• 7 : "le présent n'est que la crête du passé et l'avenir n'existe pas" avec une cinquantaine d'auteurs est annoncée aux entours du 21 juin 2011

 

 

suis fière d'être parmi les auteurs

merci pierre

 

 

 

ouvrez les liens pour la promenade et la découverte peut-être


 



 

vendredi 10 juin 2011

ça scintille

 

 

avec michèle dujardin

http://abadon.fr/spip.php?article80

 

 

c'est le temps des marronniers en fleurs /rimbaud bleu les mains dans les poches crevées j'étais ton féal / orange et noir sur les murs / c'est fait l'abandon à aimer cet autre là / personne ne saura / seulement les pages du cahier à qui quelqu'un le dit / a vu quelqu'un d'autre des jours et des jours de suite / rougis pâlis / des jours et des jours de suite / fleurs blanches de marronniers en grappes et odeur / l'amour est venu sous les arbres / il a tout pris / les rues de la ville / les pas sur l'asphalte / les corsages / les yeux marron / les façades des immeubles / les escaliers des maisons / les arbres des rues / les fenêtres d'appartement / les livres / ça s'accroche partout / on a quatorze ans / bribes de racine dans la tête / rien de plus beau / partout ça aime / bouquet d'ortie dans la cage thoracique / c'est l'heure de sa bouche / l'heure de contre le mur / l'heure élastique de l'inconnu / on cherche dans tous les angles dans tous les plis dans toutes les courbes / c'est dans la nuit / c'est dans le jour / c'est prés du feu / au fond près des pieds / c'est vers le front près des cheveux / le chemin de nuit déroule ses étoiles / on  marche / on bavarde /  on marche / on est dedans /on cherche du corps / on cherche des mots / on cherche des départs / on marche / on a dix-huit ans / partout ça aime / l'amour s'accroche partout  / on veut le monde / on va jusqu'aux baux / on va jusqu'au sud / on va jusqu'à la mer / les cheveux éclaircissent / la peau fonce / on nage on nage/ on joue avec les algues avec l'odeur du varech avec l'odeur de la mer / l 'amour s'accroche partout / dans le sable / entre les pages des livres sur le sable / dans les moustiques autour de la toile de tente / dans les allées des alyscamps / dans le violet de la chemise / dans le vert du maillot de bain / on rit au musée matisse / on s'allonge sur les aiguilles de pin / on mange dans la garrigue / l'amour s'accroche partout / sur le fromage de chèvre frais et la sarriette / dans les sandales d'été / le visage l'odeur la voix la couleur de l'imprévisible chaque détail qui bouge fait courir derrière une intensité insoupçonnée / l'amour scintille dans la jeunesse

 

6 juin 2011

 


 

samedi 04 juin 2011

quintette-brouette, clowns, performance improvisation, dans les rues la ville


Cie l‘instantanez  Caen

Cie l’instant pérenne   Orsay

 


"une prose qui mêle les vivants et les morts à la mi-journée d'aimer et mourir"

 Mathieu Bénézet

 

Quintette brouette              
quatre clowns et une brouette pour la rue

déambulation / performance

 

Quintette brouette semenoir
  

la naissance et la mort (ce dont on parle peu dans l'espace public, et qu'on voit encore moins / naissance et mort se passent à l'hôpital), et la vie, avec son côté lumineux et son côté ombre (vaste programme)

 

 

samedi 4 juin

dimanche 5 juin

11h00

devant la Poste - Orsay centre

 


contacts :

06.78.45.57.83 /  linstantanez@hotmail.fr 

06.80.74.34.03 / maryse_hache@yahoo.fr

 

vendredi 03 juin 2011

laurence skivée / l'espace et le regard #vasescommunicants

 

 

 

LSMH1106 

 

 

 

 

 

 

voici les vases de juin : photographies de laurence skivée au semenoir : l'espace et le regard

suis très heureuse et oui, fière,  qu'elle ait dit oui à mon invitation

merci laurence

et elle reçoit mon texte chez elle : le regard de la panthère

 

ne me souviens pas quelle image d'elle découverte sur internet a retenu mon attention d'abord mais oui que cela sonnait en moi quelque chose de fort et que je reviendrai souvent

était-ce un geste

étaient-ce ces dessins à l'envol d'un trait

j'ai vagabondé longtemps partout

 

et je suis avec bonheur son travail avec catherine pomparat: dessins pré-textes, et avec cathie barreau :fictions beyrouthines et autres citadines chez remue.net 

 

pour ces vases de juin elle m'a proposée le thème de l'animal


et nous avons goûté une coïncidence : suivions toutes les deux le deuxième atelier d'écriture de suzanne doppelt à la ménagerie du muséum d'histoire naturelle

 

 

 

François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.

Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire

voir les autres participants des vases, liste préparée et collectée par brigetoun

voir ses blogs : paumée et  

 

voir aussi les vases communicants via liminaire et scoopit  

 

 


 


lundi 30 mai 2011

à l'atelier d'écriture de suzanne doppelt

 

 

 

Atelier suzanne doppel 2011 05 29
dimanche 29 mai 11 participe à l'
atelier d'écriture suzanne doppelt dans le cadre de sa résidence d'écrivain à la ménagerie du jardin des plantes

y retrouve laurence skivée

 

sur un banc au soleil, en attendant les participants, bavardage autour d'une lecture de cole swensen, de jean-christophe bailly et de suzanne doppelt, le 19 mai à la BNF

lecture annoncée dans l'agenda chez poezibao : la nature aime à se cacher 

 

nous sommes cinq, toutes des femmes

 

 

 

 

première proposition

sd nous propose de la suivre jusqu'à un endroit où sont installés de tout nouveaux arrivants : des chats pallas, chats sauvages, particularité : avoir les pupilles rondes, et de construire une courte et simple construction (quel mot a-t-elle employé) mentale tout en les observant et/ou en lisant le cartel

ce que nous fîmes

"Je jure que je l’ai vu 
de mes yeux."

 puis revenir et s'installer dans une salle de botanique

et sans élaboration, transcrire le texte

 

ce qui donna pour le mien :

 

doux tu grimpes gris pallas aux pupilles

 

  

 

deuxième moment

sd lit un extrait de keith waldrop, texte intitulé en The Real Subject: Queries and Conjectures of Jacob Delafon, mais après démêlés avec jacob delafon in france, la traduction française propose le vrai sujet, édité chez corti

mélange de gravité et d'humour

fausse désinvolture

la pensée avance par bonds

 

                                "L’obscur tombe, voile, recouvre.

        

Ou des nuages d’insectes.

        

Ou éteignant une lampe."

  

 

 

deuxième proposition/premier temps

sd lit un extrait de un homme au zoo, de david garnett

(me souviens, en entendant ce nom, ce moment magique, au théâtre de la commune de la femme changée en renard, du même garnett, mise en scène didier bezace, avec serpentine tessier et et ..., via google : christophe grundmann)

elle souhaite que, pendant la lecture, nous prenions au vol des séquences de phrases

 

voilà mon cut-up :

 

john et joséphine porte du sud jardin zoologique fin février

parfum de printemps odeur des animaux loup musc

ils étaient amoureux

vous vous occupez toujours des autres

je voudrais que vous oubliiez ce qui vous entoure et que vous parliez de vous

l'animal s'ennuyait galopait et faisait de grands cercles

ce n'est pas honnête de dire que vous m'aimez

vous n'aimez pas beaucoup de gens

vous imaginez cela parce que vous n'avez pas le courage de la solitude

ceci est un chien le dingo savait qu'on parlait de lui

le visage de joséphine s'adoucit ils quittèrent le dingo

le chien svelte leur tourna le dos

voilà donc un loup

cela sonne comme un grelot de folie

je vous aime

 

deuxième proposition / deuxième temps

sd souhaite que nous prélevions six séquences dans l'ensemble que nous avions retenu

 

voilà ce que ça donne : cut-up bis

 

john et joséphine porte sud jardin zoologique

parfum de printemps odeur d'animaux loup et musc

je voudrais que vous oubliiez ce qui vous entoure et que vous parliez de vous

l'animal s'ennuyait galopait et faisait de grands cercles

le visage de joséphine s'adoucit ils quittèrent le dingo

je vous aime

 

 

 

troisième proposition

sd nous propose une série de six photos noir et blanc d'un photographe contemporain : duane michals

Michals 1

Michal 2
la série raconte un récit par séquence de manière assez claire

sd demande une phrase pour chaque image, en tentant de s'écarter d'une description qui collerait à l'image

 

voilà les phrases que je propose :

  1.  
    1.  
      1. ville électrique de dos
      2. à l'écart des grandes bêtes
      3. tentative à l'oblique
      4. escalier ciel couvert
      5. toujours seulement des bribes
      6. peut-être encore possible mais résolument seul

 

après la lecture du texte de chacune, sd propose une sorte de lecture croisée: toutes les phrases 1, puis toutes les phrase 2 etc; étonnamment cela construit un récit lié

puis une deuxième lecture croisée dans un ordre différent

 

  

 

quatrième proposition/ premier temps

sd demande à chacune deux mots, des mots prosaïques, bien ancrés dans le réel, des mots simples, pour éviter l'abstraction d' "évanescence", par exemple

 

cela donne cette liste :

table, fin, arbre, champ, vague, boîte, haricot, sable, soleil, roue, réservoir

 

et de construire un texte avec tous ces mots

le voilà :

 

le soleil sur le haut du mur

le chant des mésanges

au pied du buis le chat roux

 

il avait la veille planté les haricots

mais pourquoi dans du sable

 

le vent dans les grands arbres

dans le grandes herbes du champ

plus loin au delà de la route

 

au fond du jardin

des bassines en zinc

un réservoir d'eau

 

et la roue d'une veille brouette disparue

 

tiens il a laissé sa boîte sur la table

 

où poser la vague

c'est peut-être la fin

 

 

quatrième proposition deuxième temps

sd demande un texte avec les mêmes mots mais dans l'ordre de la liste

 

et c'est :

 

ça serre l'ordre

mais l'ordre c'est l'ordre

il faudra commencer le circuit par la table

puis décider du sel fin ou gros

prendre l'échelle monter à l'arbre cueillir les cerises

aller jusqu'au champ de coquelicots et prendre quelques photos

 

toujours suivre l'ordre et ne pas faire de vagues

 

donc revenir et chercher où ils ont caché la boîte de haricots

décharger le sable pour les châteaux en espagne

attention au soleil

 

oh! un visiteur le paon va nous offrir la roue

 

retrouvons-nous au réservoir

 

 

 

 

et nous nous quittâmes

rendez-vous suivant le dimanche 19 juin

 

le lendemain de la nuit remue 5 le samedi 18 juin

 

Jardin des plantes 2011 05 29

 

dimanche 22 mai 2011

le monde passe par la fenêtre

 

 

 

le monde passe par la fenêtre avec le jour

quelques oiseaux déjà

quelques voitures déjà

l'odeur des chèvrefeuilles dans la chambre et le vert des tilleuls

 

le monde twitter entre par la lucarne

 

c'est l'heure de @brigetoun paumée, sa carcasse, et vivre dans ses lectures

 http://brigetoun.blogspot.com/

 

l'heure d'@AEdificavit isabelle pariente-butterlin, ses bras d'infini, de carnets tokyoïstes, d'ulysse, de carnets loitains

http://yzabel2046.blogspot.com/

 

l'heure des photos de @louise_imagine

là http://louiseimagine.wordpress.com/

 

l'heure belge de celles de @Laurence_Skivée

http://www.laurenceskivee.be/

 

l'heure de @joachimsene http://www.joachimsene.fr/txt/ bientôt lui demanderai peut-être de m'aider à migrer de blog : http://rature.net/blog/

 

l'heure de @cjeanney, le rat, la ligne 1044 la lotus, les pages à pages

http://www.christinejeanney.fr/#present.K

 

l'heure des christophe : @christogrossi avec corps pluriels et traverser,  là : http://kwakizbak.over-blog.com/ et @ch_sanchez avec http://www.fut-il.net/

 

l'heure bordelaise de @amaisetti http://www.arnaudmaisetti.net/

 

bordelaise aussi l'heure de @_slakh http://regardailleurs.fr/author/stephanie/

et là aussi http://stephelakh.tumblr.com/

 

l'heure à mons de @francisroyo

 

l'heure de @oeuvresouvertes laurent margantin http://www.oeuvresouvertes.net/

 

l'heure de @poezibao http://poezibao.typepad.com/

 

puis ils se taisent puisqu'on vaque ailleurs pendant qu'ils vaquent aussi ou qu'ils racontent leur façon de lire d'écrire de vivre

 

et c'est l'heure de@fbon et #tierslivre http://www.tierslivre.net/ et #publienet l'écriture numérique par excellence http://www.tierslivre.net/salon/

 

l'heure de @remuenet http://remue.net/

 

c'est l'heure québec de @naofontaine fille innue http://innutime.blogspot.com/

 

l'heure québec aussi de @genevièvedufour http://lemondecrit.blogspot.com/

 

c'est l'heure stupéfiante de http://www.desordre.net/ de philippe de jonckheere

 

c'est l'heure de @gvissac avec accident de personne http://www.fuirestunepulsion.net/spip.php?page=sommaire

 

c'est l'heure de @amboilati benoît vincent http://www.amboilati.org/

 

c'est l'heure de @ePagine_Actu librairie de livres numériques http://www.epagine.fr/

l'heure d'@urbanbike http://urbanbike.com/ 

l'heure d'@ebouqin http://www.ebouquin.fr/

 

c'est l'heure d'@athanorster anne savelli et les fenêtresopenspace et les oloé et franck http://fenetresopenspace.blogspot.com/

 

c'est l'heure de @ martinesonnet avec montparnasse monde et atelier 62 http://www.martinesonnet.fr/Site/Accueil.html

 

l'heure de @j_wurtz http://aquelquepasdelusine.blogspot.com/

 

c'est l'heure de philippe ménard @liminaire http://www.liminaire.fr/ dans les lignes de désir les ateliers d'écriture les pages 48  l'astrolabe de melun et le scoopit http://www.scoop.it/t/publie-net

 


il fait nuit déjà depuis longtemps

encore un peu de lucarne

 

c'est déjà l'heure de fermer la fenêtre

 


et tous ses amis vivent à leur maniére dans nos vies, dans ma vie, et c'est pourquoi c'est possible d'être heureux dans quelque fois tant de catastrophe

 

 


 


on regarde des fraises

 

 

"voir suppose une petite fissure" suzanne doppelt

 

on regarde des fraises dans la verdure de leurs feuilles, dans celle des géraniums sauvages venus d'alençon, sur fond de couverte de lin

 

l'odeur des roses accompagne

 

on écoute ça roucoule des tourterelles turques dans le parfum des chèvrefeuilles rouge et or

 

les poissons rouges viennent au bord du bassin frôlent les grandes feuilles vernies des nymphéas apparaissent auprès des fleurs  à senteur de vanille

 

les deux tilleuls dominent la scène, sans fleurs; taillés trop tard; ou pas encore nuit de juin; ou plus dix-sept ans

 

on coupe au sécateur, bien affuté pour que l'entaille soit belle nette, les roses fanées et solliciter la remontance

 

le soleil est là un petit vent agite les longues tiges du rosier noisette

 

le chat dort au pied des buis une mésange lance son vol bleu entre les deux troncs des tilleuls une tourterelle donne sa roucoulade sur antenne de toit

 

le paysage est en place en vert de mai

 

c'est joli d'avoir tant de verdure dans la fenêtre de ma chambre

 

les bourdons gambillent des pattes au coeur noir des pavots en jupons rouge vermillon les papillons jouent dans le rosier cuisse-de-nymphe-émue et les abeilles dans le coeur jaune des roses blanches

 

le chat s'étire en observation au pied d'un buis il est le seul à voir la musaraigne et sa promenade / les jours de grande patience il finit par l'attraper joue à la lâcher et l'attraper encore jusqu'à la tuer et la manger

 

au loin le son d'une tondeuse avec plus près sifflement de merles, et un petit toctoc d'une sittelle torchepot peut-être tapant la noisette sur une branche de noyer à moins que pic-épeiche

 

acalmie de martinets sansonnets se taisent

 

pie sautille sa visite dans l'allée du cerisier montmorency

 

les arrosoirs alignent le zinc et attendent l'eau

 

les sentiments naissent au jardin du jour vagabondant avec les insectes les parfums les fleurs les sons entre lumière et ombre

 

on voit des petites roses rouges apparaître dans la verte touffeur épineuse des aubépines entrelacées aux églantines un bourdon cherche calice à son goût

 

on regarde le vieux mur avec taches de pierres, vestiges de métal rouillé : attaches pour palissement, tubes où passaient l'électricité, élément de marquise aujourd'hui disparue

 

soudain le mur entre en rêverie, miroir de mémoire,  et la porte dans le mur existe à nouveau,  et l'au-delà du mur reprend sa vie de jardin potager, et voilà que règnent à nouveau artichauts pommes de terre haricots verts petits pois scarole batavia chicorée frisée laitue carottes navets oignons ail échalote  cerfeuil persil ciboulette groseilles fraises framboises pommiers et poiriers à palmettes noisetiers rouges groseilles à maquereaux et majestuex cerisier bigarreau / merci générosité de la terre et travail du jardinier 

 

la rêverie s'estompe et le mur revient au présent sous le ciel courbe bleu pâle vu à travers les feuilles du magnolia  / un rayon de soleil passe et dessine une forme lumineuse sur le tissu d'une robe, sur le tapis de petites herbes du pré après la tonte / les buis alignent leurs boucles vertes

 

le jardin offre son génie du lieu et donne sur le cosmos et son cercle

il met le monde en mouvement

 

on est à jamais fichée dans le paysage dans l'ombre des feuilles dans la lumière du soleil avec fourmis cétoines rouge-gorge et mimosa

 

 

à jamais c'est jusqu'à quand

 


 

 

avec suzanne doppelt, lazy suzie, p.o.l

•voir : suzanne doppelt en résidence à la ménagerie du museum d'histoire naturelle (paris v) http://remue.net/spip.php?rubrique403

 

•voir aussi suzanne doppelt

http://remue.net/spip.php?mot668

 

•voir encore : Le monde est beau, il est rond, chez Inventaire, invention : http://remue.net/spip.php?article2903

et http://remue.net/spip.php?mot668

 

 


 

vendredi 20 mai 2011

avec louis, redire autant de fois qu'elle

 

 

avec louis, redire autant de fois qu'elle / je peux le redire; (c'est un point-virgule que tu choisirais plutôt qu'un slash?) et la redite ne prendra fin qu'avec elle : il n'y pas de dernier mot de ce côté-ci de la berge car je va en bien grande ignorance du dernier jour inéluctable pour tout vivant qui a entamé sa route et je se fait une fierté, qu'elle connaît dérisoire, mais elle l'éprouve pourtant, de ne rien interpréter comme signe avant-coureur

bien sûr au fur et à mesure que l'âge avance il peut sembler que l'imminence de la mort se fait plus acérée, encore plus s'il s'accompagne de la maladie,  mais la déploration n'est pas de mise et  je vais souvent gaiement dans les allées de vivante que je suis encore, m'essayant à l'indifférence à ma propre disparition, exerçant ma pensée sensible au duo mort / naissance plutôt qu'au duo mort /vie, m'expliquant à moi-même que mais oui la vie continuera sans moi, du moins aussi longtemps qu'une catastrophe ne stoppera pas la vie sur notre planète

"ravaler son bulletin de naissance" est-ce la métaphore de cette manière duelle

pas de déploration donc, le temps qu'il reste est ouvert, aussi court soit-il, est à vivre selon d'autres chemins plus riants, loin de l'esprit de ressassement et de non-être, en compagnie de lecture, écriture, et amis

bientôt j'irai aux racines et leurs pissenlits étoilés

 

trouver la voie possible d'y aller oui


 

avec louis-rené des forêts, pas à pas jusqu'au dernier, mercure de france, 2000

 

 


vendredi 06 mai 2011

trois portrait(s) I jérôme wurtz #vasescommunicants mai 2011

 

le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre,  à chacun de préparer les échanges, les invitations

circulation horizontale pour produire des liens autrement… ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre

ce sont les  #vasescommunicants 

 

pour cet échange de mai, jérôme wurtz et moi, nous nous sommes donnés rendez-vous de vif-corps

c'était la deuxième fois que nous nous rencontrions

avais été à paris, aux ateliers varan, à la projection de son film : fermeture

avons choisi des photos, lui dans les miennes, moi dans les siennes, et avons lancé l'écriture à partir d'elles

 

vous lisez son texte ici, accompagné des photos miennes qu'il a choisies, tandis qu'il accueille, sur son blog : à quelque pas de l'usine, le mien et les photos siennes que j'ai choisies 


 

 

 


1-Léonie et ses dix premiers petits enfants 1932

1932. La première. Un moment fort et préparé. Chez le photographe. Rendez-vous posé depuis de longue date. Le choix des costumes mûrement préparé. Choisis par âge. Pour les filles et les garçons. Exercice dur que celui-ci. Réunir tous les petits enfants. Dix. Chiffre symbolique atteint. Montrer une unité. Dans le regard. Un seul interlocuteur : le professionnel. Le reste de la famille? Attendant dans une salle. Pour ne pas déconcentrer. Laisser la grand-mère mener la mise en scène. Choisir le décor peint. Un paysage fantastique. Onirique. Loin de la vie. Montrer la famille dans l'éternité. Inscrire ce moment à la hauteur du portrait peint des grandes familles. Mais dans la modernité et le réalisme. L'accès pour tous à sa représentation propre. Son royaume et ses sujets.

 

Après l'exercice repas pour fêter l'occasion. Les enfants s'empresseront de construire un château de drap blanc. Se cacher en dessous et construire le royaume de la grand-mère. Elle aura le droit de siéger au milieu de ses sujets. Quelques adultes pragmatiques diront leur désaccord de l'emprunt des draps. Mais rien n'y fera. Le décor et l'histoire sont posés.

 


2-Léonie, ses 10 petits enfants, 2 arrière petits-enfants

Des années plus tard. Répétition de l'exercice. Le royaume ne se limite plus à un décor. Vrai paysage et profondeur du royaume. Deux nouveaux sujets. Cela mérite une répétition. Mais cette fois-ci par soi-même. Plus besoin du professionnel. Le décor est à nous et le révélateur aussi. Plus besoin de drap. Visages détendus. Et le regard apaisé de la grand-mère.

 

Derrière l'objectif plusieurs personnes. Créant un désordre dans les regards. Chacun sa direction. Son costume. Sa personnalité. Se laisser envahir par les herbes hautes douces et confortables.

 

L'exercice maîtrisé par la famille. Plus de mise en scène. Juste un moment arrêté au milieu d'un repas. Ou avant. Pour ne laisser aucune trace du repas. L'immortalité de l'instant et du royaume. Se laisser vivre. Montrer son étendue aux nouveaux. Sortir les draps et continuer de construire le château de draps à côté des tables sorties pour l'occasion du repas. Du coup pas de nappes. Juste le bois brut de table et des bancs. Laisser des ronds de verre. Clair. Dénouer les nœuds de cravates. Ouvrir un bouton des chemises et chemisiers. Partir en promenade et voir le soleil se coucher sur la rivière du royaume où on ira pêcher l'anguille qu'on fera griller le soir.

 

Puis rentrer chez soi. Et se retrouver pour la prochaine. Celle de 1952. Peut-être la dernière mais celle qui va relier le royaume de Maryse avec le mien. 

 

 

3-Léonie, petits enfants et arrière peits-enfants 22 mars 1952 


22 mars 1952. Les jumeaux du 57 naissaient. Un père encore dans son Alsace, courant dans la forêt sombre fuyant les religieuses pour se réfugier auprès de sa mère. De l'autre côté de Billancourt, dans le 16e, une autre mère attendait sa seconde fille, ma mère. Elle arrivera 14 jours plus tard. Et quelque part en France, une autre famille se rassemblait pour fêter une communion. Peut-être. La trace de cet événement. Une photo de famille. Celle de Maryse Hache. Léonie et ses petits enfants. Statut et re statut de grand-mère. Entourée de petits et arrière petits-enfants. Le regard plongé dans le vide. Laissant la maîtrise de l'exercice familial. Plus d'unité dans la direction du regard. Tout le monde en effervescence. Visages cachés. Enfants ne savant où se mettre. Pause sauvage. Combien de personnes derrière l'appareil qu'on essaye de faire oublier. Peut-être autant.

 

Et le regard qui devrait faire l'accord ne le fait plus. En dessous de tous. Léonie ne voulant plus. Les interlocuteurs cachés. Parlant à tous. Surtout à celui qui ne veut pas. Les mains dans les poches et le regard nous disant non. Les deux blondinets interloqués. Se disant pourquoi pas. Dans l'indécision. Se placer où et comment. Et faire corps avec le probable cousin ou frère. Et les deux cachés nous disant la même chose.

 

L'image scindée en deux. Un clair obscur discordant. A gauche, la pause est maintenue pour l'exercice. Aucune faille. À droite, le réalisme. Mur de brique et l'ombre de cet arbre. Celui de la famille j'ose croire. Celui qui les représente. Où on ose les déformations de l'exercice. Jouer avec son ombre. Dire non à la photo. L'enfance se le permet. Pour nous dire « c'est à notre tour ». L'avenir est là dans l'ombre de l'arbre. Loin du black out. Leur arbre. Grimper dessus pour passer le mur visible. Voir ce qu'il y a de l'autre côté. Courir dehors loin du regard parental. L'oublier pour mieux exister. Grandir et donner sens à l'exercice plus tard. Ou prendre l'appareil et poser son regard sur le monde. La photographie de famille appelle à cela. Trouver de nouveaux lieux pour mieux se l'approprier ce jour là.

 

Quinze ans après. Jour pour jour cela sera une autre photo. Celle d'un mouvement qui aura pris à Nanterre. Là où il n'y avait pas d'arbre. Le faire pousser.

 

Voulant une autre photographie. Avec sa famille qu'on se sera créée à défaut de la nôtre. Celle qu'on ne choisit pas. Les poings serrés dans les poches. Qu'on ouvrira plus tard pour assembler les deux.

 

Comprendre ce regard qui maintient l'équilibre malgré la fatigue.

 

 

 

pour en savoir plus sur les vases communicants

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pour ceux qui n'ont pas de compte face-book blog conçu par brigetoun

 et pour ceux qui ont un compte face-book, 

ou encore par liminaire via scoopit 

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mercredi 04 mai 2011

les années puis les années et puis les années

 

 

les années puis les années et puis les années nous déforment mais nous tenons  tels tant bien que
on regarde on s'étonne un cri se tait quelquefois
sûrement quelquechose s'absente dans notre paysage de corps à moins que quelquechose vienne
mais encore un peu ça tient vif

 

 

mardi 03 mai 2011

tu bois le liquide ambré

 

 

tu bois le liquide ambré au  goût de tourbe
comme si accessible le grand breuvage de  la terre : ancêtres et paysages
et te voilâ roche fossile ossements et coquillages geosynclinal et plaines

d'ici la mort est fréquentable

 

 

lundi 02 mai 2011

la terre invente la décomposition


la terre invente la décomposition des linges travaille le liant entre les genres : humains et végétaux
franchissement d'un état à l'autre dans la tranquilité sauvage d'un jardin

n'y peux rien ne peux pas jeter aux ordures dites ménagères leurs vêtements conçus dans la tête d'un tailleur fabriqués assemblés cousus par des mains habiles des mains à savoir-faire

ne peux pas jeter aux ordures dites ménagères les vêtements qu'ils ont portés dont le beau drap de laine avec doublure en soie a touché leur corps un jour vivant un mouchoir chiffré avec quelques gouttes d'eau de cologne dans la poche intérieure

peux pas les donner aux amis personne n'en veut trop désuets trop lourds plus du siècle

alors les dépose sur la terre offrande à la chimie et aux insectes décortiqueurs grands nettoyeurs et décomposeurs de forme
offrande aussi à l'étouffement des racines indésirables
les recouvre de broyat et tontes couverte végétale et en route pour la lente et inéluctable métamorphose

bientôt pigments entameront cycle de la pâleur

au jardin la vie des linges et vêtements dépouilles des êtres aimés entame un autre cycle de vie une autre histoire avec les herbes

serai un jour dépouille offerte à la métamorphose presque une herbe libre au vent

 


vendredi 29 avr 2011

l'écureuil


l'écureuil soudain sur le mur sur les piques de la grille derrière le grand noyer au pied duquel on a couché le grand chien bas-rouge sous la terre

l'écureuil tressautant soudain sur les piques de la grille sur le mur sur les piques de la grille sur le mur au fond du jardin

l'écureuil de sa queue frappe une mesure de l'émotion

l'écureuil ce jour-là fait battre le coeur

 

 


samedi 23 avr 2011

écrire profond comme cri de crevasse



écrire profond comme cri de crevasse et l’essorage des racines

écrire : espérance retournée de la mésange

écrire avec le crayonnage du temps jeté à la figure et qu’il neige peut-être auprès du silence

écrire avec la voix de l’infini isabelle en compagnie d’ulysse 
nous étions nombreux à l’ombrage sous twitter à follow la promenade d’écriture sienne

écrire avec les yeux ouverts sur les lignes de dupin 
qu’on pouvait creuser la langue la fatiguer comme salade dit jean-louis giovannoni

écrire alors que oui il y eut la langue racine vous me cherchiez madame à trembler de beauté il faut oser on y a droit aussi

écrire dans les pâquerettes du chemin aussi près que possible des géraniums ou très loin des pivoines sous le cerisier montmorency

écrire dans le visage des yeux là en plein aveugle pourtant avec l’aventure ponctuation

écrire hors de course dans le corps défait souffrir et stehen

écrire avec les filles tombées à terre a rose is a rose is a rose et sa douceur et sa violence briller de sardines

écrire : le temps dans sa caresse irrémédiable de crête plaisir en lignes sans céder et pourtant

écrire sans rien d’autre que tous les autres écrire depuis écrire et lire et la mort

écrire au bout du monde québec yeux dans les mots web de laure auprès de sa lande

écrire comment pourrai-je l’oser prendre langue se rapprocher se distendre s’ouvrir cheville gonflée jambe dans un piège

écrire comme on creuse les nuits de rossignol en jouant dans la cour des autres et tenter s’inscrire dans leur travail au péril du fond du ventre

écrire dans l’amour

 

 

 

 

voir en ligne la proposition de françois bon : nocturnes de la BU d’Angers, 19 | écrire, signer la vie

et les autres participations

 

et ce cadeau de laure morali, annoncé sur twitter : @marysehache je viens de me faufiler derrière "l'amour" de votre texte "au péril du fond du ventre" http://bit.ly/gvytai

 

 

 

 

mercredi 20 avr 2011

et les pistils de centaurée

 

 

ses yeux

 

et les herbes

et les animaux


s'il y a du bleu c'est pervenche

il y a du bleu aussi myosotis

et la mésange c'est le bleu aussi


et les pistils de centaurée

 


vendredi 15 avr 2011

la boîte et je m'endors #vasescommunicants avril 2011 avec christine jeanney


 


 

1.martre kolinski IMG_0923

 

 

 

la boîte et je m'endors

 

la boîte en bois à casiers où il installait, pour les contrôler, petit-gris mais surtout kolinski venus de la vallée de l'amour –il aimait bien que ses pinceaux viennent de ce nom-là, en sibérie, martre-kolinsksi par poignées de 12 ou de 24, disait-il buisson, était-ce unité de mesure

avec loupe et petits ciseaux, chaque pinceau minutieusement examiné et décision s'il le fallait de couper un poil qui dépassait de la fleur, juste au-dessus de la virole

 

la boîte et je m'endors

 

je m'endors et le jour du couloir j'ai su que pour elle c'était le 2 janvier

pour moi le jour de la boîte en zinc à frigo c'était le 24 février

il dort ou quoi

pourquoi prend–il cet air pincé

pourquoi n'ouvre-t-il pas ses yeux que je retrouve leur bleu

 

mais derrière moi, inlassable, avance le bruit des feuilles qui tombent

 

nos pères dorment au lit du poème

et je m'endors

dans quels yeux as-tu posés les tiens avant de les fermer

et il s'endort dort dors d'or

 

boîte de compas Kern avec tire-ligne, compas, compas à verge, rallonge, pointe sèche

 

boîte à cirage, il faut qu'elles brillent le matin lorsque les filles partent à l'école, à beaux coups de brosse

 

et je m'endors

 

auf auf les filles c'est l'heure de se lever

où est ma boîte de crayons de couleurs koh-i noor hardmuth carand'ache staedtler

et je m'endors

vas-tu te lever c'est l'heure

c'et l'heure de l'enfance

 

et je m'endors dans les boîtes en fer blanc de la chanson

dans les belles sardines argentées pour les mettre dedans

et les marins qu'il faut pour les pêcher

 

et cette boîte malacéïne nacrée poudre talc monpelas paris, rescapée d'une étagère de petite armoire d'un cabinet de toilette de l'avenue felix -faure à paris au pays de l'enfance

le cabinet de toilette donnait dans une chambre

dans cette chambre mon lit était le long du mur à côté de celui de ma sœur

aux murs de bergères les tambourins qu'il avait bricolés en veilleuse

pas de tableau

laisse allumer s'il-te-plaît pour s'endormir lumière

 

 

2. IMG_3204 talc malakéine

 

 

  

et je m'endors boîte crânienne embrumée

 

dès lors il n'y aura plus moyen sinon visite en somme de porter secours à la terre des pères lycophron ou paul il dormira dormira toujours au sein de la terre et des pissenlits dans sa boîte définitive

 

pourtant il parlera encore

car je m'endors

 

et la boîte rouge gardienne de ses mots de jeune homme amoureux de jeune homme prisonnier de jeune homme courageux qui chaque un jour de kriegsgefang a envoyé sa lettre d'amour

boîte qui les contient toutes de celles de pendant cinq ans écrites avec l'espoir et l'amour

la boîte m'en offrira de ces missives quand je voudrai bien ouvrir et soulever le couvercle

je m'endors et j'ouvrirai la boîte déplierai la trame du  temps et ferai parler ce qui se tait depuis bientôt soixante dix ans enfermé dans du présent qui attend son heure de fraîche

 

 

3. boîte rouge des lettres kiegsgefang IMG_0925

 

 

 

la boîte de ciseaux à bois, couchés alignés dans de la sciure,  panoplie de travail des jeunes gens, fabriquer quelque objet comme cette petite console en bois avec tenon et mortaise marquée de son prénom manuscrit, pour la distinguer de celle de son frère, mordre dans du tendre

console console je m'endors

 

 

4. petite console signée mansucrite IMG_0916

 

 

 

5. petite console fecit ph IMG_7117

 

 

 

pas encore les ciseaux des tissandières

 

 

moi je suis venue je m'endors te donner vie dans le poème de présent car tu m'as donné vie un jour de belle cabriole et tu es de ceux qui ont continué à me la donner avec glaïeuls tout au long de la tienne sans faillir

 

d'un coup tu auras disparu costard cravate bouche pincée il a fallu admettre qu'ils t'y couchent il a fallu oser te laisser enfermer là-dedans il a fallu que le sourire niet plus jamais tout a une fin les pioutes je m'endors il a fallu toute une matinée te suivre en boîte c'était du chêne non jusqu'au jardin des morts en boîte je m'endors c'est nous qui cheminons ta boîte sur nos fragiles épaules et pas sur celles des mercenaires borniol c'est nous qui passons les cordes et laissons glisser la boîte jusqu'au fond du trou c'est eux qui officient il a fallu

 

je m'endors en vie

lui c'est mort qu'il dort

 

 

je m'endors

 

je fichaise je rat de jour et de nuit je signes cliniques je voir b et autour

j'ai tant aimé vous rencontrer dans les grands flux de l'écriture en web-e-toile

il n'y eut pas nevers ni l'hellébore acheté pour offrande et qui devait m'y accompagner pour une rencontre de vif-corps

il y a ce vase d'avril et c'est bien

 

il y a la boîte lumineuse de l'écriture et de l'échange

 

 

 

 

paru d'abord vendredi 1° avril 2011  chez christine jeanney pour les #vasescommunicants 

tandis que j'accueillais son texte : tableau au semenoir 

 

 

 


 

jeudi 14 avr 2011

deux chevaux

 

après lecture de françois bon / tierslivre autobiographie des objets | 33, deux chevaux fois qu’une 



famille partie en vacances premières fois en voiture / deux chevaux bondée jusqu'à la garde / achetée d'occasion par le père grâce à un petit pécule qu'avait laissé une tante à sa mort / c'était 1955 me semble-t-il / une valise en aluminium sous chaque siège de devant, le coffre plein, les parents devant, les filles derrière _ regardez le paysage, les filles_le bras du père dénudé coude dehors demi-vitre ouverte tenue par le petit truc en caoutchouc_mais elle tombait bien sûr_et en route sur les nationales quand on traversait encore villes et villages, qu'on mangeait chez les routiers, ou qu'on achetait pique-nique chez boulanger charcutier / le pommeau du changement de vitesse / les deux petits angles superposés/ une photo retrouvée avec pique-nique, dommage que deux chevaux ne soient pas davantage vedette / deux soeurs font concurrence avec leur mère / le père doit être à la boîte kodak

 

1956#_Pique-nique, Geneviève, les deux soeurs avec 2 CV

 

voir aussi forum chez françois bon / tiers-livre

 


dimanche 10 avr 2011

tapis de pissenlits

 

 

Pissenlits IMG_1075

en me promenant au jardin

tapis jaune de pissenlits

et j'entends la musique d'une phrase

brassées de soleils au sol


tiens me dis-je vais sûrement

trouver un rat


Lionceau au pissenlit IMG_1077

et bien non

c'était un lionceau endormi

que j'avais vu quelques instants avant 

assoupi entre lignes de ferraille

 

Lionceau endormi IMG_1076





 

la bouche



la bouche peut-être finit son parcours sur la bouche aimée

 

chemins s'écartent

 

sur la peau aimée

des doigts passent encore au-delà

des cisailles prêtes au fond du corridor

 

au jardin une fleur dans la nuit y croit encore

 

sommeil de nuit sommeil de lit



 

samedi 09 avr 2011

petit traité morphinique | 5

 

 

#1

ça s'endormisse dans les paupières dans les cercles … elle réveille en redressant en ouvrant…

ça s'endormisse les paupières les cervicales … elle réveille en tentant de ne les fermer pas en ne les laissant pas s'enrouler qui fait pencher la tête l'abandonner à la gravité … ça s'endormisse vers les paupières vers les cervicales … elle réveille en regardant écrire le crayon et en sentant dérouler les cervicales

 

#2

elle décidément ça s'endormisse jusqu'aux poignets … elle décidément ça joue des doigts et du crayon et ça tente d'écrire  … mais ça s'endormisse décidément durogésic décide et elle tente de résiste … ça diplope dans les images ça s'endormisse dans l'accommodement oculaire… elle l'écrit pour réveiller le ça s'endormisse décidément résolument … ça s'endormisse pourtant résolument décidément inexorablement dans l'abaissement des paupières les cervicales les poignets les doigts les yeux …

 

#3

elle se demande quand le manège systole diastole de l'endormissement durogésic va s'arrêter ou est-ce que ça doit d'endormisser un peu puis reprendre une veille … elle essaie d'expérimenter un petit jeu de ça s'endormisse ça tente de pas… i prefer not to



 

vendredi 08 avr 2011

petit traité morphinique | 4

 

 

#1

au secours au secours j'ai mal 3°étage pavillon X chambre n, à une largeur de couloir de la tienne, grand vieillard désorientée dans son naufrage, exilée dans sa grande vieillardise, œillet égaré dans un monde sans fleurs, perdue dans son âge tout autant que dans ce service clair d'un hôpital parisien, faiblesse humaine, fragilité drue, perdition ontologique, perdition de chair et d'os — comme elle est visible la charpente osseuse pliée-bloquée aux articulations — toute sa vie rassemblée là entre deux barrières métalliques dans ses appels au secours

 

#2

les cris de l'extrême désastre — il lui reste un filet de voix audible dans le grand couloir de nuit néonisée — couloir sourd aux cris, sourd à la détresse, sourd à tout ce qui s'épuise et s'écoule, sourd à la mort qui … qui quoi, rôde? se dessine dans l'air? pourtant chariot roulant à l'appui, une infirmière va porter secours, médicaments, paroles douces— tu l'entends depuis ta chambre — tentant l'apaisement — gestes tendres pour mobiliser le grand corps abandonné à la raideur, sourire vers le visage de plainte — et la bouche encore demande le secours, l'appel résonne toujours, résonne, résonne, puis, épuisée, s'éteint, sans doute accompagnée par la chimie d'une médication

 

#3

le long couloir retournera bientôt aux seuls bruits des chariots roulant vers les soins

 

le 17 mars 2011


 

quintette-brouette 4 #clown I jeté de notes 2




travail de mise en rue des clowns

 

penser qu'ils parleront peu

 

pour la première sortie du travail, début juin, leur demander surtout de ne pas être interactifs comme on dit, car le risque est grand que la parole tombe rapidement dans le cliché, la conversation à vide, le consensus

 

nous avons faits des improvisations

une fois le texte recueilli, il est possible de remettre en jeu certains éléments pertinents pour les affiner

à tenter

 

mais nécessité de beaucoup de silence pour que lorsque ça parle, on entende les mots davantage

utiliser le moins de mots possible, retenir, retenir, pour que ce qui se dit soit fort

 

statut du silence

 

et pour se nourrir,

ce texte de l’échange entre Jean-Marie Barnaud et Philippe Rahmy, modération : Sébastien Rongier et Dominique Dussidour, Centre Cerise, Paris 2ème, vendredi 30 mai 2008

 

38. Le silence comme rencontre, le lire

http://remue.net/spip.php?article2766

 

extrait …

"et nous serions restés ainsi sans parole devant vous, jusqu’à l’insupportable.
Cette posture voulait montrer notre fidélité à la fidélité de Paul Celan lui-même, à sa fidélité au poème, au silence que le poème abrite comme son identité la plus secrète, la plus désirable. C’est sûr, on peut bien réaffirmer cela. Mais en même temps, et quoi qu’on en ait, on doit convenir que rappeler les liens du poème au silence est devenu si banal, si conventionnel, si consensuel parmi nous, qu’on a presque honte de le faire. Le consensus nous blesse. Tout consensus peut-être injurie à la parole, l’étouffe.
Et c’est pourquoi le projet de nous taire une heure durant.
Au risque de faire se lever la haine ..."

 

 


mercredi 06 avr 2011

quintette-brouette 3 #clown I jeté de notes 1

 

 

jeté de notes en éparpillement


 

1.

brouette : moyen de transport

détritus en route pour l'humus compost

étude des déchets

espaces déclasssés dépotoirs décharges

terre et semaison

terre et inhumation

enfouissement

jardinier / croque-mort

 

possibilité aussi de transporter les passants puisque nous travaillons pour la rue

repos

 

personnes en déplacement

 

les grands voyages nous apprennent que tout regard attentif sur les choses implique de la lenteur

 

 

2

dispositif rouge

 

cinq avec la mort

cinq avec la marionnette

 

"théâtre, lieu, une tribune, où le monde vient se dire tel qu'il fait violence aux individus" dominique viard

 

produire pas reproduire

 

présentation pas représentation

 

"il s'agit de s'ouvrir le cœur"

 

"arracher sa vie à la réclusion du silence" d. viart

 

"besoin de fiction pour aller extorquer le réel" françois bon

 

 

3.

http://remue.net/spip.php?article3806

laurent grisel hymne à la paix section 16 :

"et avec les petits nous y allons, jardiniers, explorateurs, avec résolution, avec douceur, attentifs, précis, inquiets – ici et loin : dans l’univers mêlé, tournant sur lui-même sans fin."

 

 

4.

partager est toujours à venir

 

 

5.

 

est-il possible de s'assembler sans se perdre

 

jouer à quatre clowns

pour les quatre comédiens : garder à la fois sa singularité et la conscience aigue du groupe

être ensemble mais pas dans la fusion, chacun garde son étrangeté

nous sommes tous des étrangers

 

qu'est-ce qui meurt

 

une claque à l'arrogance

 

 

6.

être ensemble sans perdre sa singularité

 

construire un paysage à la fois choral et solo

 

être inadéquat être en décalage

 

qu'y a-t-il dans vos valises

 

 

7.

http://remue.net/spip.php?article3806

laurent grisel hymne à la paix section 14

 

"Prenons tous, chacun comme il peut, aucun seul,
le temps gagné sur les ruines, prenons espaces et temps pour les biens
qu’on ne saurait vendre ni acheter ; temps d’hommes
inattendus, temps d’hospitalité imprévisible, inorganisée
et se passant de loi, non hors la loi."

 

 

8.

je fais mien les mot de françois bon à propose de littérature : "Ce que nous demandons à la littérature ne tient pas au loisir. Mais bien à notre rapport au monde.

Nous n'en attendons pas leçon, mais nous lui demandons d'agrandir nos questions, de nous aider à être plus forts pour déchiffrer le réel. "

 

et je l'applique à mon travail avec le théâtre et le clown

 

 

9.

mathieu bénézet il dit

une prose qui mêle les vivants et les morts à la mi-journée d'aimer & de mourir

 

 

10.

clown

 

projet conçu comme acte poétique

 

construire des actes poétiques

sans entrave

sans chercher à plaire

hors des circuits de la culture dominante

 

 

11.

déclassement des biens des espaces des acteurs des clowns

 

 

dimanche 03 avr 2011

pas présente à l'atelier d'écriture #RERC 1 samedi 2 avril

 

 

 

l'avais vu annoncé depuis un moment :

un étage du RER C réservé pour écrire, le samedi 2 avril, de Tolbiac à Versailles-Chantiers et retour, en compagnie de François Bon

 

voulais tellement y participer

pensais que ce serait possible

et bien non

pas possible

 

alors

 

ils prendront le train et je n'y serai pas

ils ont pris le train et ils ont écrit

 

j'ai pris l'écriture

et suis partie à ma manière

en suivant la leur

à partir du hashtag sur twitter #RERC

 

 

 

http://kwakizbak.over-blog.com/article-habiter-le-verbe-partir-70882619.html

rêver de partir avec le verbe habiter transport #RERC

rêver que j'en reconnaîtrais quelques uns

avec lesquels j'ai habité un jour dans les cerises centrales au mont orgueil

avec lesquels j'ai habité une marche stylo à la main le long du canal saint martin

avec lesquels j'ai habité des vases d'écriture

 

rêver d'habiter en transports #RERC avec des inconnus

 

rêver de partir puisqu'il faut que je reste ce jour-là

il faut qu'il faut que non ne peux pas habiter #RERC ce samedi-là

 

 

http://www.liminaire.fr/spip.php?article1266

partir habiter en écriture

on ne rattrape jamais le train qu'on n'a pas pris

je ne prendrai pas le #RERC ce samedi-là

mais je prendrai le train d'écriture following le leur

serai là immobile aussi comme eux

mais dans un contenant immobile tout autant

le leur mobile jusqu'à versailles-chantiers

j'habiterai la maison ce samedi-là, chantier aussi

chantier de rêve chantier de cueillette de pensées comme elles viennent

chantier d'habiter l'écriture sans lecture au retour

rien ne défile si ce n'est les astres et la pluie

les vitres ne sont pas du train

et le paysage reste sans défilement fors les heures

 

le printemps est bien là les arbres en fleurs le vert d'avril tendre

mais tout reste en place du moins le changement est imperceptible

j'ai beau monter à l'étage l'escalier reste de chêne

moi aussi loin d'eux je tente de retenir quelque chose de toutes ces bribes d'habiter

 

 

http://nicolasbleusher.wordpress.com/2011/04/03/ligne-c/

s'habituer à habiter le partir dès que

bottée et gantée de près

mais pas en #RERC

pas de cheminots par les fenêtres

pas la fascination des noms de gare qui lancent de la rêverie par les fenêtres

pas les grands traits des câbles électriques des poutrelles des rails

pas les signes des empierrements ente les rails

pas les paroles des murs aux tags jamais épuisés jamais déchiffrés

les fenêtres donnent seulement arrêt sur image

une maison toit de tuiles à l'ouest derrière le pin et le ciel

une maison toit de tuiles mécaniques au nord derrière rideau de feuilles nouvelles dans le noisetier et le ciel

décidément au bout d'une heure suis toujours au même endroit et le ciel

même pas à versailles

 

 

http://fenetresopenspace.blogspot.com/2011/04/rer-c.html

pas partir habiter en #RERC dans l'écriture des transports

mon présent n'en sera pas

mon présent ne sera pas synchrone de leur espace

n'habiterai pas leur lieu

habiterai dans l'immobile ce jour-là

et voilà que ne passerai pas à choisy-le-roi

pourtant je passe par le mot

il habitait là au premier étage d'un immeuble

ses fenêtres et son mal donnaient sur la seine et ses péniches

un jour je l'ai entendu respirer trop sifflement

un jour je ne l'ai plus jamais entendu

il avait fini de regarder la seine et la vie

 

l'espace espèce d'open

 

 

http://www.flickr.com/photos/louiseimagine/

pas pu habiter le pays des photographies

n'étais pas là

personne n'était là avec moi

les photos par les fenêtres ne sont pas celles depuis le #RERC

partir habiter l'absence au transport train

 

  Pas par les fenêtres du #RER C au nord IMG_7119

 

Pas par les fenêtres du #RER C à l'ouest IMG_7121

 

 

lire aussi les autres contributions de l'atelier chez françois bon : tierslivre 

 

vendredi 01 avr 2011

christine jeanney  tableau #vasescommunicants avril 2011

 

grand bonheur d'accueillir au semenoir christine jeanney rencontrée en lecture de blog sur le web depuis plus d'un an et jamais lâchée depuis

le texte mien chez elle : la boîte et je m'endors

échange proposé tardivement pour les vases communicants et accepté avec enthousiasme et couleurs

nous sommes parties d'un "objet" elle tableau, moi boîte, pour ma part, non sans avoir pensé à la belle propostion de françois bon : autobiograhie des objets

 




tableau / au bout de mon lit juste à ma taille, papa l’a fabriqué, bois mesuré coupé poncé petite rainure ajoutée pour y poser les craies, peint de vert spécifique spécial tableau noir (mais vert), cadeau puisqu’il déteste peindre, pattes de mouches /bonshommes /rayures /malhabiles /ronds /chiffres à l’envers /j’installe mes peluches pour leur faire la classe, elles ne comprennent rien cela me fâche/copier le papier peint reproduire même si lui plusieurs fois, Bambi, tête tordue, regarde un papillon se poser sur ses fesses, la ligne de sa croupe et le toupet de ses oreilles presque pareil, blanc sur fond vert, je ne l’efface pas pendant plusieurs mois il y reste imprimé presque, fierté

tableau / toile achetée bon marché avec boîte et palette et huiles et flacons mystérieux à expérimenter dilution fixation /chevalet bancal et hésitant lutte contre la pesanteur se casse la gueule souvent/ copier la femme à la raie verte, Matisse enveloppe douceur savante, vivante, copier un homme toréador Picasso forcément espagnol dans le port du dos et la hanche quand on les trace/copier l’enfant Renoir, l’offrir au frère qui s’en débarrasse ça s’écaille entre nous petite fêlure usuelle

tableau / des fleurs blanches amoureuses, mers calmes et chatoyantes, offrandes /compter les châteaux d’eau sur la voie rapide quand on se retrouve /un jour une ville apparue ses usines /peinture à la fourchette /étrangeté comme si n’était pas moi, bleu /blanc /forêt bleue /homme bleu /signes bleus l’écriture peinte pas encore décodée mais existe passer à autre chose, ensuite, autres, tourbillons sans suite efface chiffonnés poussière abandonnés, constat de laisser là et passer sous silence sans tristesse juste voilà

tableau / autre tableau qui n’y ressemble pas en y ressemblant, touches noires disposées en rectangle fabuleux, frappe cliquetante /double clic, lumières indiquent qu’il y a connexion ou/et majuscule coincée, cadre orientable et malléable, taille des lettres et disposition à ma volonté soumises, toute la place, autres influencent, autres influences, influx, inflexion, in fine pas d’in fine car ce tableau bouge, à croire qu’il est plus volatile que de la craie et que le papillon sur les fesses de Bambi virevoltera sans se poser, mon cou dans tous les sens, tableau plus large qu’imaginé et aussi ton reflet dedans, juste à ma taille car je n’ai plus de taille, la rainure ajoutée pour y poser ma tête, peint de mots spécifiques et au bout de mon lit / tableau

 

Image vaseco d'avril pour maryse 

 

 

 

voir la liste de tous les participants aux vases d'avril concocté par brigetoun

 

 

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