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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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lundi 21 mar 2011

petit traité morphinique | 3

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent | ambo(i)lati

 


#1

et c'est maintenant l'heure de l'infirmière, habillée en sourire de nuit bleue,  celle qui je le sens bien, va me parler dans le mille de l'humanité et du savoir faire, et oui c'est bien cela, c'est elle qui explique la signification d'ASP, de bolus, puisque je lui demande, et qui lance l'intraveineuse dans la chambre implantable dite aussi port-a-cath — vous injectez donc 20 mg de morphine — non 2 mg toutes les heures jusqu'à ce que la douleur ait disparu et jusqu'à 20 mg en tout, mais pas injectés en une seule fois — merci

 

#2

elle est anxieuse disents-ils douleur grand majuscule depuis cinq jours — poser sonde vésicale disents-ils à cause d'un globe qu'ils on vu — lever de pleine vessie dans le ciel du bassin — pas parisien, pelvien — appétit zéro sur l'échelle gastro pas –logie mais –nomie — dans le réel de la langue la précision ne tient quelquefois qu'à un radical de deuxième position — pas de bruit de viscères — attention ne pas confondre gouglou de ventre et bruit de viscères — si la Faculté fait une passe de stéthoscope sur la rondeur ventrale, elle n'entend aucun bruit —y'a quelqu'un — y'a personne — pas même de moutons

 

#3

bonjour-j'me présente-j'suis brancardier j'vous emmène à la radio attention à vos mains — et voilà un nouveau glissando de char en couloirs des urgences vers la salle adéquate, au bout de la carrière

 

 

 

dimanche 20 mar 2011

quintette brouette 2 #clown



lors du travail quintette brouette#2, au centre culturel de caen, qui nous reçoit, j'ai proposé aux comédiens un court atelier d'écriture autour du texte de Ludovic Degroote, Pensées des morts, Tarabuste, 2002

qui fait l'objet de l'atelier d'écriture de pierre ménard séance 46

 Proposition d’écriture : 

Mettre des mots sur ses morts, les achever pour qu’on en parle plus. Continuer sa propre usure en usant des mots. Arracher les masques, l’un après l’autre, rien ne demeure que le crâne et la nuit qu’il enferme, ce crâne dont il faut soutenir le regard aveugle.

 

 

 

isdid

1. vous mes morts

 Eh ! mes morts !

je vous hais dans la peau !

 

 2.mes maux. vais. sors

 en heur et en malheur

articulés et en splendeur.

je vais. je sors.

 

pardonnés et inconnus

prisonniers et vaincus.

je vais. je sors.

 

tortueux et en souplesse

feignant et sans paresse.

je vais. je sors.

 

sentencieux et en tension

soumis et et en attention.

je vais. je sors.

 

tranquilles et agités

faux et vrais.

je vais. je sors.

 

présents et absents

en peu de vie et peu de sang.

je vais. je sors.

 

bien trop malins pour être saints

vous êtes mes mots

vous êtes mes morts

mes maux.   vais.   sors.

 

3. traiter nos morts

 mettre des morts sur les mots

comme on jette une croix

aux sols.

 

être les maux de nos morts

comme on porte un fard haut

au masque.

 

oublier les mots de nos maux

comme on porte une cicatrice

au visage.

 

traiter nos morts de sots

comme on jette un recommandé

aux ordures.

 

 

fabien poincheval

1.

Mon mort,

à toi mon mort,

mon amour de mort,

mon unique de mort,

mon chéri de mort,

mon mort…

Mon ciel de mort,

mon rêve de mort,

mon bonheur de mort,

à toi mon mort,

mon mort,

mon.

 

 2.

A : L' intérieur est sombre !

B : Pourquoi pas?

A : Seulement à l' intérieur y pénétrer et te regarder...

B : Me regarder !

A : Tu as peur ?

B : J' ai la trouille, sans lumière je m'égare 

A : Ah oui mais te regarder mou....

B : Moudre !

A : Pourquoi pas, mais pas moudre,

B : Alors mousser comme une bière !

A : Non plus, ni mouler, ni mouiller, ni moucheter mais mourir !

B : Pourquoi pas, seulement dans le noir je me perds tout le temps.

A : C' est vrai et je n'ai pas de lampe sur moi pour éclairer cet intérieur beaucoup trop sombre à mon goût,

B : Tu vois ! Et puis je n' ai plus le temps pour mourir,

A : Une prochaine peut être !

B : Peut être, pourquoi pas

 

 3.

Eau,

ta perte,

ma seule eau,

mon lit

dans tes os,

comme une

perte,

une seule,

je suis et toi

tu

tu

tu m' autopsies

d'un air,

du moins sans,

à ma perte.

 

 

gg

1.

Mort décédé

Ça y est

 

Trépassé

 

Complétement plus vivant

Complétement plus là

 

A achevé son cycle

Cyclomorteur

Cycloporteur

Cyclopleureur

 

Avec applaudissements

S'il vous plaît

Pour ce dernier acte

Les bras croisés sur la poitrine

Solennel

Et bravo pour le mort!

 

 

 

2

Corps libre

     Libre place

          Place vide

               Vide fait

                    Fais ton trou.

 

 

 

3.

Un silence

     Provocant

Une absence de mouvement

     Détestable

 

Froideur et manque de couleur

Odeur et douleur

 

Figé

Affligé

Défiguré

Le masque, le dernier. 

 

 

k

1.

Feuille de papier je te chiffonne. Une histoire terminée,

Tombée de son arbre, silencieux et immobile,

Au milieu de feuilles mortes et piétinées

Rongées par les vers d’une plume indélébile.

 

L’encre ne peut s’effacer ? Hourra !

Les souvenirs seront enterrés

Ancrés dans l’âme esseulée

Sous la terre, en terre, à terre, atterrée, Ouah !

 

Mes vers versent des mots

Effacent mes maux

De la terre je nais

De ma mère je serai

 

Je nais, je meurs et renaîtrai

 

 2.

Tiens, et si je gribouillais une autre feuille,

Un autre papier, pour y dessiner le deuil

D’un cœur épuisé : le croquis d’un ange ?

D’un sourire étoilé ? Deuil, quel mot étrange !

 

Deuil, le seuil de la mort ?

Non, que dites vous ! la roue de la vie !

C’est un être en essor

Pour être il grandit

 

Il passe d’un seuil à l’autre

Il entre et sort

D’un cœur et son corps

Il apprend en digne apôtre

 

Qu’il faut dormir pour s’éveiller

Et s’endormir encore

Glisser dans le sommeil, émerveillé

Quitter les maux du corps

 

Au revoir, bon Deuil !

 

 



IMG_6969photo mh 

 

le 12 février 2011 quintette brouette 2/5

 

 


fleurissez-vous

 

 

fleurissez-vous

 

1. mimosa aux épaules, corps tièdes d'éternité

2. cétoines mordorées au profond des roses, retour des réveils printaniers

3. violettes séchées aux pages des livres, clin aux froidures passées

4. sur la grève une bergeronnette, parfum des varechs

5. dans l'allée des bois, mort pour le pigeon turc

6. près des coquelourdes, la tête d'une musaraigne

7. sous les camomilles blanches, le vert-elytre d'une libellule

8. géranium odorants, retour des gendarmes

9. cerisier du japon, fleurissez-vous

 

 

fleurissez-vous bis

 

10. à l'entrée du théâtre, ne cherchez aucun commencement

11. si tu appelles au secours, ne sois pas un vieillard, cognez

12. transparents des couloirs jaunes, cognez

13. oublie la gangrène, cognez

14. scarabées d'or, montez à l'assaut

15. ourses blanches, chèvres, louves, cognez

16. recouvertes de voiles, enchantez, disaient les belles

17. dans le jardin d'effroi, trouve la hache et tranche

18. cohorte des colombes, lâchez les chiens

19. cognassiers du japon, rougissez

 

 

paru d'abord chez #tierslivre  @fbon

 nocturnes de la BU d’Angers, 14 | lever, tournoyer la voix 

 



 

langue lâchée

 

 

en lien avec l'atelier proposé par arnaud maïsetti _ 3 février 2011

Paris 7 | séance 2 : nous n'avons fait que fuir_nous cogner dans les angles

"poétique et politique du Nous"


 

 

langue lâchée où pars-tu gambader en forêt et sous-bois aubépine avec terre odeur grand chien bas-rouge et framboises


 

la voix dite, prononcée, lâchée, ou pour mieux dire proférée

 

rimbaud qui lance dans l'exigence :

 

je te parlerai dans la bouche

comme un enfant qu'on couche

ivre du sang

 

 

courir dans le vivre

courir dans la langue du vivre c'est ce que nous avons fait

nous n'avons fait que vivre

et dans ses allées lumineuses de jardin

dans sa resplendissance

 

nous avons tant vagabondé de courbes en cathédrales

dans les infinis cercles

au pied des colonnes

déchiquetées d'ennui

et ivres de parfum

 

nos cœurs plantés de glaïeuls

encore à la parade du monde

nous défilons

 

courir quand c'est cRâne

même si l'angle de l'air s'enfonce en nos veines

et se parfume à la pervenche

 

les bois nous suivent

les bois nous précédent

les grands chiens rouge se faufilent à l'orée

 

nos âges s'enhardissent

nous ne faisons que vivre

nous gardons le cap de bonne espérance

 

le 17 février 2011

 

 


 

petit traité morphinique | 2

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent | ambo(i)lati 

 

#1 habillée bleu nuit— tu te demandes quelle heure de nuit bleue, 2 h 30? — un glissando s'annonce, cheveux bruns, regard clair — là-bas au bout du chariot-brancard tentative d'escapade : chute de chaussure distale, elle la ramasse et elle pousse le char — pas la même carrière, pas la même  poussière — dans une pièce néonisée puissance 10

 

#2 ta douleur et toi en prenez plein les mirettes — faudrait vous déshabiller dit celle bonjour-je-m'présente-j'm'appelle-jacqueline, assise devant un ordinateur et un grand sac plastique assistance publique destiné à assister publiquement (elles sont deux) à l'inventaire du dépouillement des oripeaux de ville, à troquer bientôt contre ceux ouverts sur le dos c'est plus pratique des hôpitaux, un teee-shirt, deux, trois, quatre — du fond de la douleur je note encore l'indaéquation entre le mot et la chose — plutôt un caraco — tee-shirt, c'est plus simple — soit — un pantalon, un pull, des clés?, une montre? des appareils dentaires? rien d'autre? un téléphone? un sac — voilà à quel salmigondis tu te résumais en cette aube hospitalière, on est bien peu de choses disait à 3h la rondeur d'une horloge accrochée au mur face à moi — la culotte non, vous pouvez la garder

 

#3 l'habillée bleu nuit range le sac sous le chariot t'adrese un sourire et reste seule avec toi, l'autre ayant fini sa tâche de répertoriation — un médecin va venir — le futur proche est là, il ouvre la porte, voilà le médecin au présent, blagueur bêta, déguisé en vert, s'assied à la place de l'inventoriatrice — lui c'est l'inventaire des symptômes et bla bla bla  et bla bla bla et  reblague bêtasse et bla bla bla et bla bla et se tournant vers l'habillée en bleu nuit souriante — on lance une ASP et on fait des bolus de morphine par 2 mg jusqu'à 20 si nécessaire — au revoir madame —tu dirais quatre minutes top chrono, allez il est peut-être 3h 05


 

 

mercredi 09 mar 2011

petit traité morphinique |1

 

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent |ambo((i)lati

http://www.erohee.net/ail/chantier/suffit-sa-peine-64/

 

 

 

#1 elle arrive aux urgences douleur force 9 sur météo hosto et l'échelle de richter, elle est vert blème mais c'est pas encore l'heure - on lui fait rapidement passer la porte interdite à ceux qui accompagnent - allongez-vous madame bonjour je m'présente j'suis jacquot - il y a celle qui vomit depuis sa position assise, celle amenée par deux pompiers sur un fauteuil roulant geignant pleurant parlant confus entre alcool et drogue, celui roulé en boule encapuchonnée dans sa plainte - soudain regard direction plafond la voilà elle aussi couchée brancardée par je m'présente j'suis jacquot

 

#2 sa douleur et elle n'attendez pas très longtemps, elle dirait pas trop, et hop, glissando poussée par je suis l'infirmier qui va prendre les premiers renseignements, blouse verte cheveux gris - non pas de saignements, pas de fièvre, vomi, oui un peu, deux fois, oui depuis six ans, oui vendredi dernier, douleur (allez, elle aura droit à une majuscule) Douleur depuis 5h du matin la nuit dernière, oui di-antalvic 8 en quatre prises - oui je sais tu sais je sais il ou elle sait, retiré du marché, mais en avait encore - et cortisone et un peu de morphine - oui connaît la dose, non pas plus, non pas morphinomane, oui prescrite lors épisode similaire -ho ho ici la planète adulte, sait ce qu'elle dit, n'a pas deux ans et demi - on a fini avec les premiers renseignements, merci dit je-suis-l'infirmier, vais vous déposer dans le couloir - il le fait, c'est un couloir au futur proche

 

#3 quelqu'un viendra vous chercher pour vous emmener dans une petite chambre où un médecin viendra vous voir - le futur proche a disparu : on viendra on viendra, c'est simple c'est du futur


 


vendredi 04 mar 2011

ici, de michèle dujardin #vasescommunicants mars

 

 

 Arbresarbres

 

 

ici, espace en forme de jets, de déchirements – de questions – pierre hautement tenue, fixe, dans le bruit millénaire de son effondrement : montagne si usée, orgues, coulées en suspens dans le froid, sur la face la plus lumineuse de l’air

noir des arbres dépouillés, arrimés au bleu : cri d’oiseau saignant le grand ouvert, où la profondeur est sans écho

ici, pétrifiée, musculeuse, substance feu : brun-rouge, lourdes torsions d’un drap, pour l’éternité, qu’on essore

le pas enregistre, dans sa lutte contre la pente, ce glissement doux des socles, qui donne au vertige, un son cristallin – de lave ce qui reste, ce fleuve sec, déchaussé par le temps

ici, terre ravagée d’hiver, houle de buissons courts, blanchis, touffes rêches dans la boue : seul le renard, parmi la vague

ici, bas fond trop humide, gagné par la tourbe : épaule d’eau défaite, répandue en cheveux, des traces de bête blessée s’y perdent – comme des mots errants expulsés de la langue : ici, le front se casse contre la langue-pierre – l’intime s’échappe, la pensée – les faces de basalte ne répondent jamais, elles réfutent l’appui, la saisie – la description – le regard qui s’abîme en elles, est renvoyé au vide sans mot, à l’éblouissement atone – ici, du temps mort, on marche lentement sur le squelette épars

chambre noire du froid, rayonnante : hommes restent seuls dans leur neige – les voix raidies du  vent raclent une sifflante grise, toujours la même

ici, les chiens surveillent le vide, retournent d’un geste aux anfractuosités, aux décombres – la ronce force le village – l’arbre s’échappe du toit de lauze - des murs tombés, les gestes quotidiens des hommes se détachent, rendus aux friches, à l’éboulis – perchoirs des grands corbeaux, les châssis disloqués des fenêtres - ces ruines noires sur la pente, avec, au coeur du brûlis, des éclats de pavage et de charbon mêlés, dénudés jusqu’à la craie la plus fine – on y voit de l’illisible : lignes brisées,  volumes qui s’affrontent, plans qui vacillent - des formes toujours tristes, nouées, du souvenir – seuils et âtres de ces maisons dans le rêve, où nous devons contre le feu ouvrir des pièces nouvelles

ici, lande au plein du vent, courant sur son erre vers les gorges – à mi-pente, quelques résineux maigres, ramassés : ils ont du vent la forme basse, plaintive, chargée de grésil – mais ce gris têtu des rocs, sous le déferlement des ciels – dans les fermes, il semble que l’on n’attende rien – les machines rouillent - on ne voit pas les hommes – ici, il n’y a pas de rencontre, c’est une terre d’éloignement : tout s’écarte de l’autre

ici, horizon lourd avalant le plateau, sa longue table aux sacrifices, comme sciée de neige – forêt close, d’un bloc, nuits plantées drues sur l’escarpement : rien qui vive là, dans le réseau de ravines que les eaux incisent, sous le couvert d’aiguilles, de branches mortes – le pas est difficile - tout fuit vers le torrent,  ses ponts de glace empâtée de boue

hostile beauté de ces parages sans monde : pourquoi l’être dans ce qu’il a de plus blessé, de plus orphelin, trouve ici précisément, un asile ?

ici, dans la pierre surpeuplée de silence


 

Basalte
basalte

 


 

dimanche 27 fév 2011

passer la grille au fond du jardin

 

 

passer la grille au fond du jardin

avec le grand chien noir et rouge en bas

sortir dans la rue et marcher sur la chaussée toujours

voir défiler trottoirs jardins maisons

le bois nous attend en haut de la côte 

et le pont par-dessus une ligne de chemin de fer

ça sentira l'humus les arbres et le grésil

ça sera vert avec les hauts troncs sombres

et en levant les yeux on verra des morceaux du ciel

certains jours on ira jusuqu'à la clairière

 

ouvrir une brèche à l'amour 

 

samedi 26 fév 2011

suis branchée wanderer

 

 

suis branchée wanderer

 

écoute schubert

sonate in B flat D 960 wanderer fantasy

depuis CD sur ordinateur

 

lis twitter

clique dans liens

lis textes dans blogs

accord piano Brendel

les yeux balayent l'écran

ah qu'il est bon ce balaiement

ah qu'elle est bonne cette  balade

de textes en textes de blog en blog

 

lire lire

voir passer les mots

 

bleu sur fond blanc

images textes

et  soudain ça y est

c'est le mot labyrinthe

saut aux synapses

 

et phèdre au labyrinthe avec vous descendue

se serait avec vous retrouvée ou perdue

 

il ya des crises de labyrinthe

des crises irréversibles

 

il y a des mots qui tissent leur toile

 

les synapses les prennent

et ils donnent leur mesure

 

ne pas déchiffrer trop longtemps

les laisser faire

à s'enfoncer dedans

comme oreiller où poser sa joue

 

ils vont leur train

les laisser changer de chemin

s'effondrer se dissoudre s'exploser façon puzzle

 

mais rester vigile pourtant

 

car irréversible peut vous tordre le cou

 

alors le détourner et le laisser dériver vers un ailleurs

qu'il se loge si possible dans un autre habit

virer la colère du préfixe

virer son versant négatif ou soustractif

repérer le joyeux du suffixe souvent

il donnerait presque sur fusible

 

et attendre où va s'installer ce qui reste

le reverse

attendre

attendre

 

et soudain

 

île saint-vincent  mer des caraïbes

sur les routes vers l'ancien jardin botanique

cet homme au volant

répétait en se tournant vers les deux occupantes de la voiture

no reverse no reverse

mais son accent anglais des îles cachait le mot en première audition

il se tournait à nouveau répétait encore

no reverse no reverse

enfin elles le comprirent

mais qu'en faire

il insistait encore

 

et enfin il fallut admettre que ce reverse désignait la marche-arrière de la voiture, que la dite marche-arrière ne fonctionnait plus, et que la seule manière de faire rouler la voiture en marche-arrière était de descendre du véhicule , de poser ses mains sur le capot et de pousser, ce qu'elles firent

 

 

 un jour

un jour bientôt peut-être

j'entrerai au labytrinthe

irréversible

 

pour l'heure c'est schubert twitter

 

 

jeudi 24 fév 2011

#atelier62 @msonnet vitrine librairie tschann paris bd montparnasse

 

 

ce jour de la photographie ne l'ai pas acheté

l'avais déjà

et déjà lu

et tant aimé


 

IMG_0513 vitrine chez tschann paris_2011_02_14

 

Atelier 62, Martine Sonnet, publié aux éditions Le temps qu'il fait

vu dans la vitrine de chez Tschann, libraire à Paris, le 14 février 2011

 

voir aussi chez remue.net Martine Sonnet / Forges de Billancourt

et chez christine jeanney dans son Pages à Pages 

 

 


une bribe au début du mail de piero #vasescommunicants fév 2011


 

 

une bribe au début du mail de piero

touche une veine : "un numéro de téléphone passy 15 28"

je m'y abandonne

 

P1 résurrection piero della francesca wikipedia

 

 

 

 

laisse la connexion des fils aller son train

et me guider par petit troupeau d'associations :

 

allô je répète je t'aime je t'aime je t'aime signé paul

 

les mots me téléphonent et bougent des plaques mnémoniques

 

 

le mot passy me téléphone

avenue de lamballe

rue de la pompe

avenue georges mandel

 

P2 fra angelico_l_annonciation

 

 

 

le mot téléphone me téléphone

hc / jd

puis

ets burgunder 48 avenue felix faure paris 15°

 

dans les ondes ils disent :

permis de construire l'immeuble de 6 étages délivré le 12 août 1905

à alfred burgunder

 

la résurrection des morts a lieu avant la fin du monde

il suffit d'un coup de fil

 

l'une de nous deux survivra bien à l'autre

 

 

du monde sur la ligne


P3 plaque sté des téléphones burgunder

 

 

 

comment les entendre tous dans le texte

 

sourire

laisser-aller voguer au gré des vagues de correspondances

et continuer dans l'eau des vases

 

paul en avait acheté un très haut pour les rouge glaïeuls

 

danse avenue mandel avec petits justaucorps

rose comme manteau résurrection piero

rose comme manteau de l'ange annonciation angelico

allô lys quatro cento

 

grands jetés jusqu'à françoise rue de la pompe

sa mazurka de chopin sa saltarelle de dvorak son menuet de boccherini

avec odeur et écrasement de colophane

 

sauts de chats jusqu'à l'avenue de lamballe piano noir et grande baignoire

 

allô jasmin 14 24 bonjour albert c'est berthe je voudrais parler à camille

 

en-soi les voix qui téléphonent littéraire ou ordinaire disparus ou vif-corps

les laisser parler

 

 

P4 catalogue telephone-burgunder

 

 

 

allô segur 60 82  paul non il n'est plus là mais voulez-vous parler à blanche ou alice ou maria

 

c'est hc qui répond : rien ne ressemble autant à une résurrection qu'un livre

 

elle s'assoit à côté de lui sur les bords du tage

là voilà qui téléphone littéraire à borges

 

elle invente un temps passeur d'éternité qui la tient dans ses bras de mimosa

et elle téléphone littéraire à cixous

 

elle marche sur un fil

 

jamais tu n'arriveras à entrechat cinq mais danse continue à danser piero

 

 

 

ça grésille à cause du lointain

mais bientôt ça s'entend si ça prête l'oreille

ça se distingue de phrase en phrase

 

alllô on entend mal

la 403 bleu nuit

c'est la mère de qui là près de la fenêtre

c'est sa grand-mère ou mon père près du lion de belfort

belfort c'est bien à côté de lure

allô fichaise ah seulement pendant le week-end

qui est-ce qui conduit

 

oh j'entends mal — c'est ton père? — ah il est parti — il y a six mois?— mais ça nous fait quel âge déjà?— en quelle année tu dis? — c'était pas une 403! c'était une 2cv ! — ah bon! je confonds— une ami 6 alors?— en juillet 60 à orly ? — ah non plutôt vers 58 — six mois plus tard, ça, j'en suis sûr, mais c'était en juillet 1980 — allô allô sa voix s'éloigne  ne coupez pas ne coupez pas…

 

allo passy 15 28 — c'est poupouche! — non! je suis pas avenue mandel ? — avenue phiippe-auguste, ça alors, quel méli mélo ! — je voulais parler à françoise — mais oui professeur de danse

 

 

ah il est revenu, de nouveau en ligne, au volant de la citroën, il prend la rue d'alésia, tourne au rond-point, église, cinéma, hésite entre avenue d'orléans ou avenue du maine

 

allô allô seg 60 82  — suis bien rue brézin — oui, je suis sûre, juste après l'église de montouge et le cinéma — ah avenue du général leclerc? — c'est où ça — ah bon! je croyais qu'elle s'appelait l'avenue d'orléans

 

 

oui, c'est bien sa voiture

il est bien revenu

tiens qu'est-ce qu'il fait avec sa deux CV

ah il se décide plutôt pour l'avenue du général leclerc

il revient de chez la grand-mère de piero ou quoi

 

 

 

quand il ya du monde sur la ligne ça téléphone en flux mélangés et ça réclame de la ponctuation sinon tu sais plus qui parle

 

P5 paris 14° galeries d'orléans 1898

 

 

 

elle perd le fil

elle le reprend

 

 

 

P6 av gal leclerc paris 14 2010 IMG_9091

 

 

 

 

il y a des fenêtres sur les arbres

celle sur le noisetier tout en candélabres vert tendre

(comment ça s'appelle ses petites pendeloques végétales)

celle sur une sorte de pin parasol

celle sur les tilleuls

 

il y a le monde de l'écrirelire dans les ondes et nos fils sont mêlés

 

il y a vous

il y a nous

 

il y a toi

 

je reste en ligne

 

 

 

 

gratitude à pierre cohen-hadria d'avoir d'abord accueilli ce texte  dans ses carnets, au sein de pendant le week-end , blog coopératif, dans le cadres des vases communicants de février 2011

tandis que je publiais le sien au semenoir


 




 

mercredi 23 fév 2011

c'est écrire du ventre qu'il faudrait / rebond à @joachimsene

 

 

 

c'est écrire du ventre qu'il faudrait

c'est écrire du ventre avec les guts qui restent


écrire sans savoir écrire quoi


remuer dans les plis des draps

regarder le feu dans la cheminée

le fauteil rose opéra

les deux hautes fenêtres

les poutres grises du plafond


c'est écrire du ventre qu'il faudrait


dans la nuit du domaine

dans la nuit du web

où personne à lire à voir à écouter


rien que soi son ventre et la vie de la grande campagne qui s'étend là dehors

au milieu des grands arbres des murs de pierre des pieds de vignes et des petits buis

le long de l'allée d'arrivée


les murs de la grande bâtisse majestueuse ne laisse passer que

la douleur et les émotions


 

 

en lisant fièvre de joachim séné, chez lui : fragments chutes et conséquences.

 

 


la maison de paul et maryse / rebond à @brigetoun

 

 

c'est presque chez elle

mais tiens où est passée sa sœur

et sa mère

 

ah oui sa mère est morte depuis déjà longtemps

alors qu'elle résidait chez miss parkinson

 

sa sœur partie elle aussi mais avec l'amour

chez mister loup

 

elle était donc restée là

dans cette petite rue

avec paul

sûrement lui qui avait ripoliné la porte

 

le drame chuchoté n'en était pas un pour paul

le mot même en la circonstance lui avait semblé tellement déplacé

il en était resté hébété

ce que certaines gens peuvent raconter comme bêtises stupides

à moins que stupidités bêtes

— vous ne connaissez pas le bonheur d'avoir des enfants, vous monsieur

— mais comment monsieur j'ai deux filles

— oui je sais bien un vrai drame vous n'avez pas de fils

 

la maison où l'on avait entendu ces phrases proférées par un colonel borné

avait été quittée il y a bien longtemps déjà

 

 

ce qui me fait douter que ce fut vraiment chez eux c'est cette petite plaque grise

dans l'épaisseur du mur blanc breton où niche la porte

il me semble qu'il y avait bien une plaque mais plus grande et disposée sur la façade au-dessus de la porte

et elle portait commémoration de kikoïne

 

en tout cas si c'est bien chez eux

il faut se dépêcher et frapper matin pour voir paul

un 14 février

car bientôt un peu avant 7 h il est mort

 

aux dernières nouvelles maryse est toujours là

 

 

 

 


j'ai écrit ce texte après avoir lu celui de brigitte célerier, dans son blog : paumée, texte publié le mardi 22 février  http://brigetoun.blogspot.com/

 que je reproduis ici avec l'image qui l'accompagnait :


Ph brigitte célerier DSC06048

La maison de Paul et Maryse, dans la petite rue, au centre de ce trio lié par la proximité, la simplicité, et cette épaisseur des murs qui créait des petits trous d'ombre pour nicher les portes, avait été badigeonnée dans un blanc dur, digne d'un port de mer breton, comme un petit regret affiché pour, s'en étant débarrassé, tourner la page de leur passé et s'attacher à se faire une nouvelle vie ici. Pas si différente pourtant, puisqu'ils avaient investi ce qu'ils avaient pu sauver (à vrai dire on chuchotait qu'ils avaient connu un drame, ou peut-être presque, ou de simples ennuis, mais on n'en savait pas plus) dans l'achat d'un petit restaurant dans une ruelle près des halles, et sa transformation en une crêperie, rapidement recommandée par un journal local.

(14 février)

 

 



 

 

mercredi 16 fév 2011

elle entend sa musique



une voix parvient à quelqu'un sur le dos dans le noir. imaginer.

 

elle ouvre les yeux. elle entend sa musique. il arrive que le mot s'égare dans le noir. elle entend seulement un mot et elle sait qu'il y a un reste. comme par exemple lorsqu'elle entend au fond elle devine bientôt la forêt. elle sait que va venir la fin du bout de l'horizon. il arrive que ça se combine et elle entend seulement un mot au fond des forêts. il arrive que les restes s'étranglent dans le noir. elle cherche un stratagème visant à faire jaillir ce qui vient après. elle entend le chant des brèves et des longues. la proposition demeure inachevée. elle tend l'oreille. à quelqu'un sur le dos dans le noir l'inachevé égrène sa prière. la proposition se compose recompose décompose. tu seras guérie dis seulement une prière. à moins que le loup l'emporte et au fond des forêts la mange.

 


écrit après lecture du twitt le 6 février 2011 de @amaisetti :

sur ouvrez.fr, proposition & textes des étudiants de Paris 7. http://bit.ly/g3zLMT (avec Novarina et Beckett) 

et paru simultanément sur ouvrez.fr et ici


 

mardi 15 fév 2011

avec des épluchures

 

la bague de fiançailles sans doute jetée avec les épluchures et recherchée dans les ordures municipales du quartier via le frère employé au TAM et ses collègues les éboueurs

 

le chat gris aimant la promenade et les escalades grilles murs toits parti un jour d'été et pas revenu

 

une grande armoire rêvée à l'image de la sienne deux pulls l'un à côté de l'autre ou deux foulards par planche dans la solitude des effets

 

la  gourmette en or disparue lors d'un bêchage vigoureux au jardin potager la terre ne l'a jamais rendue

 

de qui était l'enfant à qui elle donna naissance l'année de ses quinze ans et qui mourut à peine né les deux cousines n'en surent jamais rien

 

le grand manteau, sorte de cache poussière en lin vert absinthe oublié dans un hôtel de st lô

 

tous les twits d'il y a deux jours  et deux jours et deux jours engloutis dans la ligne du temps

 

elles avaient disparues l'une après l'autre à chaque fois il était parti de la maison quelques jours et revenu sans l'une puis sans l'autre cela faisait bientôt sept ans qu'il ne voyait que le vide entre son torse toujours assis et le sol elles n'étaient plus que souvenirs et fantômes

 

c'était impossible de l'imaginer sans cette petite girouette métallique noire en forme de coq et son tournoiement qui montrait d'où vient le vent pourtant lorsqu'il fut question qu'il vendit la maison ne la réclama pas  personne ne sait où elle tourne maintenant seule son absence est visible sur le toit du nouveau propriétaire

 

jamais ne lui a dit la souffrance de sa suffisance en lui jetant bouffissure à la figure

  

qui a disparu ici si tard compagnons dans le fil des jours d'un writing
sur proposition d'un qui a pignon sur blog txt photos sons
dans son ouvroir de writing sur flux n•132il a aussi ouvroir urbi

 

à quand disparition pour always
pas now

d'ici là writing reading writing reading writing ici ou là

 

living quoi

with toi

with you

 

 


écrit d'abord le 1er février chez http://liminaire.fr/spip.php?article809

en proposition à son atelier d'écriture en ligne séance 132, d'après Henri Lefebvre : Les unités perdues


 

les mots la mort (codicille)

les mots la mort (codicille)

1.
des fois la mort de la jeune fille tombe dans schuman
des fois la mémoire tombe dans un guet-de-mots-apens
des fois l’amour tombe dans la mort
des fois les mots tombent de leur pan la mort les guette
des fois notre projet tombe dans celui des mots
des fois une jeune fille tombe dans une femme
des fois schubert tombe dans schuman

2.
le schmerz tombe dans la mort
nun hast du mir den ersten schmerz getan

3.
frauenliebe und leben écrit schumann
der tod und dans mädchen écrit schubert

 


remercie florence trocmé de lui avoir signalé le glissement de terrain

paru simultanément, ou presque,  chez liminaire atelier d'écriture en ligne séance 46 proposition d'écriture chez Ludovic Degroote, Pensés des morts, tarabuste, 2002

 


 

lundi 14 fév 2011

les mots la mort


 

1.

pense à toute la horde de mes morts montant en nombre au fur et à mesure que mon âge monte

 

2.

les mots la mort marmot / ils étaient là dans leur boîte à morts sans mots

 

3.

achever les mots pour parler de mes morts

 

4.

qui est au-dessus déjà

ça commence par les trois minet tout au fond

au-dessus ce sont les trois briqué

l'arrière grand tante ernestine est couchée sur le cousin lucien

puis vient la cousine andrée

puis couchés dessus les morceaux réunis pour coucher le grand-père

puis les deux sœurs

et la couche supérieure vide c'est pour moi

 

5.

il y a des mots à l'étoffe usée à force

ils manquent de la tendresse des débuts de l'éclat de jeunesse de la grâce des aurores

 

6.

ombres poudreuses

 

7.

toujours tu tombes dans ton avalanche près de grenoble

toujours tu tombes dans ta robe blanche de communiante rue de plélo

toujours tu tombes dans ta maison houdart de la mothe gaz à tous les étages

toujours tu tombes grillé électrifié rue des quatre frères peignot

toujours tu tombes cocotteminutée aux quatre coins d'la cuisine éparpillée façon puzzle rue des favorites

toujours tu tombes ton ulcère à la jambe rue jean-pierre timbaud

toujours tu tombes au bout du couloir jaune quelle rue déjà oubliée

toujours tu tombes sifflant avenue d'alfortville

toujours tu tombes nez de travers dans ton frigo de la saint-valentin avenue marie lannelongue

 

toujours tu tomberas où

 

8.

les mots la mort les sorts disaient jeanne favret-saada

les mots disait foucault

la mort disait jankélévitch

la jeune fille et la mort disait schumann

hourrah les morts disait franck venaille

le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face disait aussi pascal

les mots maintenant et à l'heure de notre mort

 

9.

encore il boit la cigüe

encore elle s'ouvre les veines de la cheville

encore il pose le fusil et tire sur sa tempe

encore elle saute par la fenêtre

encore il s'overdose

encore elle s'est pendue

encore il est chaiseélectrifiée

encore elle est lapidée

encore il est décapitée

encore elle est noyée

encore il est éviscéré

encore elle saute par la fenêtre

encore il se jette sous un train

 

à caen / quintette brouette #2 / 12 février 2011

 

 

 

atelier d'écriture, d'après séance 46 chez liminaire, proposé dans le cadre du travail aux comédiens de quintette-brouette#2

leur participation bientôt en ligne

 

 

paru simultanément, ou presque,  chez liminaire atelier d'écriture séance 46 proposition d'écriture chez Ludovic Degroote, Pensés des morts, tarabuste, 2002

 

jeudi 10 fév 2011

l'harmonica

 

 


  2009_Nat morte au papier peint (3)

 

l'harmonica et la disposition particulière des deux mains une pour étouffer un peu les sons puis les libérer l'autre pour le tenir

le crissement de l'aiguille sur les 78 tours harmonia mundi humoresque de dvorak

le son sourd dans les basses longtemps cru que bruit d'objet non un jour dans une forêt un animal chant de la chouette

musique insupportable des airs répétés jour après jour mêmes heures combien de fois par jours que faisait sonore générique vomitiive comme les fleurs rouge géraniums aux fenêtres

comment ne pas entendre son de télévision qu'on ne veut pas écouter quand couché dans pièce jouxtant celle où elle trône sans le pouvoir de l'éteindre comme du sable qui coule

brouhaha musiqué parlandé marchandisé des halls de grande attentes et accueil de surfaces

un dictionnaire un tourne disques un 33 t son guitare et voix de brassens le bruit de l'arrêt du bras pour bruit des feuilles tournées du dictionnaire et ça repart

musique à la mandoline et sa petite caisse arrondie ça grattait comme ça pouvait et à l'oreille ça reproduisait la mazurka de chopin po 33 n°2

celle pianotée des ballonnés sauts de chat grands jetés pas de bourrée et les petits pages menuet de boccherini

voix multiples de toutes les voix qui vocifèrent en voyous et en voyants

celle du rouge-gorge dans l'aubépine à croire qu'il fait le rossignol non c'est toi qui confonds

le vent dans les haubans à préfailles ou au portel et leur claquement sur les mâts

les hautbois depuis les musigrains jusqu'à leur douceur de parfum frais avec baudelaire

comment ce si petit corps de troglodyte peut-il fabriquer musique aussi puissante

le violoncelle encore et encore hypnotique comme les flammes

la musique de ses sabots sur l'asphalte de la rue parisienne au petit matin

musique à la balalaïka avec son du grattement du médiator

celle des merles quand le jour commence sa mêlée à la nuit l'été pas la même que dans le mille du jour

celle de  l'alouette en trilles très très haut dans le bleu au-dessus du vert grande campagne

bruits des boutons du petit transistor philips

bruit du disque vinyle de la pile qui tombait quand c'était son 33 tour

bruit de l'automatisme du bras quand l'aiguille avait joué le dernier sillon et qu'il s'en revenait tout seul à sa place de départ

jouer à reconnaître le chant des  oiseaux

musique avec odeur de l'écrasement des grains de café dans le moulin plus soutenue que celle de l'égrugeoir et la petite pluie salée qu'il distribuait

les radios qu'on déteste entendre car pas question d'écouter ça cruauté des sens

où la musique  intérieure

le chant des oiseaux des caraïbes qu'on avait d'abord pris pour des grenouilles ou l'inverse s'acheter un disque en rentrant pour écouter encore leur chant

jouer à taper l'eau dans la baignoire pour la gaieté du bruit et des éclaboussures

impossibilité à fabriquer un mouvement une gestuelle sans suivre la musique servilité de quoi qu'est-ce qui empêche la dissociation

vagues vagues vagues

musique des sphères silence

 

nous demandons au monde de se faire entendre par nos voix dans nos voix avec nos voix

 

bruit du monde voix du web éclats flux ondes et oiseaux

 


d'abord paru  chez tiers-livre en participation aux nocturnes de BU d'angers 09 I "…ce qu'on appelle musique"

 


mercredi 09 fév 2011

abyssal cabaret, de caroline lemignard / texte de maryse hache


une amie comédienne, caroline lemignard, avec qui je travaille depuis plus de dix ans a souhaité que je lui écrive un texte pour la scène et son abyssal cabaret
c'est fait
je le mettrai en ligne bientôt ici
elle le mâchera pour les deux premières représentations au théâtre
à bagnolet
ce qui suit est un extrait du programme du théâtre (lien à ouvrir)
serai présente les deux soirs
serai heureuse de vous y voir


 


© Frédéric Desmesures


LE 01 ET 02 MARS À 20H30

ABYSSAL CABARET / Caroline Lemignard

Texte / Maryse Hache
Comédienne / Caroline Lemignard
Lumières / Elisa Bernos
Son / Informations radio du moment
Enveloppes / Katia Leroi-Godet
Masque / Florence Felgines
Miroir / Johann Ascenci
 

Abyssal Cabaret est un duo entre une comédienne/clown (Caroline Lemignard) et une régisseuse lumière (Elisa Bernos) autour de la question de Clément Rosset : « Comment concilier l'amour de l'existence avec l'ensemble des arguments plausibles ou raisonnables qui tous contribuent à tailler celui-ci en pièces ? »

À question abyssale, réponse abyssale où la mise en abyme du vrai et du faux, du ratage réussi et de la réussite ratée, du prévu et de l'aléatoire, du comédien et de la personne brouillent les pistes du réel du théâtre et du réel de la vie.

Le travail à la fois rigoureux et libre de l'improvisation, un peu comme en musique jazz, est nourri du travail clownesque , auquel est rompue la comédienne.

Ce spectacle a bénéficié d'une résidence de recherche en février 2010 à l'Office Artistique de la Région Aquitaine (OARA) à Bordeaux.

LE COLOMBIER - CIE LANGAJÀ GROUPEMENT /

20 RUE MARIE-ANNE COLOMBIER - 93170 BAGNOLET

 

 


mardi 08 fév 2011

au fond de lumière il y a follow




on n'arrive pas. lever rocher. sortir cailloux. juste mémoire. miettes fond de poches. haies d'aubépines. caresse d'oreilles. course prés. mûres et herbes. on n'arrive pas des jours. sauf fenêtres. tilleuls. rouge-gorge. sauf lirécrirlir.

 

parl griot lire. on m'a parlé de roses. et claude favre. on n'arrive pas. juste lire-écrire-lire. bien déjà. s'agit pas de durer. juste aller. oui dire. des jours on n'arrive pas.

 

au fond de lumière il y a  follow. 

 

amis dans rectangle. lampe. viens infini nuages isabelle butterlin. viens entassement dedans françois bon. viens nevers christine jeanney. couloirs. jaune B. fichaises. viens pluriel christophe grossi des corps déboîtés. arrive bus malaklezmzeroff. clarinette moi yom. rescousse christophe sanchez. forgeronne sonnet pour aquiescement. monde montparnasse. gare du nord franck. fenêtre anne savelli. flote et poèze florence trocmé. dessine laurence skivée. terre daniel bourrion. glaive laurent margantin 

 

on arrive mieux. on rate mieux.

 

jérôme wurtz offre bleu et vase avril. pierre ménard offre premier vase. piero cohen-hadria offre traversée quatorzième arrondissement et vase de février. michèle dujardin invite vase mars. candice nguyen offre vietnam saïgon et réveille baky

 

on arrive mieux. quelque chose se déverrouille. ou se désenclave. ou se déboite. ou éclaire. ou relance. ou remue. ou tentative. ou flote. ou s'allège. ou j'en oublie



peut-être c'est nous 


 

 

 

lundi 07 fév 2011

territoire des insultés au confins des terres insalubres

 


vous pensiez ne pas toucher les limites ne pas entrer au territoire des insultés aux confins des terres insalubres vous marchiez discret calme élégant de l'élégance des corps à l'image de l'enfance les yeux posés dans la présence ne vous inquiétiez pas des souffles apeurés des fringues des maisons de maîtres des cicatrices à l'écart des aboiements des chiens

 

mais voilà ce sont toujours ceux qui parlent le plus fort qu'on entend le mieux et ceux qui parlent le plus méchant qu'on entend le mieux mal on finit par croire que la douceur a disparu de la surface et que la tendresse a décroché du monde

 

or le territoire des insultés jouxte quelquefois celui des consolations pas celles qui font déborder les mares glauques celles qui allument le soleil et font rire les ruisseaux  quand sur la carte des routes vous promenez votre vie songez si vous pouvez à la proximité des territoires et puisque vous êtes de ceux qui percevez la nature des silence vous entendrez celui des doux et des tendres proposer leurs joues pour apaiser cet ignoble vacarme

 

 


vendredi 04 fév 2011

c'était un jour d'ennui, probablement. de pierre cohen-hadria #vasescommunicants février 2011

 

 

le 1er vendredi de chaque mois, aventure possible : alors qu'habituellement chacun écrit chez lui, sur son blog ou son site,  ce vendredi-là, ceux qui le souhaitent écrivent chez l'autre.

François Bon et Scriptopolis ont lancé l’idée des Vases Communicants

 

 

l'écriture en est souvent modifiée puisque soudain, nous savons que nous allons quitter notre lieu et savons aussi quel lieu nous allons habiter le temps de ce texte-là de ce vendredi-là

nous n'écrivons plus dans le monde web anonyme, même si nous savons un peu qui nous lit,  mais dans le monde d'un qui a corps, voix, écriture singulière, et avec qui nous échangeons nos territoires

 

la modification se fait à la fois en notre conscience et à notre insu

ça circule, ça remue

ça se poudre aussi du remuement d'avoir été invité, ou d'avoir invité

 

et les ondes provoquées par l'échange auquel on a partcipé et celles de tous les autres vases continuent leur cercle bien après ce vendredi-là

les liens se propagent

 

 

ce vendredi 4 février piero cohen-hadria m'a invitée aux vases
grande gratitude vers lui 

j'accueille donc son texte au semenoir, ci-dessous,  tandis qu'il accueille le mien chez lui  www.pendant le week-end, blog qu'il anime avec hélène clemente 

avec elle il a créé mélico, site dédié à la mémoire de la libairie contemporaine

 

 

vous trouverez la liste des participants de ces vases de février, sur facebook, concoctée par une inlassable passeuse brigitte célerier son blog : paumée , et si vous n'avez pas de compte face book, reprise dans le nouveau blog proposé par laurent margantin :  Les Vases Communicants

 

 

 

C’était un jour d’ennui, probablement. Je lisais ce livre et tombais sur ce numéro de téléphone « Passy 15 28 » je ne sais pas ce qui m’a pris, je l’ai composé. Deux sonneries, puis : « allo ? ». Rien de plus normal. J’ai dit « oui », on a dit « c’est toi ? », j’ai dit « oui », on m’a dit « on se retrouve au Soleil d’Or, vers six heures, comme d’habitude ? », j’ai dit « d’accord ».

On ne sait pas ce qui peut arriver, c’est le téléphone qui est comme ça. Seulement, on peut toujours refuser. Cette fois-là, je m’en souviens parfaitement, il devait être cinq heures et quart, je me suis retrouvé sur la place de la Bourse, en sortant de chez moi.

P1

 

C’était l’hiver. Il ne faisait pas si froid. Tout à coup, c’est le timbre de sa voix qui m’était revenu. Mon oncle. Il aimait faire des blagues. Au volant de sa Cadillac décapotable blanche, il s’arrêtait devant un homme qui descendait la rue et lui demandait : « Monsieur, pardon, vous connaissez la rue qui tourne ? »,

P2

 

puis guettant l’air ahuri de l’autre en train de chercher, de se remémorer, d’essayer de trouver, le découvrant, il pouffait puis embrayait. On aurait dit un môme.

Je suis arrivé vers l’île, il commençait à faire nuit. Il y avait de drôles de teintes aux lumières, j’allais traverser le pont.

 

P3

Sur l’île, le café fait l’angle du quai des Orfèvres. J’y suis entré, il était assis à une table.

Léo, c’est toi ? ai-je dit. Il me souriait. « Mais oui, c’est moi, bien sûr c’est moi, qui veux-tu que ce soit ? Assieds toi…»

Il commença à me parler, en regardant dehors. Il faisait nuit. Il me parlait de sa femme, Danielle.

 

P4

De ses deux enfants. Il regardait dehors, et c’est alors que tout m’est revenu. C’était en septembre, en soixante dix sept, j’étais à l’armée. On m’apprit l’accident. Tous trois, Danielle, leurs deux enfants étaient morts dans un accident de voiture. Ils revenaient de la mer dans la Jaguar. Moi, j’ai toujours cru qu’il s’agissait d’une Daimler.

Lorsque je l’ai appris, en cette fin d’après midi, je suis allé voir le capitaine de ce camp, ce même camp qui avait vu Desnos partir, à Compiègne. Royalieu. J’y avais été incorporé, comme on dit. En août. Transmetteur. J’apprenais le morse, trois courts, trois longs, trois courts.  Le capitaine me dit : « Oh je vois, oui… Bien sûr, vingt quatre heures pour aller voir votre oncle ? Oui, bien sûr, mais réfléchissez… Vous n’aurez plus aucune journée de permission supplémentaire durant les onze mois qui vous restent… Réfléchissez bien, et revenez me voir ». J’étais deuxième pompe. Vingt trois ans, peut-être. Je regardais le camp, la cour de la caserne, les bâtiments alignés. J’ai dit que j’avais réfléchi, oui, n’importe, vingt quatre heures, oui, voilà, vingt quatre heures, oui.

A présent, dans ce café, au coin du fleuve, au loin, la fontaine Saint Michel, les quais, au loin le ciel gris, glacé. Je me suis retourné, pour regarder mon oncle. Il n’y avait personne. Je me suis levé, ai pris mon chemin dans l’autre sens. Puis, au loin, sur le pont au Change, au loin, des lumières brillaient. Paris, en hiver.

 

P5

 piero cohen-hadria

 


 

jeudi 27 jan 2011

quintette-brouette 1 #clown


travail en route / work in progress


vais commencer ce que j'appelle une mise en clown, c'est à dire mise en espace (pour la rue) direction d'acteurs, direction artistique (ça fait pas trop de directions ....)

— car c'est aussi une aventure et une exploration, de tous —

proposition de celui qui m'a appelé : quatre comédiens-clowns, une marionnette, et un brancard

un quintette donc


moi je crois que je préfère une brouette

à voir avec lui, avec tous


ça s'appellerait quintette-brouette




nous avons calé quatre fois deux jours de travail à caen 

puis une petit résidence de quatre jours dans la vallée de chevreuse pour première sortie début juin dans icelle : orsay ou autre ville proche, au gré des autorisations interdictions et autres complications


voudrais en parler ici en fragments

comme cela voudra bien 


ça commence aujourd'hui au semenoir

et samedi à caen



pars demain

vais leur montrer  : he who gets slapped

le voici, depuis google vidéo :

 
he who gets slapped, film de Victor Sjöstrom, 1923, avec Lon Chaney, Norma Shearer


 


 

lundi 17 jan 2011

jetée de bribes (1) cueillies aux 10 ans de remuenet à paris, médiathèque marguerite duras




15 janvier 2011

10 ans de remue.net à la médiathèque marguerite duras, rue de bagnolet, paris 19°

j'y étais


Dix_anx_remue:laurence skivée

©Laurence Skivée


mais réseau indisponible dans la salle pour moi en tout cas

twitter impossible


écrire en différé alors

quelques éclats  


film de phiippe rahmy projeté, lui absent doit rester chez lui

@meidos (son nom sur twitter) en annonce la mise en lignePh rahmy sur twitter annonce sa video pour 10ans remue.net





aperçois visage connus

peu


petit à petit ça y est 

passage de vives écriture lues à vifs corps

via visage bavardage repérage questionnage


ce visage là d'abord ici que je l'ai vu

vous me cherchiez madame fut ma phrase d'introduction

salutations et puis pfft ! le temps fugit

et complément d'objets

et les vases et les vases

et la casse qui brise les moules à l'usine des Produits Céramiques de Touraine 

cécile portier @petiteracine


film de phiippe rahmy projeté

reconnu sébastien rongier 

ai commmencé par son visage  vu je crois lors une nuit remue.net au centre cerise

allure sourire le moindre geste touche


aussi philippe ménard

reconnu et salué en connaissance

ai participé à ses ateliers d'écriture en ville

et en chemin partagé depuis

présent en ce samedi de médiathèque pour carte blanche et revue d'ici là

il m'a invité à proposer un texte mien pour d'ici là 6


film de phiippe rahmy projeté


cécile portier assise devant moi dans la salle

se retourne

celle assise à ses côtés aussi

juliette mézenc maryse hache dit-elle

un nom que je connais voilà le visage voilà le corps

un peu perdue de vue l'écriture 

retournerai aux mots maquis


philippe de jonckheere

le repère

ai vu son visage sa silhouette sa stature au desordre.net

irai le saluer un peu plus tard lors de la pause-pot

entre 19h30 et 20h30


quelqu'un au micro parle d'hippocampe

que me suit sur twitter sous le nom @hippo20

mais pas attrapé le nom au vol

pour plus tard


sereine berlottier

vue aussi de vif-corps un jour ne sais plus où

presque sûrement au centre cerise

elle avait aux poignets des dentelles



la littérature est tenter assaut contre les frontière



entrée de claude favre

visage et corps reconnus

vue un jour au centre cerise

échange amitié twitter mail et vase depuis

ici est la rose s'il ne fallait que champ de coquelicots l'air soudain



désir de partager une aventure littéraire une aventure de différence



dominique dussidour aperçue aussi un jour donc reconnue

mais pas trouvé l'entrée pour la saluer

une fois prochaine

le corps est l’acteur de ce théâtre


elle lira deux extraits de philippe rahmy : 

un cueilli dans Mouvement par la fin, cheyne éditeur

que j'avais lu en son temps et m'en souviens mieux que le titre de l'autre extrait

celui-là a disparu dans les lamelles de la mémoire

Il me reste un peu d'ombre pour m'abriter de la mort. Le soleil se lève derrière les arbres


elle dit l'absence de jean-marie barnaud

et dans ces deux absences j'entends

Le silence comme rencontre, le lire

même si ... mon blablaba



elle dit aussi l'absence de patrick chatelier présent ici

et on entend parler du feuilleton général instin

et certains soirs d'été soyez patients pour l'entendre chanter


guenaël boutouillet, assis côté jardin, mène le théâtre de paroles en table ronde :

ce qu'internet change dans votre rapport à l'écriture

les acteurs sont assis sur fauteuils disposé en arc de cercle

et peut-être la table est rectangulaire

puis en suivant la disposition des assis

philippe de jonckheere : désordre.net

thierry beinstiegl : feuilles de route

anne savelli : fenêtres open space

anthony poireaudeau: futiles et graves

ai-je bien retenu ou compris qu'il était à l'initiative du convoi des glossolales

cécile portier : petite racine 



dans les décombres de vent et de pluie


pour mourir... fais-moi passer autour du bracelet de ce regard oblique


réza barahéni



il y eu pause café thé 

où parole et connaissance éclair vont bon train

et vous — bonjour, vous avez un blog, peut-être je le connais et ah j'associerai corps et blog ou site — stéphane gantelet — ah non ne connais pas votre nom — c'est moi qui réalise le site de juliette mézenc—

et de bavarder encore

de retour pour écrire ce texte fais visite chez lui 

quelle promenade dans les polygones et autres tétraèdres

quel sculpteur, en maillage virtuel aussi !

et je cueille dans le blogue :

Il est particulièrement jouissif, après avoir passé des années à manipuler du bronze, de parvenir à réaliser de grandes pièces dont le poids final n’excède pas 200 grammes ! 


il y eut pause café thé

et claude favre me présente laurence skivée plasticienne

bonheur du vif-corps après bonheur d'avoir découvert son travail en son blog et

sur twitter, attirée par le graphisme de l'image dite avatar : 

 

Laurence skivée : avatar twitter

nous nous reparlerons après la pause

en attendant

un geste : lâchons prise dans l'éclat des étoiles



il y eut pause café

et

échange de quelques mots avec — et je l'apprends dans l'instant de la parole — jacques josse

je connaissais son travail d'éditeur: wigman (fin de l'aventure éditoriale en juin 2010)

par l'intermédiaire de florence trocmé poezibao ( il doit bien y avoir des planètes polyèdres)

et sa participation à remuenet




vu fred griot et sa carte blanche

et sa perf-ormance, en trio

quels textes — les retrouverais- je maintenant et à l'heure de l'écriture

tentative : me souviens de : j'ai vu que j'avais repéré sur son site et tant apprécié

me souviens de : je clope dont j'avais fait rebond au semenoir : elle clope

le reste ne trouverai pas ne connais pas le titre

dire j'ai beaucoup aimé

sentiment à la fois de maîtrise et d'improvisation de ce ce travail — mélange qui me plaît particulièrement — texte appris — corps (gestif, gestué, quel mot trouver?), — et pied du micro comme partenaire scénique — les deux autres sont humains en lien improvisatoire avec lui — percussion et basse d'eric groleau, à la table de mixage son : thierry balasse (quel est le terme officiel qui désigne son travail acoustique?)



il y eut plus longue pause avec un apéritif

salué françois bon que je lis depuis longtemps et qui ne manque pas de faire signe faire semenoir, ne lui ai pas dit merci de vif-corps

salué gilda fiermonte, (sous-texte silencieux le nom de son blog : traces et trajets) bien reconnue puisque nous avions je crois partagé un ou deux ateliers d'écriture en ville, à château landon avec pierre ménard, mais confusion de nom, et je l'appelle christine (sous-texte silencieux christine genin)

bavarde bien et agréablement avec laurence skivée, et christine genin s'approche (les mots de ses territoires s'affichent en mémoire : labyrinthe et lignes de fuite)

ah ah la confusion m'apparaît

fais amende, que l'on dit honorable mais ne sais, et rend à césar, et à gilda et christine, ce qui est leur visage respectif


salué cathie barreau

depuis quand je la lis dans le web, ne sais plus

paysages en milieu de vie : Le temps et le lieu réunis dans le grand cadre de la fenêtre du train. Ainsi chaque seconde est la découverte d’un tableau qui se dessine sans cesse et choisissant de regarder ici et là, de réunir un ensemble d’arbres, de bosquets, un chemin, une maison mais très vite une route, un bord d’océan et le ciel immense, on devient le cadreur d’un cinéaste imprévisible.

corps texte et droit d'asile


bavarde un peu avec sébastien rongier et trinquons verre de bordeaux

salue phiippe de jonckheere juste un bonjour

échange quelques mots avec chantal anglade, avec sylvie garcia


avant l'apéritif

avais salué martine sonnet un peu plus tôt dans la salle / elle devait partir avant la fin de la journée / elle partait en voyage

la lis depuis un moment

ne sais rien dire d'autre de son atelier 62, (éd papier aux éd le temps qu'il fait) que : l'ai lu d'une traite dans émotion et respect

l'avais déjà vue et rencontrée lors de la projection du film de jérôme wurtz aux ateliers varan, paris

(j'avais lu le dit jérome dès quinze ans sous un escalier)


il y eut aussi, avant apéritif, et après tentative d'ajustement technique

carte blanche à pierre ménard et la revue d'ici là

lecture à deux voix, et quelles voix, claude favre et pierre ménard

qui consola de la défaillance technique

et voici que le montage images-sons prévu est maintenant en ligne



et

soudain

sébastien rongier mains en porte-voix nous appela à la suite


c'est à dire

françois bon et dominique pifarély : une traversée de buffalo (lecture / performance)


en parlerai dans un autre texte




donc à suivre ...



 

mercredi 12 jan 2011

cut-up #10

 

 

 

un interstice / poursuivre les jours à la lueur bleue des aubes / notre désir / pensée libre / de vent.

 

secret des paysages silencieux / sans cesse déplace les marges / le geste / lire / écrire / on cherche

 

terrain d'entente / saisi par les ailes / place pour la rêverie / ici et maintenant / on rigole

 

étirement / du temps et de l’espace / mots / visage / couleurs / lieux /  faire des bulles / respiration

 

une espérance en le monde / trame lacérée de nos mémoires / le présent comme passé, futur / une vague

 

embrasser la langue / l’aimer de tout le corps dont on dispose / à reculons que le temps s'en va


d’être en vie  / en écriture jusqu’à l’effacement / jusqu’à la disparition des traits / musique

 

cheveux dans le vent / magie du mouvement entre la vie et la mort, l’âge, de la tête aux pieds

 

un chat sauvage dispersé dans la langue / mot a volé hors de vue il n’y a plus de bord

 

 

 

 

 

 

textes d'abord twittés

terreau du cut-up ici

voir aussi au semenoir

 

 

 

présentation de la revue d'ici là et remue.net fête ses dix ans d'existence

 

  

remue.net pour ses dix ans d'existence organise une journée de rencontres et....

 

tout le programme est là : samedi 15 janvier 2011 à partir de 14h30, à la médiathèque marguerite duras, 115 rue de Bagnolet, paris 20° / réservez

 

parmi tous les invités, pierre ménard y présentera la revue de création: d'ici là, chez publie.net

lire dans son blog : liminaire, à ce propos, son texte : une revue ça remue


gratitude vers lui de m'avoir invitée à publier un texte mien parmi une cinquantaine d'auteurs dans le numéro 6 de cette revue que vous pouvez lire en vous procurant la revue chez publie.net

 

 

 

mardi 11 jan 2011

jeanney scène de nevers



lis sur twitter

chez @cjeanney : reçu au courrier brochure écrivains en scène de nevers "rencontre exceptionnelle" qu'ils disent et je suis dedans

 

 

 

laisse reposer la phrase

les deux noms

christine jeanney et nevers

 

puissance évocatoire des noms déploie réminiscence plurielle

 

histoire d'amour de l'écriture et de la lecture

s'embobinent se tissent sèment leurs fleurs

 

écrivant

de rien

 

scène de nevers

 

histoire en coups de foudre de lectures


scène de jeanney blog

bribes scintillent

facettes lues brillent ensemble

en tentative fabrique angles d'une nouvelle écriture

 

couloir jaune

(entrée impromptue de la robe jaune d'anne savelli aperçue dans lecture du matin en mai 68)

un mort dans la chambre ne pas y croire dans le rêve il se relève père que l'on perd la peinture les signes cliniques les fichaises la petite boite qui voltige voir B. et retour

 

 

christine aujourd'hui approchée de marguerite et petite tondue et la douleur et histoire d'amour

de lure à nevers via hiroshima

  

petite fille de rien de nevers et jamais plus la douleur

 

et au loin

le cri de la folie mendiante à tonlé-sap



et le cri d'amour de l'écriture




 

angkhistrophon / lapider texte / #vasescommunicants janv 2011

 

 

angkhistrophon

claude favre


coup de rein, sur le fil et près, contre, et avec, les langues à creuse la, angkhistrophon par amour

 

sur le fil rasoir, saut de l'ange toutes les 8 s dit @cjeanney qui n'en est pas moins, désir ça continue, et , si, chute

 

n'évitera précipice, ni la lame du cran d'arrêt toujours poche, mais trouées de lumières entre, Si seulement vous

 

saviez sur quels déchets/Pousse la poésie, Mandelstam, sans qui, et d'estoc courage camarade, se perd sur le champ batailles

 

qui, sans, se plouf, perdu, sans Mandelstam à jamais, perdue tant pis, reste l'agilité de la phrase à se retourner, contre

 

gangrènes de mots éviscèrent le texte, vous êtes bien pâle, c'est pour mieux ne, rien dire, pas de chance, feu crevard le

 

bon usage, l'ai eu, plein fouet, l'assomme, l'estourbis, pseudonyme en bouche, hé, j'ai jamais tué ni chat ni vlang veau vomir

 

mon petit rat ma phrase, veau gela, c'est pas joli pas poli bon usage l'étonne violemment l'empoisonne, tout plaisir, bricolo

 

sans définition gâche, en perdre latin et cuisines, tout jour dernier ring, cf  contre Vaugelas, qui gagne perd à, ne, mais

 


 

 

lapider txt

maryse hache


lapider txt tenir amande ou rose hors mâchoire de fer et piège à couteau tenir à même brume écrire à même pierre menacée

 

écrire debout dans oiseaux dans mitraille eau d'or beauté décomposée auprès terre langue peu reposer va vite heure dernière

 

mimosa sur l'épaule pollen du temps ainsi va l'écrire pissenlits taille douce ou pic épeiche acide et miel à affûter langue

 

tenir mots en des habits de signes vaille que coûte taillader à rendre gorge rouge bois de la langue voix douce en violence

 

elle barque déjà en vue dans la main obole prête s'attarder un peu dans l'écrire avec nuit tilleuls bruyère et pivoines

 

en confiance haute tête et secrets chemins de forêts clairières amis et frissons a rose is a rose églantine et aubépine

 

corset sur txt guêpe et orchidée a corps is a corps cadavre ne tient qu'à un "e" trancher net before prochaine presque là

 

enchâsser phrase comme parfum boîte de trois fois rien musc santal ou benjoin et laisser résonner les sauvages hautbois

 

caresse d'oranges crachée en 125 cartouches plus grenaille à la hurle de voix flèches et relevailles d'essayer là @vec vous

 

 

 

 

ce 1° vendredi 7 janvier 2011, c'était le jour des vases communicants, échange libre de blog à blog chaque premier vendredi du mois

 

ces deux textes ont d'abord été publiés dans ce cadre et ont construit un échange entre claude favre et moi-même, avec une innovation puisqu'ils ont été composés pour être publiés via twitter et sa contrainte de 140 signes espaces compris (avec le chiffre du rang et le hashtag #vasescotwt ici supprimés) et non via les blogs respectifs comme de coutume, claude favre n'ayant pas encore de blog

nous avons donc échangé nos time-line 

on dira donc que les textes ont été twittés

ils sont aujourd'hui publiés tous les deux au semenoir

 

voici la liste de tous les participants, dressée par brigitte célerier et reprise dans un nouveau blog dédié aux vases communicants et créé à l'initiative de laurent margantin 

 

voir aussi chez christophe grossi : vases co(rps)mmunicants twittés

voir aussi chez françois bon et son tierslivre : vases communicants c'est important


 


 

 

dimanche 02 jan 2011

twitterlang 2010



réunir ici (ceux que j'a pu rattrapés) des textes lapidaires, écrits pour twitter, et contraints par ses 140 signes maximum

le premier à lire est le dernier twitté




2010/12/18

oui je sais, ne serai pas là le jour de ma mort / tant pis / c'est @ceux qui seront là que je pense

 

23/11/2010

dans la nuit claire une méduse de nuages cependant que magny sur son grand  chariot promène en rêves frais nos mémoires dernières

 

7/10/10

tous mes perdus me font farandole au gré de petits riens qui les invitent; heureuse qu'ils fassent visite, et dans les rêves aussi

 

7/10/10 16:21

le soleil aux hautes branches du tilleul, les feuilles translucides, une coccinelle sur la vitre, et le chant du rouge-gorge de gaieté

 

2010/09/4

ils étaient là dans la nuit tweeterienne à lire tilleuls et chevêche/ le disent en relançant les mots de nuit sur la terretwitter/ gratitude

 

3 sept 10 23:22

la nuit par la fenêtre au-dessus des tilleuls / une étoile / une chevêche / pas encore le parfum de l'automne / l'apparent silence du monde

 

2010/06/

langue crisse gravier /dans l'ombre /vide à appeler les étoiles /fabrique monde vivant de mots /ouvre bras à ce qui vient /parle parle parle

 

2010/06/20 21:42

quitter nos corps / glisser l'icône sur le bureau / un petit nuage éclate à la lucarne lumineuse de nos vies / pfftt / léger / c'est fini

 

2010/06/10 15:53

#clown : tentative poétique de toucher au fond sa faiblesse en faire l'aveu et ainsi la retourner en force au pays de la vie et de la langue

 

4 juin 2010

prise dans le coeur d'un tout petit mal mais oiseaux poissons océan flore et côtes dans le coeur liquide du pétrole le grand cric les croque

 

2010/06/1 10:39

il y aurait des panthères du neuf trois, des paquebots de l'amont quentin et des roses sans pourquoi; il y aurait aussi ferraille et acier

 

2010/05/23 13:22

que l'esprit de la langue nous travaille en ces jours d'entrecôte

 

28/04/10 10:43
à mesure que les lumières brûlent / demande-moi l'enfance / j'essaierai / 7 déc 2009 / en rebond avec mathieu bénézet

 

04/04/10 17:51
à nouveau soleil sculpte grosses branches hautes du tilleul élagué. comme rosace évidée de cathédrale romane en ruines. beauté  et morsure

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

samedi 01 jan 2011

il faut dire que ça viendra les jours

 

 

 

il faut dire que ça viendra les jours

où il m'auront perdue

avec la violence qui accompagne

 

il y aura sûrement une coïncidence qu'ils remarqueront

tiens c'est justement un jour ensoleillé

tiens une mésange chant d'oiseau pour elle

tiens il fait mars comme au jardin

 

les professionnels feront leur office avec cols blancs et costards borniol

j'avais longtemps cru que c'était le nom d'une entreprise de funèbres pompes

 

pas de voiles plus de mise

la bière seule

car pourrez pas me laisser au direct contact de la terre

avec juste un linge et nue dedans

pas permis dans les lois républicaines

 

 

 

il faut dire que ça viendra

d'aller choisir une boîte

pour me mettre dedans

ohé matelots

 

des pleurs il y en aura

 

et des fleurs

des simples et pas en couronne ça fait mortuaire

oui je sais il faut bien dire que de ça il s'agira

mais pas de couronne coussin et autres gerbe

juste en brassées comme embrassades

 

oui jetées dans le trou ça aide à laisser partir

doux rituel fleuri de leur beauté

mais toutes les autres

il faut dire de les emporter

 

 

 

il faut dire que ça viendra

der de der

elle est partie

 

aux suivants

de ouvrez les armoires

de quel avenir pour tous ces livres sur étagères

de y'en a ti des objets des lettres des vêtements

 

oh elle garderobe aussi des aïeux

et cette assitette "toi et moi"

et ce bracelet vous savez d'où il vient

mais pourquoi gardait-elle tout ça

 

et avec le semenoirblog

on fait quoi

vous savez le mot de passe

 

 

 

 

à chaque fois que l'un de nous meurt

c'est pas moi

 

 

il faut dire qu'un jour ça viendra

l'un de nous ce sera moi

 

 


 

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