Rédigé par Maryse Hache le lundi 21 juin 2010 à 18:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: calpurnia, cesar, ides de mars, lice, lion
c'est peut-être
l'heure
ce point
là
sternum
si c'est elle
c'est la bonne heure
25 mai 2010
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 20 juin 2010 à 20:17 dans quand C'est cRâne | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: bonheur, dire, heure, sternum, taire, écrire
Rédigé par Maryse Hache le samedi 19 juin 2010 à 19:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard
du 12 juin dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
voici les propositions d'écriture :
détails à lire sur liminaire
#décrire ce que vous voyez en marchant tout en décrivant ce que vous ressentez : difficulté d'écrire dans la marche, temps, paysage.
#à l'arrêt café, champ/contre-champ, intérieur/extérieur, dans le café / devant le café, quartier /rue
#cf Laurent Septier : décrire en une ligne photo que vous auriez prise : photo potentielle
en compagnie des autres participants dont vous pouvez lire les textes sur liminaire (cliquez sur le lien)
voici ce que j'écrivais
je marche
sur la rive du canal saint-martin, quai de valmy paris 10°
atelier de lecture itinérant de pierre ménard
je marche
puisque la consigne c'est d'écrire / décrire ce qu'on voit en marchant
et j'ai attribué d'emblée le en marchant à écrire, et pas à ce qu'on voit
alors je marche et j'écris tout en marchant
le chaland
jeune skater à casque orange
pavés sous les pieds
odeur de l'eau
anneau en fer
pour quel amarrage
écluse
je pense à simenon
un homme fait des pompes dans un petit jardin d'ombre
sous mes pieds c'est quoi
une moquette verte en plastique
vigilance poubelle dit le plastique vert vide accroché à son anneau
pour les reliefs repêchés sur le canal
pépiement de moineaux avec bruit d'eau
écluse
ça klaxonne
réverbères déguisés à l'ancienne
l'allumeur a coulé depuis longtemps
un homme sur un banc lit avec un gros cigare à la bouche
je pense à orson welles
les platanes regardent l'eau qui regarde le ciel
les verts se rencontrent
bouquets d'eleagnus ou de choysias sans fleurs
des petites herbes entre les pavés
des cases métalliques le long des portes de l'écluse exposent déchets détritus et autres restes qui s'y sont accrochés
comment décrire sur le pont cette plaque métallique au sol ouvragée de points pendant que je ne peux pas observer plus longtemps car
je marche sur le pont au-dessus du canal saint-martin quai de valmy paris 10°
les portes de l'écluse bougent
café restaurant le valmy
quelle date la bataille
les voitures coulent à flots inlassablement
leur flot n'est pas celui du canal
celui-là est discontinu voiture après voiture couleur distincte après couleur distincte
les particules d'eau sont tellement collées l'une à l'autre qu'elles construisent une nappe
et de même couleur
à nouveau grilles au pied des arbres et pissenlits
pour quelle salade
je marche et j'écris tout en marchant
je vois le sol pendant que j'écris
je vois ce qui m'entoure plus haut plus loin avec le regard périphérique
pour les détails en plan large je lève le nez de mon carnet
j'arrête l'écriture
en contrebas une allée herbacée et pierreuse avec pierres rondes
l'herbe abondante signale qu'elle est peu empruntée
les nez de marche des trottoirs défilent l'alignement de leurs longs rectangles de pierre
contraste de couleur de gris avec le bitume
le regard traverse le canal
sur l'autre rive grand bâtiment industriel
il semble abandonné
le mot "exacompta"
je pense aux carnets d'écriture
aux textes échangés sur blogs à leur endroit
moleskine ou clairefontaine
la surface de l'eau montre moins d'objets flottants non identifiés
je lis "131 espace vélos piétons" pendant que mes pieds sentent toujours le dessin des pavés
photo
jeune homme au balcon remontant la manche de sa chemise blanche
photo
une voûte quai de Valmy avec petite haie de troènes au fond après l'ombre
installation de piquets et barres de fer
marché sans bâches
ils pique-niquent sandwich chez paul
objets flottants identifiés : deux sacs plastiques bleus un blanc un emballage de ships mais
je marche tout en écrivant et ne peux vérifier la marque
toujours l'irrégularité des pavés sous les pieds
je la sens très bien à travers la semelle des chaussures
mes chaussures
elles marchent
tantôt l'une tantôt l'autre
construisent un rythme vert anis
elles suivent la nappe vert bouteille du canal à ma gauche
un peu au-dessus sur ma droite le vert des platanes
le vent de la partie
fait rider la surface de l'eau
une musique des mots m'entraîne dans le courant
mémoire
la fontaine
le moindre vent qui d'aventure
puissance d'évocation d'un assemblage de mots
passé un jour dans notre vie
et faisant retour
un pigeon traverse le canal
au jardin sur la même rive mais de l'autre côté de la rue on s'allonge sur les pelouses
on s'envole comme on peut
les enfants jouent au ballon
des moineaux pépient dans une masse de vert lierre accrochée au mur
peut-être pas du lierre avec ces petites grappes fines de feuilles jaune crème
c'est quoi alors
un pont sur le canal
je vois l'absence d'arletty
(même si elle était sur un pont-décor-de-cinéma)
les canards col-vert voguent
à l'écluse attend une péniche
un panneau de signalisation indique espace jemmapes
devantures peintes jaune d'or vert absinthe et rose bonbon
chez antoine et lili
plus possible de continuer sur la longueur du bassin d'écluse
_comment ça s'appelle_
je marche sur des marches
je fais demi-tour
je vois pierre ménard
suppose qu'il twitte l'atelier
je change encore de sens
reprends la marche un peu en contrebas sur le trottoir cette fois
un petit coup de vent
pas de longueur de cheveux suffisante pour en faire sentir le passage
pas non plus de jupe ou de robe
mais les joues
s'arrêter
moment du café
pas encore
je continuer à marcher
en marchant retrouve la berge possible
encore un anneau d'amarrage
quel est le mien
tiens voilà la péniche après changement de niveau
elle passe l'écluse
décrire en marchant
écrire en marchant
je marche et je tourne la tête pour regarder encore un peu
le mot "aspasia" sur bleu
au sol petites boules vertes hérissées de piquants
sûrement de jeunes bogues de châtaignes
tombées du nid
je lève la tête
châtaigniers confirmés
interdit aux chiens même tenus en laisse
n'ai pas de laisse
ou du moins pas de celles-là
entre dans une aire de jeu
feuilles de platanes au sol
ça sent l'ombre mouillée comme un peu déjà l'automne
je marche
je marche
la main gauche tient le carnet
commence à s'essouffler entre poignet et carpes
la mine du crayon s'épuise
vais bientôt écrire avec le bois
sur le papier ça n'ira pas
ah il faut retourner
l'aire de jeu ne dure pas
encore sentir du sol moquette plastique
écrire sans arrêter les pas
plus ralentis qu'une marche sans écriture
qu'y a-t-il d'autre de ralenti
les pieds sentent des petits cailloux sur le marches
avant que les yeux ne les voient
ils n'entrent pas dans la chaussure
ce n'est pas l'heure du scrupule
enseigne : carré revêtements céramiques
bribes de conversation sur la rive du canal saint-martin
"c'est pas l'artiste ...comment s'appelle-t-il ... c'est un australien"
photo
pignon peint signé bergerol, quai de valmy, paris 10°
bribes de conversation mais pas la même personne que précédemment
: "j'ai toujours rêvé d'être un artiste ... j'ai toujours trouvé ça ...."
les pigeons roucoulent à trois sur la berge de pierre
un étui de papier à cigarette à côté des pigeons
je pense à fred griot et son JE CLOPE
elles mangent la dernière bouchée de leur sandwich
hygiéniquement correctes
elles se lavent les mains avec le liquide désinfectant obligatoire
difficile
à la caisse d'une pharmacie quelconque
de ne pas voir des amas de flacons en plastique transparent
proclamés gels mains antiseptiques
bribes de conversation : "on gruge les gens ... sur les vêtements ..."
photo
breton sur le canal saint-martin : rue jean poulmach
lever les yeux et voir les nuages
l'écrire en marchant
et voir sur fond de pavés herbes capsules de bouteille et mégots
un avion passe
un autre pont et un pont tournant qui tourne
laisse apparaître dessous ...
photo
canne et couvée de canetons révélées par ouverture du pont tournant sur canal saint-martin
je marche en écrivant
s'amuser à l'impossibilité d'observer davantage et de compter les canetons
écrire en marchant
canauxrama et sa ballade touristique et ses touristes qui font bonjour repasse dans l'autre sens
le bruit du bateau qui glisse sur l'eau
la voix sonorisée du guide touristique
"vous allez pouvoir apercevoir sur votre gauche l'... (le quoi?) de l'hôpital saint louis"
pas de places à la terrasse de la marne
sur l'autre rive du canal lire puis écrire : salle des ventes aux enchères
eau surfacée avec reflets et détritus surnageant
le vent offre des ondulations au ciel
tiens pas de garde-fous ici
de balustrade
de grilles
pour protéger
au bord du canal
simenon rôde
une qui jogge
cette odeur un peu âcre un peu saumâtre un peu moisie-mouillée
quel mot pour le parfum de cette eau-là
le soleil
et des ombres
s'arrêter chez sésame café champ contre-champ en terrasse deux clients viennent de laisser places
je ne marche plus
contre allée champ et ses voitures garées entre trottoir et voitures garées allée pour cyclistes terrasse avec tables carrées revêtement bois mais lequel et pieds ferronniers à l'ancienne petites chaises de jardin pliantes en fer avec coussins orange un skater glisse sur l'allée des cyclistes une rangée de platanes
contre-champ une rangée de hauts tabourets autour d'un bar en bois .....
j'aperçois des livres derrière la vitre presque vitrine : shakespeare, jules césar, visible-lisible sur un dos une corbeille en osier à l'entrée recueille des magazines "papa, papa" dit une petite voix enfantine
au-delà du canal sur l'autre rive ligne de platanes aussi champ un grand immeuble moderne à balcons translucides orange, comme de grandes gélatines-filtres pour projecteurs de scène
ils passent devant la terrasse elle et lui en chapeaux haut-de-forme-déguisement..........entrent au café.........ils n'ont plus dix-sept ans "j'ai pas énormément faim moi" ...........ressortent champ et s'installent en terrasse
un bouquet de lysanthis autrefois blancs contrechamp continuent de faner en un vase trop de soleil ou trop d'âge trois chaises longues repliées le long de la porte d'entrée à côté d'une poussette tout-terrain-panier-à-commissions-intégré "papa papa donne-moi la main"
colette magny chante dans la mémoire réveillée
au fond de la salle au-dessus du bar immense ardoise-programme
"la nana elle a déjà poussé la voiture de 20 mètres en se garant tout à l'heure" dit un jeune homme buvant un café à une jeune file qui l'accompagne et observant la voiture qui manœuvre pour se désenclaver de sa place champ puis "ils prennent les tickets restaurants j'sais pas le samedi"
un ventilateur contrechamp au-dessus du bar
15h 35 quitte le sésame et le contrechamp en travelling
en sens inverse je marche en écrivant j'écris en marchant
du vent du vent des nuages des nuages
klaxons de vélos
les voitures voiturent
au loin j'aperçois une personne svelte, casque de vélo sans vélo, torse nu, sorte de boxer-short_le temps de l'écriture marchée me rapproche de l'énigme_ le torse nu se confirme, gants de boxe rouge sang et silhouette pliée d'une manière que je ne parviens pas à déchiffrer
quel est ce pli
quel est ce ploiement
est-ce douleur
est-ce rire
la position des jambes intrigue aussi
il me semble se protéger de quelque chose
il se tient sur la berge sous la pile d'un pont
et trois ou quatre personnes stationnent au-dessus de lui
il me semble qu'ils le regardent se penchent vers lui
encore quelques pas et l'énigme va tomber
ce qui tombe ce sont des œufs crus
et le récipiendaire a l'air consentant
j'imagine un pari
je me retourne pour regarder encore un peu
mais je continue à marcher
je marche
un homme endormi-couché en travers sur le rebord béton de la rive_ou dois-je dire du quai_la moitié de sa tête n'y repose pas
j'imagine un esseulé
un habitant du dehors
un avec pas de logis
un dans un équilibre instable
mais il ne peut pas tomber
dans l'eau
je marche
sur un bâtiment l'inscription : Assainissement de Paris
quid de celui du canal
quelques gouttes de pluie
à nouveau les trois couleurs de chez antoine et lili et la frise des ampoules colorées pas repérées lors de la marche dans l'autre sens
"en me voyant il refume" dit une jeune fille que je croise
une manif au loin avec sifflets et slogans
décryptage peu probable
crois entendre "qui va là" "où vas-tu"
aperçois de la couleur orange qui s'agite
le bruit fait s'envoler les canards
je marche
la fanfare va me croiser
je vais croiser la fanfare
orange c'est la couleur d'écharpes boa
sûrement acryliques
montées sur tiges de fer et agitées pour la circonstance par les manifestants
impossible de savoir de quoi il s'agit
pas de panneaux
pas de banderoles
pas de distributions de tracts
c'est fête de voisins ou quoi
ils sont tout seuls ou quoi
ça reste entre eux ou quoi
j'entends un "manifestez-vous"
guère plus avancée
je marche
les bruits de cette réunion de joyeux drilles s'éloignent
je m'éloigne des bruits etc
c'est une histoire de sol cette écriture en marchant
c'est par les pieds que ça s'écrit
c'est par le regard périphérique
c'est par les oreilles
pépiements de moineaux dans un bosquet
je lève les yeux du carnet pour identification du bosquet
je marche
c'est du charme
je marche
je marche
je marche
le temps marche aussi
il est 16 h
l'heure de litote en tête
l'heure de la rue parodi
n'y suis pas encore
tiens revoilà canauxrama
photo assise sur un banc quai de Valmy paris 10°, femme indienne en sari chantant une mélodie
voilà la rue parodi
16h 05
Rédigé par Maryse Hache le samedi 19 juin 2010 à 12:00 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: arletty, atelier d'écriture, canal saint-martin, champ-contrechamp, colette magny, françois bon, fred griot, marcher, pierre ménard, écrire
texte paru, d'abord invité, chez pierre ménard liminaire dans le cadre des vases communicants vendredi 4 juin 2010
à cette même date paraissait ici son texte l'usure du temps
offrandes et libations miel pain fleurs et eau fraiche vers qui invite
splendeur émouvante de se sentir appelée
ça chante pinsons et merles ça s'agite abeilles et papillons ça pique en bouquet d'ortie
à moi la vivance de la langue à moi les grandes bêtes venez à la visite
ça crie dedans avec livrées sauvages ça cavale muscles et foulées dans les hautes herbes
de grands pans pivotent ouvrent à de la vastitude nouvelle
de grands portes métalliques s'élèvent et donnent sur rien mais l'horizon
ça tresse des courbures de panier ça cueille des fraises au bois
comment
ramez, disaient-elles
c'est la lumière de l'aube elle déborde soudain avec tendre assurance s'invite dans les ombres accroche ses couleurs aux arbres à la terre aux fenêtres jusqu'au clavier
*
il y avait
au long des côtes du monde
une île
où s'était formée une cité
sur les rives d'un fleuve
avec ses balcons
ses rinceaux et grilles
ses avenues et arbres
avec ses maisons serrées
ses fenêtres à carreaux
ses rideaux fins de tulle
ses femmes à corsage
et ses hommes à chapeaux
des petites filles se promenaient
à socquettes
des petits garçons se promenaient
à chaussettes
des grand-mères à boucles d'oreille
lisaient
le soir
des histoires
sous des lampes
près des lits
dans l'air du matin
des chevaux auburn
tireraient des grandes carrioles
à bouteilles de lait en verre
quelque fois
dans la nuit
une panthère noire
ferait visite
les réverbères projetaient
dans les chambres
leur lumière
de persiennes
chacun
chacune
était bientôt rangé
dans son lit
geignait
ronflait
criait mise à mort
dormait dans leurs rêves
s'était formée
une ville de toits
gris de zinc
une ville de chats
de quinquina
de dubonnet
une ville de charbonniers
une ville de décembre
en mandarines
et dans cette ville
de vies
de cris
de morts
et dans cette île
avec tous les autres
elle
était
*
en écho à michel butor, Illustrations II, Gallimard, 1969.
il y avait au large de l’Europe une île où s’était formée une cité considérable, pendant quelque temps la plus importante de toute la terre,
sur les rives d’un fleuve large et lent,
avec ses places et ses fontaines,
ses grilles, ses balcons, ses stores,
ses enfilades de maisons monotonement élégantes avec leurs chaînes de pierre et de briques alternées
Rédigé par Maryse Hache le samedi 19 juin 2010 à 09:00 dans vases communicants | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: butor, libation, liminaire, miel, panthère, pierre ménard, vases communicants, zinc
avec mathieu brosseau, Et même dans la disparition, éd Wigman
entrer par le sacrifice
oui il y a une porte blanche au fond du noir
l'arrêt ressemble au sacrifice
tu le sais seul le blanc te sauve de l'impossible commencement
et il faudra donner ta parole par-dessus les rivières pour qu'elle te parvienne
il faudra gravir l'échelle de l'ange et laisser vivre la lumière libérée
laisser le corps apparaître
laisser le corps disparaître
montrer ce qui fait de toi histoire
passe la porte
c'est l'entrée qui fait la fin
ouvre
et la lumière te donne ta parole au milieu
quelqu'un viendra-t-il assister ta parole
quelqu'un a-t-il déserté la place
le lieu commun
bientôt tu vas disparaître
un feu rouge brûle et ton visage va pleurer
tu verras que les ruines témoignent et tu verras qu'il est pénible de les faire sortir du temps
toi tu viens avec elle
tu nous l'offres
qui l'avons perdue
allume la veilleuse
ils sont là
27 mai 2010
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 17 juin 2010 à 23:07 dans clown, quand est-ce que ça commence | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: ange, histoire, lumière, mathieu brosseau, sacrifice, veilleuse, échelle
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 10 juin 2010 à 21:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Tags Technorati: acrylique, anémone, bleu, carré blanc
Réaliser, peu à peu, une œuvre. Il s’agit moins de réaliser en découvrant progressivement les limites. La couleur et la chose en bloc. Ici la lumière est belle. Réaliser les résistances ou les obstacles divers. Lui donner (faute de mieux) sa forme définitive finalement.
Là, derrière eux, les nuages s’amoncellent. Les linges sèchent vite. Une suite de décrochages. Perdre la lumière. Le mot de coupe.
Affirmer, au fur et à mesure, en variant un paramètre, à peine, le tracé des différentes ramifications dessinées. Des tourbillons de particules. Affiner les conditions de production et, bientôt, au-dessus de la cime des grands arbres, un éclair, des gouttes, l’orage gronde aux portes de la ville.
Des liens par juxtaposition. Une manière de s’y tenir. Il ne faut pas dire quel silence. Mais non ce n’est pas forcément en écoutant qu’on entend.
Le temps lui-même ne cesse de couler comme un fleuve. Compléter la pluie. Enfin un procédé de construction plus unitaire, plus subtil. L’usure du temps va plus vite que le temps. Procédé de construction inscrit dans un mouvement plus général, englobant les différents plans.
Les premiers émois, temps de pose infini, c’est ainsi que je dis, aujourd’hui, mais je sais qu’ils ont laissé trace, qu’ils ont fini par susciter le désir d’écrire.
Accueillir le temps plutôt que le nier. Rien d’autre qu’attendre. Construire la règle. Preuves réunies et pièces éparses du puzzle qui s’emboîtent bien. Ce qui nous reste des regards. Une fabrique d'intervalles devrait suffire. L’histoire suit son cours. Tout recommence toujours.
Alors, sans comprendre, résigné comme jamais, ça ne fait que commencer, je continue mon chemin.
Texte et images par Pierre Ménard qui invite mon texte offrandes et libations chez lui dans le cadre du projet de vases communicants: ’’le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.’
(cliquer sur les liens)
voici la liste des participants que j'emprunte à cjeanney
Autres Vases communicants de ce 1er vendredi de juin :
Tiers livre http://www.tierslivre.net/ et
Dominique Pifarely http://pifarely.net/wordpress
Joachim Séné http://www.joachimsene.fr/txt/ et Urbain, trop urbain http://www.urbain-trop-urbain.fr/
Morgan Riet http://cheminsbattus.spaces.live.com/ et
Murièle Laborde Modély http://l-oeil-bande.blogspot.com/
Jean-Yves Fick http://jeanyvesfick.wordpress.com/ et Christine Jeanney http://tentatives.eklablog.fr/
France Burghelle Rey http://france.burghellerey.over-blog.com/ et
Denis Heudré http://dheudre.over-blog.com/
Florence Noël http://pantarei.hautetfort.com/ et Anthony Poiraudeau http://futilesetgraves.blogspot.com/
Anne-Charlotte Chéron http://feenmarges.blogspot.com/ et
Christophe Sanchez http://fut-il-ou-versa-t-il.blogspot.com/
Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/semenoir/ et
Pierre Ménard http://www.liminaire.fr/
Louis Imbert http://www.samecigarettes.wordpress.com/ et
Arnaud Maïsetti http://www.arnaudmaisetti.net/spip
Jeanne http://chezjeanne.free.fr/ et
Jean Prod'hom http://www.lesmarges.net/
Michel Brosseau http://www.àchatperché.net/ et Brigitte Célérier http://brigetoun.blogspot.com/
et peut-être d'autres. Merci à Brigitte Célérier pour ce recensement patient et les nombreuses mises à jour !
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 04 juin 2010 à 09:10 dans vases communicants | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Tags Technorati: liminaire, linge, lumière, oeuvre, pierre ménard, puzzle, regard, tenir, vasescommunicants
il y en a qui lisent qui lisent qui lisent
au jardin
il y en a bien calés
dans les sauges bleues
et dans les sauges rouges
il y en a à côté de la valériane
il y en a au milieu des bourraches
il y en a autour des centaurées
il y en a contre le bord du bassin
dans les géraniums vivaces blanc et rose pâle
il y en a au centre de la lavande
il y en a au pied de la clématite blanche
ah pas encore dans les cistes
il y en a un peu cachés par les pivoines arbustives
il y en a entre les escholtzias et la véronique
il y en a auprès des anthémis
à l'ombre du noyer il y en a
il y en a devant les hortensias
il y en a qui se faufilent au pied du choysia
il y en a le long du mur au nord
à l'écart du lilas et du seringa
il y en a le long du mur au sud
à l'ombre des fougères
il y en même qui s'introduisent dans le hangar
c'est bien en lisant que l'on devient
liseron
Rédigé par Maryse Hache le mardi 01 juin 2010 à 17:06 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Tags Technorati: jardin, lire, liseron
Rédigé par Maryse Hache le dimanche 30 mai 2010 à 11:06 dans jardin chantier | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Tags Technorati: jardin, rose cuisse-de-nymphe-émue
une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture
chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte
le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof
ça s'appelle duo aléatoire mhk
voici donc le neuvième duo
une vacance
faire confiance
l'espace de la pièce
roses fanées
livres livres livres
triangle de la balalaïka
papier peint aux roses bleues
l'espace du jardin
bercement du vent
branches du laurier palme
branches du grand pin
branches du noisetier
nuages
s'installer à la lucarne
dans l'espace de la langue
poser les mains sur le clavier
et fabriquer une musique
petite mais vivante
dans le bouleau
chante un pinson
michelle kruithof
Rédigé par Maryse Hache le samedi 29 mai 2010 à 13:25 dans duo aléatoire mhk 2009/2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: balalïka, clavier, duo aléatoire, michelle kruithof, musique, pinson, vacance
en écho à françois bon
et à son chant sur une phrase de bernard noël
incantation
son polyphonique
tombe à l'intérieur
<hom hé ô aime ô haime a hé hom oh hé la ho aime hom>
voix murmure
voix son bulle vibrée dans les tuyaux où ça souffle
depuis le fond
bulle son envahit le corps
jusqu'au nez
et autres cavernes résonatoires
et se love enfermée en bouche
joue en joues
tremble derrière lèvres
fabrique du mmmmmmm
puis petit jeu de lèvres
se touchent et se lâchent
s'embrassent et se quittent
voilà qu'une voyelle apparaît
une manière de syllabe
un assemblage dû à ouverture fermeture
pas le même son si ordre différent
si fermeture commence et ouverture suit
petite suite d'assemblages sonores
tantôt poussée d'air
on l'entend passer dans la gorge
tantôt laisser couler
ça se mélange ça s'échote ça se superpose ça se mixage
surprise
un bourdonnement agonise au chambranle de la fenêtre
laisserai faire
trop de frissons d'épouvante à l'écoute
même si sans commune mesure
avec l'insecte frelon
reviens au bon bourdon
corps épaisseur d'espace
qui tombe
j'entends déjà tomber
dans le corps de plaine françois bon
_et soudain sonnent les insistées consonnes
les sss les rrr <erre> les pll
presque<plaie>
_
la phrase de boule bernard noël
ai ouvert la fenêtre
c'était une cétoine
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 26 mai 2010 à 16:57 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: bernard noël, bourdonnement, consonne, cétoine, françois bon, son bulle, souffle, voyelle
se lancer dans le tremblement du présent avec une sorte de vertige
déplier léger mains et doigts
reconnaître l'écriture
reconnaître la manière des signes le lancé f la petite boucle d
entre réel et vagabondage entre les bribes de sa vie se mettre au travail et
vous montrer ce que la petite boîte rouge contient
bientôt
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 26 mai 2010 à 15:14 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: boîte rouge, passé, présent, tremblement
Rédigé par Maryse Hache le mardi 25 mai 2010 à 16:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: cachan, hortensia, plastique
la mère de ma mère s'appelait blanche
sur le chemin de la vie
elle montait sur sa chaise pour allonger les fils du fromage
elle a été tuée par la mort dans l'hôpital à Créteil
et je lui tisse une écriture
linge de mémoire
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour la beauté de sa lumière
le père de ma mère s'appelait fernand
sur le chemin de la vie
il mangeait de la pomme avec le gruyère
il a été tué par la mort dans l'hôpital Boucicaut
et je lui tisse une écriture
linge de réglisse
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
qui attache les yeux de sa lumière
la mère de mon père s'appelait camille
sur le chemin de la vie
elle buvait son café le matin en se promenant dans son jardin
elle a été tuée par la mort dans sa maison de seine et oise
et je lui tisse une écriture
linge de papillon
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour voir trembler la lumière de ses cheveux gris
le père de mon père s'appelait albert
sur le chemin de la vie
il allait à des réunions d'anciens combattants et plantait des iris
il a été tué dans l'hôpital d'orsay
et je lui tisse une écriture
linge de maïs
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour faire lumière sur son manteau bleu-marine
la mère de la mère de ma mère s'appelait marie-célestine
sur le chemin de la vie
elle était sévère sévère disait ma mère
je ne sais déjà plus où la mort l'a tuée
je lui tisse une écriture
linge de voile
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
que filtre encore une toute petite lumière
le père de la mère de ma mère s'appelait edmond
sur le chemin de la vie
choses gens événements ont disparu
il a été tué par la mort je ne sais où
et je lui tisse une écriture
linge presque détruit
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
il reste si peu de lumière
la mère du père de ma mère s'appelait albertine
sur le chemin de la vie
elle avait été mariée à 16 ans à un edmond de 37
elle a été tuée par la mort personne pour dire où
et je lui tisse une écriture
linge de bracelet
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
dans la lumière de qui s'éteint
le père du père de ma mère s'appelait lui aussi edmond
sur le chemin de la vie
il était centralien
il a été tué par la mort dans un endroit insu de moi
et je lui tisse une écriture
linge de moindre
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour une lumière sur l'ombre
la mère de la mère de mon père s'appelait marie
sur le chemin de la vie
elle était marchande de couleurs
elle a été tuée par la mort dans sa maison alfort
et je lui tisse une écriture
linge de broderie
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
pour une lumière blanc de titane
le père de la mère de mon père s'appelle ... prénom pas su
sur le chemin de la vie
rien ne reste de ce qu'il était
ni dans quel lieu la mort l'a tué
et je lui tisse une écriture
linge du diaphane
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
dans une lumière de presque rien
la mère du père de mon père s'appelait léonie
sur le chemin de la vie
elle fabriquait neuf enfants
elle a été tuée par la mort dans sa maison de boulogne-sur-mer
et je lui tisse une écriture
linge de coquillages
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
qui donne lumière sur son pas de calais
le père du père de mon père s'appelait ...prénom disparu
sur le chemin de la vie
petits ou grands événements disparus aussi
la mort l'a tué en quel espace
et je lui tisse une écriture
linge de haillons
pour vous le dire
et je vais allumer une bougie
petite lumière du ténu
la mort me tuera où
sur le chemin de la vie
voir image du père et de la mère de la mère (c'est la petite fille, léonie) du père de mon père
Rédigé par Maryse Hache le lundi 24 mai 2010 à 15:20 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Tags Technorati: bologne-dur-mer, dédicace, linge, lumière, maisons-alfort, seine et oise, écrire
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 19 mai 2010 à 19:58 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: no borders, peace and love, place stalingrad
atelier d'écriture de pierre ménard du 15 mai 2010 dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour du thème de la ville de paris
ce jour-là il s'agissait de travailler_en se souvenant du texte de Georges Perec : Tentative d’épuisement d’un lieu parisien_à décrire ce que nous voyions, installés que nous étions dans un café, place de Stalingrad à Paris, pendant une heure. Pierre était preneur de sons et d'images et même twittteur-live. Nous avons ensuite lu nos textes que Pierre Ménard a enregistrés. L'ensemble des textes, images et son, qu'il a mixés et mis en forme, est en ligne sur son site liminaire. (le lien est en début de ce texte)
.
voici ce que j'écrivais
samedi 15 mai 2010
café peace and love au bout de la rue Lafayette place Stalingrad, Paris 10°
15h30
· passe un taxi occupé AP 634 TQ
· temps nuageux et soleilleux, en alternance
· feu vert passe au rouge, plusieurs fois
· un jeune homme, short vert, tong aux pieds, parle américain cheveux coupés courts, lunettes de soleil
· un jeune homme fume, debout, sur le trottoir, jeans, blouson; je le vois de dos, juste derrière la vitre du café
· passent deux gendarmes, clinquants sur leur moto blanche
· traversent et passent devant le primeur deux jeunes filles, une brune à sweat rose et l'autre blonde à chignon
· un enfant avec des chaussures rouges
· un homme âgé, sac jaune plastique: supermarché tang, à la main gauche, il mâche. Un chewing-gum?
· un homme à moustache et lunettes passe et jette un coup d'œil dans le café
· une moto, deux passagers, 646 E4A95
· une petite camionnette RATP avec ligne verte reconnaissable, en stationnement, de l'autre côté du carrefour, angle rue Lafayette, quai de Valmy
· un petit garçon roux passe sur une trottinette verte
· temps nuageux
· six peupliers en contrebas
· une station d'autobus de l'autre côté de la rue
· un panneau de signalisation jaune d'or : Déviation
· un panneau d'interdiction de stationner, rond bleu cerclé et rayé de rouge avec, en dessous, le petit dessin : enlèvement demandé
· une voiture de police s'arrête au milieu de la rue, portière gauche reste ouverte, clignotement warning
· en courant, entrent dans le café, deux jeunes filles asiatiques, elles s'adressent au bar.
· une vespa LX4, vert foncé, jeune file à la conduite, capuchon rouge et casque
· un petit groupe, cinq hommes, au pied du panneau jaune d'or Déviation : un à casquette, un à chapeau, deux déjà chauves; ils s'en vont.
· passe un camion Canter
· une mini manif passe : NON À L'EUROPE SÉCURITAIRE ABOLISSONS LES FRONTIÈRES
· passe une femme à vélo en début de manif, un enfant derrière, dans un petit siège, tient un ballon
· retentissement de sirène
· NO BORDERS
· passe un enfant à patinette, petit blouson à capuche mauve
· la manif passe
· un petit chien noir court sous la bannière NON À L'EUROPE
· un jeune homme avec Nikon photographie
· un homme sac en bandoulière passe
· la manif stationne toujours
· sur la gauche, le fer gris du métro aérien
· le 26 Gare Saint Lazare passe, publicité Pinacothèque Munch à l'arrière
· un homme, longue barbe grise, sac à dos beige sur l'épaule droite, traverse et rejoint le groupe des manifestants, arrêté
· les grandes bandes blanches obliques sur la chaussée
· passe un jeune homme tee-shirt marqué Memphis, bleu électrique, et un sac à dos avec sa marque Nike
· une publicité Yves Saint Laurent et son sigle défilent sur un panneau
· un homme sort du café, seau serpillère, échelle aluminium, laveur de carreau du moment
· maxi manif de voitures de police, gyrophares allumés, j'en compte 14 pour l'instant, qui suivent les manifestants quai de Valmy; j'en compte 25 maintenant
· une bouteille de Schweppes, étiquette verte et jaune, sur une petite table du bistrot, en terrasse
· encore une voiture de police, retardataire
· une voiture camionnette blanche remorque une voiture rouge
· bus 26
· car Suzanne, bleu
· voiture de la poste jaune Arrêts fréquent; elle roule
· une cabine téléphonique sur ma gauche
· passe une Volkswagen rouge 4509 KV 93
· passe un 26, toujours Munch
· passe, au loin, une voiture municipale, transporteuse d'eau dans un grand réservoir et qui abreuve les arbres? qui nettoie les trottoirs?
· la vitrine de Mac Donald, de l'autre côté, en transversale
· passe un jeune homme boitillant, écouteurs aux oreilles, sac de sport orange et vert sur l'épaule droite
· un peu au-delà, de l'autre côté du quai de Valmy, la façade vitrée d'un immeuble avec reflets des arbres
· un homme passe, à cheveux blancs, lunettes, veste de peau, sac sur l'épaule, se mouche
· un jeune homme traverse, dans la main gauche, petit paquet enveloppé dans un sac plastique noir fin genre sac poubelle, et une petit papier blanc peut-être la facture de ce qu'il y a dans le paquet
· un cycliste attend au carrefour de pouvoir passer
· un 26, gare Saint Lazare Gare de Lyon, publicité Copie conforme avec rouge à lèvres
· couple traverse, elle cheveux courts teints en blond, lunettes cerclées noir, lui main dans le dos, elle lui tient le bras; dans la main droite, sac à mains noir et sac noir; tous les deux habillés de noir
· quelqu'un téléphone dans la cabine
· derrière la cabine un panneau publicitaire; je vois du jaune
· un métro passe, aérien
· un magasin là-bas, à gauche, La Générale d'optique
· le café d'en face : La Pointe Lafayette
· une sirène : les pompiers passent
· une femme pousse une poussette vert pomme dans laquelle se transporte un bébé
· la Supérette Lafayette, fruits et légumes à l'étal
· des jeunes gens accoudés aux grilles
· une sirène de police
· le laveur de carreau temporaire lave le carreau, à ma gauche
· le plafond du café est rouge avec des ligne noires
· un escalier de fer gris, qui mène au métro aérien
· passe une femme en boubou jaune à grands motifs de cercles bruns
· un jeune homme passe, baguette de pain emballée dans la main gauche, sac de toile vert clair en bandoulière
· un 26, Munch
· un graffiti tag rose sur le mur d'un bâtiment, quai de Valmy
· pause; je bois un jus de tomate
· passe une femme, cheveux gris, manteau marron, canne à main droite
· une femme s'installe à une table du café, brune, cheveux longs, chaussures à talons hauts, manteau crème, elle boit un coca-cola à la paille, au majeur de la main droite, elle porte deux bagues, une à grosse pierre verte, l'autre à grosse pierre de lune, elle a posé au sol un petit sac à main de paille tressée rose
· camionnette en arrêt carrefour, elle attend son tout pour tourner
· la bouteille de Schweppes est maintenant par terre; je ne l'ai pas vu bouger
· sirène
· enseigne, rouge blanc et noir : Facom, en majuscules
· le 26 dans l'autre sens
· une sorte de petit autel à mégots sur le trottoir du peace and love
· le soleil se cache
· passent les nuages
· vole une petite graine d'arbre, en étoile
· sur des plots en béton, graffitis roses
· panneau de signalisation Voie pompiers Accès secours
· une Renault grise, une Peugeot bleue, une Mercédès noire,, les unes derrière les autres, en attente de tourner vers le quai de Valmy
· une femme à vélo, petit foulard vert pomme autour du cou, et deux enfants, chacun à vélo, à la queue leu leu; ils s'arrêtent devant le café La Pointe Lafayette
· passent trois femmes âgées, cheveux teints en blond, l'une porte une veste en fausse peau de léopard
· le laveur de carreaux lave toujours
· un 26
· un couple à lunettes de soleil, la femme, mains dans les poches, sac à dos en cuir, l'homme pousse la poussette, sac à dos bleu
· sade écrit en bleu sur fond blanc d'étiquette posée sur une camionnette blanche; qu'est-ce
· passe un garçonnet, dribblant
· un peintre, en bleu de travail à taches de peinture blanche, poche plastique dans la main gauche
· une femme, sac Lidl à la main droite, traîne un caddy de la main gauche, l'air soucieux et grave, la tête enveloppée dans un grand châle à paillettes
· roule un métro, aérien
· 26, direction gare Saint Lazare
· un autre, juste derrière, vide
· un cycliste
· un petit chien au bout d'une laisse tenue, main gauche, par un homme à cheveux gris, blouson noir, il traîne un caddy main droite
· une jeune fille, chaussures rouges, robe noire à bordure rouge, talons hauts rouges, rouge à lèvres rouge, entre dans le café
· un homme traverse le carrefour, teeshirt rose et patins à roulettes
· sirène
· 13 petits cars de police passent
· sirène
· 6 camionnettes de police passent
· un quad vert pomme va tourner
·
· on me fait signe; l'heure est passée
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 19 mai 2010 à 19:31 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: georges pérec, manifestation, no borders, paris, pierre ménard, stalingrad, tentative, épuisement
Rédigé par Maryse Hache le lundi 17 mai 2010 à 23:09 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Tags Technorati: boulogne-sur-mer, broderie, broodthaers, camille, l'échappée belle, moule, photo
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour du thème de la ville de paris
étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.
pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.
il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy :
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002..
voici ce que j'écrivais en lien avec la deuxième proposition:
texte 2 #caniveau et son eau jaillissante après un tour d'écrou allant droite ou gauche, côté pente ou côté de l'autre, par dépose à l'oblique de serpillère mouillée, l'inclinant à prendre telle ou telle course et sa plaque de fonte rouillée déplacée et déposée sur le bitume / cela ouvrait soudain le trottoir que l'on ne soupçonnait pas de cacher tant de profondeur / aurait-on la chance de pouvoir jeter le sien et sonder ce trou d'ombre quelquefois fumante / trou rectangulaire ouvrant sur quel noir mystère, donnant sur quel néant urbain elle apprenait à lire aussi, regardant par la fenêtre du train, en épelant les noms des stations_bien détacher les syllabes : den-fert-ro-che-reau_ou en épelant le nom des publicités dans les tunnels sombres_certaines facilitaient la chose en détachant déjà les syllabes : dubo-dubon-dubonnet / une lecture en transport dans l'odeur du grésil les grands de l'avenue felix faure qui montent jusqu'au troisième étage_étaient-ce des platanes /ceux de la rue de la convention / les grands marronniers à grappes blanches de la cour de récréation, avant le bonheur plus tardif de rencontrer ceux du boulevard arago / aucun rue sarrasate / aucun rue de lourmel /en revoilà rue saint-charles / aucun rue boulard /aucun rue daguerre on pouvait y acheter des chapeaux ou des imperméables que l'on appelait parlo; elle comprit plus tard le sens des deux syllabes : parer à l'eau vieille dame, autrefois rousse / elle vend des œufs tout en se promenant dans les rues du paris quatorzième / ils sont bien rangés dans des alvéoles au fond de petites boîtes en carton carrées et bleu marine ça c'est du meuble #le chanteur des rue et le bruit que font sur les trottoirs les pièces qu'on leur lance, où elles tutoient les mégots
#regard
#bouche d'égout
#train pour la vallée de chevreuse, station denfert-rochereau
#grille
et ses jours de dentelle de fonte rouillée autour du pied des arbres / elles bougent et grincent souvent lorsqu'on passe dessus
#arbres
#à la toile d'avion, avenue du général leclerc
#les marchands avec charrettes à bras
#madame coco
#les mégots que ramassent les clochards sur les trottoirs
#ségalot, avenue du général leclerc
#le ré mouleur
#le vi trier
#le balayeur des rues et son balai de branches
#au soldat laboureur, avenue du général leclerc
#aux galeries d'orléans
#la toute petite librairie, avenue du général leclerc, où après cinq ans de captivité, le kriegsgefang peut rencontrer, grâce à un oncle compréhensif propriétaire de la dite, celle qui l'attend depuis cinq ans / retrouvailles, à l'insu de leurs parents respectifs, libres au milieu de livres
l'enfance des villes de l'enfance m'a retrouvée
samedi 10 avril 2010
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 14 mai 2010 à 12:46 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: arbres, bouche d'égout, caniveau, denfert-rochereau, jacques-françois piquet, kriegsgefang, libre, livre, michel valprémy, mégot, pierre ménard, regard
je reviens du gers et d'un travail autour d'un solo de clown intitulé quand est-ce que ça commence, solo conçu par le comédien et moi-même il y a un peu plus de cinq ans et qui attendait une continuation
et je souris d'entendre le sens que prend ce titre au fur et à mesure des années
j'ai souri aussi le jour où le comédien m'a annoncé qu'il avait obtenu une résidence de sept jours dans un village du gers appelé Samatan pour travailler sur ce solo patient
je me souviens de beckett et de son "ça commence quand ça finit"
j'ai aussi beaucoup photographié pendant ces six jours
dehors dedans, sur le plateau, en coulisses, dans les loges,
j'ai photographié le comédien, le costume, le maquillage, les objets, la maison où nous logions, le petit lac, le restaurant où nous prenions nos repas
j'ai photographié le septième jour, celui de l'inauguration du festival au sein duquel notre travail était présenté, les anonymes venus là, les grandes tables dressées sur la place, les barnums sous lesquels se tenaient ceux qui servaient les repas et la buvette, les comédiens qui jouaient dehors, ceux qui nous ont accueillis
donc j'ai photographié des chaussures, en gros plan, en solitaires et elles m'ont parlé de van gogh de heidegger et de martine drai
quand est-ce que ça commence
ça commence quand je lis sur publie.net : je suis une mauvais malade, lecture qui installe en moi un écho qui ne s'éteint pas
ça commence quand j'avais tellement aimé aussi relire cet extrait de ponge dans Le Parti pris des choses qu'elle citait :
Les statues se réveilleront un jour avec un bâillon de tissu-éponge entre les cuisses. Alors les femmes arracheront le leur et le jetteront aux orties. Leurs corps, fiers jadis et d’être sans issue vingt-cinq jours sur trente, laisseront voir le sang couler jusqu’aux chevilles. Ils se montreront en beauté.
Ainsi sera communiquée à tous, par la vision d’une réalité un peu plus importante que la rondeur ou que la fermeté des seins, la terreur qui saisit les petites filles la première fois.
Toute idée de forme pure en sera définitivement souillée.
ça commence quand je regarde des chaussures peintes et lis le texte dans lequel les images sont insérées, et quand je regarde d'autres chaussures accompagnées d'un texte, encore
ce jour-là aussi j'ai pensé à van gogh et à heidegger
ça commence par l'écoute d'une lecture : un extrait de l'histoire des chaussures, au centre cerise rue montorgueil, en lien avec remue.net, où je vois le visage de certaines personnes que je lis régulièrement sur le site mais dont je ne connais pas encore l'apparence de chair
ça commence comme ça la rencontre avec l'écriture et les chaussures de martine drai
quand la pensée d'elle m'est revenue, en photographiant les chaussures, là-bas, dans le gers pendant le travail théâtral, je me suis dit, je vais les publier sur le semenoir en rebond avec les siennes
elle ne le saura pas tout de suite car je ne l'ai pas vue sur twitter
et pourquoi chercher tout de suite à la prévenir
laissons cela au hasard des échos de notre pays de langue
ça commence quand ça finit, dit beckett
sait-on jamais ce qui nous attend
il y a quelques jours, en rentrant du gers, _où je n'avais aucun accès internet nulle part_ai regardé mon compte twitter et ai lu via martine sonnet et via remue.net l'annonce de sa disparition
elle a en fin commencé
elle ne saura donc jamais
dans cet aujourd'hui où elle a quitté ses chaussures qui l'ont quittée
que ce texte et ces images s'offrent à son souvenir et en son hommage
lire : hommage à Martine Drai sur publie.net pour faire sa connaissance, la lire un peu, et regarder ses chaussures
mercredi 12 mai 2010
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 13 mai 2010 à 07:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: beckett, chaussures, clown, heidegger, malade, martine drai, ponge, publie.net, samatan, sang, van gogh
atelier d'écriture de pierre ménard dans le cadre de sa résidence à la librairie litote en tête
autour du thème de la ville de paris
étais absente-présente à celui de samedi 10 avril. Ai rédigé "en chambre" mais quasi synchrone avec le groupe et dans les propositions de durée limitée. gratitude à pierre ménard de l'avoir rendu possible.
pierre ménard a mis il ya quelques jours en ligne sur son site liminaire , ce dont je le remercie encore près du cœur, les textes des participants.
il empruntait les propositions d'écriture à jacques-françois piquet et michel valprémy :
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la mémoire. Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus, rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances, exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie verbale est avant tout le son. Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002..
voici ce que j'écrivais en lien avec la première proposition :
1.avenue felix faure
1.1 avenue felix-faure chez madame debossu
jardin d'enfants, trottoir en face du 48, un peu plus loin, en allant vers le boulevard Victor / petit groupe de bambins jouant au sable avec panoplie ad hoc : seau, pelle, rateau, passoire / confection rituelle de châteaux et de haute importance_comme s'il en allait de leur vie et qu'il savaient déjà que nous sommes poussière etc. / petit va et vient entre tas de sable et châteaux alentour / on entendait des voix crier avec une modulation qui veut du sa ble fin / ainsi déjà certains comptaient sur le désir des autres d'avoir le produit convoité sans l'avoir fabriqué eux-mêmes_avec leur passoire_et ceux-là avaient raison ; il en était toujours pour répondre moi; ils en voulaient / c'est ainsi qu'un seau fut retourné au-dessus d'un château presque achevé et qu'un sable_comble de l'horreur, et ce fut un drame_et qu'un sable grossier se déversa sur le château, détruisant pour toujours la pureté et la belle harmonie de la finesse de la matière qui le constituait jusqu'à ce geste destructeur / c'est ainsi que l'enfant de quatre à cinq ans découvrit le mensonge et que la parole pouvait dire ce qui n'est pas
1.2 avenue felix faure chez piault
pharmacien, face au 48, le 45 / c'est là qu'un jour sa mère, peu courageuse ordinaire, après avoir descendu l'étage de l'immeuble et traversé la rue_pas dans les clous comme on avait dit qu'il fallait_et appuie bien sur la coupure_ déboula / la blouse blanche et l'homme qui était dedans demanda de tremper le doigt dans un petit bol rempli de liquide_de l'eau_ce qui fut fait / or ce liquide inerte et sans surprise en avait une en réserve / au moment ou elle y trempa son doigt, et la coupure qui saignait, l'eau soudain devint mousseuse / plus tard elle sut que l'eau était oxygénée, qu'elle avait assisté à sa première leçon de chimie et à une réaction de la dite
1.3 avenue felix faure chez poitreneau
c'était preuve qu'on avait grandi : avoir la permission de descendre l'étage, suivre le trottoir à droite et cinq boutiques plus loin entrer chez le marchand de légumes, lui demander haut et fort_n'oublie pas bonjour monsieur, s'il vous plaît monsieur, merci monsieur, au revoir monsieur_lui demander tout haut une livre de poireaux, poireaux qu'il enveloppait dans du journal, les déposer dans le dit sac à commissions, payer en comptant bien pour savoir combien il allait rendre comme monnaie, et refaire le trajet en sens inverse, fière d'avoir réussi toutes les étapes / on avait repoussé, en longeant cinq immeubles d'une rue parisienne du quinzième arrondissement, la limite du monde
1.4 avenue felix faure chez taral
si le grand père l'avait demandé je te fais confiance ma p'tite fille, on entrait dans le bureau de tabac-café, à quelques pas de la maison, à l'angle de la rue de la convention et de l'avenue felix-faure, acheter 1 des gauloises bleues sans filtre 2 des petites ampoules en verre transparent laissant voir un liquide bleu pâle_il disait des ampoules d'essence_et 3 une boîte de cachou lajaunie
1.5 avenue felix-faure le cheval
il trottait sur les pavés de cette avenue, tôt le matin, très tôt, ses sabots claquaient pendant un petit moment puis s'arrêtait / il apportait du lait frais à la crémière, au coin de la rue Houdart de la Motte / quand on venait lui en acheter elle plongeait une grande mesure grise en aluminium dans le beau liquide blanc et le faisait couler dans un pot à lait qu'on apportait vide / le cheval faisait aussi entendre son pas_et là on pouvait voir son grand corps de bête en pleine ville, par la fenêtre, il était plus tard_lorsqu'il livrait des grands pains de glace; on appelait le lieu d'où il venait les glacières / le temps des réfrigérateurs viendrait un peu plus tard
2.rue de lourmel
l'école religieuse des filles
3.rue lacordaire
l'école laïque des filles
2.3 rue de lourmel rue lacordaire
lorsqu'on était dans l'une on pouvait voir la cour de récréation de l'autre par-dessus le mur / deux mondes séparés par le mur /
4.boulevard victor
le dimanche on allait, en tenant la main des parents, jusqu'à ce boulevard, près duquel poussaient des herbes qu'ils disaient folles sur des terrains qu'ils disaient vagues /on sentait que cela avait à voir avec quelque chose d'indéfinissable, excepté son côté dangereux et défendu sauf accompagnées des grands / le dimanche on allait tout près du bout du monde
5.la rue brézin
le quatorzième arrondissement c'était pour le jeudi / les autres jours de la semaine, dans le quinzième, les petites_montées sur le petit balcon à cette occasion, remuant leur main en signe d'aurevoir, quand avant de tourner avec son scooter au coin de la rue houdart de la motte et de la rue de plélo, il tournait la tête dans leur direction_savaient qu'il y partait travailler / le jeudi donc accompagnées de leur mère, elles prenaient le 62 et allaient voir le travailleur dans sa boutique / on allait au magasin, on avait le droit de passer derrière les comptoirs et même de s'asseoir à la caisse sur les genoux de celle qui rendait la monnaie / c'était une ancienne boutique de marchand de couleurs, devenue après la guerre Les arts et les techniques
en ce temps-là, avenue felix-faure, avenue de la convention, rue brézin, avenue du général leclerc _autrefois avenue d'orléans avant l'entrée du dit général dans paris libéré_rue houdart de la motte, avenue du maine, les grands appelaient les petites bout d'zan
samedi 10 avril 2010
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 12 mai 2010 à 11:37 dans atelier d'écriture de pierre ménard | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: cheval, glacière, les arts et les techniques, liminaire, michel valprémy, paris, pierre ménard, ville, zan
une proposition, à rendez-vous mensuel, de duo d'écriture, l'une avec lettre l'autre avec dessin / peinture
chacune de son côté, un jour fixé d'avance, une fois par mois, écritdessinepeint
puis les deux écritures sont réunies et publiées telles quelles sans rectifications ni ajouts dans l'inconnu du côte à côte
le semenoir accueille, en cette aventure, michelle kruithof
ça s'appelle duo aléatoire mhk
voici donc le huitième duo : (avril en mai), pour des raisons géographiques, l'une en bretagne, l'autre dans le gers, sans internet
après une lecture, chez publie.net, de claude favre
on écrit des fois comme pousse le vent les feuilles _la bouche ça fait des histoires de pensée d'écriture _ça dit une parl dit fred griot _ça râcle le fond de soi le bord la surface _ça pince la nuit bleue de lune électrique
des fois on écrit comme bouge le vert la lisière des sous-bois _ça remue la limite des horizons _ça longe les haies d'églantines –ça pique les lèvres aux épines des ronces
des fois on se tait d'écriture _ça s'émiette comme partir
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 12 mai 2010 à 10:56 dans duo aléatoire mhk 2009/2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: bouche, claude favre, feuilles, fred griot, michelle kruithof, publie.net, sous-bois, vent, écriture, églantine
le violet frisé
de perse
se change soudain
avec l'air du soleil descendant vers l'ouest
avec le léger changement de température
avec une imperceptible fraîcheur venue de la terre
en luxuriance parfumée
cette lame effilée de senteur
s'en enivrer encoreplus que quelques jours
et il faudra attendre
le printemps prochain
c'est l'heure du lilas
Rédigé par Maryse Hache le jeudi 29 avr 2010 à 17:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: lilas, parfum, perse, soleil, terre, violet

la première pivoine
magnolia et les dernières fleurs
coupes de buis protégeant les marguerites nouvelles
ancolies à l'abri d'un rosier noisette
tilleul (élagage drastique mais sinon les branches entrent dans la maison. planté trop près. quand. peut-être aux entours de 1886 )
l'ombre du tilleul
le camélia près du mur au nord
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 28 avr 2010 à 19:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
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continuation d'un travail d'écriture au plus près du jardin et du jardinage, jour après jour, saison après saison
on verra bien jusqu'à quand, jusqu'à quel âge de jardin
y reviendrai peut-être dans la terre de l'écriture
mais tenter de travailler dans le flux de ce qui vient, sans remettre à demain
#9 avr 2010
griffe sécateur sac pour les coupes te voilà à nouveau au jardin
encore supprimer
pour pouvoir replanter et que ça renaisse
tu veux travailler au jardin, y éprouver ta carcasse, bien malmenée, en ce printemps de mars et avril. et planter géraniums odorants, géraniums vivaces, cistes et verveines d'ornements, qui le réclament, depuis le fond, près de la grille, dans leur petit pot en terre cuite couleur brique. tu déposes les outils sur le petit muret de béton gris autour du bassin, puisque c'est là que tu vas travailler, et tu pars vers ce que tu as toujours entendu désigner comme le fond du jardin
ce mot " fond"
et le jardin ouvre un espace où entrer
comme on le dirait d'un bois ou d'une forêt
un espace dilaté propice à se perdre
auquel le mot offre un indice d'énigme
donc tu te diriges vers le fond. tu salues le cerisier montmorency, au milieu de l'allée, en fleurs. tu n'as pas pu, d'un coup de serpette bien visé, couper les rejets de merisier venus au-dessous du point de greffe. pas eu le courage, depuis quatre ou cinq années, de les supprimer pour que le cerisier vive mieux. très vieux ce montmorency, malade. il y a deux ans tu as tenté de couper quelques branches pour le sauver, mais c'est décidé tu lui laisses les branches de merisier. pour l'heure ils vivent ensemble
penser qu'il date de 1936
il a dû en offrir des cerises à macérer dans une eau-de-vie
tu prends les six pots de géraniums, posés au pied des troènes_tu ne les as pas taillés en haie_ et tu les déposes sur la brouette en bois
brouette fait main
le jardinier qui t'a fabriquée a depuis longtemps rejoint la terre
qu'il y a si souvent transporté
à mon tour de t'utiliser
avant qu'à mon tour aussi j'y retourne
un coup d'œil au grand noyer_en branches encore nues,_aux branches frêles d'un petit lilas blanc bientôt en fleurs,_éclat prelevé du grand, planté ici au printemps dernier_avant de rouler la brouette entre les allées de buis jusqu'au bassin. te voilà arrivée. ça ne t'a pas semblé long mais moins aisé que d'autres jours, la force des bras moins vive, le souffle un peu différent. qu'importe, ça brouette quand même. pour travailler la terre avant de planter, tu ne peux pas t'accroupir comme à l'accoutumé et à l'asiatique. pas encore assez de force. t'assieds sur le petit muret de béton, jambes allongées sur la terre, et, griffe à la main, tu la débarrasses des herbes et petites pousses qui se sont installée sur les copeaux de cacao de l'année passée. tu ne sais pas les noms. tu préserves les violettes, les pieds de marguerite dont on aperçoit bien les tiges, et les ancolies dont tu reconnais les feuilles légères.
à la vue des feuilles d'acanthe qui commencent à dépasser la surface de la terre
penser aux chapiteaux des colonnes corinthiennes
aux dessins d'ellsworth kelly et de matisse
tu travailles presque en –dessous de l'aubépin_Bel aubépin verdissant / Fleurissant / Le long de ce beau rivage_ pas étonnant que tu trouves plusieurs pousses de cet arbre_toute petite tige mais déjà de dures épines et une racine enfoncée loin en terre, tellement qu'à la main tu ne parviendras pas à les extraire.
s'étonner de la puissance de cette plante quasi naissante
capable de forer la terre
aussi rapidement que profondément
a-t-elle besoin de nutriments ne se trouvant qu'à cette distance
tu griffes pour remuer la surface, l'aérer, nettoyer des racines que tu jettes derrière toi dans un sac prévu à cet effet
remarquer une petite tache rouge insolite au milieu des herbes dans le sac
un rouge qui bouge
une coccinelle
la sauver des déchets
deux petits volets si minces s'entrouvrent. elle s'envole
tu griffes encore un peu. la narine toute heureuse, tu disperses un peu de noir crottin de cheval que tu mélanges à la terre pour l'engraisser. et tu prépares la plantation en disposant les pots sur la terre pour repérer l'endroit où tu vas creuser. les six géraniums vivaces bleus en première ligne et derrière, les géraniums odorants, un entre les rosiers rugosa, deux au bout à l'angle, entre le rosier blanc_quel nom_et les tanaisies rapportées de normandie. maintenant dépoter chaque plant, lui ménager un trou_pas trop profond_ verser un arrosoir, planter, remettre la terre soigneusement autour, disposer les copeaux de cacao, arroser à nouveau_pour faire tomber la terre bien autour des racines de manière à ne pas laisser de poche d'air_arroser avec la pomme sur l'arrosoir cette fois-ci pour ne pas disséminer par un jet d'eau trop puissant les dits copeaux.
regarder le travail vert sur brun
se dire que oui ça été possible
une petite joie
se remettre debout
cistes et verveines une autre fois. tu as quelque chose à finir. rouler la brouette jusqu'au fond du jardin, sous le hangar. ranger les outils dans la petite remise sous l'escalier. porter le sac de coupes jusqu'à la rue où l'on vient les collecter. te défaire des gants de jardinage, des chaussures et de l'habit réservés à cette activité
piaffer d'impatience : à quand les fleurs
les poissons nagent rouge au soleil
un petit vent apporte l'odeur des narcisses
le printemps s'installe
le monde suit son cours
Rédigé par Maryse Hache le mercredi 28 avr 2010 à 15:48 dans jardin chantier | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Anne-Marie Albiach
Anawratha, Al Dante
« le lied perce un corps nu
que dévore une broderie »
entre broderie et dévoration
sarcophage richelieu
vie de mandibules
ciseaux des tissandières
acharnement tranquille
dans les maisons féminines
la guerre de chair
cousue
en blanc du linge
mercredi 5 avril 2006
Rédigé par Maryse Hache le mardi 06 avr 2010 à 10:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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À quand remonterait pour moi le premier souvenir de livre lu associé à la langue allemande, à une traduction de l’allemand et d’un auteur associé à l’espace de cette langue ?
françois bon / de l'Allemagne, en vase communicant chez laurent margantin
mon premier_sait-on jamais quand ça commence_souvenir de la langue allemande remonte à la petite enfance, sans que j'eusse reconnu ce petit mot d'une syllabe, répétée deux ou trois fois par mon père "auf " comme lui appartenant. c'était pour moi un des mots tendres qu'il offrait au réveil de ses pioutes pour tenter de les faire sortir du lit_c'était l'heure de quitter le sommeil et se préparer pour l'école. il disait aussi Schaf Kopf quand_me semblait-il_il voulait nous dire à peu près la même chose que lorsqu'il disait "tu n'as pas fait marcher ta matière grise" en tapotant son front de l'index. on devinait que nous n'avions pas assez réfléchi et que cette "matière" était localisée dans la tête
la langue allemande_reconnue comme telle_ et le souvenir de son irruption, tient à l'école. d'abord me souviens encore de mon étonnement le jour où_et cela doit être au début de son apprentissage, j'avais à peu près 12,13 ans_j'ai rencontré les pré et et les postpositions, les pré et les suffixes, les adverbes, et ai vu écrit ce "auf" qui, prononcé, rendait la même sonorité que le petit mot de mon père. ça voulait donc signifier quelque chose comme se lever, se mettre debout, et ce que j'avais pris pour une syllabe de son cru, appartenant à son langage affectueux et à sa langue française, était une injonction allemande
ai appris cette langue facilement_vocabulaire et grammaire_sans être capable pour autant aujourd’hui de suivre en tranquillité une conversation. ai saisi ses jeux de construction dans la phrase qui me fait attendre le verbe jeté à la fin et qui enfin vient tout révéler_comme la photo d'autrefois dans son bain argentique_ses prépositions et postpositions qui ajustent ou réinstallent le sens. ai aimé très vite sa facilité à construire les mots composés
ce début reposait dans un livre vert de littérature allemande pour l'école, allemand deuxième langue_de quel nom le désignait-on?_était-ce dans ses pages où je découvre la mythologie allemande avec Märchen, elfes et sombres forêts incontournables. bientôt la poésie-Dichtung le mot Lorelei_dont j'aime la sonorité_avec Heine, et le ich weib es nicht, was soll es bedeuten, dab ich so traurig bin qui va si bien à l'adolescente triste et à son ennui. bientôt, appris et chanté au cours de chant, Heidenröslein et Goethe_je me souviens encore de Sah ein Knab' ein Röslein steh'n / Röslein auf der Heiden / War so jung und war so schön/ Lief er schnell nah zu seh'n / Sah's mit vielen Freuden / Röslein, Röslein, Röslein rot / Röslein auf der Heiden puis l'enfant dit ich breche dich, et la rose ich steche dich sans vouloir leiden, puis il est question de Weh und Ach. bientôt Erlkönig dont je me souviens des quatre pemières strophes_ah ce saüseln comme j'en aimais la prononciation et la sonorité_je n'avais guère l'occasion de dire ou de lire son équivalent français, me semble-t-il, susuurrer, et ce verbe m'est resté comme beaucoup d'autres mots, portant son existence à part entière, sans avoir besoin d'être traduit pour être ressenti-compris. ai découvert beaucoup plus tard cet Erlkönig chanté par Jessye Norman_qui m'a fait pleurer d'émotion et de bonheur
ai été d'emblée_et le suis encore_en relation d'intimité avec cette langue, ses sonorités, certaines de ces tournures, certains de ces substantifs, avec ce "sentiment de la langue" comme l'écrit françois bon, cette "rêverie" qui me visite à son écoute_et ne sais guère à quoi cela tient. il faut croire qu'elle est liée à moi_le auf de mon père suffit-il à cette liaison_à une puissance qui me parvient et à la littérature française
ai travaillé, au lycée, Kafka et la Verwandlung, relu depuis, en bilingue
ai travaillé Brecht, quels textes?
étudiante, ai lu de la philosophie allemande, beaucoup en français, et des extraits en bilingue, un peu de Kant, de Hegel, de Nietsche. quand j'ai lu Freud, ai goûté aussi un peu de texte bilingue
plus tard ai écouté Kurt Weil, texte de Brecht en main, die Dreigroschenoper
ait très vite adopté le "ver" et le "zer" pour ce qui détruit ou se détruit, ce qui blesse, se déchire, explose. des substantifs, des adjectifs allemands s'imposent à moi dans des situations sensibles avant leurs équivalents français
présence aussi de la ittérature dans la musique. beaucoup de Lieder_textes des poètes en main aussi, avant après ou pendant_Brahms, Schuman, Mahler et les Kindertotenlieder, subjuguée par les voix les chantant, Jessye Norman, Elisabeth Schwarzkopk, Kathleen Ferrier, Hermann Prey, Dietrich Fischer_Dieskau
les mélodies françaises et les compositeurs français sont venues après
combien de fois n'ai-je pas écouté_messes, cantates, opéras_ de Beethoven, Bach, Mozart . un peu de Wagner
suis allée à Vienne pour la langue allemande université d'été
lu en français Thomas Mann La Montagne magique, Hofmann L'homme au sable, relu en allemand ensuite, Freud L'étude sur la gradiva de Jensen, relu en allemand ensuite, grapiller dans Hölderlin, français et bilingue
découvert Rainer Maria Rilke, en français, puis essayé quelques textes en bilingue
puis Celan, français et bilingue avec certaines études qui éclairent la traduction
puis Rose Ausländer en bilingue
puis Les grains de pollen de Novalis traduit par Laurent Margantin, toujours chez lui ce dossier sur Werner Köfler, et ses traductions avec texte original de poésies de Trakl, et les textes d'Ingeborg Bachmann avec textes allemands
chez poezibao le dossier Ingeborg Bachmann par Françoise Rétif, textes traduits seulement
lacunaire et éparpillée telle est ma connaissance de la langue allemande et elle me tient au cœur
peut-être un écho du auf paternel d'ouverture dans le stehen de celan accompagnant les jours d'aujourd'hui
Rédigé par Maryse Hache le lundi 05 avr 2010 à 22:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
on ne pourrait pas être plus fatiguée
si on le sera mais ne sait quand
ne sent pas le futur
alors on garde la tournure
on attend
Douleur ne cède pas
on est à plat dos entre les draps
on attend
on parle peu
Douleur ne cède pas
pour tenter de ne pas lui céder
on regarde le tilleul
un peu plus loin le houx
puis le saule pleureur qui se met en feuilles vert tendre
c'est mars
on ne parle pas
Douleur pourrait entrer en dialogue
pas question
la tenir à distance d'une verbalisation
elle lui donnerait de l'importance
écouter les oiseaux
mésanges pinsons merles
abîmer son regard au fond du bleu du ciel
au fond du blanc des nuages
comme si le regard allait y déposer
Douleur qui ne cède pas
et qu'elle s'emporte avec le vent
essayer de devenir le vent le ciel l'oiseau l'arbre
Rédigé par Maryse Hache le lundi 05 avr 2010 à 19:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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sur le gris du bitume l'eau posée en flaques rabat le ciel en éclats
haillons de bleu et d'or
comme si un morceau de sol s'ouvrant en blessure
donnait accès au ciel par fragments de l'autre côté de la terre
regarder, éblouie, presque incrédule, les morceaux chus au caniveau
(une enfant traverse une clairière)
au bord du trottoir un peu de chaussée a le visage du ciel
Rédigé par Maryse Hache le samedi 03 avr 2010 à 10:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Tags Technorati: bitume, ciel, clairière, eau, miroir, trottoir
en rebond avec fiction numérique de Joachim Séné
dans son blog Fragments, chutes et conséquences
cette rêverie qui commence comme par erreur comme si
m'embarque dès le pas de connexion disponible du grand ordinateur
avec pourtant présence connectée du sujet qui tape ces mots que je lis et vois briller
j'aime cette disparition discrète progressive
comme inéluctable
de l'informatique
l'énergie qui passe de la batterie aux doigts
l'apparition des cris d'oiseaux
sont-ils ceux qui appellent à quitter la ville pour un champ où le blé pousse frileusement
loin des flux de la connectique
en un lieu sans électricité où la nuit profonde existe
lieu à bruissement d'ailes
le bureau c'est la terre sur
laquelle l'ordinateur est posé
la disparition se produit inexorablement
la machine s'irréalise
après la batterie la lumière de l'écran les touches
seul demeure le désir d'écriture
les doigts demeurent aussi
il suffit de les poser sur la terre
et de continuer à tapoter
la terre est notre bureau d'écriture
notre maison de langue
parlons-lui nos mots
parlons-les au vent
parlons-les aux bruissements d'ailes d'oiseaux
tu leur ressembles fabricateur de langue
toi aussi
tes ailes bruissent quelquefois d'une exaltation ténue dans le vent sombre
tu navigues fluide entre les mondes
et nous offre la splendide étrangeté de leur métamorphose
18 mars 2010
Rédigé par Maryse Hache le vendredi 02 avr 2010 à 10:18 dans rebond / écho | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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