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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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dimanche 04 mar 2012

baleine paysage 64

 

dans le cadre d'une fenêtre quelqu'un dit se lit le monde écrit au jardin / un avion ouvre le bal / on entend de l'eau remplir une bouilloire 4 mars 2012 7:03 / le merle entonne l'air d'ouverture / du bleu vient couper le fond de scène à mi-hauteur la moitié basse est sombre sombre / gling noise entre en lice et tuyauteries voilà les cuivres peut-être / une scintillance clignotante traverse le bleu / bleu est bleu différemment  le régisseur a dû monter un peu l'intensité de la couleur quelqu'un dit / une tasse de thé vert offre sa buée / la grande tasse rouge à pois blancs fait son jeu de contraste avec les gris à nervures marbre de cheminée / avion scintille et gronde / bleu change encore voici longues traînes blanches / la masse sombre devient plus lisible trois maisons une masse arborée c'est le bois dit quelqu'un et les tilleuls premier plan avec branches fines claisemées quelqu'un est venu élaguer dit quelqu'un / pas de cri de pic-vert / absence de chat roux / un merle / un pinson quelqu'un dit la gaieté / quelqu'un dit à l'écouter quelque chose ressemble à la danse d'une gaieté sonore à des gouttes sonores de gaieté c'est possible / quelqu'un dit le cadre de fenêtre se lit portrait et tu lis tablette paysage / un avion gronde au loin / pinson ramage quelqu'un dit qu'il fringote / on entend une porte s'ouvrir au 1° étage / encore pinson inlassable il fioriturise / la lumière au plateau du jardin donne un bleu pâle fond de scène et offre les détails de scénographie on distingue bien la haie de laurier-palme (on dit aussi laurier-cerise ça donne de la couleur non) bien aussi la pente des toits le matériau de la couverture une en tuile ocre rouge l'autre en ardoise (pas la fine du petit liré) et un toit de bâtiment à une seule pente en zinc / roucoulade tourterelle / une baleine échouée au théâtre

 


samedi 03 mar 2012

double exposure - asile 5 / photos tina kazakhishvili


je lis christophe grossi

et j'écoute la chanson qu'il met en ligne et en accompagnement
alain bashung et chloé mons

et j'écris, près de ceux de l'asile :

ses jambes colonne d'albâtre
cantique des cantiques
tu supportes ma douceur
je supportes nos vies
supporte tue
la douceur 
les grilles
les linges
cantique de ton corps 
déchu de ses vêtements

l'immédiate présence dans un au-delà de la fragilité
une sorte de cantique fait corps 
ou le corps cantique des cantiques
omoplate de cristal

dans des verts pâturages
entre des collines
vous reposerez

&
hé hé regarde
tu le vois ce champ de tulipes 
tu vois  l'enveloppe où je me suis glissée dans j'aime le rouge
regarde j'appelle le vent
viens vent dans mes voiles de tulipes
hé ho appelle le vent
elle elle danse des arabesques aux atitudes de la vie
là au bout des bras comme des fleurs cinq pétales


baleine paysage 63

 

calque toujours déployé dans le paysage du jardin translucidité plus opaque bois à peine distingué / chat roux sommeille / pinson et avion font leur bruit à l'unisson 3 février 2012 8:06 / pschitt orange citron et tutti bulles pétillent tout leur saoûl / il y a de l'électricité dans l'air / quelqu'un dit jusque dans les moustaches du chat qui de temps en temps frémissent et jusque dans ses petites babines roses agitées de légers soubresauts / quelqu'un dit que ce sont les picotements des rêves en construction qui secouent leurs atomes de brume et projettent des petites perceptions sautillantes dans le corps du rêveur / ce matin chat roux est chat rêveur à fond / une mésange picore sur le bord de la fenêtre ne semble pas touchée par les bulles ni par l'électricité dans l'air mais l'oeil humain est-il assez fin pour déceler à cette distance un infime mouvement de casque-plume-bleutée ou d'aile jaune et ne pas le confondre avec celui offert par un petit vent matinal / on entend quelqu'un bouger au 2° étage / pas de bling noise dans les tuyaux le temps sans doute doux / roucoule tourterelle / baleine échouée près d'une grappe de bananes

 


vendredi 02 mar 2012

baleine paysage 62

 

calque encore déployé sur les bois et le ciel / branches parsemées des tilleuls dessinent sur le ciel gris blanc translucide de fines griffures / bruit d'une scie de métal du côté de la grue / un pinson / quelqu'un dit ce matin ça pétille 2 mars 2012 / un avion gronde lointain / quelqu'un dit dans les tuyaux to day c'est du pschitt orange ou du pschitt citron ou de l'eau de vals ou de la vittelloise l'eau qui chante et qui danse même il y en aurait ailleurs que ce serait pas grand étonnement / chat roux miaule dans le jardin calqué / soleil ne passe pas il doit y avoir plusieurs feulles de calque / ah pour un peu pschitt s'immiscerait au corps du délit / quel délit dit quelqu'un / entrée de chat roux ron ron presque dadouronron peut-être une réponse féline / délit reste sans réponse articulée / bulles pétillantes poursuivent leur danse / et le corps quelqu'un dit / arrivée des tourterelles et de leur gris tendre / à la question du corps personne ne répond ça doit être complexe ou un peu secret / on entend bouillir de l'eau pour un thé vert / une baleine échouée au bord d'une fourmilière

jeudi 01 mar 2012

baleine paysage 60-61

 

Mars photo wikipedia



un merleflute / feuille de calque posée sur le ciel ce matin 1°mars 6:58 / sur les arbres du bois aussi / un nuage de lait dans le thé de l'aurore / le bruit d'une voiture dans la rue derrière la maison / quelqu'un dit il est avec les chiffres des acccomodements / entrée de mars la rouge / entrée du dieu de la guerre et du printemps / donc entrée de rouge (pourvu qu'il y ait une gorge) jeunesse (pourvu qu'elle s'accorde le soleil) et poussière (pouvu qu'on y retournera un peu plus tard) / pour la guerre il y aura de la mort quelqu'un dit c'est sûr / quelqu'un dit encore qu'il se souvient avoir lu mars de fritz zorn et l'avoir vu jouer au centre culturel suisse à paris par jean-quentin châtelain / entrée de chat roux toilettage des pattes / le merle s'est tu / on entend la grue / odeur du café dans la maison / au jardin jonquilles et leur jaune verdier comme dirait martine / un petit gling chauffage / ah c'est donc 15° couloir dans le ventre du thermostat / un avion en bruit trace sur le calque encore déployé / quelqu'un dit c'est demain vendredi et qu'il n'a pas sorti de vase / une mésange à deux notes répétitives / une baleine échouée sur un bord de platine 

 


Mars dieu photo wikipedia

 

 

 

mercredi 29 fév 2012

baleine paysage 59

 

quelqu'un dit je voudrais au poème regarder le jour droit au coeur de son arbre boire le jus de sa sève comme un thé brûlant devenir cet air bleuté qui nappe le bois là-bas au-delà des tilleuls en branches clairsemées d'élagage / il y a le bol rouge à pois blanc / il n'y a pas chat roux / on entend ses coussinets sur le plancher de chêne / le voilà / il y a son rituel salutation de chat : frottements de museau, jeux de griffes dehors-dedans ronronnements  tourne-tourne-où-est-la-meilleure-place puis coucher jeux de langues un peu sur une patte un peu sur une main ronronnement again les yeux plissent les pattes se replient et fermer les yeux ronronnement encore un peu / il y a le bruit de la grue / il y a un soleil pâle qui fait son entrée dans la pièce / on entend un avion / il y a quelqu'un qui descend l'escalier / les jonquilles au jardin d'orsay / les mésanges / on ne voit pas encore les violettes 28 février 2012 8:52 / il y a le gling noise dans les tuyaux du chauffage / une baleine échouée dans la brume au bois


mardi 28 fév 2012

baleine paysage 58

 

quelquefois le temps passait sans que quiconque s'en aperçut / ce jour-là il n'y avait personne pour les tilleuls et les tire-sève que l'élagueur du jour-là avait laissés sur des dires qu'on avait jugé avisés / pour la qualité de l'air diaphane et vaporeuse un peu  autour des haies de laurier-palme, des maisons voisines et du bois / pour les mésanges / pour l'absence de chat roux / pour le klaxon de la grue / pour la fumée au-dessus de la tasse de thé rouge à pois blancs / pour le pinson / pour le passage en bruit d'avion / pour les allures de printemps apparues au jardin / pour les jonquilles sans bergougnioux / pour les hellébores blanches / pour les tuiles orange du bâtiment du fond qui laissent passer l'eau quand il pleut / c'était déjà 8: puis 9:18 le 28 février 2012 / quelqu'un dit que quelqu'un écrivait quelques lignes chaque jour et les publiait dans le web monde programmées à 7:30 / il dit aussi qu'il y avait une raison et qu'il n'en avait encore rien dit et que ce matin-là le temps était passé sans que quiconque s'en aperçut / quelqu'un d'autre dit que le webmonde était spacieux et qu'il y a encore un temps quand on dit ce jour-là que le temps est passé puisque celui qui écrit est encore dans le temps, le premier / quelqu'un dit c'est complexe de parler du temps / baleine échouée dans l'approche de l'été

 


lundi 27 fév 2012

baleine paysage 57

 

sur ordre tac tac des tuyauteries chauffagières le noir nuit céde au bleu pâle / des scintillements et clignotements traversent le rectangle d'une vitre fenêtre / on entend le grand vroum d'avions traversant le ciel de jardin / les merles merlent / les tilleuls tilleulent / un pinson pinsonne / on entend quelqu'un bouger dans la maison et faire couler de l'eau / pas là chat roux / un avion vroume le ciel / quelqu'un dit les rêves chancellent au réveil et leurs vies ne reviennent pas / on entend de l'eau chantonner buller bouillir 27 février 2012 / le bleu ciel joue mer étale au-dessus du bois et les branches de tilleul algues fines / un bateau à bruit vroum glisse à belle allure lumineuse / une mésange zinzinule / baleine échouée en bord de prés vénéneux


dimanche 26 fév 2012

double exposure - asile 4 / photos tina kazakhishvili

 

23/02/2012

aux textes que je lis la langue mienne se nourrit
elle prend des mots et les exile de leur terre natale
elle les installe ailleurs
ou elle font frémir quelquechose que je tente de recueillir



 &
"Voici venir la fin du monde et nous n’avons guère plus de vêtements ni de foyer." Pasternak

et je pense à homme nu dans l'asile

homme nu dans les liens de linge 
homme nu couché sur matelas si mince
les rayures de la toile
homme nu couché tourné vers le mur
offrande du dos leçon d'anatomie
bras attaché poignet
homme nu n'a plus de jouir
homme nu à la gamelle penché
reste le vêtement du nourrir

demande :
homme nu 
tu dis oui si je te lie au poème
.
.
.
.
&
je lis chez ronald klapka
« Il y avait cette sensation indicible d’espace entre le tissu et le corps [...]
.
à nouveau
homme nu
.
oui l'espace entre tissu et corps a disparu, le corps donne à voir son tissu brut de peau, plus de vide entre eux, le vide est dehors
.
peut-être ce "vide" entrera au poème
.
.
.
.
&
je lis
"...manière d’apaiser leur âme disloquée vers l’avant par la course de chaque jour."
.
.
la course des jours en eux
la course des jours à travers eux
la cours des jours entre tesselles de leur âme
.
le courir de sandra hinège


 

baleine paysage 56

 

encore un morceau de nuit découpé par une fenêtre / le silence des oiseaux 26 février 2012 5:03 / hier réjouissante visite visible sur les bords du bassin : pivert entre au jardin / le temps de l'écriture et voici la siffle des merles d'aujourd'hui / un parfum d'héliotrope ou de cuir de russie se glisse dans pivert mais le nom du parfumeur perd le "t" de l'oiseau / quelqu'un dit qu'il avait reconnu il y a quelques jours le cri rieur de pivert / pas encore d'avions / absence de chat roux / certitude de la présence de rossignol reconnu au chant et vu dans les branches du seringat hier chante-t-il ce matin avec les merles / pas de bruit dans les tuyaux du chauffage / quelqu'un a écrit qu'il buvait au soleil un café à rome en face de la fontaine de trevi place dolce vita / la nuit couvre encore les tilleuls / baleine échouée au radeau

 


samedi 25 fév 2012

double exposure - asile 3 / photos tina kazakhishvili

22/02/2012

&
je lis sandra hinège dans ruelles 

et son texte est pour les exilés de l'asile

ne courent pas
ni dans la cour
ni dans les longs couloirs

piétinent

au-delà de l'ennui
au- delà de la fuite
suivent les lignes

immobilité extatique


faire entrer dans le mien peut-être cette absence du courir
.
.
.
.
&
une phrase glanée

"Trois hommes siégeaient dans un jardin. Ils conversaient. Au-dessus d’eux, dans l’air, volaient des oiseaux..."

que je retrouve dans des notes miennes, mais sans son auteur
crois me souvenir qu'il s'agit de daniils harms (1) mais sans certitude droite

et ce sont les six h assis sur un banc dans la cour au soleil auxquels je pense

le verbe siéger, ne le grefferai pas, trop savant pour mon txt tel qu'il s'est mis en route
je crois le txt le refuserait

mais le vol, l'air, même sans oiseaux
rêverie possible pour l'écriture

retourner aux images, les regarder encore, les faire glisser du doigt sur le rectangle lumineux de l'iPad

retourner au noir et blanc de tina
retourner à l'image des hommes assis

contraste
lignes parallèles
herbes folles
raie de lumière
raie d'ombre
alignement des ombres petites verticales souples
banc
dos des hommes
lignes de leur tee-shirts

contraste s'adoucit
alignement des fenêtres en trou d'ombres
grand bloc de l'immeuble
quelques verticales d'hommes debout
deux arbres c'est l'hiver
et des cyprès ? des peupliers?


six hommes siégeaient dans une cour. ils regardaient. au-dessus d'eux, dans l'air, volait de la folie
six hommes siégeaient dans une cour. ils s'ensoleillaient. au-dessus d'eux, dans l'air, volait du silence
six hommes volaient dans une cour. ils siégeaient. au-dessus d'eux,  dans l'air, regardait la mort
six hommes siégeaient dans une cour. ils se souvenaient. au-dessus d'eux, dans l'air, volaient des larmes
six hommes siégeaient dans une cour. ils attendaient. au-dessus d'eux, dans l'air, volait du temps
six hommes volaient dans une cour. ils souriaient. au-dessus d'eux, dans l'air, regardait le printemps 
six hommes siégeaient dans une cour. ils existaient. au-dessus d'eux dans l'air, volaient des instants
six hommes siégeaient dans une cour. ils penchaient. au-dessus d'eux, dans l'air, volait de la beauté

 
.
.
.
1) après recherche ce n'est pas harms mais 

Vvedenski | Conversation sur une course dans une chambre

et c'est  

 

baleine paysage 55

 

le soleil lèche grandes branches des tilleuls / c'est l'heure oblique / douceur du temps au jardin / poissons rouges font surface puisque la glace disparue / sur la terre bouquets blancs des perce-neige / rossignol peut-être / c'était hier / ce jour pas encore levé / oiseaux si merles oui mais ce piou piou-là qui / tac-tac des tuyaux chauffage 25 février 2012 6:31 / absence de chat roux  / quelqu'un dit qu'il a lu Ali Ce ... aux cuisses d'écrevisse ... enfin, Alice rosie par son footing / un merle lance une trille / un avion gronde /  quelqu'un dit qu'une amie va venir faire visite /  baleine échouée au pays où l'on court


vendredi 24 fév 2012

baleine paysage 54

 

sur chant de merles la nuit noircit le bleu / chat roux fait toilette et passe patte par-dessus l'oreille / la nuit par la fenêtre du jardin est électrique / un avion dans le ciel scintille sonore / le temps tourne / les avions se taisent / quelqu'un demande qu'est-ce qui fait les nuits sans davantage d'obscurité s'il n'y a pas de lumière de lune / personne pour répondre 24 février 2012 3:36 / la tuyauterie chauffagère fait son bruit peut-être un point de vue sur la couleur des nuits mais impossible de traduire /  le jardin visible  / chat roux absent  / le temps tourne /  on entend quelqu'un descendre l'escalier /  quelqu'un dit qu'il part à orly prendre l'avion pour rome / les oiseaux sifflent léger 5:54 / baleine échouée fontaine de trevi auprès de sylvia et marcello

 


jeudi 23 fév 2012

double exposure - asile 2 / photos tina kazakhishvili

 

21/02/2012

ai envoyé à louise imagine une première esquisse de travail auprès des images de tina kalakhishvili réalisées à l'asile

je dépose mon âme sensible, sens et sensibilité
auprès de ceux que ses images représentent : hommes femmes plus un adjectif qui qualifie :
aliénés, fous, malades mentaux, pensionnaires, résidents

jean oury, à la borde, veut bien qu'on les désigne par le mot psychopathes si l'on désigne tous ceux qui y travaillent par celui de normopathes
.
.
.
.
&
je lis quelques pages de filles du calvaires d'annie riouxed. publie.net, et vois citer les nuits fauves
et fauve se fiche dans le chemin de l'asile

il suffit d'un tapotement de doigt pour passer de la lecture dans iBooks sur iPad à mon txt en cours dans evernote sur le même iPad et j'ajoute des mots des phrases de l'écriture

oui ce sont des fauves accalmisés

cela ramène le souvenir de cette panthère noire, identifiée comme la première rencontre de ma petite fille, je veux dire de moi petite fille, avec un grand fauve, enfermé dans un jardin dits des plantes et une ménagerie (camille disait-elle zoo) où m'emmena un jour l'enfance

me souviens d'elle 
en son immobilité presque statuaire
en son regard de prunelles jaunes 
en son va et vient velouté le long des grilles
en son odeur envoûtante
.
oui peut-être ils ont osé leur part sauvage ceux de l'asile
et elle les a submergés
.
.
.
.
&
une femme est attachée par un lien de tissu, elle lit, les genoux relevés près du menton, assise sur une banquette

j'entends banquette et surgit blanquette la chèvre à la houppelande blanche
les bouquets d'aubépine
renaude
la nuit violette
la lutte toute la nuit avec le loup
la mort au matin robe tachée de sang

hommes et femmes à l'enclos, protégés du loup, rêvant peut-être d'une fenêtre sans grillages pour s'échapper et l'affronter ce loup, mais dehors, et plus loin que la cour

 

baleine paysage 53

 

douleur dans l'échafaudage 15 février 2012 / on voit le grand pin derrière / toujours en travaux près épaule d'un rhododendron ou vers creux poplité d'une vasque rouillée à moins que vers sternum du lierre si ce n'est ventre d'un mur / apparition de grand pan bleu de ciel derrière le grand pin / et le vent vient dans ses branches toujours vertes / grand pan blanc se rapproche du bleu et ajout de déchirures / les voitures dans la rue / au-dessus des pas sur le plancher / dans la cuisine tintement des dieux sur du verre / arrivée de chat roux sur fauteuil à dessins de fleurs noires / quelqu'un dit que les travaux ça dure que trop non? / sur la table il y a des dessins de la colle des ciseaux des flacons d'encre un tome de l'encyclopedia universalis / on entend un gazouillis de rouge-gorge peut-être dans le laurier-cerise / réponse du chauffage central en gargouillis / une baleine échouée près du sempervirens

 


mercredi 22 fév 2012

anaïs pèle une orange, teaser apéritif


je lis ce matin-là dans (ou sur?) ma time-line twitter :

“@Heather_Horton: I should like to walk in Anais Nin's foosteps in the 1920's in Paris..“We don't see things as they are, we see them as we are.”

pour la visiter, et entrer dans son site
http://www.heatherhortonartwork.blogspot.com/

et cela me conduit à la manière dont nous, notre équipe de travail, avions marché sur les "anaïs nin's footstep"s, guidés par caroline lemignard, sur une proposition de natacha haëgel
et cela avait construit du théâtre :

anaïs pèle une orange,
adaptation, par caroline lemignard, du Journal de l'amour, 1932-1939, d'anaïs nin,  trad béatrice commengé

jeu                                             : natacha haëgel et caroline lemignard
univers musical live           : loïs naud
mise en scène                        : caroline lemignard
mise en lumières                  : johan ascensi
régisseur plateau                 : françois gauthier-lafaye
collaboration artistique et dessin : maryse hache

j'avais demandé à joëlle hache, monteuse de longs métrages, si elle voulait bien s'en mêler et monter les éléments de captation des représentations dont nous disposions
elle avait dit oui (on n'est pas soeursoeur impunément)
voilà donc ce que d'aucuns appellent un teaser à regarder et écouter
une sorte d'apéritif
je reproduis ici le texte de présentation lisible aussi sur you tube : 

carolemignard@hotmail.fr. Cette adaptation est construite autour de deux événements de la vie d'Anaïs Nin qu'elle a toujours cachés, dont elle n'a jamais parlé ouvertement, et qu'elle confie à son journal, dont le texte non expurgé est publié après sa mort sous le titre le Journal de l'amour, 1932-1939, traduction française de Béatrice Commengé.  
Il s'agit de son histoire d'amour avec son père lorsqu'elle avait 30 ans, et son avortement, à six mois de grossesse, d'un enfant d'Henry Miller. 
Anaïs Nin en fait une description simple, lucide et crue. 
Au texte qui parle de ces deux événements, notre adaptation théâtrale mêle ses réflexions sur l'art, ses histoires d'amour, et sa vision des femmes. 
Pleine de contradictions, Anaïs Nin refusait tout compromis et voulait vivre à sa manière c'est à dire que chaque jour qui passe nourrisse son sens de l'émerveillement. Elle tenait sa singularité de son humour, de sa capacité à vivre plusieurs vies, et de sa légèreté à parler de choses graves. 
Sa gaieté, son audace, sa folie, sa lucidité sur elle-même et sur le monde alliées à sa frivolité et à sa férocité, font d'Anaïs Nin une femme unique, intemporelle et universelle.

baleine paysage 52

 

le soleil décline en doré les branches de tilleul / quelqu'un demande quel est le prix / chat roux après promenade au jardin s'est endormi sur un lit / deux tourterelles en visite et roucoulade à trois notes près des tilleuls / quelqu'un d'autre dit qu'on ne sait le prix que lorsqu'on l'a payé / les mésanges cuicuitent que oui / quelqu'un monte l'escalier et dit qu'il va commencer l'élagage des tilleuls 21 février 2012 / on entend la scie grincer dans les réacteurs de l'avion / les branches tremblent / l'air est frêle et transparent / le soleil récite sa déclinaison et atteint l'accusatif à l'horizon / la nuit noue ses voiles / silence des merles / une carlingue légère et sonore scintille / baleine échouée auprès des sans force beaucoup

 


mardi 21 fév 2012

baleine paysage 51

 

le jour est venu / gelée blanche au jardin 20 février 2012 7:50 / avions sonores en partance ou en revenance via orly / mésanges / chat roux endormi / l'écoulement du temps pousse le soleil au-dessus d'un horizon et dessine dans la pièce traînées ombre et lumière / une grande lassitude claire balancelle comme une grande plage de marée basse passe une porte / on entend quelqu'un parler au rez-de-chaussée / on entend le bruit moteur d'une machine laveuse de trottoirs et chaussées / chat roux se réveille et tourne la tête / mésange bleue en picorage à la mangeoire de fenêtre / toujours pas lavés les carreaux / branches des tilleuls en cheveux dressés / on entend imperceptible un insecte chercher l'angle de vue nécessaire pour résister au désespoir / poème dit à l'insecte que possible / les lucioles clignotent résistance / quelqu'un approuve au soleil / baleine échouée en survivance

 


lundi 20 fév 2012

double exposure - asile 1 / photos Tina Kazakhishvili

 

 

@louise_imagine m'a proposé il y a quelques jours d'écrire des textes auprès de photos noir et blanc de Tina Kazakhishvili

deux projets

deux séries de photos

double exposure, titre provisoire de la première série de 39 photos pour la collection photo chez publie.net, composée de portraits avec surimpresssion

asile, titre provisoire de la deuxième série d'une quarantaine de photos, pour la même collection photo, composée de portraits et plans larges dans un hôpital psychiatrique

à ma convenance il est possible de travailler en courts textes auprès de chaque photo ou un texte plus long pour l'ensemble

 

nous avons échangé quelques mails, elle m'a envoyé les photos

ai également rencontré en écriture mail, et sur son site, la photographe tina kazakhishvili 

 

et nous sommes accordées

j'ai dit oui

 

c'est working progress

 

l'écriture s'installe

phase d'apprivoisement

pour l'instant courts textes auprès de chaque photo pour la première série

texte plus long pour l'ensemble de la deuxième série

 

l'asile

l'écriture ne me semble pas plausible si elle s'approche de chaque photo de l'asile séparément

elle a commencé à se dire à distance de chacune pour être peut-être plus proche d'un intime pudique

 

la folie est violente

la folie est puissante

la folie vient à nous

la folie nous regarde

la folie est fragile

la folie s'enferme

 

de longues promenades visuelles auprès des photos me donnent la rêverie nécessaire hors de la volonté hors du raisonnement hors du jugement pour que des impressions s'installent

je laisse les connexions sensibles et sensitives se lier à mon insu

et j'écris

 

 

...à suivre

 


double exposure - asile 1 / photos Tina Kazakhishvili

 

 

@louise_imagine m'a proposée il y a quelques jours d'écrire des textes auprès de photos noir et blanc de Tina Kazakhishvili

deux projets

deux séries de photos

double exposure, titre provisoire de la première série de 39 photos pour la collection photo chez publie.net, composée de portraits avec surimpresssion

asile, titre provisoire de la deuxième série d'une quarantaine de photos, pour la même collection photo, composée de portraits et plans larges dans un hôpital psychiatrique

à ma convenance il est possible de travailler en courts textes auprès de chaque photo ou un texte plus long pour l'ensemble

 

nous avons échangé quelques mails, elle m'a envoyé les photos

ai également rencontré en écriture mail, et sur son site, la photographe tina kazakhishvili 

 

et nous sommes accordées

j'ai dit oui

 

c'est working progress

 

l'écriture s'installe

phase d'apprivoisement

pour l'instant courts textes auprès de chaque photo pour la première série

texte plus long pour l'ensemble de la deuxième série

 

l'asile

l'écriture ne me semble pas plausible si elle s'approche de chaque photo de l'asile séparément

elle a commencé à se dire à distance de chacune pour être peut-être plus proche d'un intime pudique

 

la folie est violente

la folie est puissante

la folie vient à nous

la folie nous regarde

la folie est fragile

la folie s'enferme

 

de longues promenades visuelles auprès des photos me donnent la rêverie nécessaire hors de la volonté hors du raisonnement hors du jugement pour que des impressions s'installent

je laisse les connexions sensibles et sensitives se lier à mon insu

et j'écris

 

 

...à suivre

 


baleine paysage 50

 

le noir se défait au-dessus des tilleuls se réchauffe en bleu / dans les doigts picorade d'oiseaux / chat roux déjà là enroulé de la colonne et ronfleur un peu / dans les doigts vibrionnade en graines de nigelle / on revoit les verts mousses aux creux des grands bras tilleuls / jonquilles en tiges et quelques fleurs / pointes des jacinthes / feuilles des pieds de myosotis / jasmin d'hiver en souffrance / vieux débris résistants d'asclépiades dans le carré des pivoines / quelqu'un lit sur rectangle lumineux cathie barreau refuge sacré carnets de voyage de nantes à ville-évrard hôpital psychiatrique en seine-saint-denis edition publie.net / défroissement du sonore par succession deux notes mésange répétées huit ou dix fois / dans les doigts comme une greffe en patte de canard / merleflute et ça invente le jaune du bec  / réacteurs avion d'est en ouest / chat roux se toilette / on entend des enfants jouer à rire / baleine échouée folie printemps


dimanche 19 fév 2012

baleine paysage 49

 

quelqu'un se demande "à quoi riment toutes ces fleurs sur les tombes ?" 19 février 2012 / chat roux sa joue sur l'avant-bras de quelqu'un qui tapote coussinets / à quoi riment toutes ces fleurs sur sa tombe un 19 février d'autrefois / réponse mystère d'avion et son bruit / une mésange aussi dans l'énigme de son chant réponse / ciel de cimetière un jour gris / quelqu'un dit ça rime may be à le délire de je vais pas y croire à la mort de ce vivant-là qui soudain absence inexorable à le délire la beauté fleurie olfactive ça fait oublier un éclair de temps que ça a commencé la métamorphose à le délire oui il y a une offrande à déposer ça pourrait miel et eau fraîche ou fruits et vin on jetterait verre de saint amour et oranges dans la gueule de la terre ouverte ou verre de ratafia et figues ou cocktail bananes mangues citron vert poudré de noix muscade ou encore gewurztraminer et morceaux de pain / on entend quelqu'un parler au téléphone / un rouge-gorge en travaux d'approche sur branche de tilleul / chat roux miaule sa réponse / baleine échouée sur tapis de fleurs en question

 


samedi 18 fév 2012

baleine paysage 48

 

reflet / pas tirés-fermés les longs pans lin blanc / noir de la nuit derrière les vitres de fenêtre et accueil d'un reflet de porte / dans le rectangle à écrire lumineux double reflet de la lampe de cheminée posée devant un miroir / dans le miroir au-dessus de la commode reflet de ce qui lui fait face / un avion fait son bruit / quelqu'un sifflotte dans l'escalier / quelqu'un demande kekcetiki gigote menu dans les coussinets comme friture de gardons en rissolade / reflet / quelqu'un demande doukcetikè vient cette soubresautillade dans les paupières comme fourmi ailée coincée sous une feuille de tilleul / reflet / quelqu'un dit encore pourkoâkil y a comme une pelote d'épingle au fond de sa gorge quand quelquechose y passe / reflet / chat roux en sommeil de nuit au rez-de-chaussée / on entend les pas de quelqu'un en route vers le sommeil au second étage / on dirait que quelqu'un s'endort au premier c'est le narrateur ou quoi / reflet / première jonquille en fleur au jardin / 16 février 2012 une baleine échouée auprès des vertus catalytiques

 


vendredi 17 fév 2012

in memoriam / isabelle jan cassou

 

in memoriam

to isabelle

jan- cassou

 

c'était sam

4/02 / 2012

les nombres

additionnés

ça fait les

onze. juste

fiée à onze

 

 

 

ça court ça

court ça va

ça même cri

ce jour des

impératives

paralysures

plus que ne

rien.& peut

plus bouger

mais et peu

que presque

pas.respire

un peu peux

pas plus si

voulait. le

résidenciel

semble près

à l'accueil

mais pas se

fier.dure à

cuire dur à

lex dur dur

très. tropp

vlan attrap

en l'ventre

dedans quel

coup le mot

qu'elle lui

a lancé ces

jours hier!

les jours &

le jour des

jours de ce

jour 4 févr

où dans les

couloirs ça

court c'est

pas l'heure

à vengeance

amertume ou

quoi. c'est

peut presqu

pas ne rien

plus. quand

ils donnent

machine pas

ne rien non

plus. bouge

un peu peut

pas plus si

non. durera

peu. dit ne

rien presqu

peu. si dit

dura lex, &

silence.ils

bougent les

autres. les

allées & la

venue. elle

vient. elle

l'isa belle

résiste une

miette, sur

habitude et

bien longue

lyon ah oui

à moins que

mais non ou

toulouse ça

possible ça 

oh! importe

peu ou plus

voit may be

à last hora

beauté rose


ah! déjà oh

.la camarde

est passée.

 

 

passée plus

tôt que 4 .

passée le 3

 


 

 

 

baleine paysage 47

 

bientôt le jardin de l'aube / bientôt la dernière aube pour lui dans l'autrefois rabattu au présent de l'ici par poudroiement souvenir / 14 février 2012 / un avion gronde qu'il est trop tôt qu'il est tout seul qu'il nous attende 14 février / un oiseau chante dernières minutes deux il était 7h30 ce 14 février-là / absence de chat roux le sien était gris gouttière l'avait nommé kinzou / un autre avion dans le ciel qui bleuise / qui a mis ses yeux dans le bleu des siens 14 février / on entend un tout petit sanglot dans le manteau de la cheminée / une mésange tente un rappel de pioupiou puis une autre mais rien 14 février / trop tard trop froid / mais la route obstinée de l'aube au jardin / personne encore dans l'escalier / un petit vent par la fenêtre en refus de calfeutrage / la vie infuse imperturbable / rouge-gorge à l'approche dans une gaieté sonore / une baleine échouée dans l'éternité mimosa

 


jeudi 16 fév 2012

baleine paysage 46

 

le jour se lève et athènes brûle / un avion gronde contre le parlement / le chant inquiet d'un merle dans le rang des milliers de protestationnaires / quelques taches de neige sur la terre du jardin et dans la phrase vient "saigné à blanc" / les tilleuls lancent leurs branches d'imploration vers le bleu au ciel / les boucles des buis celles des pâtres grecs / arrivée du chat roux et ronronnement / le minotaure dévore a dévoré dévorera / 14 février 2012 jour mois petit destin aux portes d'un palais des alités il meurt encore une fois aussi dans les flammes de la ville non loin du parthénon asphyxié de trop de / on entend peut-être quelqu'un dans la foule qui crie une douleur / une baleine échouée au bord de l'hospitalité /

 


mercredi 15 fév 2012

baleine paysage 45

 

le jour d'encore un jour / une fois encore un rose émouvant là-bas à l'aurore / encore les tilleuls / encore les avions / encore le chat roux et il dort ou il ronronne / encore des taches de blanc sur la terre du jardin froid 12 février 2012 / encore l'écoulement du temps et voilà la lumière soleil / encore un piou piou non identifié / encore une pie un merle une mésange / souvenir d'une nedjma de quatre ans escaladeuse en son cameroun natal sur le haut d'une armoire parisienne / quelqu'un écoute whitney huston en chanson in memoriam / la mort encore accompagne / en grèce presque aussi / ciel en nuages beaucoup blanc moussu et du bleu un peu / encore des phrases / la vie malgré tout partout / baleine échouée auprès des adverbes

 

 

mardi 14 fév 2012

baleine paysage 44

 

quelqu'un pour se demander que fais-tu là dans ce rose de l'aurore derrière la grande grue / que fais-tu là dans les branches nues des tilleuls / que fais-tu là dans tiens personne en fait de bête chat roux dort ailleurs / que fais-tu là dans les bordures vertes des buis / que fais-tu là dans le bruit encore une fois d'un avion en partance / que fais-tu là sur cette terre de jardin / que fais-tu là dans l'écrire dans l'écrire-lire / que fais-tu là 11 février 2012 / quelqu'un d'autre descend l'escalier / une réponse / on entend des coussinets sur le parquet chat roux à l'approche / il saute sur un lit ronronne se frotte sur le bord du rectangle lumière s'assied se frotte encore essaye plusieurs place ronronne toujours fait jouer bonheur des griffes puis se couche / notes d'un merle / soleil en dépassement d'horizon et le tilleul en lumière de lui / quelqu'un pour dire léger suis là dans le bel aujourd'hui / baleine échouée aux bords humides de la présence /

 


lundi 13 fév 2012

baleine paysage 43

 

du saumoné dans le rose ourlet de l'aurore /  toujours du blanc neige au jardin 10 janvier 2012 / chat roux langue rose et patte au toilettage / thé vert mais couleur abstraite /  vert concret olive et jaune d'une petite cruche ou vase ou quoi / soleil poursuit son oeuvre de lumière le temps d'attendre l'écriture /  le voilà sur le haut des branches du tilleul sur la boule de graines pour oiseaux et bien tôt sur le fer du palissage pour rosiers grimpants sur les rangées de buis sur le chaperon du petit mur sur la carlingue d'un avion sonore en route vers orly / quelqu'un lit sur rectangle lumière guillaume vissac / absence de jonquilles mais depuis déjà deux mois quelques primevères / le piou piou là c'est qui /  une baleine échouée en route rêvée pour dubrovnik / 

 


dimanche 12 fév 2012

baleine paysage 42

 

nuit nuit nuit / fenêtre blanche de rideau / la phrase dirait peut-être quelqu'un se lève et fait entrer le spectacle / blanc en deux morceaux parallèles joue le cadre 10 février 2012 / air froid vient dans la phrase / elle dirait quelqu'un obstinément rectangle lumineux lit lit lit / maisonnée en silence sommeil hommes et bêtes / pas encore de chat roux / la phrase dirait peut-être que chat roux saltimbanque à todo liste ce matin / dehors nuit et silence des oiseaux 6:34 / tilleuls peu perceptibles / attendre l'heure visible / attendre la montée de la phrase prochaine / attendre / ah passage sonore d'un avion / une baleine échouée auprès de l'iran et de la dynastie des kadjar par rideau interposé /

 


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