📄 Pages

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26

Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 19 sur 26

samedi 13 nov 2010

aedificavit: Carnets lointains, XLV (résonance)

Passage du temps dans l'obscurité du jour, le cliquetis du réveil (il n'existe plus) résonne dans la cuisine (elle est vide, et le carrelage sous mes pieds nus est froid), le mécanisme en a été remonté  avec une attention sans partage tous les soirs, pendant des années, du même geste régulier, des mêmes mains, après le repas du soir, quand la fatigue emportait vers les lits frais, et faisait remonter la maisonnée dans les étages, la dispersait dans le silence, et ainsi se marquait l'entrée solennelle dans la nuit. 

via yzabel2046.blogspot.com

jeudi 11 nov 2010

entre les trépassés et les reliques / écho à christophe grossi




à 19h45, je lis sur twitter, publié par @_chsanchez, à 17h38 :

corps pluriels #18 | enfantines 7 - Le blog de @ChristoGrossi http://bit.ly/dCIFOj

 

j'ouvre dans le blog de christophe grossi : déboîtements, le lien dans barbe noire et je lis le texte du 17 octobre corps pluriels#13 I enfantines 5

 

les premiers mots lancent leurs filets, je les lui emprunte et

 

 

 

 

entre les trépassés et les reliques tu traverses le 11 novembre 2010

 

les ceusses de la grande éclature mondiale comptent leurs vers

 

largement dépassé quatorze

au moins dix huit millions

 

leurs corps de gloire de guerre réduits en humus de terre, ici sur les grandes plaines de flandres et meuse, là-bas sur les grandes plaines du monde, et dans les grandes étendues de marbre et pierre toujours sans cesse mourants, sous sons de cloches, canons et clairons

 

 

tu traverses le 11 novembre 2010, vivante d'un aïeul revenu vivant de verdun, mort plus tard, chair à vers quand même, mais après une vie entière

 

 

entre les trépassés et les reliques

à part les morts il y a quelqu'un

 

 

oui il y a quelqu'un

il y a quelques uns

 

 

dans la vie

dans la beauté du monde

coûte que coûte

 

 


lundi 01 nov 2010

lacs de plivitse

 

 

 

l'eau calcaire produit des travertins

rencontre des mousses

 

pays où

 

où hêtres frênes campagnols chouettes de l'oural

 

où forêt primaire symbiose interaction

 

où tortues d'europe loutres loirs

 

où arbres morts à l'alchimie de l'eau lacis

 

où cascades ruisseaux chutes

hérons cendrés crapauds

 

pays où pousse la pierre

 

 

pays où

la guerre

 

 

lacs de plivitse

 

 

 

dimanche 31 oct 2010

mamy - le blog de jean-claude jørgensen

avant-hier, samedi midi, j'avais rendez-vous avec mes amis chantal et Andou au café de la gare de Tana

via www.isle-bourbon.com

à florence trocmé / fumée de nuit de mer

 

 

à florence trocmé

 


fumée de nuit de mer

le noir

 

lignes acérées impitoyables

cicatrices cruauté

peu de serpentines

pourtant bruyère et mimosa

 

rêve d'une terre

 

terre bouchée

un trou d'où nul  ne …

non rien

 

voix de personne

 

rose hortensia

 

 

 

 

samedi 30 oct 2010

billancourt pour jérôme wurtz




IMG_5652_Billancourt MH pour JW


IMG_5653_Billancort_MH pour JW

deux photos prises tout à l'heure sur les quais de seine

ce qui reste de Billancourt

à l'île seguin


et j'ai pensé à jérôme wurtz


c'est pour lui ces deux photos

 

 


La seule réponse honnête - Halte là via @theoneshotmi

Combien de demi-minutes en une journée ? C'est peu dire qu'une affolante majorité d'entre elles m'échappent. Quand je songe à tout ce qu'elles peuvent contenir !

via haltela.over-blog.com

la nuit et nuages de lune

 

 

 

la nuit et nuages de lune

défi à la lumière

 

une pantoufle de vair

fomente des cendres

petit-gris et kolinskl

 

l'image dans l'armoire

le murmure dans le velours

bleu

 

 

 

mercredi 24 août 2010

 



 

vendredi 29 oct 2010

bagnolet 9 nov / visuel ph de jonckheere



Visuel ph dejonckheere


où l'on découvre chez tierslivre françois bon


1.le pechakucha spécial bibliothèque

2.ce qui change dans lire

3.ce qui se passe à bagnolet le 9 novembre

(dire que je peux pas y aller!)

et

4.de quel désordre se chauffe philippe de jonckheere

 

 


écrire pour avec autour dedans posée près the last

 

écris pour avec autour dedans posée près d'atelier d'écriture en ligne the last de pierre ménard liminaire

la fin est dans le commencement et cependant on continue

 

lis  mort d'un jardinier lucien suel rouge sur fond blanc et brouette

lire dit vivre

mourir au jardin, faut pas rêver ils disent

il faut aller au bout

lu hier un tweet de @oeuvres ouvertes insulaires laurent margantin, celui qui voit dans le bleu matinal de la mer la tache bleu foncé d'une baleine : "sans tristesse il faut endurer ce qui vient" adressé à @brigetoun paumée

reçu dans le mille lire mien

lire dit vivre

écrire dit vivre 

ni me rassure console soigne aide rien de tout ce bataclan

une de mes manières de vivre en accompagnement comme manger à la même table 

toujours seule jamais seule

lis un extrait de claude royet-journoud in la poésie entière est préposition, chez @liminaire pierre ménard atelier d'écriture en ligne 365

pas de pages à numéroter dans le webmonde mais textes du jour qui se dénombrent

la poésie se pose avant quoi

dire avant tout serait trop proche de jeu de mots d'éviction

elle se pose là au bout des doigts du chœur pensée-sensation-émotion effleurant du sens

rouge-gorge de mon poème

travailler la langue à lui faire rendre gorge

ouste scories en langage ready-made

 

tenter se poser sur la pointe du simple en saltimbanque au risque du simpliste

 

le simple comme carottes râpées oeuf à la coque et mouillettes soupe aux poireaux pomme de terre salade de pissenlits avec œufs durs et échalottes, pommes de terre à l'eau ou au four, pain et olives, très proche de la p. 45 de mort d'un jardinier, qui n'a pas de p.48 à enregistrer pour liminaire

 

 

la fourchette saute d'écrire en lire et de lire en écrire

d'ici à @christogrossi       corps pluriel #10| les dénis

"Parce que nos corps voient le masque de la mort partout.

Qu'ils vont rarement fouiller dans les ruines de leurs caresses."

 

poésie préposition


préposée à vivre

jusqu'à ce que mort s'en suive

 

je dis oui à mort et

 

vivre

avec lire-écrire-lire

 

et vous

 


 

 

mardi 26 oct 2010

pour cueillir

 

 

 

pour cueillir

les jonchées de temps

il est temps de s'entendre

 

de hurler

de

 

 

 

pâle lueur du soleil sur les noisetiers

léger vent dans les pins

 

jonquilles crocus

derniers hellébores

bourgeons dans le magnolia

 

 

le monde

malgré

va au printemps

 

 

3 mars 2009

 

 

 

 

vendredi 22 oct 2010

ai eu naissance dans une avenue de boulogne-billancourt

 

 

 

Ai eu naissance dans une avenue de Boulogne-Billancourt dont le nom s'est perdu, lait maternel à distribuer aux nés de sept mois, moi qui l'étais de neuf, en eus aussi mais de ma maternelle génétique qui avait cousine germaine à Boynes, tante à Châtel-Censoir ostensoir et autre tante enterrée à Bagneux

Mon père courut à la mairie parisienne, face au square, annoncer la chose dont il parla jusqu'à Boulogne-sur-mer, Lille, Calais, Hardelot et Pléchâtel, sans deviner que c'est à Châtenay-Malabry qu'il poserait définitivement ses valises et qu'il serait mis en boîte puis en terre à Maisons-Alfort, lui qui les avait trimballées habitées de petit-gris, de kolinski de la vallée de l'Amour, et de soie de porc résolument pure, de Nantes à St Brieuc, de Saulzet-le-Froid à Knokke-le-Zoute et de Préfailles et Equihen à Saint-Brévin-les-Pins,  de Collioure à Narbonne, de Hanovre à Brème et Hambourg

 

Sortie de Billancourt, fus nourrisson à Paris, avenue Felix-Faure, pas Déroulède qui tourna fou à la porte d'un train dit-on, pas avenue Emile-Zola où l'inondation s'installa disait une grand-mère travaillant chez Burgunder

 

Fus petite fille en socquette à Vatan, mordue par un rat à Eygurande, tombée d'une balançoire à Condette, plus grande peut-être tirant sur les pieds d'un veau au sortir de sa mère à La Ferrière, avec une épuisette à crevette au Portel, saignant un poulet à Saint-Aubin-de-Cadelech, sur le pont du chemin de fer à Bruay-en-Artois, receveuse de boue au bois de Saint-Cucufa, dormeuse de jour dans un hôtel à Sotteville-lès-Rouen, habilleuse renfort à L'Aigle, récitante de La Fontaine à Saint-Vaast-la-Hougue, respireuse d'ajoncs à Beaumont-Hague, écrivante à une cousine germaine à Saint-Quay-Portrieux (elle allait bien elle espérait que j'allais bien il faisait beau à ), découvreuse de Brie et Beauce vers Pithiviers et Beaune-la-Rolande, combatteuse avec la chèvre de Monsieur Seguin, devinante que bientôt fumerait plus à force de trop fumer à Perros-Guirrec, marcheuse à couteaux lagopèdes dans la Vanoise, qui au lac d'Eyguzon, quoi à Argilesse, cinéphage à Ville-d'Avray un dimanche, chanteuse des filles de Camaret dans un car à Belle-Ile-en Mer accompagnée de l'oncle de Rennes à la Panhard, trop buveuse de vin blanc à Vienne, mangeuse de beurre cru fermier à Quiberon, folle hurlante entre Vinh-Long et Tonlé-Sap, sur la place au soleil à Noyers, dans la garrigue d'amour juste après Ménerbes, avec les biches à Valençay, mangeant de l'anguille juste pêchée à Florent-le-Vieil, ébarbeuse de maïs à Eymet, mangeuse de mauvais poulet en gelée le lendemain malade à Dompierre, à Creuse avec l'apprenti vétérinaire, donneuse de télégramme je t'aime je t'aime je t'aime à Besançon Doubs, découvreuse de kératite à Lons-le-Saulnier, violette et pain d'épice aux Baux

 

Montparnassemonde, BlogVille, SiteLang, Webmonde, Vertlepassé, Bar-le-Flux, Morfly-sur-Orge, Roussi-en-France, Merdecluse, Mont-de-Vastes, Vaux-en-Destours, Beaupied-sur-Roche, Vernis-Croche, Marbreuil, Souci-en- Arranche, Sillancort, Trufomelles, Gibonredor, Craquebuse, Vallencray, Villeboigeuse, Bondor, Sorvères, Toilenrède, Riardeau, Foumantère, Chassenret, Calembrodin

 

Passeuse Ici ou Là

 

 

 

 

 

écrit pour

les nocturnes de la BU Angers | 01, noms propres

et paru d'abord dans messages de forum

http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2292

 

 

pur ... résolument pur ...

 

 

 

vert

 


hôtel … / soleil / hôtel … / juste après les grandes verrières là-haut

 

voitures  voitures voitures piétons flics voitures piétons vitrines tout bouge

 

fragments de la vision — meilleure côté passagers cadre pur …

 

…pur … résolument pur …

 

gauche côté barré par montant du pare-brise

 

se contenter du peu de vue jupes courtes jambes moches vélo déglingué accroché à …

 

…pur … résolument pur …

 

avenue d'orléans / non /  du général …

 

la voiture peut rouler je connais la suite — mémoire complète vision

 

"pleure pas gros bêta tu vas chez noblet"

 

déjà dépassé l'église — mais le cerveau roule aussi — pas vu ce "pleure pas gos bêta" etc. — qu'y avait-il à la place — pas de retour possible — faire avec le peu faire avec les bribes les brimborions les brindilles —tiens déjà la rue brézin salut mon père la rue daguerre salut varda monoprix une femme à vélo enfant sur le porte-bagages attend derrière le bus

 

je retourne la tête — pas sûre — l'ai reconnue — va sûrement passer entre le bus et le trottoir — tourne toujours la tête — ah /oui / c'est elle / le lion de belfort / un coup d'œil sur la gare du RER / la file allongée très allongée encore allongée des désirants aux catacombes / sur gauche les taxis / le panneau d'interdiction de tourner à gauche /

 

l'ai vu au pied du lion? — mais voiture longe déjà le bâtiment des aveugles / l'hôpital … l'hôpital … / pas de vérif possible

 

voiture à l'arrêt

cloches d'un bâtiment de religieuses

la contre-allée

les vélocipédistes

le soleil dans les marronniers

 

…pur … résolument pur …

 

et ça bouge : le vert du café à port royal la voiture de la closerie les fontaines (comment faire tenir tout ce mouvement dans les phrases) couloir de bus vélos hôtel de beauvoir déjà dépassé et les piétons et les piétons quelles couleurs quelles formes quels vêtements quelles chaussures — détails disparus — balcons rinceaux trous dans les murs vestiges de … grilles (escaladés par gérard philippe) la fontaine les photos moches sur … boulevard saint michel dépassé les banques les boutiques de fringues (sur les grilles) les boutiques de fringues les boutiques de bouffe …

 

... pur … résolument pur …

 

celui qui traînait son barda sur caddy à port-royal — dépassé —zut — dépassé — j'allais à port royal

 

revenir / tour de la place saint michel / saint germain / tourner / monsieur le prince / tourner / luxembourg / tourner / port-royal / tourner à gauche / les nouveaux bâtiments de l'hôpital… —  les allées les contre–allées  les en-allées — tourner à droite — st jacques : au pied de cochon ...

 

se retourner — pas possible — non — de cochin — juste le temps de tourner la tête  …

 

...pur … résolument … pur … soie de porc

 

 


rouge

 

 

 

 

 


merci à pierre ménard, donneur du titre

 

paru d'abord, en compagnie des textes des autres participants, dans le cadre du dernier atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard chez liminaire


 

 

jeudi 21 oct 2010

désirer dans les lignes

 

 

 

penser plutôt que croire penser

 

être sûre mais pouvoir douter quand même

 

concevoir plus facile qu'imaginer car imaginer un chiliogone et rater

 

dire à la beckett essayer rater essayer encore rater mieux

 

dire, presque à la isabelle butterlin, philosopher n'est pas dauber

et, suivre deux lignes au lieu d'une sans se préoccuper de l'advenir

et Rester en mouvement, coûte que coûte, dans la pesanteur du réel.

 

twitter et pouvoir penser

 

déconstruire déconstruire déconstruire : manière de construire à côté sur les marges dans les plis ailleurs près du bélier et du mimosa

 

penser pour lire

 

lire pour penser que vivre est préférable quand bien même

 

écrire que lire sans s'arrêter de vivre

 

se soigner et penser que pas pour toujours mais pas en finir right now attendre un peu de lire un peu d'écrire un peu d'aimer

 

commencer à finir mais doucement lentement être dans l'être de la vie dans l'être des textes dans l'être des jardins dans l'être des blogs

 

dire ce que voir et pas dire ce que croire voir

 

voir c'est aussi penser intuitionner

 

user des mots sans savoir leur savoir sur nous

 

aller à l'amble dans la pensée loin et proche de soi

 

décortiquer les crevettes et penser à nous autrefois poissons quelque part

 

enlever la peau du lait comme soulever la peau de la mer et penser à la fois en surface et en profondeur perspective de la grenouille aussi

 

regarder les nuages et penser aux semelles de vent aux armoires et aux mille ans d'âge

 

pas idéaliser l'idéal marcher le penser dans les grands espaces du cerveau

 

laisser venir à soi le vivant tout entier bêtes végétaux pierres et hommes

 

se poser les questions quoi comment pour quoi et rire de penser aux réponses même avec ciel étoilé au fond du coeur

 

tout préparer pour achever germoir visitoir ostensoir  et ... surseoir

 

penser que pas voir le finir finir à même l'instant

 

cracher jusqu'au ciel

 

longer des couloirs, prendre des ascenseurs, s'asseoir, entendre le son adéquat à l'objet, venir avec régularité là où il faut venir, prendre ce qu'il faut prendre, et ne pas penser que recommencer jusqu'à la fin

 

penser que recommencer jusqu'à la fin

 

se demander si voler comme oiseau aide à penser le léger et la gravité

 

faire tourner les sphères sur un plan, incliner et penser à hubert reeves

 

éclater sa quille et aller à la mer avec rimbaud

être rien et rien que rien avec michaux

botter et ganter de près avec montaigne

 

penser sans avec joachim séné

penser  franck avec anne savelli

désirer dans les lignes avec pierre ménard

aller à hanoï avec candice nguyen

tumultuer avec françois bon

signer clinique avec christine jeanney

ouvrir la valise avec jérôme wurtz

être paumée avec brigitte celerier

anthologiser poétique avec florence trocmé

penser enrager la nuict avec laurent margantin

désordrer avec philippe de jonckheere

 

oublier les autres

penser pas en vouloir

 

 

insérer les liens une autre fois

 

dormir dormir

 

mourir ay there's a rub

 

alors penser que mouRIRE

 

 

 

et continuer à

 

 

 

 

 

 

texte écrit pour l'atelier en ligne de pierre ménard

proposition d'écriture : emmanuel fournier : croire devoir penser, éditions de l'éclat, 1996

proposition signalée sur twitter aujourd'hui

j'y ai répondu immédiatement

 

 

 

 

 

mardi 19 oct 2010

commentaire en réponse au commentaire de candice nguyen #hanoï

 

 

 

avais commencé un commentaire au vôtre sur typepad


Je lis, je pleure. Le mot "hanoï" à peine twitté par vous que je clique. Immédiateté. Instantanéité. Et je pleure. D'émotions à ce que vous racontez, à ces sentiments mêlés qu'un mot seul peut engendrer, à ces belles rencontres dont on ne soupçonne pas la portée. Merci Maryse...

Rédigé par : Theoneshotmi | mardi 19 oct 2010 à 12:00

 

mais n'y trouve pas mon compte

l'interface n'est pas à la hauteur 

 

plus d'espace et d'aise typographique ici

 alors reprends et continue

 


ce fut une grande surprise aussi pour moi de retrouver les lettres d'hélène baky assez rapidement parmi tous les papiers

quand soudain elle me sont venues à la mémoire en lisant votre twitt hanoï J-15

oui vous dites très justement qu'il suffit d'un mot pour que tout un réseau arrive dans notre mémoire corps-esprit

et je remercie que vous m'ayez donné cette occasion de ne pas oublier ce qui est oubliable

selon les mots d'hélène cixous

 

une hélène aussi

 

 

Hélène Cixous,

in L'amour du loup et autres remords,

Galilée, 2005, p.172 

 

Un inoubliable est très oubliable. Au moment où il se produit, je le sens, c'est une sensation comparable à l'état qui suit le rêve : je dois le noter sur le vif, ou je note ou il disparaît. C'est la même chose de la vie éveillée : si je ne fais pas le geste actif de nommer ce que je sens, la "chose" n'existe pas. À ce moment là le mimosa va à la poubelle. Mais je le nomme parce que je le sens. Je sens le parfum du mimosa parler. Je sens la vie. J'entends son pas.

Si l'écriture ne venait pas conclure un pacte avec l'événement vital, cet événement n'existerait plus. Très tôt, je me suis obligée à cette discipline : du moment où l'inoubliable se produit qui va être oublié au moment où il se produit, je m'ordonne : "Attention! agis!". C'est la devise de Faust : "Attarde-toi un instant tu es si beau." Verweile doch. prends ton temps, un instant. Prends ton éternité dans tes bras de mimosa. Je te prends prenant ton éternité de mimosa dans tes bras."

 

 

 

oui un mot pour moi est "événement vital"

 

oui l'écriture tient serré dans ses bras de mimosas

tout ce que ce mot contient d'indicible mais que la langue va tenter de dire

 

oui il me semble que l'écriture révèle comme l'expérience d'un parfum

fait vivre entre ses lettres et langue ce que le mot sait de nous

et que nous ne savons pas encore

 

verweile dich

et à force d'humbles mots

peu importe

recueille la buée de l'oubliable

pour en faire un inoublialbe

 

même si cet inoubliable est sera de courte durée

tu l'auras visité

 

 

oui ces liens flux réseaux

offrent rencontres comme bulles à la surface du monde

et construisent toile forte_ textes, musique, images_ à y étendre

 

 



hanoï hélène baky 1932

 

  à candice nguyen

 

 

twitter lundi 18 octobre 2010

@theoneshotmi

Hanoi J-15 http://http://bit.ly/dgqvdD "La rue du train" #photo #BW

 

 

candice nguyen

que j'ai eu envie d'inviter aux vases communicants

après m'être promenée chez elle dans son blog via un quelqu'un de twitter

dont j'ai oublié l'identité et qui avait dû donner le chemin vers elle

 

la lire depuis

 

elle a créé un nouveau blog theoneshotaway

 

 

hanoï J-15

 

 

chuck berry : no particular place to go

 

 

partez-vous bientôt pour hanoï

 

  

l'histoire de la morphologie des cristaux

alliant à la fois la détermination nécessaire de leur six côtés

et le hasard délicat de leur immense variété

dixit hubert reeves dans une rencontre avec françois bon : sciences et poésie

 


les rencontres sont comme des cristaux

 

il y a à la fois chemins nécessaires_et dont la plupart m'échappe

et des chemins de hasards qui favorisent nos rencontres

 

et donc la mienne avec vous

 

mais hanoï

ne m'y attendais pas

 

 

il y a dans un coin de mon intérieur intérieur esprit âme coeur souvenirs, le mot hanoï qui va avec le prénom hélène, le nom de baky, des photos d'une femme d'asie, une boîte en bois qui contenait du thé qui avait été expédié depuis hanoï, et un mélange d'objets précieux et insolites — pour la petite parisienne que j'étais — que ne saurais qu'à peine nommer — mais me souviens des gongs en bronze, d'un petit bœuf ou vache sacrée ou buffle en bois couleur ocre rouge, de la cannelle envoyée — venait-elle de là, de la vanille — même question sur sa provenance — de beaucoup de corbeilles en osier (ou en quelle plante autre inconnue de moi?)

 

et d'un magnifique et immense buffet avec incrustation d'ivoire

 

tous ces objets étaient installés dans une pièce chez des aïeuls miens où il était interdit d'entrer sauf en leur compagnie : ils appellaient cette pièce, pompeusement, le musée

camille ouvrait alors la porte, donnait de la lumière, (car les volets des deux fenêtres étaient toujours tenues fermés et la pièce toujours tenue dans l'obscurité) et nous avions le droit de faire le tour de la table pour observer les objets déposés, regarder aux murs, dans les vitrines des petites figurines en bronze représentant quelque dieu ou déesse lointaine et— nous disait-elle — asiatiques

 

il y avait une petite boîte

ouverte elle offrait l'odeur de la mousse de chêne ou l'odeur du vétiver

toute une aventure olfactive

 

au mur, en plus de différents sabres, on pouvait voir la photo d'une femme

asiatique aussi — nous disait-on

 

 

après la mort des deux aïeux

c'est en rangeant-triant-lisant une quantité invraisemblable de papiers de tout poil

mais pourquoi veux-tu tout lire un à un, ce sont des vieilleries, jette tout ça à la baille

 

peux pas

 

alors ai lu, tout, et ai trouvé deux lettres d'hélène, datées de 1932

une de janvier et une de mars

et une carte de visite de la maison baky

 

me doutais que cela ne serait pas exempt de la teinte colonialiste de cette époque

et dans cette famille

 

mais c'est aussi dans ces lectures que j'ai compris que cette aïeule mienne — qui n'avait jamais quitté ce qui ne s'appelait pas encore l'ïle de France — sauf le temps d'être présentée à la famille de son mari à boulogne–sur-mer — avait décidé de voyager lorsqu'elle s'était rendue à l'exposition coloniale en achetant ces objets d'un pays qui la fascinait

c'est avec elle que j'ai appris le mot "Tonkin"

 

voilà donc d'où venait tout ce qui me semblait trésor

 


et un trésor aussi

votre rencontre

dans le webmonde

 

un cristal

 

et vous vous partez pour hanoï

ou c'est ce que je crois lire dans

 

hanoï J-15

 

 

et cela musique petite symphonie dans mon histoire

et dans la rencontre de l'aïeule mienne avec hélène baky d'hanoï

 

 

 

27_3_1932 recto en-tête
 

 

 

 

 

  Maison baky recto

Maison baky verso

 

 

 

lundi 18 oct 2010

des jours comme ça

 

 

 

des jours comme ça

 

 

honte d'être

ou quoi

 

nue

 

honte devant

ou quoi

des inconnus

 

nue en honte d'être

ou quoi

touchée

ou quoi

everywhere et au sexe par des mains mercenaires

 

 

ou quoi

nue en honte

honte et nue

honte d'être

en nue

ou quoi

 

 

 

et toute la honte toute

toute d'être  bue

bue de tous les autres en honte aussi d'être en honte ou quoi


 

 

vite vite trouver

de quoi

 

avant qu'elle brûle

 

irrémédiabement

 

 

 

IMG_5094

 

 

 

 

vendredi 15 oct 2010

images et cut-up atelier d'écriture sur la ville dernière séance

 

 


à l'atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard

dernière séance : paris, château-landon, samedi 9 octobre 2010


l'intégral des textes des participants sont chez pierre ménard liminaire

 


 

 

 

IMG_5174

 

IMG_5175

IMG_5176

 

IMG_5178

 

IMG_5179

 

IMG_5180

 

IMG_5182

IMG_5181

 

IMG_5183

 

 

IMG_5185

 

 

 

les fautes d'orthographe sont de moi

après avoir beaucoup bataillé, impossible d'accéder à nouveau à ce qui rend possible les changement dans les textes insérés dans l'image et redonner le "o" manquant à "bourgeises et majestueuses rives de la seine, le "p" à "choisis ton cam", ni monter la taille de la police du texte sur la photo de la plaque "château-landon"

quelque chose de l'aléatoire donc


 

IMG_5190

 

 

 

beaucoup de bonheur dans ce travail d'écriture partagé

dans la rencontre avec les participants

 

merci encore à pierre ménard

 


 

 

 

mardi 12 oct 2010

dans ces maisons on s'occupait des poisons #vasescommunicants / paru d'abord chez candice nguyen

 



 1_DSC_0008 
 

 

 

dans ces maisons on s'occupait des poisons de leur nom de leur distribution de leur dosage de leur traçabilité

 

c'est là qu'on installait la femme dont nous racontons l'histoire

 

2_DSC_0106
 

 

elle avait de l'émotion

elle avait entendu parler de l'Expérience qui lui était proposée

 

elle rencontra quelqu'un qui lui dit que les moyens de survie passeraient par le temps

 

3_DSC_0702
 


 

mais il y allait avoir dans le temps beaucoup d'expériences dans l'Expérience

elle allait naître à une nouvelle portion de temps

 

la femme dont nous racontons l'histoire se demanda si elle parviendrait à circuler dans ce temps nouveau

 

au début rien d'autre que l'arrachement d'un élément présumé hostile qui se ferait dans des conditions requises par les services requis

 

4_DSC_0631
 

 

le sujet ne meurt pas

il souffre

 

on continue

 

au bout d'un laps de temps déterminé par les services celle dont nous racontons l'histoire ne désespère pas

 

5_DSC_9858
 

 

elle continue de vivre dans ce temps nouveau qui lui semblera quelquefois invraisemblable et pourtant dans la vie des vrais amis des vrais oiseaux des vrais livres des vrais chats des vraies images des vraies rencontres des vraies musiques des vraies fleurs

 

au bout d'un laps de temps déterminé par les services un autre arrachement a lieu

 

un jour elle a peur

un jour elle a mal

 

ils disent qu'on continue

 

 6_DSC_0731
 

 

l'Expérience continue les expériences aussi

 

vers un jour la femme dont nous racontons l'histoire pense à l'homme dont la main l'avait tenue et dont le nez était cassé par la mort

 

celle dont nous racontons l'histoire l'avait aimé toujours et avait voulu continuer à l'aimer après sa mort à lui tout le temps de l'Expérience dont il est question ici

 

7_DSC_0128
 

 

on pensa qu'il fallait changer de poison

 

pour apprivoiser le nouveau poison on lui en proposa un autre encore mais à doses infimes quasi indécelables

 

elle dit qu'elle accepta

ce ne serait pas la fin du monde

 

le chef autorisait la femme dont nous racontons l'histoire à ce qu'elle le vit de temps en temps et à ce qu'elle lui posa quelques questions

 

8_DSC_0196
 

 

les moyens de sa survie dans le nouveau temps dépendaient en partie de cet homme-là

 

peu de temps après ces rencontres elle était assurée que l'enfant qu'elle avait été s'était aussi trouvée là un instant avec lui

 

 

la femme dont nous racontons l'histoire comprit qu'elle ne réussissait pas à comprendre de quoi était fait le temps de cette Expérience

elle comprit qu'il n'y avait rien à comprendre de ce temps-là ni de celui d'avant l'Expérience

 

 

 

9_DSC_0055
 

 

celle dont nous racontons l'histoire avait compris qu'elle avait vécu les temps que son histoire lui avait proposés

 






 

texte paru, d'abord, chez candice nguyen theoneshotmi dans le cadre des vases communicants vendredi 1° octobre 2010

 

à cette même date paraissait ici son texte le train de sept heures et demi

 

 


 

 

joue ronronnée à livrée rousse

 

 

 

joue ronronnée à livrée rousse

sur paume gauche

  

main droite écrit

 

soleil vient sur les feuilles hautes du tilleul

 

 

encore un jour

 

 

 

 

 

jeudi 07 oct 2010

via béatrice rilos : élèves non affectés : l'ascenseur social

 

 

 

via beatrice rilos et son blog : erratique : Élèves non affectés : L’ascenseur social  07oct10

 

Dans le cadre de l’émission « Les pieds sur terre » écoute en ligne de ce reportage de Farida Taher, réalisation : Véronique Vilar.

« Thinhinane n’est pas du tout satisfaite de son affectation scolaire. Brillante élève de troisième, elle briguait un lycée réputé de bon niveau. Accompagnée de sa mère, elle vient au centre d’information et d’orientation d’Argenteuil pour comprendre pourquoi, à son grand désespoir, son vœu n’a pas été respecté. »

 

 


mardi 05 oct 2010

tu as passé ...


 

in memoriam fourcade

 

 

 


tu as passé
l'ivoire









nos vies
ô reposoirs



lundi 22 octobre 2006






 twitté d'abord 5 oct  2010 12:57

 tu as passé / l'ivoire / /// nos vies / ô reposoirs


 

 

 

samedi 02 oct 2010

la couleur répond à la question

 

 

 

la couleur répond à la question

comment

 

une question qui vaille que vive

 

la couleur donne du style

 

 

et l'odeur de la rose pimprenelle

 

 

 

 

 

 

tu as levé les yeux sans faillir

c'est vert et jaune sur bleu avec lignes sombres

vitrail végétal cathédrale soulangea


 

 

 

vendredi 01 oct 2010

le train de sept heures et demi par candice nguyen (theoneshotmi)

 

 

 

Gravenhurst-grand_union_canal


 

Moi je me dis qu'il a de la chance d'avoir quelqu'un qui l'aime comme ça, de cette façon. Que ce n'est pas donné à tout le monde cet amour, sans conditions, sans rien. Je me dis aussi que s'il savait ça, cet amour que j'ai pour lui et comment il est, il aurait peur, très. Il me dirait de ne plus parler, il me dirait de me taire, il me dirait toutes ces choses que je sais bien avant lui, il me dirait ne prends pas le train. Sept heures vingt-huit. C'est son heure. Le même depuis des mois. Dans un sens et dans son autre. L'autre qui est moi. Le premier qui est lui. Des milliers de kilomètres comme pure folie, il me dirait, tout ce que je sais d'avant la nuit. Dans un sens et dans son antre. L'antre qui est moi. Lui qui est lui. Je suis l'antre de lui. Il me dirait ce que je ne veux l'entendre prononcer, il me dirait d'oublier. D'oublier cette couche épaisse de brume qui enveloppe encore le paysage et nos visages endoloris, d'oublier cinq heures et demi parce que cinq heures et demi c'est encore la nuit, le froid, son silence. D'oublier la nuit. D'oublier de s'oublier. Ensemble. Il me dirait encore d'être à l'endroit où raisonnablement je devrais être, je suis à l'endroit où mon être me dit d'être. Je ne suis pas raisonnable. Je suis à ce train de sept heures et demi.


Le train de sept heures et demi - image- Candice Nguyen small
 

Mes compagnons de voyage sont encore plongés dans un demi-sommeil et moi je zieute d'un œil à peine plus éveillé le silence de l'aube. Quiétude. Je ne lui ai rien dit. Rien dit de la fille que je suis. J'écoute cet album de nouveau. The Western Lands. Je pense à ce monde qui est un tout petit caillou, je pense à Mathieu qui a fait la pochette de l'album. Je m'emmitoufle dans cette brume qui s'est infiltrée par les portes closes du wagon. Jusqu'à mon compartiment. Jusqu'à ma place. Et qui me retient encore un peu dans la nuit. Je suis à la place où je dois être. Je suis au train de sept heures et demi. Au loin, j'aperçois les traces d'un hiver qui semble vouloir demeurer à jamais. Du blanc sur les cols, blanc comme notre histoire, entachée de rien mais prête à fondre à la première percée du printemps, et je me dis que les humains se réjouissent d'en avoir fini avec l'hiver. Je ne lui ai rien dit. C'est Avril et il n'y a plus que le sommet des monts et collines pour se débattre encore de cette verve folle de l'hiver. Je ne lui ai rien dit. Je suis l'hiver.






 

Texte par Candice Nguyen (theoneshotmi) qui invite mon texte dans ces maisons on s'occupait des poisons chez elle, dans le cadre du projet de vases communicants: le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.

 

et quel bonheur cette promenade, ce partage, cette plongée de blog à blog 






Autres vases communicants d'Octobre (quelle cuvée !) :

j'emprunte la liste à candice nguyen@theoneshotmi 



mercredi 29 sep 2010

à la hurle quelquefois on voudrait

 

 

 

à la hurle quelquefois on voudrait

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0353
 

 

 

 

dire je

 

pivoines et serpolets

 

à la hurle de la beauté

enfoncement dans les pétales

s'endormir comme cétoine

et ça s'arrêterait

 

à l'envol elle voudrait

 

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0335
 

 

 

dire je

 

ferraille et béton

 

allongée dans de hautes herbes

et roulade et roulade

senteur de foin sur l'épaule

 

papillons et cosmos

 

à la pleurade on voudrait

 

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0266
 

 

 

dire je

 

et coule rivière jusqu'a la mer

à la hanche rosée

 

mésange et myosotis

 

flèche tornade framboise

poisse boue limon

tunnels gouffres et vents

marées et cascades

 

à heurts et hurle

ombre et bouche

 

tapis de bruyère

words, meine geliebte

 

 

à tendre et

 

 

 

trou

 

 



paru d'abord chez florence trocmé : flotoir 

dans la cadres des #vasescommunicants le 3 septembre 2010




lundi 27 sep 2010

véronique vient au jardin

 

 

 

véronique vient au jardin

jour 2

 

camomille se montre

jour 3

 

bourrache capitules

jour 8

toujours pas de bleu

 

deux pavots  mauve pâle

jour sans chiffre

 

clématite

jour au moins 20

fleurs toujours en attente

 

lysimaque paraît

 

s'invite au jardin de vallée de chevreuse

jaune colline julliau

 

 

une folie de parfum

je deviens volatile

comme le bonheur dans l'allée

il en tient pour la vanille

 

quoi en fait de vanille sous le soleil d'ici

ne vois que pimprenelle aneth rose

persil et menthe

 

chèvrefeuille

jour 3

 

 

 

quelques feuilles viennent

après élagage drastique de mars

un peu d'ombre sous le tilleul

 

 


4 juin 2010

 

 

 

avec

nicola pesquès, la face nord de juliau, sept

éd. andré dimanche

 

 

 

dimanche 26 sep 2010

duo aléatoire mhk 12

 

 

 

Sauvage appelle

 

et Langue demande du "comme"

 

dégorgement — force volcanique — éclaboussure d'étoiles — couleurs en jaillissures — brûlures lancées

 

et Langue demande comment dire

 

images

 

bondissement de bête — bouillonné de magmas — lumière prédatrice — follement frappes des pieds  — expulsions sonores — déversement anthracite et jaune et rouge — vert et bleu presque absents

 

 

Sauvage je te dis

 

 

 

 

  Duo septembre 2010 500x500 michelle kruithof





voir la propositions de duo aléatoire


 

jeudi 23 sep 2010

petite robe noire, livre

 

 

 

petite robe noire, livre — gestetner, dupliquer — pantoufle de vair, kolinski — une armoire, néon — un œil, les oubliés — l'amour, un store vert — au jardin, vent pour les graines de l'automne — dans la chambre, en vert d'eau et bleu marine, le couple et ses ombres —

 

il demande de la lumière — un avion traverse le ciel, et disparaît — rouge-gorge dans le houx, lunettes de soleil — livrée rousse, frises noires — temps doux et soleil de septembre — l'effondrement — dents arrachées, ils l'appelaient le gros —

 

le son d'une guitare, glaïeuls — c'est pas commode, biquette — bergère, au pied du noyer — un faon, elle dort — trois chats en terre, un disparu, un vivant, que dire — les colombes s'endorment sur le banc —

 

placard au papier rose fané, burnous — madeleine portait un ruban noir autour du cou — rouge à ongles et à bouche, vous debout devant — la girouette tourne sud, les nymphéas reposent — haleine désagréable, fauteuil louis XV —

 

une tête de musaraigne, si seule au sol — nuages, chant de troglodyte — son d'un avion, nuages — il s'est accoudé à la balustrade du perron — elle boit un ratafia frais — une tourterelle, le bain —

 

 

 

 

 

 

paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants

pour l'atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard  du 11 septembre 2010

piste de travail : Philippe Clerc, Oostende, Passages d’encre, collection Trait court n°2, 2003.

 

 

 

à vienne dans un "heurige"

 

 

 

à vienne dans un "heurige" où le vin blanc me buvait à volonté jusqu'à me jucher une balançoire dans la tête

 

à st aubin où le soleil où le foin pour dormir dans la grange avec les moutons et où l'amour dans l'odeur du feu de cheminée

 

à st brévin-les-pins où le coquillage quand je m'étais jetée dans la mer main en avant  avait entaillé la paume de l'une d'elles et que ne voulais que personne ne s'occupe d'une piqûre de tétanos fors mon papa

 

à paris dans une galerie où j'ai découvert subjuguée élégie à la république espagnole de motherwell

 

à dampmart où j'ai beaucoup dansé avec toi

 

à séville où la célèbre chanteuse avec micro pour être entendue sur cet immense plateau et dans cette tout aussi immense salle en plein air de l'exposition universelle a repris son chant interrompu un instant par une panne d'électricité mais a capella et au son des olé de la foule en joie

 

à châtenay-malabry où le père s'est endormi le jour des amoureux

 

à lalinde où elle m'a demandé de tenir le lapin pendant qu'elle le saignait

 

à pontempeyrat où je me suis couchée dans le lit caillouteux d'une rivière pour profiter de la course des eaux sur ma peau dans la lumière de l'été et le silence des rives

 

à bruxelles où je suis entrée dans l'armoire d'oscar au musée des beaux-arts

 

à rome où le café sur les terrasses au soleil

 

à paris à la bibliothèque ste geneviève sartre les mots

 

à vatan où la 2CV passait presque tous les étés sur le chemin des vacances

 

à monaco où la daurade se mangeait en terrasse au soleil au poivre blanc et au vin blanc

 

à ithaque l'odeur des fleurs jaunes

 

à st malo tout à côté où comment_et je montais pour la première fois_le cheval mangeait et mangeait et mangeait encore les ombelles odorantes du fenouil juste avant qu'il me conduise sur la plage le long des vagues

 

à verchères où je ne sais rien que le nom dans l'enfance

 

à berlin où l'on s'assied aux longues tables communes des cafés sur les trottoirs et où l'on bavarde

 

au cap-gris-nez où jamais fous de bassan aussi nombreux n'ont fait entendre leurs cris de crécelle rugueuse à mes oreilles

 

 

 

 

 

 

paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants

atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard  du 11 septembre 2010

piste de travail : Jérôme Leroy, Le déclenchement muet des opérations cannibales, Editions des Equateurs, 2006.

 


 

mercredi 22 sep 2010

cueillette


 

 

cueillette

 

débris

restes et rebuts

bribes

morceaux inutiles

fragiles fragments

 

les mains vivent

 

archéologie sauvage

aux marges

près du bricolage

de l'intuition

de l'évocation

d'un hasard nécessaire

d'un coup de désir pour une forme, une couleur, une matière

d'un coup d'écho

 

 

regarder vers les pieds

dans la flânerie

la rêverie mimosa

la buée des métamorphoses

 

dans ferraille et floraison

dans bois et décomposition

dans caillou et consomption

dans végétal et flottaison

 

regarder dans les armoires les commodes les tiroirs les étagères les greniers les valises

linges rubans laines cols foulards mouchoirs dentelles

objets boîtes flacons

papiers lettres tickets

 

l'instant de quelque temps

retenir sauver

entasser garder

préserver

de la disparition

de l'effacement

de l'épuisement

 

ribambelle de la répétition

presque inutile

 

au moins toucher

les mains vivent

 

 

choses de peu

mais de tant de sonore silence

histoires fossiles

 

les fissures les oubliées les dessins de bras morts en lierre desséchés sur les vieux murs

 

inlassable chiffonnière

gardeuse de trucs

rêveuse de rouille

 

signes infimes des temps révolus

fragiles dépôts des mémoires anciennes

 

irrésistibles trésors

haillons et déchets de nos vies

 

 

cut-up dans le tissu du monde

 

 

au moins toucher

avec rouge-gorge sur l'épaule

poème

 


 

un jour serai le chiffon

 

 

 
« Précédente | Suivante »
← Précédent Page 19 / 26 Suivant →