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Archives du Semenoir de Maryse Hache

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samedi 11 fév 2012

baleine paysage 41

 

une pie vocalise noir bleu rauque / un cuicui non identifié / une mésange zinzinule / (narrateur en hésitulade! tant mieux! va pour zinzinule) / blanc toujours en place all over / reflet  soleil sur ventre de théière rouge à pois / chat roux ronfle léger / mésange bleue en visite picoreuse sur rembarde de fenêtre / soleil / pie en poursuite et discours peut-être avec avion du moment / on entend le bruit d'un verre sur une table au rez-de-chaussée / quelqu'un monte l'escalier /  quelqu'un s'assied et lit le journal  papier le Monde / La cour des comptes préconise une véritable cure d'austérité 9 février 2012 / un avion mêle son bruit à celui de la cour / quelqu'un dit : l'air est sec le journal crisse / quelqu'un dit encore : des pommes de terre mitonnées / une baleine échouée dans l'espace-temps février /

 


vendredi 10 fév 2012

baleine paysage 40

 

blanc  au jardin d'hiver / soleil léger / on entend les pattes coussinets de chat roux sur le plancher / trille d'un merle / 9 février 2012 litanie des blancs :  de zinc de titane d'ivoire d'argent d'espagne de meudon  E des glaciers et des seins / soleil plus intense / jardin imperturbable et glacé dans ses feuilles herbes eau du bassin boucles des buis hellébores perce-neige / sur le ciel une peau de lait / chat roux sur le lit langue sur une patte puis patte sur le museau et encore et encore / fumée du thé vert / dans les branches du tilleul loin derrière vol d'un avion en grand bruit / oiseaux presque en blanc silence / monde quadrillé par les lignes de la fenêtre / un avion encore / maison ne dit rien / silence de l'armoire et des âmes / escalier muet / radiateur sans bruit de gorge / baleine échouée à l'écoute d'un marchand de couleurs /

 


jeudi 09 fév 2012

baleine paysage 39

 

radiateur sous la fenêtre et son invisible tissu de chaleur / les tilleuls branches vides vers le ciel neige aux aisselles 7 février 2012 / soleil dans l'air clair / feuilles en souvenir gelé d'automne / ça craquèle / buis verts apparaissants sous blanc / cuicui d'une mésange pas frileuse / vrom vrom d'avion avec vue sur la carlingue / bleu du ciel pâle / où le chat roux / une sirène en voiture de pompiers pour quelle délivrance / quelqu'un monte l'escalier / soleil dans la pièce rectangle allongé sur le chambranle de la porte sur la grande tasse rouge à pois blancs avec ombre d'un verre sur le marbre gris de la cheminée rectangle sur la grande toile bleue adossée au mur taches éparses avec ombre des plis sur le drap / quelqu'un descend l'escalier / baleine échouée avec danse rêvée /

 



mercredi 08 fév 2012

baleine paysage 38

 

un avion en partance d'orly et sa promesse sonore voyage voyage / chat roux s'étire dans lumière soleil / toujours pas lavé les carreaux / vue sur blancheur-verdeur 6 janvier 2012 / absence de mésanges / absence de rouge-gorge / une pie impression monet sur branches d'un tilleul / on entend un rire au rez-de-chaussée / passe le  temps / nuit / lumière de lune / quelqu'un lit sur fenêtre de lumière le monde comme il va d'écriture ça sautille comme moineau d'écriture à lecture de lecture à écriture / chat roux en absence / on n'entend personne dormir mais on le sait /  baleine échouée en souvenance des eaux limpides /

 


mardi 07 fév 2012

baleine paysage 37

 

pies et corneilles  on n'entend qu'elles 4 février 2012 / on voit le soleil sur le grand cèdre au-delà de la rue et sur le toit de tuiles d'oranges / on entend le bruit des feuilles d'un journal quelqu'un lit papier / on voit quelqu'un tapoter coussinets sur rectangle lumière format paysage / on entend des voitures passer sur fond de cris des pies / certains se demandent si "les langues poétiques et philosophiques font un tout" / certains ne se posent pas cette question / on ne voit pas chat roux / on voit le temps qu'il fait sur couverture livre papier monique tello obstinément peindre antoine emaz / quelqu'un verse du thé / on entend la petite respiration métallique des tuyaux du chauffage / on voit sur une table des pots de colle des ciseaux un cutter des pinceaux des feuilles papier des boîtes du calque une petite corbeille en osier / on dit il fait froid / on entend les pages tourner / craquement dans le bois du buffet d'une autre âme domestique peut-être mangeuse de confitures / baleine échouée aux bordures des nacres /

 


lundi 06 fév 2012

baleine paysage 36

 

trottoirs vides / froid et soleil dans les rues et sur les boutiques / bleu au ciel / une voiture tourne dans une petite ruelle / rue de paris / rue archangé / place de la république / rond-point à palmiers / quelqu'un cherche pour quel objectif palmiers en essonne vallée de chevreuse / quelqu'un parle de sensibilité dentinaire et de sagesse 2 février 2012 / quelqu'un parle de travaux / passage du chemin de fer excavation en cours / absence de chat roux pas citadin du tout / baleine échouée en questionnement sur la sensibilité fanonninaire /

 


dimanche 05 fév 2012

baleine paysage 35

 

boule de soleil jaune sur dessin noir des lignes arbres à l'horizon / bruit sec de quelques feuilles desséchées lierre mort sur tilleul dans petit vent 1° février 2012 / terre tourne le temps de l'écrire / soleil illusion de son déplacement / voici lumière chaude dans la pièce jusque sur une joue / chat roux tousse / le temps de l'écrire dégèle l'eau du bassin / souvenance des poissons rouge libellules et nymphéas vanillés / l'hiver fomente leur retour / quelqu'un murmure avec le gel les violettes seront belles / une traînée de bleu perruche dans le ciel / pas de cuicui de mésanges / baleine échouée près d'un vase

 


samedi 04 fév 2012

baleine paysage 34

 

une âme grince encore dans l'armoire d'autrefois / on entend une machine foreuse de sols travaux  en cours sur fond de passage d'avion vers orly / ah les voyages / chat roux endormi une patte allongée / soudain une lumière de soleil dans la pièce des nuages acier doux lui font passage / une mésange chante le tilleul / disparue la lumière puis à nouveau le soleil / on pourrait laver les carreaux de fenêtre / hellébores depuis quelques jours en compagnie de perce-neige au jardin 31 janvier 2012 / air courant frais entre tablier de cheminée et chassis de fenêtre / une trompette et un batteur jazzent le temps / une baleine échouée songe au grain de sel /

 


vendredi 03 fév 2012

baleine paysage 33

 

le jour disparu dans la nuit d'écrire / c'est le noir derrière les vitres point de tilleuls à vue / quelqu'un sait qu'ils sont là tout près bientôt revenus avec le jour dans leurs branches d'encre de chine hiver sur fond de ciel  / chat roux pas à vue non plus 29 janvier 2012 / draps jouent aux dragons rouges et lampions bonne année d'animal / du silence dans les mots / quelqu'un bâille / le bruit de la pluie dans la bassine en zinc et sur la petite marquise du perron de la cuisine / le bruit de l'air dans l'eau du chauffage radiateurs en fonte / une baleine échouée fragile et forte /

 


toilettes / openspace de @joachimsene #vasescommunicants fév 2012

 

 

Toilettes/openspace


Joachim séné phone-jan-12-03

Dans les toilettes hommes, au-dessus du lavabo, il n’y avait pas de miroir. Un jour je m’en suis aperçu. Pas le premier jour, pourquoi ? Non, un jour quelconque, un autre jour, un jour comme les autres jours. Pas le dernier jour non plus, un jour entre le premier et le dernier, un de ces nombreux jours là. Je me lavais les mains en regardant mousser le savon bleu liquide, je me perdais dans ce spectacle de rivière de montagne sur mes mains, l’eau disparaissant ensuite dans un bouillonnement noir que masquaient mes mains que je glissais l’une sur l’autre plutôt que je ne les frottais. Le bruit de l’écoulement de l’eau. L’eau qui venait toujours, sans jamais vouloir s’arrêter (sauf un jour peut-être très lointain, dans des ruines de ville qu’on n’ose pas imaginer, avec nous errant dans des rues sans lumière et sans eau, mangées des lichens). Je rinçai mes mains, puis baissai encore plus la tête pour la rapprocher de l’eau, je projetai l’eau, de mes mains, sur mon visage, c’était simplement rafraîchissant quand je m’attendais à la sensation de plonger en quelque lagon tropical.

Le visage ruisselant je me redressai pour regarder face à moi : moi, pour me voir moi, mon visage, plus exactement mes yeux, pour me regarder me voir, pour voir dans le noir des pupilles ce vide là, pour ne rien voir, au fond, et je vis le mur à la place du visage. Le mur nu, d’un crépi doux blanc cassé, en lieu et place de mon visage que je voulais noire pupille à dévisager, sans doute cassé aussi, plissé extérieurement par des doutes que j’ignorais et que j’aurais ainsi pu, à l’examen de mon reflet de peau, déceler. Mais rien que le mur en face de moi, comme j’en avais eu un, me dis-je alors, chaque jour avant ce jour, et comme j’en aurais un chaque jour après devant moi, et donc, aussi, derrière, partout autour.

Je tirai une serviette en papier du distributeur fixé au mur opposé et épongeai ce visage que je n’avais plus, ce mur sur mes épaules, ce morceau de pierre et de plâtre à trimbaler, pesant et friable, peut-être hérissé d’un câble électrique ou deux, antennes qui ne captaient rien, pierre sans yeux comme le sont toutes les pierres, à se prendre tous les autres murs qui traînent, fixés au sol et plafond ou sur d’autres épaules.

Cette pierre à trimbaler, lourde à faire tomber le corps en avant alors il faut lutter contre la pesanteur, avec des mouvements qui font une démarche nonchalante et lourde, tout ça dans les bureaux et puis dehors, dans le métro, partout, pierre qui finira un jour par s’user, un jour lointain, si ce n’est déjà fait, à force de sous-estimer les secondes, mangée des lichens.

joachim séné

 

 

quelle chance que joachim séné ait accepté mon invitation aux vases communicants et le mot lichen, déjà entré dans une écriture en cours / qu'il soit remercié

vous venez de lire son texte, toilettes/openspace, au semenoir tandis que pouvez lire le mien, lichen, chez lui : fragments chutes et conséquences

 

"Le premier vendredi du mois, depuis juillet 2009, est l’occasion de vases communicants  : idée d’écrire chez un blog ami, non pas pour lui, mais dans l’espace qui lui est propre. Autre manière d’établir un peu partout des liens qui ne soient pas seulement des directions pointant vers, mais de véritables textes émergeant depuis." pierre ménard, liminaire

ne pas écrire pour, mais chez l'autre

tous les textes, réunis par pierre ménard

je souhaite dire encore une fois un merci à pierre ménard qui, le premier, m'a invitée dans la ronde des vases, en juin 2010

pour connaître la liste de tous les participants cliquez chez brigetoun 

 

allez j'vous l'dis, rature.net prestations informatiques pour la littérature en ligne, c'est lui aussi

 


 

jeudi 02 fév 2012

baleine paysage 32

 

quelqu'un marche au 2° étage de la maison 27 janvier 2012 / le ciel devient plus clair de jour / chant de merles sur chant d'avion / chat roux en toilettage sur un lit rouge / mésange en becquetizinule sur le rebord de fenêtre / scansion des bêtes sans chant de coq / absence sur le toit là-bas de la girouette coq muet mais en langue avec le vent / le grand bas-rouge en son éternité au pied du grand noyer au fond du jardin / chat roux s'en va / le ciel en bleu de jour et larges trainées de nuages rose jaune orange et pâles / chat roux revient saute sur le lit rouge ronronne s'arrondit ronronne cherche la bonne place ronronne ferme les yeux ronronne / baleine échouée en rêveries /

 


mardi 31 jan 2012

baleine paysage 31 avec confiture d'orange @brigetoun

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rousseur du chat en vue sur fauteuil de coutume / buffet breton et ses fleurs sculptées en même position bretonne / on entend le crissement de quelque petit meuble glissant sur du parquet 26 janvier 2012 / des éboueurs nouvelle donne en machines avec élévateurs collectisent recyclage cartons papiers boîtes en fer blanc (les sardines à demeure dans une chanson il-faut-des-marins-pour-pêcher etc.) / quelqu'un fouille le monde avec doigts tapoteurs sur surface de lumière et lit et lit écrit / ventre et jambes en parure confiture d'orange / montée parfum chaud en couleur des temps bassine cuivrée à bouillons sucrés / danse des mots petit bouillé petit filet / la lozère en myrtilles cueillies sur le causse / une baleine échouée aux bords des confitures  / 
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twitter 26 janv 2012 
@brigetoun: Brigetoun, arrête d'attendre go - en plus tu manges trop de toasts à la confiture d'orange - vas devenir baleine”
.
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lundi 30 jan 2012

anniversaire

 

à d. c
.
.
entre ton coeur et ta langue il y avait des rivières
entre nous qui serait le plus heureux
et si on se disait plus rien je ne t'ai pas manqué
dans les années versées
un jour je t'aimerais plus (plus davantage)
tant de nuits de jours et de chansons
dans les années versées
des oiseaux des clowns des anges
si près de nous si loin du mauvais
le pays de merveilles
des tristesses des malheurs qu'on oublie
des fleurs des fleurs des fleurs
des dîners des pizzas des asies
des voyages sur place des voitures
des trains des gares que l'on quitte
des gares où joyeux l'on aborde
des clochers des goélands des mers
aujourd'hui caen demain cherbourg hier l'été
dans les années versées allô les larmes
robe à fleurs ou à tutu c'est le vert
coulent les heures et on demeure
passe par les villages on se suit
chauffe nos os et les fruits rouges
confitures miel et chocolat
brioches pluie et rosée
à vitry jour de l'histoire
étoiles soleil applaudissements
lumière coulisses et toi
saltimbanques de l'éphémère
sur les lèvres des bonbons
on dirait l'éternel sans pirates
toujours de coeur sans traque
changé d'adresse et chercheur d'or
ça a toujours déjà commencé
cruel le monde est doux dans nos années
les fenêtres nous apaisent
les rues des villes nous aiment
on voyage toujours en solitaire
et tu es là dans notre terre
il y a de la place pour se garer
viens dans ton année versaire
dans le bruit du monde
joie qu'on se donne
chante chante chante
.
.
.
.
.
txt écrit à l'écoute flottante des souvenirs
du présent
et de l'album d'alain bashung : bleu pétrole


 

baleine paysage 30 avec thomas vinau

 

chat roux en place de fauteuil / rectangle de lumière et doigts sur touche alphabétique / dehors ciel blanc tilleuls et pluie 26 janvier 2012 / quelqu'un entre c'est thomas vinau la plage est blonde / le sable vient dans l'eau en paillettes usées / des chevelures modernes algues vertes brunes lambeaux plastifiés et dentelures de bouchons / une enfance à raquette en bois et balle tenue élastiquée rebondissante brille dans les vestiges de coquillages / senteur de varech / lumière à faire plisser les yeux bleus / vent frais  / pelles et seaux  pour  châteaux-forts le temps d'une vague / sable et sel tournent leurs arabesques sur la peau / les gens viennent sur la plage du poème viennent  / absent le tintamarre de mort absentes les miettes de fer et de chair  en corps intempestifs / une baleine échouée chante l'hymne du merci à l'iode salvatrice


dimanche 29 jan 2012

baleine paysage 29

 

nuit sortie de chez elle et venue derrière les fenêtres / chat roux arrondi imperturbable sur fauteuil / ponctuations  cliquetis de béquilles sur carrelage bleu et blanc façon fin 19°s / parfum de cèdre à rêverie / jeu de lampes dans miroirs aux mille et une images disparues / blondeur parquet de chêne peut-être en conversation mystérieuse avec le cèdre les arbres aussi à l'intérieur / on entend des bruits de vaisselle sûrement quelqu'un avec les dieux dans la cuisine 25 janvier 2012 / une fumée bleue flâne jusqu'a lui et son index nicotine / une ancêtre en visite tricoterait une grande jupe bleu-marine à senteur de camphre les mites ont la vie dure / baleine flâne aux bords de l'échouage /

 


les sirènes on ne les voit pas, un couvercle est posé dessus, les todo listes #180, de christine jeanney, chez publie.net

 

les sirènes on ne les voit pas, un couvercle est posé dessus, les todo listes #180, de christine jeanney, chez publie.net

 

je les ai lues ces todo listes, jour après jour, avec bonheur, je les lis encore - elle en publie une par jour, ce jour elle en est à #216

txt de christine jeanney sur son blog dans la rubrique tentatives (dans son blog, cliquez dans l'image), avec photo associée, qu'elle a demandé à ses amis de lui envoyer, dans le hasard du choix

 

au début je lisais à la française, proche de la prononciatoin de "tondo', sans le d, quelque chose comme "taudau"

j'ai longtemps lu "taudau"

puis un jour, pourquoi celui-là, ne le sais, ai fait le rapprochement avec "choses à faire" dans une petite phrase de présentation que christine donne sur son blog 

et ça y est le "taudau" est devenu "to do", à l'anglaise

 

lisez les #180 réunies en un txt numérique, enivrez-vous de sa fantaisie d'écriture, son invention, son humour, et la diversité, l'insolite, l'extravagance des photos

allez voir aussi la qualité du travail éditorial de l'équipe de publie.net

 

 

je reprends, sous l'image de couverture ( est-ce mot approprié pour txt numérique)  la description qu'en donne publie.net  sur le site duquel vous pouvez vous procurez le texte

il suffit de donner un clic dans l'image que je vous propose, vous arriverez directement sur la page de l'éditeur et n'aurez plus qu'à suivre les indications

si vous n'avez pas l'habitude, lisez cet article de publie.net, ça vous aidera 

les commentaires sont ouverts si cela vous fait envie

 

 

9782814506039.main.png.pagespeed.ce.TvfdLNCRDt

 

 

Description

Le 18 juin 2011 j’ai lancé sur Twitter un appel (du 18 juin) à don de photos.

 

 

Ma demande est la plus large et la plus vague possible, aucune consigne sur ce qu’elles peuvent représenter ou leur format, parce que j’aime les surprises. C’est justement ce que je cherche, ne pas savoir à l’avance ce qu’il y aura sur la photo qu’on m’enverra.

 

 

J’enregistre toutes les photos reçues dans un dossier nommé Todo liste. Chaque matin, j’en choisis une, plutôt à l’instinct, sans idée préconçue, parfois sans même avoir regardé la photo trop précisément, je préfère, il y a là-dedans une sorte de logique qui m’échappe.

 

 

Je me donne ensuite la journée pour écrire une liste de 4 points /occurrences /choses à faire, à dire ou à penser en réaction / réponse / écho à cette photo, ma « Todo liste ».  Le résultat est mis en ligne à 00h01 sur le blog tentatives. Parfois, j’écris le texte d’un seul jet, d’autres fois, il me faut la journée entière et je le modifie jusqu’à 23h59.

 

 

En fait, c’est presque un jeu de déplacement : la photo se déplace vers moi, elle vient de je ne sais où, et moi je me déplace vers elle, un endroit surprenant, ça donne un texte imprévisible, avec des pistes qui partent presque sans moi, que je n’ai qu’à suivre, ou à débusquer. 

 

 

C’est une drôle d’expérience, à la fois sous contrainte et très libre. C’est ça, les Todo listes. Voici les 180 premières.

 

 

(l’exercice continue actuellement, grâce aux contributions d’amis ou d’inconnus, et je les remercie tous, infiniment)

 

Christine Jeanney

 

... et on comprend aisément pourquoi et comment les Todo List de Christine Jeanney sont ainsi devenues en quelques mois un blog culte. Bien sûr il fallait les rassembler, mais ce faisant, l'objet devient tout autre : énigmatique collection de photographies du monde, fiction appliquée aux signes les plus quotidiens, et un labyrinthe de lecture (testez donc le petit signe "lecture aléatoire") qui justifie pleinement l'objet numérique pour aller plus loin que le site. Avec 51 contributeurs pour les images, et une création epub de Roxane Lecomte... 

 

 


 

samedi 28 jan 2012

baleine paysage 28

 

ah ce rose là-bas à fond d'est  avec le haut des arbres et la ligne de quelques toits / un blanc de lait devenant bleuté dans le laps d'écriture / merles 24 janvier 2012 / rose a disparu / plus l'heure / après midi / entre-deux / entre fenêtres sur jardin / entre noisetiers à chandelles (ou quel nom botanique benoît vincent) et grand pin / l'orme en deuxième plan et sa graphie de branches sombres sur ciel blanc opaque / bruit mouillé des pneus sur chaussée / gouttes de pluie accrochées translucides aux bras des tilleuls / pétales violines de l'orchidée séparées de leur tige c'est la pâleur maintenant et à l'heure de notre mort / le ciel plombe / soudain mésanges et leurs deux petits cris inlassablement répétés zinzinule ou quelquechose à zinzin et à lunule ou à zinzin et à bulle ou zinlidule ça chante quoi et ça lève le couvercle / chat roux au rez-de-chaussée dort sur fauteuil / quelqu'un à l'étage écrit à doigts et coussinets / quelqu'un d'autre enroule deux longs morceaux  de coton humide sur deux petits mandrins en carton / une baleine échouée chante écholocalisation plutôt que geo /

 


vendredi 27 jan 2012

baleine paysage 27

 

là-bas à la jointure le bleu émouvant du petit jour / petits piaillements merles possible / on allume des lampes dedans / on descend un escalier 23 janvier 2012 / chat roux veut (a-t-il volonté) sortir au jardin / les voitures et leur ribambelle de lumignons rouge jaune / l'orme / le grand pin / une théière rouge à pois blancs une grande tasse rouge à pois blanc  / passage alice fugace au pays de dinah mémoire et merveilles / boucles légères en copeau et souvenir de rabot / chant d'un rouge-gorge à moins que...  rossignol  / chat roux veut rentrer ( même question) / on attend quelquechose ou quelqu'un / une baleine échouée dans chevelure des mers /

 


jeudi 26 jan 2012

baleine paysage 26

 

tilleuls à nouveau à vue / rue de chantilly disparue rue de sèvres aussi / chat roux dort sur un fauteuil à l'étage au-dessous / la nuit dort dehors / lampes allumée dedans / un cheval dans la buée de mémoire mange des branches de fenouil en surplomb d'une plage vers st malo / petits filaments de fumée bleue passent devant le rectangle de lumière / une odeur de rose brûle-parfum légère / 21 janvier 2012 22h13 apparition lecture twitt de candice nguyen (@theoneshotmi) 22h03 défilement des heures sur vase initialement publié chez  Quentin (@valetudinaire) avec girafe chien mort et paquebot / un monde est là à portée de doigts / fleurs d'orchidée violacées à l'écart de sa branche dans l'heure de la chute / balalaïka triangle sa musique muette au mur / papier peint aux roses bleues si / douleur calme par-dessus le toit / des orchidées en boutons couleur surprise / une baleine échouée en prise avec des fourmis /

 


mercredi 25 jan 2012

baleine paysage 25 à la paul gadenne via @joachimsene

 

 


eux aussi comme chez paul (gadenne) disparaissant de plus en plus dans les coussins / quelqu'un pour demander si quelqu'un avair entendu parler de baleine échouée 19 janvier 2012 / édith était surprise qu'elle eut fait ce long voyage au moins six ans et qu'elle arrivât par ici en mars de l'année dernière / il fallait qu'elle fût dans un bouleversement pour avoir quitté la douceur de l'eau la légèreté sienne en son élément et une finesse surprenante pour son poids / baleine échouée avait ressenti le début du cataclysme un jour de fin d'été un jour de soleil de roses de bourdons un jour qu'elle était dans l'ignorance entière de la gravité bleue de ses 200 tonnes / on l'obligea à changer ses habitudes de déplacement et s'approcher de territoires inconnus peu propices à ses danses / quelques mois plus tard on la vit en soubresauts obligée de temps en temps de toucher terre mais elle réussissait en se traînant un peu et sans comprendre pourquoi à retrouver les vagues qui l'emportaient à nouveau / au fil des lunes la manoeuvre devenait de moins en moins facile et bientôt son nom de baleine échouée prit tout son sens / dans les coussins le petit cercle d'amis s'étonnait / comment avait-elle parcouru toute cette distance  hors de son élément / car elle l'avait bien quitté / ils étaient là tout près du jardin de roses / elle était là tout près baleine échouée résolument /

 

 

extrait d'un texte de Paul Gadenne chez joachim séné  sur Journal Ecrit Archives du 29/09/2004 au 15/02/2009


La récente actualité Britannique m’a rappelé un court 
récit de Paul Gadenne, Baleine, chez Actes Sud... 

« Soudain, comme nous disparaissions de plus en plus 
dans nos coussins, une personne que nous avions à peine 
remarquée jusque-là se rapprocha de notre petit cercle 
d’endormis, et, imaginant de nous étonner, nous 
demanda si nous avions entendu parler de la baleine. » 
 « Il était déjà bien assez surprenant à mon avis qu’elle 
n’eût pas échoué sur une banquise, un atoll ou une île 
déserte ; qu’elle eût fait jusqu’à nous ce long voyage ; que 
les courants l’eussent ballottée jusqu’à cette côte de 
France, en même temps que d’autres courants nous y  
amenaient nous-mêmes, Odile et moi, de points si 
éloignés du monde, pour nous mettre un soir en présence, 
à l’improviste, à l’orée d’un jardin tout bruissant
d’eucalyptus, si tristes et si maigres sous leurs lamelles 
effilées... Il y avait donc une coïncidence entre les 
bouleversements de notre époque, le miracle des âmes qui 
se reconnaissent, et les hasards des remous côtiers. Je 
disais à Odile, en chemin, que la baleine achevait cet 
univers chaotique, secrètement accordé dans l’invisible, 
qu’elle était un monument posé sur le cataclysme 
européen. » 

 

mardi 24 jan 2012

baleine paysage 24

 

peut-être un jour elle deviendrait transparente à force d'être fragile et fine / quelque chose encore s'agitait au-dessus / en bas les voitures roulaient sur du mouillé sonore / et il faisait nuit /  quelque fois sous des chocs à peine sensibles elle se déchirait / il faisait lumière dedans et bruit tremblé de réfrigérateur / un peu de sang faisait lunule rose vif / il faisait gaieté dans une dégringolade de petites boules multicolores le long d'un pied de lampe près de la bibliothèque / un vase à émaux faisait longwy sur étagère / un petit sifflement dans le silence 19 janvier 2012 / une fumée de cigarettes / tissu à ravauder comme voile au vent des années / une baleine échouée en songe de broderie /


lundi 23 jan 2012

sauvade pour candice nguyen @theoneshotmi

 

 

juste i fiée 23 janvié

2012 appel secours twt

sûre i parlerai vivant

sûre parlerai présente

quoi opposite fantômes

goût du sucré en bruns

cristaux candice force

images shots nguyen mi

l'écoute du rouge dans

ta gorge route de paix

au bout de [la] digue[

…] la mer partout […]ô

blanc des robes en cot

on le parfum des roses

au jardin l'endormisse

ment (ne ment pas) des

cétoines en leur coeur

tout l'infini de celle

ceux d'écrirelire lire

crir lui #recuicui isa

bords des mondes celle

todo liste elle paumée

mauricette ou elles ou

elle eux la ribambelle

de nous autres te dira

langoureux c'est rimb)

oh l'adjectif) vertige

de lumière première du

jour petit vivant vois

lumière renée toujours

toujours vois le blanc

des robes coton-pétale

hellébores perce-neige

aigrettes avec graines

pissenlit et cerisiers

prunus pommiers (et du

rose) et enchantements

parfumés discrets nars

cisses de poète à parf

plus capiteux et lilas

et cytise ho voilà les

morts ah reviennent en

nos vies peut-être des

présents nôtres et sur

vivants pour lap temps

mais quelque fois trop

de noir pas assez parf

alors les délaisser et

finissent par paraître

vanished si on résiste

rrebiffe griffent hard

mais quand même ah oui

des fois faut bien bin

cogner sévère bingbong

et la nguyen cache ben

sonorité du sauvage au

fond de gueule denture

acérée crach si besoin

sûr te murmurerai choc

au lat noisette autour

avec vue sur vagues en

blond de grève rhum et

citron-vert saupoudrat

noix-muscade vue délir

rose-bleu-violetcarmin

soleil couchant et ban

ane mangue poulet citr

onnelle sorte de crèpe

à goût curry à tic exo

te parlerai parlerai p

trie paroles parl parl

que fantômes auront fu

i morts déguerpis parl

parlera parle en corps

 

 

 

baleine paysage 23

 

ça regarde tantôt le visage de l'écureuil tantôt le corps du cétacé tantôt la feuille fragile de l'avant-bras / il y a le voyage avec des canaux des réseaux ça poursuit des changements de caps de joues de jambes d'ongles / le soleil a disparu c'est la nuit fragile / dans la maison quelque chose piétine au-dessus / on entend un léger ronronnement de machine / le passage d'un camion dans la rue 17 janvier 2012 / le narrateur pourrait dire je dans ce fauteuil où il écrit / une lampe couche sa lumière sur un crâne / la chevelure de mélisande comme une âme tombe de la tour / elle jette l'anneau dans le lac : je saurai toujours où il est dit-elle à celui qui vient de lui offrir la gourmette je ne peux plus savoir si elle est au jardin potager tombée prés du bleu des artichauts ou si elle s'est détachée quand j'arrachais le lierre du côté des rhododendrons violets / une baleine échouée dans les phrases et le parfum d'un papier d'arménie à la rose /

 



dimanche 22 jan 2012

baleine paysage 22

 

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"les téléphones mobiles cellulaires présents dans l'enceinte de l'établissement doivent être maintenus en position arrêt, en raison des risques de pertubation des dispositifs fonctionnant avec des systèmes électroniques / consigne de sécurité / ateliers thématiques de 18h30 à 20h / 7 / 4 / réception C / toilettes hommes / au revoir monsieur" / un homme attend pantalon noir à trois rayures gris argent sur chaque jambe tee-shirt rouge veste noire mâchoire carrée visage creusé cheveux noirs tempes grises à la fois du boris karloff et du saltimbanque de piste / une femme grosse lit un livre papier 17 janvier 2012 / un homme téléphone main droite lit magazine papier main gauche / des portes s'ouvrent se ferment s'ouvrent des gens marchent s'asseyent se lèvent marchent s'asseyent / un brouhaha de phrases défaites sens dissous des mots dépassent quand même : "ça j'peux l'faire. aprés. d'accord. allez au revoir" / une femme roule une valise / une baleine échouée souffle de l'eau d'or /
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plus


 

plus la taille            marquée
plus les cheveux         frisés
plus les jambes        souples
plus le ventre           plat
plus les aisselles         d'ombre
plus la vulve         à vue
plus l'épiderme         solide
plus les doigts          sans picotements
plus les pieds             sans carton-pâte
plus de cheveux          du tout
plus le mont de vénus       à toison
plus de rein            droit
plus les grandes lèvres             petites
plus le creux de l'épaule          vierge
plus les quadriceps            musculés
plus la bouche          goût de bonbon
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on peut écrire ça
on sait pas
on se demande
on essaye
.
quoi     anormale
quoi        malade
quoi      handicapé
quoi           invalide
.
on sait pas 
on cherche
on se demande
.
qui
.
on sait pas
on cherche
on se demande
.
mais en vie
.
.
.
et quelle souplesse dans le bassin
.
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samedi 21 jan 2012

baleine paysage 21

 

le soleil partout sur voilages des fenêtres sur parquet blond sur fauteuils rouge-sang-de-boeuf (pffuit images en tête avec des bêtes canal de l'ourcq la villette paris) sur murs coquille d'oeuf sur bibliothèqque sur canapé ocre jaune sur plaid bleu turquoise frôlement double-rideaux miroir pied de lampe ombre et lumière inondation 16 janvier 2012 / bruits de la rue trois étages plus bas passage de voitures de deux-roues d'autobus et leur klaxon singulier et reculade sonore des engins municipaux / amorce ronronnement réfrigérateur au lieu de chat roux absent démarrage soufflé-éclaté de chauffe-eau à chauffage machines domestiques vivant à leur manière / tiens une église et ses cloches pour presque vespres ah la terre tourne vrai le temps des soubresauts écriture (le soleil a quitté la rue de chantilly) pour un peu ça chanterait lumière joyeuse en remerciement du jour mais pas déjà qu'elle tombe / une baleine échouée sur les bords urbains en proie à la gravité dont ne peut se soustraire / 

 


ceinture / rebond à @amaisetti

 

 "Mes corps du passé demeurent là. Non pas qu’ils m’attendent, ils n’attendent rien. Ils vivent là leur vie de fantôme, ils jouent entre eux à Colin-Maillard au bord d’une falaise haute de douze mois."

 

 

 

taille étroite

ceinture 

 

corps disparu

bu par les espaces traversés

années de tilleuls et d'ormes

d'aubes et de pluie

 

ou corps demeurés dans ses lieux

de présence 

 

corps laissé là-bas sur la grève aux algues roses 

corps laissé dans la chambre haute

corps laissé dans l'odeur des pins et le cri des cigales

corps laissé sur l'herbe du talus près de la source

corps laissé près de la barre et des chaussons roses

corps laissé en vue directe de cage thoracique

corps laissé à course course course encore et encore

corps laissé en marche sur l'asphalte socquettes blanches de printemps

corps laissé sous les marronniers le rimbaud bleu en lecture 

corps laissé sur le sable à l'élastique au bout de la balle bondissante

corps laissé dans la longue robe verte moirée quarante 

 

corps laissé là avec le tien comme roses

  

"et voilà" pour l'amour 

 

 

corps présence ici


(le rouge-gorge me regarde ou quoi

la mésange me regarde ou quoi)

 


 

vendredi 20 jan 2012

baleine paysage 20

 

le soleil s'est couché  derrière le rideau / toute  l'amitié de l'écriture dans une lumière et un rectangle / quelqu'un baille dans une chambre / dans washington hospital center kristin scott thomas fait visite à harrisson ford chacun dans  leur rôle sur une lumière d'écran / on entend comme le bruit d'une petite source / sur le mur une toile avec photo d'un homme en portrait papier déchiré rouge et cinq pinceaux à manches sang-de-boeuf disposés parallèles sur un papier de soie jaune paille délavée / une vibration de métro dans le sous-sol parisien duroc ou vanneau 15 janvier 2012 / une baleine échouée sur les bords d'un abîme devant la chute du circonflexe /

 

 

la nuit I rebond à @anaN2B

 

en rebond à @anaN2B le jardin sauvage

http://sauvageana.blogspot.com/2011/10/la-nuit-est-maintenant-la-forme-de-deux.html



un jour

 

la nuit était cette fenêtre dans l'escalier

la nuit était cette fenêtre à vitres colorés

la nuit était ces éclats rouge bleu jaune contournés de lignes noires

la nuit était cette lumière de lune passée par ces couleurs

la nuit était ce léger grincement de fenêtre à deux battants

la nuit était ce bruit inreconnu encore dans l'escalier en chêne

la nuit était cette inquiétude sonore dans l'espace 

la nuit était cete chambre d'où lon entendait le gincement répétitif

la nuit était ce grand lit à édredon dans cette chambre

la nuit était le grand chien protégeur au pied du lit de cette chambre

la nuit était la petite veilleuse ampoule qui brûle la peur dans cette chambre 

 

la nuit était ce monde minuscule

 

un monde immense 

 


 

jeudi 19 jan 2012

baleine paysage 19

 

on n'avait pas entendu le bruit qu'elle avait fait en disparaissant / volutes de fumée cigarette dans la chambre et radeau de percale 13 janvier 2012 / volutes de fumée est-ce expression usée comme coquillages / la fenêtre a perdu ses tilleuls et gagné des rideaux couleur sable / la nuit fait silence / une robe noire à un porte-manteau accrochée à une porte joue à broodthaers et son Igitur / une baleine échouée dans un paysage avec secousses de ponctuation /

 


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