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Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 29 sur 62 (entrées 1401 à 1450 sur 3059)

jeudi 05 jan 2012

 

 

jambes lancées vers le ciel fines fines comme branches / cuisses comme branches et maîtresses / piaillement de mésanges près de la rembarde de fenêtre en presque rinceaux /  le ciel regarde en blanc et morceaux bleus / il bouge un peu avec un peu de souffle vent / le chat roux dort sur un lit / une lampe encore dans le jour matin de la chambre / du thé dans une tasse à décor de roses / non loin de là une baleine échouée sur un rivage de percale observe des tilleuls de décembre 30

 

 

jeudi 05 jan 2012

jeudi 05 jan 2012

ballade pour benjamin

 

ballade pour benjamin

quand tout tombe, même les filles, il reste le temps

le temps de l'espoir
le temps du renouveau
le temps des pleurs aussi avec la force du sel 
le temps du courage
le temps des amis

le temps de pablo merci

le temps du soleil puisqu'il y a de l'ombre
le temps de la poésie salvatrice
le temps de la légèreté des oiseaux et de l'amour
le temps des fleurs et des parfums
le temps de la vigueur des orties
le temps du pain
le temps des couteaux car il en faut pour trancher la tête aux sardines de merde à l'usine
le temps de la patience de l'azur
le temps de la joie du rouge-gorge
le temps des confitures et du miel
le temps de l'insistance des herbes folles
le temps de la fascination des feux de bois
le temps du vent dans les branchages
le temps de la peur là dans le ventre
le temps des haies d'aubépine
le temps de l'inconnu
le temps des mystères
le temps de la pudeur et de l'indicible
le temps de la confiance
...
...

le temps de claude


   

jeudi 05 jan 2012

 

ballade pour benjamin

quand tout tombe, même les filles, il reste le temps

le temps de l'espoir
le temps du renouveau
le temps des pleurs aussi avec la force du sel 
le temps du courage
le temps des amis

le temps de pablo merci

le temps du soleil puisqu'il y a de l'ombre
le temps de la poésie salvatrice
le temps de la légèreté des oiseaux et de l'amour
le temps des fleurs et des parfums
le temps de la vigueur des orties
le temps du pain
le temps des couteaux car il en faut pour trancher la tête aux sardines de merde à l'usine
le temps de la patience de l'azur
le temps de la joie du rouge-gorge
le temps des confitures et du miel
le temps de l'insistance des herbes folles
le temps de la fascination des feux de bois
le temps du vent dans les branchages
le temps de la peur là dans le ventre
le temps des haies d'aubépine
le temps de l'inconnu
le temps des mystères
le temps de la pudeur et de l'indicible
le temps de la confiance
...
...

le temps de claude


   

jeudi 05 jan 2012

jeudi 05 jan 2012

baleine paysage 4

 

 

c'est boulogne billancourt / il fait gris décembre urbain / pas le boulogne de l'île seguin, pas celui des ouvriers de renault et de l'usine détruite / pas celui de jérôme wurtz / pas non plus celui des studios de cinéma détruits aussi, mais le boulogne-billancourt des rues à l'écart des berges / celui des chevilles plâtrées, celui de la patience des jambes / on y voit quelquefois par temps clair de l'amour, une baleine échouée en ces lieux citadins exécuter une danse lourde et décidée dans laquelle volent des senteurs de musc et de mimosa /

 

 

 

mercredi 04 jan 2012

 

 

c'est boulogne billancourt / il fait gris décembre urbain / pas le boulogne de l'île seguin, pas celui des ouvriers de renault et de l'usine détruite / pas celui de jérôme wurtz / pas non plus celui des studios de cinéma détruits aussi, mais le boulogne-billancourt des rues à l'écart des berges / celui des chevilles plâtrées, celui de la patience des jambes / on y voit quelquefois par temps clair de l'amour, une baleine échouée en ces lieux citadins exécuter une danse lourde et décidée dans laquelle volent des senteurs de musc et de mimosa /

 

 

 

mercredi 04 jan 2012

mercredi 04 jan 2012

baleine paysage 3

 

 

pluie fine sur les rhododendrons / fumée des cigarettes en traînée de bleu gris sur fond de piano laqué noir / des voitures et le bruit des pneus mouillés sur l'asphalte / une lampe allumée - il fait sombre dans cette après-midi de décembre 29 - sur le meuble laqué blanc / des rêveries bleues ou roses guettent au creux des fauteuils à décor de roses noires / un chat roux se promène sur les lames du parquet de chêne clair / une femme lit diane keaton une fois encore mémoires dans le fauteuil à rayures / dans les étages passé et présent vagabondent / on entend le chant mimosa d'une baleine à bas noir échouée sur le rivage d'une bibliothèque /

 

 

mardi 03 jan 2012

 

 

pluie fine sur les rhododendrons / fumée des cigarettes en traînée de bleu gris sur fond de piano laqué noir / des voitures et le bruit des pneus mouillés sur l'asphalte / une lampe allumée - il fait sombre dans cette après-midi de décembre 29 - sur le meuble laqué blanc / des rêveries bleues ou roses guettent au creux des fauteuils à décor de roses noires / un chat roux se promène sur les lames du parquet de chêne clair / une femme lit diane keaton une fois encore mémoires dans le fauteuil à rayures / dans les étages passé et présent vagabondent / on entend le chant mimosa d'une baleine à bas noir échouée sur le rivage d'une bibliothèque /

 

 

mardi 03 jan 2012

mardi 03 jan 2012

baleine paysage 2

 

 

les tilleuls graphent noir le ciel de pluie / sous le rosier noisette un tas de branchages coupés travaille à leur amour décomposé et brune métamorphose / terre mouillée et amas de feuilles exhalent leur histoire d'hiver / des pensées d'autrefois se prennent dans le fil à linge / une mémoire claire verrait presque sa silhouette se promener dans l'allée en herbes folles et - puisque ce serait lui - pour un peu elle irait jusqu'à réinventer ses yeux bleu dans les ailes des mésanges / là-bas une baleine échouée sur le rivage du grand noyer bavarde avec un bas-rouge /

 


lundi 02 jan 2012

 

 

les tilleuls graphent noir le ciel de pluie / sous le rosier noisette un tas de branchages coupés travaille à leur amour décomposé et brune métamorphose / terre mouillée et amas de feuilles exhalent leur histoire d'hiver / des pensées d'autrefois se prennent dans le fil à linge / une mémoire claire verrait presque sa silhouette se promener dans l'allée en herbes folles et - puisque ce serait lui - pour un peu elle irait jusqu'à réinventer ses yeux bleu dans les ailes des mésanges / là-bas une baleine échouée sur le rivage du grand noyer bavarde avec un bas-rouge /

 


lundi 02 jan 2012

lundi 02 jan 2012

baleine paysage 1

 

 

grosse et lourde, une baleine / sur le rivage de percale échouée / le vent coulait léger, bougeait des branches et des feuilles, levait les boucles de ses cheveux / quelquefois du bout de sa canne elle pouvait toucher le printemps et le ciel venait rose dans l'aurore / un jour elle vit venir à elle quelqu'un de puissant vibrant de pensées douces et fortes / il lança sur elle un vol d'hirondelles puis des bouquets de pivoine puis des parfums d'encens / on entendait un bruit de source / son ventre épais se soulevait en frissonnant /

 


dimanche 01 jan 2012

 

 

grosse et lourde, une baleine / sur le rivage de percale échouée / le vent coulait léger, bougeait des branches et des feuilles, levait les boucles de ses cheveux / quelquefois du bout de sa canne elle pouvait toucher le printemps et le ciel venait rose dans l'aurore / un jour elle vit venir à elle quelqu'un de puissant vibrant de pensées douces et fortes / il lança sur elle un vol d'hirondelles puis des bouquets de pivoine puis des parfums d'encens / on entendait un bruit de source / son ventre épais se soulevait en frissonnant /

 


dimanche 01 jan 2012

dimanche 01 jan 2012

le chutoir


le chutoir est un petit trottoir samedi 28 novembre ramasse tes feuilles mortes elle gare Voiture sur le chutoir pas encore baptisé elle lance hors la carrosserie Jambe gauche bien rangée à sa place dans le squelette l'exposition installée 27 novembre 2011 est là-haut premier étage : "paysage composite" Voiture garée là pour y accompagner-déposer la passagère à l'instant Jambe gauche est dehors Cheville se pose sur petit trottoir muscles tendons le corps suit et Cheville tourne lâche vlac bling et corps plie s'affale se couche sur le côté parallèle le long de la carosserie sur macadam un cri souffrance un peu belle bête qu'on égorge mais gorge intacte c'est ridicule de geindre comme ça en france les professeurs sont en colère vendredi 15 décembre vite vite inspection première intacte tête poitrine thoracique cage intacte ventre intact cri ça souffre pas de sang bassin non fémur non genou genouille juste c'est en bas tout en bas passé le mollet c'est quoi déjà ah oui en bas du tibia et péroné c'est le cri de Cheville gauche il semble bien que Jambe gauche par Cheville a quitté la place requise dans squelette

on attend icare brueghel ou matisse c'est les pompiers qui pipompinpipompin

 

elle se tenait il y a si peu sur ses belles cuisses

 


dimanche 18 déc 2011


le chutoir est un petit trottoir samedi 28 novembre ramasse tes feuilles mortes elle gare Voiture sur le chutoir pas encore baptisé elle lance hors la carrosserie Jambe gauche bien rangée à sa place dans le squelette l'exposition installée 27 novembre 2011 est là-haut premier étage : "paysage composite" Voiture garée là pour y accompagner-déposer la passagère à l'instant Jambe gauche est dehors Cheville se pose sur petit trottoir muscles tendons le corps suit et Cheville tourne lâche vlac bling et corps plie s'affale se couche sur le côté parallèle le long de la carosserie sur macadam un cri souffrance un peu belle bête qu'on égorge mais gorge intacte c'est ridicule de geindre comme ça en france les professeurs sont en colère vendredi 15 décembre vite vite inspection première intacte tête poitrine thoracique cage intacte ventre intact cri ça souffre pas de sang bassin non fémur non genou genouille juste c'est en bas tout en bas passé le mollet c'est quoi déjà ah oui en bas du tibia et péroné c'est le cri de Cheville gauche il semble bien que Jambe gauche par Cheville a quitté la place requise dans squelette

on attend icare brueghel ou matisse c'est les pompiers qui pipompinpipompin

 

elle se tenait il y a si peu sur ses belles cuisses

 


dimanche 18 déc 2011

dimanche 18 déc 2011

le papier peint à roses bleu / rebond à @lmargantin

 

 

rebond à @laurent margantin 

Le papier peint à fleurs rose

http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1304

 

 

 

 

 2009_Nat morte au papier peint orsay

 

 

 

 

que fait-elle devant le papier peint à roses bleu / ses mots parlent bleu dans la mandoline / ses larmes peut-être bleu sur les vitres / sa mémoire bleu sur le papier peint des bergères d'autrefois (le couvre-lit aussi, velours bleu) ; il est temps de rentrer tes blancs  moutons

 

 

 

Toute la scène est rose dans ce coin d'appartement où il y a une fenêtre donnant sur un monde gris.

 

la bouche de la femme à côté de lui parle en mots bleus, assortis au tailleur de la cérémonie, petit chapeau bleu, aigrette bleue et escarpins talons bleu aussi / la cravate de l'homme à ses côtés joue bleue sombre la tradition milieu de chemise, cigarette au doigt, gauloises bleues

 

toute la scène est bleue dans cette chambre d'appartement tournée pour l'après-midi de cérémonie en salle (bien modeste) de réception / la fenêtre donne sur l'avenue / le premier étage et les arbres tiennent la lumière grande à l'écart

 

les photos des jours de cérémonie sont souvent tristes; est-ce une tristesse

à quoi prédispose la photographie ?

 

cette photo-là est triste / ça se fige devant du bleu, ça se fige dans du bleu / ça se fige bleu / pourtant le bleu vie de ses yeux / mais là, le vif a disparu / reste une sorte d'éternité de papier peint photographié bleu avec des roses

 

 

 

 

que fait-elle devant le papier peint à roses bleu / rentrez, blancs moutons, voici venir l'orage

 

 

 

 

vendredi 11 nov 2011

 

 

rebond à @laurent margantin 

Le papier peint à fleurs rose

http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1304

 

 

 

 

 2009_Nat morte au papier peint orsay

 

 

 

 

que fait-elle devant le papier peint à roses bleu / ses mots parlent bleu dans la mandoline / ses larmes peut-être bleu sur les vitres / sa mémoire bleu sur le papier peint des bergères d'autrefois (le couvre-lit aussi, velours bleu) ; il est temps de rentrer tes blancs  moutons

 

 

 

Toute la scène est rose dans ce coin d'appartement où il y a une fenêtre donnant sur un monde gris.

 

la bouche de la femme à côté de lui parle en mots bleus, assortis au tailleur de la cérémonie, petit chapeau bleu, aigrette bleue et escarpins talons bleu aussi / la cravate de l'homme à ses côtés joue bleue sombre la tradition milieu de chemise, cigarette au doigt, gauloises bleues

 

toute la scène est bleue dans cette chambre d'appartement tournée pour l'après-midi de cérémonie en salle (bien modeste) de réception / la fenêtre donne sur l'avenue / le premier étage et les arbres tiennent la lumière grande à l'écart

 

les photos des jours de cérémonie sont souvent tristes; est-ce une tristesse

à quoi prédispose la photographie ?

 

cette photo-là est triste / ça se fige devant du bleu, ça se fige dans du bleu / ça se fige bleu / pourtant le bleu vie de ses yeux / mais là, le vif a disparu / reste une sorte d'éternité de papier peint photographié bleu avec des roses

 

 

 

 

que fait-elle devant le papier peint à roses bleu / rentrez, blancs moutons, voici venir l'orage

 

 

 

 

vendredi 11 nov 2011

vendredi 11 nov 2011

fiona reverdy / Histoires la nuit. Velours rouge / NIght times stories. Red velvet. #vasescommunicants nov 2011 #communicating vessels

 

 

Histoires la nuit

Velours rouge

 

 

La femme a 42 ans, je la suis, montant son escalier en spiral, très

sombre, l’enchâssement spiral contraire aux aiguilles d’une montre, les marches, les barres, tout, recouverts d’un velours rouge-sombre

avec chaque marche saillant du mur de droite entièrement lisse, rien

à tenir par les mains, chaque marche aussi petite que celle

d’un escabeau et chaque marche qui pivote sous le pied, et

pour ancrer mon équilibre alors que je progresse vers le haut, je tiens les barres en velours sur le mur de gauche, l’axe de l’escalier, et

plus haut, le mur de gauche devient lisse, plus rien pour tenir.

[« mais comment pouvais-tu continuer ? »

« je l’ai fait, je ne sais pas comment. »]

 

L’escalier débouche dans une très grande pièce, tout est rectangulaire,

les fenêtres, la grande table, tout est inondé d’une lumière blanche.

« Bien venue dans La Pièce ! » dit-elle

et c’est un vrai plaisir.

 

 

fiona  reverdy

 


 

 

Red-velvet
 fiona reverdy

 

 

 

Night time stories

Red velvet

 

 

The woman is 42, I follow her up her spiral staircase, very dark, upward anticlockwise spiral encasement, steps,

bars, everything, covered in dark red velvet with each step

protruding from the completely smooth right-hand wall,

no hand-holds, each step as small as that of a step-ladder and every step pivots underfoot, and to anchor my balance as I progress upwards, I hold the velvet bars on the left-hand

wall, the stair hub, and further up, the left-hand wall becomes

smooth-surfaced, no more hand-holds.

[“but how could you continue?”  “I just did, I’m not sure how.”]

 

The stairs emerge into a very large room, everything rectangular, windows, large table, everything flooded in white light.

“Welcome to The Room!” she says

and it is indeed a pleasure.

 

 

fiona  reverdy

 

 

 

 

dans le cadre des vases communicants, communicating vessels, semenoir accueille fiona reverdy, son texte bilingue et dessin, tandis qu'elle acueille les mien, daffodils and lily-of-the-valley, avec images,  dans ses terres

ja la lis depus longtemps et je goûtais tant son travail que j'avais envie de le partager; lui ai proposé ces vases

je la remercie vivement d'avoir accepté mon invitation

 

ne manquez pas la promenade chez elle 

: les veilleurs, photos et textes

: la woodland suite, dessins, gravures, textes, ici, et

: les encres somptueuses de décacheter le cinq 

 

en savoir plus sur les vases communicants:

"Le premier vendredi du mois, depuis juillet 2009, est l’occasion de vases communicants  : idée d’écrire chez un blog ami, non pas pour lui, mais dans l’espace qui lui est propre. Autre manière d’établir un peu partout des liens qui ne soient pas seulement des directions pointant vers, mais de véritables textes émergeant depuis." pierre ménard, liminaire

ne pas écrire pour, mais chez l'autre

tous les textes, réunis par pierre ménard

pour connaître la liste de tous les participants d'octobre cliquez chez brigetoun 

 

 

 

 

vendredi 04 nov 2011

 

 

Histoires la nuit

Velours rouge

 

 

La femme a 42 ans, je la suis, montant son escalier en spiral, très

sombre, l’enchâssement spiral contraire aux aiguilles d’une montre, les marches, les barres, tout, recouverts d’un velours rouge-sombre

avec chaque marche saillant du mur de droite entièrement lisse, rien

à tenir par les mains, chaque marche aussi petite que celle

d’un escabeau et chaque marche qui pivote sous le pied, et

pour ancrer mon équilibre alors que je progresse vers le haut, je tiens les barres en velours sur le mur de gauche, l’axe de l’escalier, et

plus haut, le mur de gauche devient lisse, plus rien pour tenir.

[« mais comment pouvais-tu continuer ? »

« je l’ai fait, je ne sais pas comment. »]

 

L’escalier débouche dans une très grande pièce, tout est rectangulaire,

les fenêtres, la grande table, tout est inondé d’une lumière blanche.

« Bien venue dans La Pièce ! » dit-elle

et c’est un vrai plaisir.

 

 

fiona  reverdy

 


 

 

Red-velvet
 fiona reverdy

 

 

 

Night time stories

Red velvet

 

 

The woman is 42, I follow her up her spiral staircase, very dark, upward anticlockwise spiral encasement, steps,

bars, everything, covered in dark red velvet with each step

protruding from the completely smooth right-hand wall,

no hand-holds, each step as small as that of a step-ladder and every step pivots underfoot, and to anchor my balance as I progress upwards, I hold the velvet bars on the left-hand

wall, the stair hub, and further up, the left-hand wall becomes

smooth-surfaced, no more hand-holds.

[“but how could you continue?”  “I just did, I’m not sure how.”]

 

The stairs emerge into a very large room, everything rectangular, windows, large table, everything flooded in white light.

“Welcome to The Room!” she says

and it is indeed a pleasure.

 

 

fiona  reverdy

 

 

 

 

dans le cadre des vases communicants, communicating vessels, semenoir accueille fiona reverdy, son texte bilingue et dessin, tandis qu'elle acueille les mien, daffodils and lily-of-the-valley, avec images,  dans ses terres

ja la lis depus longtemps et je goûtais tant son travail que j'avais envie de le partager; lui ai proposé ces vases

je la remercie vivement d'avoir accepté mon invitation

 

ne manquez pas la promenade chez elle 

: les veilleurs, photos et textes

: la woodland suite, dessins, gravures, textes, ici, et

: les encres somptueuses de décacheter le cinq 

 

en savoir plus sur les vases communicants:

"Le premier vendredi du mois, depuis juillet 2009, est l’occasion de vases communicants  : idée d’écrire chez un blog ami, non pas pour lui, mais dans l’espace qui lui est propre. Autre manière d’établir un peu partout des liens qui ne soient pas seulement des directions pointant vers, mais de véritables textes émergeant depuis." pierre ménard, liminaire

ne pas écrire pour, mais chez l'autre

tous les textes, réunis par pierre ménard

pour connaître la liste de tous les participants d'octobre cliquez chez brigetoun 

 

 

 

 

vendredi 04 nov 2011

vendredi 04 nov 2011

hic et nunc 1 / l'automne au jardin

 

 

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mercredi 02 nov 2011

 

 

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mercredi 02 nov 2011

mercredi 02 nov 2011

à candice nguyen "celui qui pleure" @theoneshotmi

 

 

en lien avec candice nguyen :

http://www.theoneshotmi.com/2011/10/celui-qui-pleure-la-veille-de-la-nuit.html  

 

un +++ ajouté à un RT de @mahiganl sur twitter (quel vocabulaire crypté!) ne suffit pas à te dire / que dire / ne pas allumer les mots et "attendre ce qui peut survenir" / mais pleure l'impossibilité de s'absenter de nos molécules. nous empêchent de parcourir l'espace qui nous sépare, à l'instant même de l'éclair-désir. et .. quoi, si possible. lancer mes bras en corbeille autour de toi .. entrer dans ta pleurade pour entremêlure de salé.. puis un peu d'embrassade, joue à joue comme jeu d'édredons, il y aurait aussi épaule contre épaule. /  mais non / alors me réjouir de cette possibilité de menuiser les mots. et se lancer dans dire /  

 

dans la nuit noire de ta fenêtre the one shot dépose petites lettres de lumière. la nuit pleure à petits sauts. déroule litanie des ratures, des ceux qui ont disparu, qu'on a laissé glisser dans l'oblivion, des bêtes aux abois et autres  animaux que nous sommes, de ce qui nous a quittés et l'enfance, de nos dérisoires manquements, attentes déçues et oh il n'y a pas de mer ici. bonheur qu'il y ait du merci, de la rêve-rie, du shot mi   "ce qui peut survenir dans une chambre vide" toi

 

 

samedi 29 oct 2011

 

 

en lien avec candice nguyen :

http://www.theoneshotmi.com/2011/10/celui-qui-pleure-la-veille-de-la-nuit.html  

 

un +++ ajouté à un RT de @mahiganl sur twitter (quel vocabulaire crypté!) ne suffit pas à te dire / que dire / ne pas allumer les mots et "attendre ce qui peut survenir" / mais pleure l'impossibilité de s'absenter de nos molécules. nous empêchent de parcourir l'espace qui nous sépare, à l'instant même de l'éclair-désir. et .. quoi, si possible. lancer mes bras en corbeille autour de toi .. entrer dans ta pleurade pour entremêlure de salé.. puis un peu d'embrassade, joue à joue comme jeu d'édredons, il y aurait aussi épaule contre épaule. /  mais non / alors me réjouir de cette possibilité de menuiser les mots. et se lancer dans dire /  

 

dans la nuit noire de ta fenêtre the one shot dépose petites lettres de lumière. la nuit pleure à petits sauts. déroule litanie des ratures, des ceux qui ont disparu, qu'on a laissé glisser dans l'oblivion, des bêtes aux abois et autres  animaux que nous sommes, de ce qui nous a quittés et l'enfance, de nos dérisoires manquements, attentes déçues et oh il n'y a pas de mer ici. bonheur qu'il y ait du merci, de la rêve-rie, du shot mi   "ce qui peut survenir dans une chambre vide" toi

 

 

samedi 29 oct 2011

samedi 29 oct 2011

entrelacis lotus seven 2 / épisode 1 fin / avec @cjeanney


 

travail en cours autour du txt de christine jeanney : lotus seven

 

 

 

Des traits marqués à angles nets conviendraient mieux - penser aux héros de comics, visages durs, mâchoires larges et la barbe naissante striée d’encre de chine, sourcils froncés sous le poing en gros plan, bras dans la perspective du bras rétréci, BOUM, CLANG ! au combat, s’opposer au traître, résister à l’esprit démoniaque, un savant fou trame quelque chose.

 

des traits marqués à encre de regrets, vin blanc et cigarettes - à ligne aussi d'amour à bercer dans ses bras, la nuit, une petite pioute réveillée, et lui chanter "un bidon d'eau, deux bidons d'eau, trois bidons quatre bidons cinq bidons d'eau" et continuer le manège de l'eau en décomptant les bidons en ordre décroissant

 

Ce qui se trame et lui posé en bouclier. Nous des miettes, colifichets sans os, malléables mollusques, heureusement qu’il nous sauve. La virgule nous enlève le peu de résistance qu’on pourrait opposer (qui sommes nous pour nous opposer ?). Confiance en sa rapidité, en son expérience, il anticipe bien à l’avance les déplacements du cheval, le fou impuissant.

 

ce qui se trame et lui posé en bouclier. nous petites choses, pioutes de rien, mignardes, virgules débutantes, crevettes encore grises. heureusement qu’il nous sauve, guerrier intrépide. les yeux bleus lancent les fils de haute sécurité haute protection haubans d'amour autour de nous. tout le méchant, tout le mauvais du monde médusé hacké défié hypnotisé catapulté out out 

 

Revenir à lui, lui qui vient d’apparaître et roule, chronologie admise (le contrat faux, s’imaginer que les heures se succèdent sans se doubler se dépasser, alors que bien sûr non, un souvenir imbriqué en écharde, l’intuition du demain, ordonnancement fouillis, projection modifiée, étape ratée, et qu’est-ce qui reste au fond, de chronologique, que le présent).

 

revenir à lui, au fond de l'horizon, dans la Chronologie du film, balancelle, quelle heure déjà, celle de l'ici maintenant du lirécrire, celle du txt de christine jeanney, celle de nos vies en lamelles de mémoire, celle de patrick. tempus fugit, soit. pourtant s'il n'était que temps présent, présent antérieur, présent du présent, et présent projeté

 

Fine ligne autour de la bouche, crispée mais peu, volontaire. Volonté conquérante, il croit au basculement à venir, il pense le provoquer, tendre vers lui, le happer (ses mains vigoureuses sur le volant), imprimer le futur avec cran, l’incurver, qu’il devienne aussi souple que la ligne sous sa bouche, ride audacieuse. Et la chronologie soumise en chienne affectueuse.

 

fine ligne autour du front, comme fruit de gloire à la mandorle. il croit en sa jeunesse, son énergie reconquise, ce vers quoi la vie le roule. le raide pliera sous les assauts de sa tendresse. son humour se jouera des virages trop serrés. aucune crainte mains sur le volant, comme maître du monde. dans sa poche les amandes veillent

 

Il se trompe. L’éclair cingle, monte, majuscule de commencement, début de phrase, premier mot et trop tard pour s’en inquiéter. Tout s’est construit bien avant les nuages et la route, en amont de la ligne sérieuse – pas incurvée celle-ci, mais droite – qui coupe la surface en deux bandes ciel/asphalte superposés. Faire chemin à rebours, on voudrait.

 

il se trompe. gris-gris ne suffiront pas pour écarter râpements, frottures abrasures et couteaux. vie en bonheur majuscule ne s'installera pas début de phrase. les antécédents fomentaient leur relative bien avant qu'il choisisse cette route-là, svelte et claire. crissements avaient déjà planté leurs crocs dans le texte du paysage. pense-t-il déjà à faire marche arrière

 

Ce serait simple (sans cesse des ruptures, des coupures, ça frotte constamment, pays de silex et d’étincelles. Et rien qu’une Lotus Seven, seule capable de traverser ce pays sans dommages). Appuyer sur une touche, route en machine arrière, et le trajet se rembobine. Revenir au point de silence, guetter la non-apparition dans l’air de l’éclat électrique.

 

ce serait simple (viennent plaintes sales et vertes invectives, ça use sec, pays de pierres lancées et de fleurs refusées. et rien qu'une Lotus Seven pour y échapper). dire seulement un mot et il serait ailleurs, dans autre temps, sur autre route. retourner à l'arc-en-ciel, aux bois de noisettes, sentinelle des mousses, sentinelle des bêtes et des champignons

 

Accumuler les si, paquets verts, vert de gris, sacs de tranchée empilés, abris anti-orage, et Si pas de nuages, et Si voir un village là où l’horizon vide, et Si un autre homme marche, mains dans les poches, observateur paisible, et Si les pointillés en direction contraire se dessinent, leur consistance moelleuse, oblongue, déformée par du Si, et Si.

 

accumuler les si. fouiller dans grammaire des optatifs. trancher dans matière du temps, un peu avant l'ici et maintenant, à la lame crantée. si pas de train. si pas y monter en même temps que l'autre. si un autre homme pour vivre cette foudre-là. si se lasser d'attendre à zagan. ah si l'on pouvait deux fois naître

 

Mais pas de si. Ou songer réellement à fuir. Fuir par la mer, quitter l’île, seul ou accompagné. En radeau ou bateau s’échapper, joindre la côte, reprendre pied, retrouver le continent, le monde normal, la ville. Ça peut sembler énigmatique, pourtant aucun mystère. Un homme qui roule dans une Lotus Seven. Du soleil dans la cuisine, volets baissés.

 

mais pas de si. alors fuir. fuir mais par où. longer le parc abandonné. suivre la première route. n'importe laquelle est la bonne pourvu que ce soit ailleurs. à pieds et sac au dos, en vagabond du bonheur, à contempler le monde et l'absorber. ou en Lotus Seven, conquérant d'un paysage d'asphalte. du soleil derrière, en flaques

 

Ce pourrait être un autre, autre homme autre véhicule, Aston Martin, et ils se croiseraient plus loin, d’ailleurs ils le peuvent, anticipés les croisements intersections, filatures pare-chocs contre pare-chocs, et accrochages à éviter, mais non, rencontre ultérieure évitée. Les chemins écartés inconsciemment, qui ne serviront pas, ou bien mal, ou si peu, qu’on abandonne, la poussière des routes limitrophes

 

ce pourrait être autre. remuer la gelée spatio-temporelle. bousculer relations logiques, niveaux de conscience. lancer du tohu-bohu dans l'ordonnancement du réel. inventorier les possibles sans avenir. redistribuer les dés. il y aurait un autre homme avec buick, rencontre à venir 10 mn chrono. et non. se fera pas. laissée sur le bord. seules les mésanges seront de la partie

 

Bridge Street, Parliament Street, Saint Margaret Street, blocs empilés, pavés assis sous les fenêtres et barreaux alignés en rambarde de pierre. Mais qui voudrait s’y appuyer, qui pour sauter (peut-être en d’autres temps hommes sombres à chapeaux droits vêtus de noir planent et s’écrasent au sol, une myriade de papiers vole, des billets plaqués sur les trottoirs.

 

bridge street, fenêtres rambardes. arsenal des bâtiments publics et leurs détails d'architecture. (soudain ça glisse spatio-temporel. va jusqu'à campagne de virginia woolf. passe belle cohorte d'enjambeurs : nicolas de staël, paul celan, gilles deleuze, gherasim luca, tous les anonymes se lançant dans l'effroi, tous les massacrés poussés. il y a du rouge mort sur macadam. morte ophélie flotte

 

Billets chiffonnés, dessus glissades des passants vite rattrapées – eux de dos s’esquivent rapidement mains dans les poches, épaules courbes en prévision d’un gros grain mais le ciel clair – un jeune garçon à casquette cheveux blonds filasses crieur brandit l’édition spéciale, pleine page, cours de la bourse, flèche du graphique pentue sous photo d’hommes en noir bras levés.

 

billets chiffonnés en tentatives à pas comprendre. ça continue tohu-bohu et glissement - nous cerveau douleur - et ce corps, boursouffletures au soleil de l'été urbain, parfums sans frisson de narines sauf pestilence, pas sauté, pas immergé, carabiné. édition spéciale : fait divers pleine connaissance amitié schlong. un petiot et une femme de reste. comment des relevailles sous les photos d'autrefois

 

Les mêmes qu’aux fenêtres, leur désespoir et bouches tordues en x exemplaires) quand ces fenêtres ne s’ouvrent pas, ne sont pas faites pour ça, se désintéressent de la lumière qui passe les vitres (n’ont pas besoin, ceux qui s’assoient, représentent, se désintéressent, se croisent aux portes, se serrent la main sans se regarder dans les yeux.

 

les mêmes mais lui vivant, leur vie à tous les trois installée, il n'y a pas si longtemps, sur le balcon, fenêtre sur la place. déjà over) balancelle avec retour à l'homme blond quand pioutes le regardent par la fenêtre de l'avenue, et que vespa disparaît là-bas. oh il a tourné. en route vers magasin, bureau, travail

 

Porte-buvard en rocking-chair au bas des contrats, tampons brièvement, pochettes dossiers, puisque néons et lampes en nombre, belles lampes, belles lampes à socles d’or et coque d’ambre enrobé sur l’ampoule) et les lampadaires dehors plombent, globes inversés. Froid. Bus rouges, camionnettes, scooters, agglutinement de gens au feu, ceux qui traversent, ceux qui travaillent, ceux qui visitent, vite.

 

porte-buvard en bois sur bureau en fer. tampons encreurs, numéroteuse pour factures, dossiers suspendus, porte-mines à marque scotch rouge, gomme, stylo, cendrier, gauloises, briquet, téléphone à plusieurs lignes avec voyants lumineux, lampe de bureau abat-jour bakélite bleue lignée, machine à comptabilité, meuble à papier, en chêne, néons, fenêtre sur cour et jardinet avec ateliers d'artistes : karel appel et kikoïne

 

Tailleur bleu marine, cravate, prendre une photo ou héler un taxi, grilles noires, tours carrées ciselées et grises qu’on dirait tailladées et ajourées minutieusement (des mains sur un morceau de bois qu’on creuse au canif, on examine sans rien comprendre, une flûte, une statuette, un ours une panthère, on ne sait pas on s’hypnotise, on perd le sens.

 

tailleur gaben a sans doute taillé le costume gris - cravate noire, héler un taxi, grilles de gare, tour à l'horloge. ciselures et rinceaux. (des mains sur un morceau de bois, gouges, ciseaux, ça menuise tablette, ça menuise outils : varlope, et rabot, ça grave initiales. ou ça mouline café. ou ça contrôle pinceaux, brucelle loupe et ciseaux et clope

 

Fixer le voyage des mains, le changement d’angle, les doigts s’arrêtent, retournent la pièce, obliquent, polissent, retournent encore et creusent ailleurs, fascination de regarder l’idée en marche se dérouler –vidéos qui ramassent en l’accélérant ce qui prend plusieurs jours, fleurir, faner, construire une maison, démolir une église vétuste) en surplomb de trapèzes verts, herbe rase délimitée.

 

fixer le voyage des mains. index et majeur : gauloise bleue papier blanc, cendre allongée courbe. cendrier. index et majeur : ciseaux. fleur du pinceau sous la loupe. coupe. dépose dans le casier-trieur en bois. fascination de regarder et ne pas voir ce poil de martre kolinski qui dépassait. index et majeur, encore un p'tit coup de nicotine). verdure jardinet par la fenêtre

 

Absurdité que cette idée d’anglais organisé, minutieux, jardin à la Windsor, la fleur pourrie dans le massif aussitôt effacée, précision, l’heure du thé, que des histoires. Si les anglais étaient précis, leur île serait carrée, au moins rectangulaire. Il n’y a qu’à voir cette carte, la découpe de la côte tortueuse, torturée, hasardeuse, terre de Rorschach.

 

absurdité cette verdure là-bas, in a kingdom by the sea, parc anglais déserté. hortensias le long de l'escalier, mais no joyeuseté. i prefer not to. torsades colonnades rambardes. décor pâte carton. bassin, mais où jet d'eau, où poissons rouges. où aubépines odorantes. où haies d'églantine blanche. où bourraches bleues. on ne voit pas d'oiseaux. no nighthingale

 

Contradictoire comme lui, l’homme aux virgules/visage trait, il est anglais. Ses rêves ne le sont pas, ses rêves projetés sur un écran, ses rêves fouillés, autopsiés, démembrés, entrés comme banque de données, bandes magnétiques imprimées de ses rêves tournent (mais cela bien plus tard, il n’en sait rien encore, nous non plus, même si nous devinons).

 

contradictoire comme lui, l'homme aux virgules. l'anglais. sa vie lancée sur écran. abîme de ses rêves. images volées, exposées, mécaniqueés. ça swipe mises à nu. (plus tard sa vie fictionnée dans texte poétiquée entrelacée lotus christine seven jeanney capitaux. n'en saura rien. jamais. nous si, bâtisseuses d'écriture. moulineuses de songes. constructeuses de réel. ici et maintenant

 

Je rêve quelquefois qu’il est dans la banquette, il a ôté sa chevalière avec sa montre, posées toujours au même endroit. Ici les endroits s’éternisent, se creusent, pas d’imprévus ici et c’est douillet. Mais j’ai peur peur de la grande boule blanche. La peur au même endroit dans la gorge, c’est sa place, posée comme lui.

 

je rêve quelquefois qu'il est dans le fauteuil. chevalière au doigt, montre gousset dans sa poche. au même endroit. éternité de mimosa pour l'homme blond. rêve je te dis dit hélène cixous. j'ai peur peur. sais bien que boule blanche est venue viendra appliquer sa pellicule sur son visage. et l'anéantifier. mais rêve. est encore là

 

À suivre le générique, la fin, on déplie ses jambes et la pendule sécurise, pas d’horaires souples ici, ça emprisonne ou ça rassure, c’est selon. Les jours sont prévisibles. L’anicroche, on la surveille de loin avec méfiance, c’est comme le téléphone, on sursaute quand il sonne. Et si quelqu’un frappe à la porte on est inquiet.

 

à suivre le générique, on note le numéro des voitures, on compte les coups de l'horloge, on voit les ombres dans le long couloir, la fumée passant par la serrure. la catastrophe est annoncée. certa, mais hora incerta. alors si téléphone sonne. si quelqu'un frappe à la porte. ça frissonne sec. ça croit que c'est déjà l'heure

 

 

 

voir explications http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2011/10/entrelacis-lotus-seven-1-épisode-1-avec-cjeanney.html

 

 

 

 

 

vendredi 28 oct 2011


 

travail en cours autour du txt de christine jeanney : lotus seven

 

 

 

Des traits marqués à angles nets conviendraient mieux - penser aux héros de comics, visages durs, mâchoires larges et la barbe naissante striée d’encre de chine, sourcils froncés sous le poing en gros plan, bras dans la perspective du bras rétréci, BOUM, CLANG ! au combat, s’opposer au traître, résister à l’esprit démoniaque, un savant fou trame quelque chose.

 

des traits marqués à encre de regrets, vin blanc et cigarettes - à ligne aussi d'amour à bercer dans ses bras, la nuit, une petite pioute réveillée, et lui chanter "un bidon d'eau, deux bidons d'eau, trois bidons quatre bidons cinq bidons d'eau" et continuer le manège de l'eau en décomptant les bidons en ordre décroissant

 

Ce qui se trame et lui posé en bouclier. Nous des miettes, colifichets sans os, malléables mollusques, heureusement qu’il nous sauve. La virgule nous enlève le peu de résistance qu’on pourrait opposer (qui sommes nous pour nous opposer ?). Confiance en sa rapidité, en son expérience, il anticipe bien à l’avance les déplacements du cheval, le fou impuissant.

 

ce qui se trame et lui posé en bouclier. nous petites choses, pioutes de rien, mignardes, virgules débutantes, crevettes encore grises. heureusement qu’il nous sauve, guerrier intrépide. les yeux bleus lancent les fils de haute sécurité haute protection haubans d'amour autour de nous. tout le méchant, tout le mauvais du monde médusé hacké défié hypnotisé catapulté out out 

 

Revenir à lui, lui qui vient d’apparaître et roule, chronologie admise (le contrat faux, s’imaginer que les heures se succèdent sans se doubler se dépasser, alors que bien sûr non, un souvenir imbriqué en écharde, l’intuition du demain, ordonnancement fouillis, projection modifiée, étape ratée, et qu’est-ce qui reste au fond, de chronologique, que le présent).

 

revenir à lui, au fond de l'horizon, dans la Chronologie du film, balancelle, quelle heure déjà, celle de l'ici maintenant du lirécrire, celle du txt de christine jeanney, celle de nos vies en lamelles de mémoire, celle de patrick. tempus fugit, soit. pourtant s'il n'était que temps présent, présent antérieur, présent du présent, et présent projeté

 

Fine ligne autour de la bouche, crispée mais peu, volontaire. Volonté conquérante, il croit au basculement à venir, il pense le provoquer, tendre vers lui, le happer (ses mains vigoureuses sur le volant), imprimer le futur avec cran, l’incurver, qu’il devienne aussi souple que la ligne sous sa bouche, ride audacieuse. Et la chronologie soumise en chienne affectueuse.

 

fine ligne autour du front, comme fruit de gloire à la mandorle. il croit en sa jeunesse, son énergie reconquise, ce vers quoi la vie le roule. le raide pliera sous les assauts de sa tendresse. son humour se jouera des virages trop serrés. aucune crainte mains sur le volant, comme maître du monde. dans sa poche les amandes veillent

 

Il se trompe. L’éclair cingle, monte, majuscule de commencement, début de phrase, premier mot et trop tard pour s’en inquiéter. Tout s’est construit bien avant les nuages et la route, en amont de la ligne sérieuse – pas incurvée celle-ci, mais droite – qui coupe la surface en deux bandes ciel/asphalte superposés. Faire chemin à rebours, on voudrait.

 

il se trompe. gris-gris ne suffiront pas pour écarter râpements, frottures abrasures et couteaux. vie en bonheur majuscule ne s'installera pas début de phrase. les antécédents fomentaient leur relative bien avant qu'il choisisse cette route-là, svelte et claire. crissements avaient déjà planté leurs crocs dans le texte du paysage. pense-t-il déjà à faire marche arrière

 

Ce serait simple (sans cesse des ruptures, des coupures, ça frotte constamment, pays de silex et d’étincelles. Et rien qu’une Lotus Seven, seule capable de traverser ce pays sans dommages). Appuyer sur une touche, route en machine arrière, et le trajet se rembobine. Revenir au point de silence, guetter la non-apparition dans l’air de l’éclat électrique.

 

ce serait simple (viennent plaintes sales et vertes invectives, ça use sec, pays de pierres lancées et de fleurs refusées. et rien qu'une Lotus Seven pour y échapper). dire seulement un mot et il serait ailleurs, dans autre temps, sur autre route. retourner à l'arc-en-ciel, aux bois de noisettes, sentinelle des mousses, sentinelle des bêtes et des champignons

 

Accumuler les si, paquets verts, vert de gris, sacs de tranchée empilés, abris anti-orage, et Si pas de nuages, et Si voir un village là où l’horizon vide, et Si un autre homme marche, mains dans les poches, observateur paisible, et Si les pointillés en direction contraire se dessinent, leur consistance moelleuse, oblongue, déformée par du Si, et Si.

 

accumuler les si. fouiller dans grammaire des optatifs. trancher dans matière du temps, un peu avant l'ici et maintenant, à la lame crantée. si pas de train. si pas y monter en même temps que l'autre. si un autre homme pour vivre cette foudre-là. si se lasser d'attendre à zagan. ah si l'on pouvait deux fois naître

 

Mais pas de si. Ou songer réellement à fuir. Fuir par la mer, quitter l’île, seul ou accompagné. En radeau ou bateau s’échapper, joindre la côte, reprendre pied, retrouver le continent, le monde normal, la ville. Ça peut sembler énigmatique, pourtant aucun mystère. Un homme qui roule dans une Lotus Seven. Du soleil dans la cuisine, volets baissés.

 

mais pas de si. alors fuir. fuir mais par où. longer le parc abandonné. suivre la première route. n'importe laquelle est la bonne pourvu que ce soit ailleurs. à pieds et sac au dos, en vagabond du bonheur, à contempler le monde et l'absorber. ou en Lotus Seven, conquérant d'un paysage d'asphalte. du soleil derrière, en flaques

 

Ce pourrait être un autre, autre homme autre véhicule, Aston Martin, et ils se croiseraient plus loin, d’ailleurs ils le peuvent, anticipés les croisements intersections, filatures pare-chocs contre pare-chocs, et accrochages à éviter, mais non, rencontre ultérieure évitée. Les chemins écartés inconsciemment, qui ne serviront pas, ou bien mal, ou si peu, qu’on abandonne, la poussière des routes limitrophes

 

ce pourrait être autre. remuer la gelée spatio-temporelle. bousculer relations logiques, niveaux de conscience. lancer du tohu-bohu dans l'ordonnancement du réel. inventorier les possibles sans avenir. redistribuer les dés. il y aurait un autre homme avec buick, rencontre à venir 10 mn chrono. et non. se fera pas. laissée sur le bord. seules les mésanges seront de la partie

 

Bridge Street, Parliament Street, Saint Margaret Street, blocs empilés, pavés assis sous les fenêtres et barreaux alignés en rambarde de pierre. Mais qui voudrait s’y appuyer, qui pour sauter (peut-être en d’autres temps hommes sombres à chapeaux droits vêtus de noir planent et s’écrasent au sol, une myriade de papiers vole, des billets plaqués sur les trottoirs.

 

bridge street, fenêtres rambardes. arsenal des bâtiments publics et leurs détails d'architecture. (soudain ça glisse spatio-temporel. va jusqu'à campagne de virginia woolf. passe belle cohorte d'enjambeurs : nicolas de staël, paul celan, gilles deleuze, gherasim luca, tous les anonymes se lançant dans l'effroi, tous les massacrés poussés. il y a du rouge mort sur macadam. morte ophélie flotte

 

Billets chiffonnés, dessus glissades des passants vite rattrapées – eux de dos s’esquivent rapidement mains dans les poches, épaules courbes en prévision d’un gros grain mais le ciel clair – un jeune garçon à casquette cheveux blonds filasses crieur brandit l’édition spéciale, pleine page, cours de la bourse, flèche du graphique pentue sous photo d’hommes en noir bras levés.

 

billets chiffonnés en tentatives à pas comprendre. ça continue tohu-bohu et glissement - nous cerveau douleur - et ce corps, boursouffletures au soleil de l'été urbain, parfums sans frisson de narines sauf pestilence, pas sauté, pas immergé, carabiné. édition spéciale : fait divers pleine connaissance amitié schlong. un petiot et une femme de reste. comment des relevailles sous les photos d'autrefois

 

Les mêmes qu’aux fenêtres, leur désespoir et bouches tordues en x exemplaires) quand ces fenêtres ne s’ouvrent pas, ne sont pas faites pour ça, se désintéressent de la lumière qui passe les vitres (n’ont pas besoin, ceux qui s’assoient, représentent, se désintéressent, se croisent aux portes, se serrent la main sans se regarder dans les yeux.

 

les mêmes mais lui vivant, leur vie à tous les trois installée, il n'y a pas si longtemps, sur le balcon, fenêtre sur la place. déjà over) balancelle avec retour à l'homme blond quand pioutes le regardent par la fenêtre de l'avenue, et que vespa disparaît là-bas. oh il a tourné. en route vers magasin, bureau, travail

 

Porte-buvard en rocking-chair au bas des contrats, tampons brièvement, pochettes dossiers, puisque néons et lampes en nombre, belles lampes, belles lampes à socles d’or et coque d’ambre enrobé sur l’ampoule) et les lampadaires dehors plombent, globes inversés. Froid. Bus rouges, camionnettes, scooters, agglutinement de gens au feu, ceux qui traversent, ceux qui travaillent, ceux qui visitent, vite.

 

porte-buvard en bois sur bureau en fer. tampons encreurs, numéroteuse pour factures, dossiers suspendus, porte-mines à marque scotch rouge, gomme, stylo, cendrier, gauloises, briquet, téléphone à plusieurs lignes avec voyants lumineux, lampe de bureau abat-jour bakélite bleue lignée, machine à comptabilité, meuble à papier, en chêne, néons, fenêtre sur cour et jardinet avec ateliers d'artistes : karel appel et kikoïne

 

Tailleur bleu marine, cravate, prendre une photo ou héler un taxi, grilles noires, tours carrées ciselées et grises qu’on dirait tailladées et ajourées minutieusement (des mains sur un morceau de bois qu’on creuse au canif, on examine sans rien comprendre, une flûte, une statuette, un ours une panthère, on ne sait pas on s’hypnotise, on perd le sens.

 

tailleur gaben a sans doute taillé le costume gris - cravate noire, héler un taxi, grilles de gare, tour à l'horloge. ciselures et rinceaux. (des mains sur un morceau de bois, gouges, ciseaux, ça menuise tablette, ça menuise outils : varlope, et rabot, ça grave initiales. ou ça mouline café. ou ça contrôle pinceaux, brucelle loupe et ciseaux et clope

 

Fixer le voyage des mains, le changement d’angle, les doigts s’arrêtent, retournent la pièce, obliquent, polissent, retournent encore et creusent ailleurs, fascination de regarder l’idée en marche se dérouler –vidéos qui ramassent en l’accélérant ce qui prend plusieurs jours, fleurir, faner, construire une maison, démolir une église vétuste) en surplomb de trapèzes verts, herbe rase délimitée.

 

fixer le voyage des mains. index et majeur : gauloise bleue papier blanc, cendre allongée courbe. cendrier. index et majeur : ciseaux. fleur du pinceau sous la loupe. coupe. dépose dans le casier-trieur en bois. fascination de regarder et ne pas voir ce poil de martre kolinski qui dépassait. index et majeur, encore un p'tit coup de nicotine). verdure jardinet par la fenêtre

 

Absurdité que cette idée d’anglais organisé, minutieux, jardin à la Windsor, la fleur pourrie dans le massif aussitôt effacée, précision, l’heure du thé, que des histoires. Si les anglais étaient précis, leur île serait carrée, au moins rectangulaire. Il n’y a qu’à voir cette carte, la découpe de la côte tortueuse, torturée, hasardeuse, terre de Rorschach.

 

absurdité cette verdure là-bas, in a kingdom by the sea, parc anglais déserté. hortensias le long de l'escalier, mais no joyeuseté. i prefer not to. torsades colonnades rambardes. décor pâte carton. bassin, mais où jet d'eau, où poissons rouges. où aubépines odorantes. où haies d'églantine blanche. où bourraches bleues. on ne voit pas d'oiseaux. no nighthingale

 

Contradictoire comme lui, l’homme aux virgules/visage trait, il est anglais. Ses rêves ne le sont pas, ses rêves projetés sur un écran, ses rêves fouillés, autopsiés, démembrés, entrés comme banque de données, bandes magnétiques imprimées de ses rêves tournent (mais cela bien plus tard, il n’en sait rien encore, nous non plus, même si nous devinons).

 

contradictoire comme lui, l'homme aux virgules. l'anglais. sa vie lancée sur écran. abîme de ses rêves. images volées, exposées, mécaniqueés. ça swipe mises à nu. (plus tard sa vie fictionnée dans texte poétiquée entrelacée lotus christine seven jeanney capitaux. n'en saura rien. jamais. nous si, bâtisseuses d'écriture. moulineuses de songes. constructeuses de réel. ici et maintenant

 

Je rêve quelquefois qu’il est dans la banquette, il a ôté sa chevalière avec sa montre, posées toujours au même endroit. Ici les endroits s’éternisent, se creusent, pas d’imprévus ici et c’est douillet. Mais j’ai peur peur de la grande boule blanche. La peur au même endroit dans la gorge, c’est sa place, posée comme lui.

 

je rêve quelquefois qu'il est dans le fauteuil. chevalière au doigt, montre gousset dans sa poche. au même endroit. éternité de mimosa pour l'homme blond. rêve je te dis dit hélène cixous. j'ai peur peur. sais bien que boule blanche est venue viendra appliquer sa pellicule sur son visage. et l'anéantifier. mais rêve. est encore là

 

À suivre le générique, la fin, on déplie ses jambes et la pendule sécurise, pas d’horaires souples ici, ça emprisonne ou ça rassure, c’est selon. Les jours sont prévisibles. L’anicroche, on la surveille de loin avec méfiance, c’est comme le téléphone, on sursaute quand il sonne. Et si quelqu’un frappe à la porte on est inquiet.

 

à suivre le générique, on note le numéro des voitures, on compte les coups de l'horloge, on voit les ombres dans le long couloir, la fumée passant par la serrure. la catastrophe est annoncée. certa, mais hora incerta. alors si téléphone sonne. si quelqu'un frappe à la porte. ça frissonne sec. ça croit que c'est déjà l'heure

 

 

 

voir explications http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2011/10/entrelacis-lotus-seven-1-épisode-1-avec-cjeanney.html

 

 

 

 

 

vendredi 28 oct 2011

vendredi 28 oct 2011

entrelacis lotus seven 1 / épisode 1 / avec @cjeanney

 

 

travail en cours autour du txt de christine jeanney : lotus seven

voir en fin le choix des contraintes d'écriture

 

 

Que le début, personne encore, quand le point s’allonge et s’approche, ne sait nommer Lotus Seven, personne ne sait encore décrire, bien trop rapide et bien trop neuf. Le nouveau né germé à dévisager, soupeser et sentir avant la mesure de son visage et si un contact s’établit. Lotus Seven qui fuse alors que pas encore construite.


que le début personne ne sait rien surtout pas moi de ce lotus seven dans blog de christine jeanney. évoque boris vian, la fleur dans le poumon de chloë. seven sais pas. laisse flotter. ça boit mentholé up en péchés capitaux. évoque le cinéma : seven, morgan friedmann, brad pitt, et la litanie meurtrière : luxure colère envie gourmandise paresse orgueil jalousie


Se pencher sur elle plus tard, Lotus Seven, nom à réhydrater de mémoire alors qu’elle file. On ne monte pas brutalement dans ce rêve, à bord de cette réinvention de ferrailles, idéale, bouts éclats tiges joints si pertinents unis ensemble à oublier que c’est bricoles, menue monnaie de boulons et de billes roulée au sol, dépourvue de matière.


se pencher sur le nom plus tard. lire.lire. regarder. ouvrir des liens. quelque chose autour de ce qui est écrit chemine. peut-être des images naissantes réhydratent des impressions fleurs de papier trempées dans son écriture. on ne lit pas impunément, bouts bribes miettes, assemblages à mots phrases bricoles txt sans que ça remue dedans et que soudain oui


Garder ce nom, Lotus Seven et avaler la suite. Ce serait un cordage qui balance, à attraper, est-ce que tu suis ? Ce serait le moment de le faire. Il est à l’intérieur, chevauche le fer du rêve, lui, pas encore nommé. Le moment de se raccrocher à son bras comme on coule, lui pilier et centre et nerf et squelette.


garder ce nom, lotus seven mais ce n'est pas le titre. oui je l'ai regardé ce feuilleton à la télévision, objet de son écriture. oui j'ignorais que lotus seven était nom d'une voiture. peu connaisseuse. pourtant ces noms : panhard juva ds mini-cooper simca traction-avant dauphine, et la première entrée dans la famille : la 2cv, sa voiture


Il est la trame le paysage et la tension. De la tension, on en a à revendre, ça n’a jamais été problématique. La tension, on en met partout, ça se saupoudre sur le travail, la position sociale, les autres, la tête qu’on fait dans l’ascenseur à côté de quelqu’un. silence, on se sent réguler son souffle, yeux fixes.


il est celui qui troque sa vespa, donné à un neveu, contre une 2 cv. mort et générosité d'une tante par alliance. don d'héritage. il est le conducteur des vies de la maisonnée. il avance clair sur sa route. silence et travail. il garde toujours un bonbon dans ses poches pour sourire de loupiot ou  gourmandise de bête


Tensions sur les touches, les plaques métalliques griffonnées, ça commence dans la cour d’école, un repas, un jouet cassé, une femme qui pleure après un coup de téléphone, elle s’écroule en larmes et hoquets incontrôlables. Ça fait tenir le corps raide le matin, on ouvre la porte, ils entrent, prendre la parole devant ces yeux et ces bouches fermées.


tensions sur le paysage. coup de trop de vent dans les branches. coup de téléphone de trop. coup de trop vite. coup de trop loin. coup de trop tard. coup de trop raide. beaucoup de larmes. quelques jours plus tard. trop de tristesse. tellement de tension dans beaucoup de monde, de paroles, de silence, de fleurs. exit. in saecula saeculorum


La tension invisible tire. C’est lorsque tu attends qu’il rentre, s’il rentre, dans la pendule et le bruit de sa toux. L’idée idiote pendant que l’on te parle, tu as pourtant besoin de paix, et la nuit, la tension de ne pas savoir dormir, la peur de l’avoir désappris (on pourrait désapprendre à vivre aussi).


la tension invisible tire. c'est la nuit, derrière la grande armoire. petits tambourins de lumière sur papier peint à bergères n'y peuvent. il peur, il peur bergère, rentre tes blancs moutons. tu as besoin d'un autre silence, d'un autre ton de voix, mais ne viennent. tension tire. encore. (demain quelque chose de très grave sera arrivée)


Alors besoin de fragmenter en épisodes, c’est bien plus simple, besoin de laisser glisser le générique de fin, à suivre, la tension amollie enfin supportable, un pan de temps en souffle régénéré avec accalmie. La tête pense à des bêtises. Lui s’en fout, roule, imperturbable, on pourrait le rater si l'on continuait de parler d’autre chose.


alors oui le feuilleton : le prisonnier. envie de le revoir. achète le coffret. les images réhydratent les fleurs de mémoire et ramènent dans le présent les temps anciens. voilà que pendant ce lirécrire sonne une cloche d'angelus. il est 18 h dans une petite ville de banlieue, ancienne seine-et-oise. et c'est big ben déplié dans l'eau


Lui, c’est un homme. Beaucoup d’enjeux en lui, des liens pèsent sur ses épaules. On ne voit pas tout de suite qu’il en est traversé, de part en part, écartelé. Et même lui croit voler sur cette route cette plaine et sous ce ciel bleu pâle, gavé de rêve de Lotus Seven, presque joyeux, enragé d’énergie.


lui c'est un homme. on ne voit pas tout de suite que quelque chose pèse. on ne voit pas tout de suite que quelque chose l'a tant trop blessure. que du joyeux s'étiole, que fantaisie tailladée sur sa route d'énergie. même lui ne sait pas. à pas de gauloises et vin blanc, il gomme sa tristesse


Lui, il croit décider, lancé en flèche, naïvement fort. Lui, pas une entité, pourtant, pourtant le socle, le personnage et malgré lui un homme, un amas de chair de sueur inévitable et de la métaphore implicite qui serait infiltrée en lui. Facile de le remplir, il serait une enveloppe dure d’homme, creuse (se souvenir de ces hommes sans visage.


lui, il croit décider, fougue et tendresse, naïveté et calcul. lui, l'homme revenu de Żagań, chair et coeur, maintenant avec femme et enfants, avec parents, beaux- parents, frère, oncle, avec commerce à faire tourner pour nourrir tout ce monde, et trouver moyens de rouler dans les temps nouveaux, inventer de nouvelles voies. facile. travailler. travailler. (se souvenir de sa main


Le chapeau melon sur du vide de Magritte, la gêne étrange, saisissante, peut-être à cause du fabuleux contraste entre la surface pleine et le vide disponible. Tout ce qu’on pourrait mettre à l’intérieur, si seulement on osait. Trop perturbant, cette place vacante, ça pouvait déchaîner un torrent). Mais lui, l’homme de la Lotus Seven, facile de le remplir.


le chapeau melon de l'homme à la voiture noire qui suit l'homme blond du feuilleton). mouvement de balancelle du lirécrire. txt de christine jeanney, txt mien, film. voiture noire au bel aluminium de pare-choc, au bel aluminium de grille de radiateur. avec cette voiture ils rentrent chez eux. les attend un homme blond, une femme brune et leur deux pioutes


 On aurait découpé sa tête, le crâne ouvert comme un hublot et, à mesure qu’on penserait à quelque chose on le jetterait à l’intérieur. Il aurait en lui ses liens propres, ajoutés, ce qu’on ne prévoit pas, seulement le nez dessus on le découvre, un homme, car il vient bien de quelque part sans dispersion, son itinéraire.


on aurait découpé le temps de l'écriture en 48 paragraphes de 60 mots chacun. comme celle qui écrit lotus seven, même contrainte. on jetterait mots dedans au fur et à mesure de lecture et petits frémissements ou secousses imprévues qu'elle fabrique, car il vient toujours quelque chose. ça vient dans la pensée sensible, ça vient dans les coussinets des doigts


Pendant ce temps, il semble qu’un autre homme joue aux échecs, un ex-amiral au second plan : il aura plus tard son mot à dire. C’est ce qu’on dit dans ces cas-là pour faire croire qu’on maîtrise quand on ne sait pas quoi faire d’un morceau de décor, qu’on n’a pas décidé encore.


pendant ce temps, il semble que la voiture noire arriverait - oh qu'elles sont belles vos pioutes, on ferait une photo? assieds-les sur le marche-pied. l'homme blond s'assied avec elles, pour soutenir un peu la cadette, tellement petite encore. fut dit. fut fait. clic clac. le récit ne sait pas encore de quelle voiture il s'agit. de quel homme, si


Je me souviens de G. qui cherchait le chiffre magique. Il recouvrait les marges des journaux, entêtes grisés, pieds de page d’additions en lignes. Je n’osais pas lui demander à quoi servaient ces chiffres, ces notes, peut-être ses comptes ? et puis quelqu’un m’a expliqué, le chiffre magique il m’a dit, c’est utile, pratiquement essentiel, attends voir.


je me souviens de P qui, disait-il, "contrôlait" ses pinceaux, en martre rousse kolinski venue de la vallée de l'amour, en sibérie. il les avait reçus du fournisseur, les avait distribués selon la taille dans un casier de bois à compartiments et une paire de ciseaux à la main, sous une loupe, il vérifiait scrupuleusement la longueur de chaque "fleur"


Tu prends le jour, l’année, tu multiplies par ta naissance, tu retranches 10, et qu’est-ce que ça fait ? Et si tu recommences à l’envers ou avec la naissance des autres, le mois ? Il recouvrait les marges des journaux, se mouchait, tournait les feuilles, les dépliait, râlait, riait et regardait par la fenêtre avant de faire une sieste.


tu prends le jour, 11, tu prends le mois : novembre, 11, tu prends ma date de naissance, ça finit par 11. toujours 11. c'est ça que G. disait. ça lui faisait une petite superstition chaude et rassurante. quand des chiffres passaient dans sa vie, elle faisait des calculs pour trouver ce 11 qu'elle s'était appropriée comme "son" chiffre


Mettre sa casquette avant de sortir, frotter ses pieds bien proprement, acheter du pain et le journal, le lire et puis le recouvrir de chiffres, on suppose le sens des choses et on le cherche, mais on ne se fâche pas quand on ne trouve rien. Quand 6 et 47 ne veulent rien dire, on n’abandonne pas pour autant.


mettre sa petite toque de fourrure l'hiver, avoir bien ciré ses chaussures, prendre sa vespa verte, partir au boulot. les pioutes sont à la fenêtre. avant de disparaître à leur vue, au bout de la petite rue, il leur fait un signe de la main. la vie n'est pas chiffrée comme il rêvait. cependant, il n'abandonne pas


G. n’abandonne pas, comme celui venu du fond de l’horizon, fond de l’écran, celui qui fuse dans sa Lotus Seven, imperturbable. Tous deux tracent une route docile, elle ne dévie pas d’un millimètre, et ils pourraient faire sans broncher un détour pour s’acheter le journal sans que ça modifie l’itinéraire qui les précède.


G. n'abandonne pas. P. non plus. qui est qui. sais plus. sur la route vide au grand angle, il surgit du fond de l'horizon. tout peut arriver du fond de l'horizon et en particulier "… avec furie / Le plus terrible des enfants // Que le Nord eût porté dans ses flancs." ne soupçonne rien. ne dévie pas. file droit


Et si, pendant qu’il conduisait, il ne savait qu’aligner des chiffres dans sa tête, penser des formules, il en est capable. Il peut me faire croire au chiffre magique, au moins qu’il le cherche, tartiner des pages de chiffres, je suis si petite que je croirais n’importe quoi. Maman dans la cuisine nettoie le four.


et si pendant qu'il conduisait, il pensait à ses rêves, il pensait à ses pioutes. j'étais l'une d'elles. c'était mon chevalier. pour un peu il m'emporterait sur un cheval blanc et, dans les bois, il m'apprendrait le nord sur le côté moussu des arbres. maman fait bouillir de l'eau dans la cuisine


Notre cuisine est un couloir, une fenêtre d’un côté, de l’autre la porte qu’on a dégondée, remisée au sous-sol où le linge sèche, enveloppée dans une couverture, couchée sur ciment. En haut elle prenait trop de place, sa poignée inutile dépasse, une bande élastique lui serre le ventre, part en morceaux. La télé fonctionne, c’est samedi.


notre cuisine un rectangle noir et vert à fourneau, évier, petite plaque de gaz surmontant un petit four, cuisinière à bois en fonte vert bronze et garde-manger sous la fenêtre. elle donne sur les toits de zinc d'une petite cour parisienne. il y a aussi une sorte de petite armoire peinte en blanc où sont rangées des ustensiles

 

Il y a cet autre jour où je lance un modèle réduit de voiture contre un chambranle avec application pour qu’elle se brise, mais elle résiste. Et d’autres fois, je me lance de tout mon long, atterrissage sur les genoux, glissade, le frottement sur la moquette, la peau rouge qui se pèle, moi aussi je teste ma dureté.


il y a cet autre jour où la femme balance à la tête de l'homme blond un faisceau de porte-manteaux et d'injures. frottements dans la cuisine de l'intime. ils n'atteignent pas de chair, ne crèvent pas d'yeux. aucune blessure. ils s'écrasent au sol. dans le couloir l'homme blond se tait. s'éloigne


Il n’y a rien à attendre, tout est attente. Il y a le volet baissé pour garder l’ombre sur l’écran, il y a le rideau épais, du tissu grenat blanchi par la lumière, il y a la musique de Ron Grainer, australien, il y a en-dessous l’Australie, Terra Australis Incognita, la terre qui fait contrepoids.


il n'y a rien à attendre, il a compris. tout est différent de ses rêves. il y a trop d'invectives, trop de reproches, trop d'herbe coupée sous ses pieds agiles, trop de sommeil forcé à coups de cure, trop de tristesse, trop de larmes. n'est pas celle qu'il croyait. lui fait pas vie douce et parfumée


De l’autre côté de la mappemonde, de l’autre côté du sous-sol, de la porte sous couverture étranglée par un élastique, il y a le ressort caché qui empêche la bascule des habitants la tête en bas, leurs bras pendants vers le ciel, un didgeridoo son air d’eucalyptus fait voler la terre rouge, les pointillés blancs sur une carapace.


de l’autre côté de la mappemonde, au grenier, de l'autre côté de la terre, au jardin, et si on bêchait profond profond, on arriverait à l'autre pôle avec les hommes à l'envers, et l'eau des riviéres et des mers qui tomberait dans l'air du ciel. peut-être que les hommes aussi se détacheraient flottant


Le claquement des tambours, le ronronnement des gorges, le bruit de moteur là où se pose la mélodie rapide, et l’air chaud. On pourrait repenser à l’éclair, vouloir l’entendre encore, mais trop tard. Déploiement terminé, demi-tour impossible, le moment de culbute derrière soi dont on n’a pas vu l’importance – décacheter une enveloppe, pousser une porte.


le claquement de la porte, le bruit de la machine, le grand drap jaune. quelqu'un dit - mettez un masque. on pense à bouche, enfermée derrière. on veut la poser encore sur sa joue, sur sa main. on repense à phrase d'hier - oui, pour te faire plaisir. aujourd'hui, pas de paroles, mais ses yeux. le bleu. fermer la porte


Se réveiller trop tard, un coup de téléphone banal où en réponse à une question polie crève l’emballage, la terrible nouvelle, l’écroulement, plus rien comme avant, l’impossible. L’hébétude, longer la faille, insouciant quand elle surgit, instants condensés, pointes d’épingle, vies piquetées de minuscules trous irréparables, et l’obligation faite, suivez les pointillés en y allant.


se réveiller 5 h du matin. la frissonnante nouvelle. trop tard pour l'homme blond. trop tard pour nous. pas revoir, dit valérie rouzeau. il faudra longer la faille tant bien que ses joues creusées par la disparition dee l'âme. pour l'heure il va, yeux bleus en éclaireurs. regard à marée haute, à faire fuir toute inquiétude


Il avance. Lui, son visage lisse. Pas lisse, symétrique. Encore que non, la lumière répandue sur son profil gauche, l’autre pan du visage ombré lorsqu’il avance, coupé verticalement le long d’une ligne au centre, de la pointe du crâne, son sommet, à la glotte on dirait. Front large et haut, nez droit, les joues creusées à peine.


il avance. son visage calme, grand front songeur. il repousse toute alarme, tout danger. elles, les deux mignonnettes, tranquilles sur le marche-pied de la voiture noire, pioutes qu'il sauve pour un peu de bonheur, il les emporterait sur un grand cheval blanc caracoler dans les campagnes et leur dirait le nord sur le tronc moussu des arbres


Surtout ses yeux remarquables, retombants légèrement de chaque côté, devraient inciter à la tristesse la nostalgie, yeux de cocker tristes dit l’expression, mais non, pas de mollesse ici, que de la pointe. De l’acuité résonne dans ces yeux, au nerf tendu de ces yeux, point de fusion (s’arrêter un instant, une minute, sur le pouvoir des yeux.


surtout ses yeux remarquables un peu obliques, et bleu tellement bleu. myosotis. mésange. ciel et mer. aujourd'hui songe à ses rêves, et on y voit les bâtonnets de la déception briller. d'autres jours il leur vient de l'émotion et des larmes. d'autres jours encore, une grande clarté paisible, une lumiére de sourire-bonheur. la vie dit oui


Signes physiques, ceux des éléphanteaux paraît-il, leur forme et leur disposition dans une tête toute ronde enclencheraient aussitôt la réponse compassion dans notre cervelle, stimulus, nous serions programmés par nos neurones, sauvegarde de l’espèce qui englobe les têtes rondes aux yeux écartés d’où notre apitoiement, peut-être seulement chimique et ce dégoût face à la face du calmar.

 

signes physiques, ceux des hommes du nord paraît-il, leur stature, la couleur blonde de leurs cheveux, la couleur bleue de leurs yeux. lancement dans champ de plein été à vue d'avoine ou de blé, lancement dans l'azur des mers et des ciels à préfailles, à quiberon, à st-brévin-les-pins, au portel, à boulogne-sur-mer


Yeux de seiche ou yeux de cigogne, et si nous n’étions que formes géométriques cherchant vainement à s’assembler quand nous croyons raisonnables nos penchants, et humains. Oui nous serions humains comme le grand requin blanc qui, lui fait demi-tour, fuit devant les alarmes, noirs et blancs arrondis, peau d’une femelle orque en chasse ou peinture sur leurre.


yeux de seiche ou de raie manta, yeux de crabe ou de crevette, yeux de bigorneau ou d'araignée, celle de mer ou d'épeire fasciée des jardins. notre humanitude en lien avec l'animalitude des fonds marins et de la grande terre. sommes comme baleine grise, loup des bois, sanglier des bauges, rossignol de la nuit, rouge-gorge, escargot, abeille


Il ne fait pas la différence, et fuirait sans doute aussi vite devant un simple Taijitu, un Yin et Yang reconverti en répulsif, bon à savoir pour les plongeurs et les petits poissons qui devraient s’en parer. Finalement, trois minutes dépensées à y songer, ainsi qu’aux autres yeux, yeux blancs fermés secs lourds écarquillés, puis revenir à lui). Il avance.


il ne fait pas la différence. tous les yeux sont théâtre dans son univers. sang chaud ou sang froid. chat, chien, enfant, clochard, homme et femme. de russie ou de dordogne, des indes ou du maroc, de belleville ou de rue de la pompe. balancelle encore. txt de christine /film / txt mien / revenir. il découvre parc et village désert


Virgules, des virgules partout. Dans la chevelure, grande virgule au front, le borde. Dans l’axe des paupières deux virgules alignées dos à dos. Au coin des lèvres, virgule de flegme, autodérision provocatrice. Virgule sous la lèvre inférieure au relief du menton. Lui, dessiné à coups de virgules, puisqu’elles y sont, mais contradictoire quand ça ne lui ressemble pas.


virgules, des virgules partout. boucles blondes et la mèche sur le front, sourcils, les deux lignes où ça fronce entre les yeux, petits traits aux commissures - presque un sourire – courbes des narines, on verrait bouche entre parenthèses-pommettes, et parenthèse encore ourlet lèvre supérieure. lui accentué à coups de vie, pourvu qu'une mésange le protège, ou une araignée, ou ses filles

 

 

 

Seven IMG_3577

 

2 CV

 

 

 

 

ce txt est d'abord paru dans le cadre des vases communicants, en octobre 2011, chez christine jeanney

 

glisse mon écriture dans celle son lotus seven, le laisse s'enrouler à ses paragragraphes comme chèvrefeuille lierre ou glycine

pouvu que ça ne l'étouffe pas

 

dès que j'ai lu ce txt quelque chose a bougé dans le fond de la parl - je reprends une terme de fred griot

ai très vite souhaité cet écrirlire ou lirécrire, que j'aime menuisée, et me voilà lancée

 

à suivre donc, chez elle, pour la suite de lotus seven, et au semenoir, pour la suite de l'entrelacis

 


les paragraphes en plus petis caractères constituent le texte de christine jeanney

je reprends ses propres contraintes et donc je la follow, 7 épisodes de 48 paragraphes et de 60 mots par paragraphes, les mots en italique sont ceux pris chez elle

y ai ajouté celle de commencer les paragraphes miens par au moins un mot du commencement des siens

 

 

 

jeudi 27 oct 2011

 

 

travail en cours autour du txt de christine jeanney : lotus seven

voir en fin le choix des contraintes d'écriture

 

 

Que le début, personne encore, quand le point s’allonge et s’approche, ne sait nommer Lotus Seven, personne ne sait encore décrire, bien trop rapide et bien trop neuf. Le nouveau né germé à dévisager, soupeser et sentir avant la mesure de son visage et si un contact s’établit. Lotus Seven qui fuse alors que pas encore construite.


que le début personne ne sait rien surtout pas moi de ce lotus seven dans blog de christine jeanney. évoque boris vian, la fleur dans le poumon de chloë. seven sais pas. laisse flotter. ça boit mentholé up en péchés capitaux. évoque le cinéma : seven, morgan friedmann, brad pitt, et la litanie meurtrière : luxure colère envie gourmandise paresse orgueil jalousie


Se pencher sur elle plus tard, Lotus Seven, nom à réhydrater de mémoire alors qu’elle file. On ne monte pas brutalement dans ce rêve, à bord de cette réinvention de ferrailles, idéale, bouts éclats tiges joints si pertinents unis ensemble à oublier que c’est bricoles, menue monnaie de boulons et de billes roulée au sol, dépourvue de matière.


se pencher sur le nom plus tard. lire.lire. regarder. ouvrir des liens. quelque chose autour de ce qui est écrit chemine. peut-être des images naissantes réhydratent des impressions fleurs de papier trempées dans son écriture. on ne lit pas impunément, bouts bribes miettes, assemblages à mots phrases bricoles txt sans que ça remue dedans et que soudain oui


Garder ce nom, Lotus Seven et avaler la suite. Ce serait un cordage qui balance, à attraper, est-ce que tu suis ? Ce serait le moment de le faire. Il est à l’intérieur, chevauche le fer du rêve, lui, pas encore nommé. Le moment de se raccrocher à son bras comme on coule, lui pilier et centre et nerf et squelette.


garder ce nom, lotus seven mais ce n'est pas le titre. oui je l'ai regardé ce feuilleton à la télévision, objet de son écriture. oui j'ignorais que lotus seven était nom d'une voiture. peu connaisseuse. pourtant ces noms : panhard juva ds mini-cooper simca traction-avant dauphine, et la première entrée dans la famille : la 2cv, sa voiture


Il est la trame le paysage et la tension. De la tension, on en a à revendre, ça n’a jamais été problématique. La tension, on en met partout, ça se saupoudre sur le travail, la position sociale, les autres, la tête qu’on fait dans l’ascenseur à côté de quelqu’un. silence, on se sent réguler son souffle, yeux fixes.


il est celui qui troque sa vespa, donné à un neveu, contre une 2 cv. mort et générosité d'une tante par alliance. don d'héritage. il est le conducteur des vies de la maisonnée. il avance clair sur sa route. silence et travail. il garde toujours un bonbon dans ses poches pour sourire de loupiot ou  gourmandise de bête


Tensions sur les touches, les plaques métalliques griffonnées, ça commence dans la cour d’école, un repas, un jouet cassé, une femme qui pleure après un coup de téléphone, elle s’écroule en larmes et hoquets incontrôlables. Ça fait tenir le corps raide le matin, on ouvre la porte, ils entrent, prendre la parole devant ces yeux et ces bouches fermées.


tensions sur le paysage. coup de trop de vent dans les branches. coup de téléphone de trop. coup de trop vite. coup de trop loin. coup de trop tard. coup de trop raide. beaucoup de larmes. quelques jours plus tard. trop de tristesse. tellement de tension dans beaucoup de monde, de paroles, de silence, de fleurs. exit. in saecula saeculorum


La tension invisible tire. C’est lorsque tu attends qu’il rentre, s’il rentre, dans la pendule et le bruit de sa toux. L’idée idiote pendant que l’on te parle, tu as pourtant besoin de paix, et la nuit, la tension de ne pas savoir dormir, la peur de l’avoir désappris (on pourrait désapprendre à vivre aussi).


la tension invisible tire. c'est la nuit, derrière la grande armoire. petits tambourins de lumière sur papier peint à bergères n'y peuvent. il peur, il peur bergère, rentre tes blancs moutons. tu as besoin d'un autre silence, d'un autre ton de voix, mais ne viennent. tension tire. encore. (demain quelque chose de très grave sera arrivée)


Alors besoin de fragmenter en épisodes, c’est bien plus simple, besoin de laisser glisser le générique de fin, à suivre, la tension amollie enfin supportable, un pan de temps en souffle régénéré avec accalmie. La tête pense à des bêtises. Lui s’en fout, roule, imperturbable, on pourrait le rater si l'on continuait de parler d’autre chose.


alors oui le feuilleton : le prisonnier. envie de le revoir. achète le coffret. les images réhydratent les fleurs de mémoire et ramènent dans le présent les temps anciens. voilà que pendant ce lirécrire sonne une cloche d'angelus. il est 18 h dans une petite ville de banlieue, ancienne seine-et-oise. et c'est big ben déplié dans l'eau


Lui, c’est un homme. Beaucoup d’enjeux en lui, des liens pèsent sur ses épaules. On ne voit pas tout de suite qu’il en est traversé, de part en part, écartelé. Et même lui croit voler sur cette route cette plaine et sous ce ciel bleu pâle, gavé de rêve de Lotus Seven, presque joyeux, enragé d’énergie.


lui c'est un homme. on ne voit pas tout de suite que quelque chose pèse. on ne voit pas tout de suite que quelque chose l'a tant trop blessure. que du joyeux s'étiole, que fantaisie tailladée sur sa route d'énergie. même lui ne sait pas. à pas de gauloises et vin blanc, il gomme sa tristesse


Lui, il croit décider, lancé en flèche, naïvement fort. Lui, pas une entité, pourtant, pourtant le socle, le personnage et malgré lui un homme, un amas de chair de sueur inévitable et de la métaphore implicite qui serait infiltrée en lui. Facile de le remplir, il serait une enveloppe dure d’homme, creuse (se souvenir de ces hommes sans visage.


lui, il croit décider, fougue et tendresse, naïveté et calcul. lui, l'homme revenu de Żagań, chair et coeur, maintenant avec femme et enfants, avec parents, beaux- parents, frère, oncle, avec commerce à faire tourner pour nourrir tout ce monde, et trouver moyens de rouler dans les temps nouveaux, inventer de nouvelles voies. facile. travailler. travailler. (se souvenir de sa main


Le chapeau melon sur du vide de Magritte, la gêne étrange, saisissante, peut-être à cause du fabuleux contraste entre la surface pleine et le vide disponible. Tout ce qu’on pourrait mettre à l’intérieur, si seulement on osait. Trop perturbant, cette place vacante, ça pouvait déchaîner un torrent). Mais lui, l’homme de la Lotus Seven, facile de le remplir.


le chapeau melon de l'homme à la voiture noire qui suit l'homme blond du feuilleton). mouvement de balancelle du lirécrire. txt de christine jeanney, txt mien, film. voiture noire au bel aluminium de pare-choc, au bel aluminium de grille de radiateur. avec cette voiture ils rentrent chez eux. les attend un homme blond, une femme brune et leur deux pioutes


 On aurait découpé sa tête, le crâne ouvert comme un hublot et, à mesure qu’on penserait à quelque chose on le jetterait à l’intérieur. Il aurait en lui ses liens propres, ajoutés, ce qu’on ne prévoit pas, seulement le nez dessus on le découvre, un homme, car il vient bien de quelque part sans dispersion, son itinéraire.


on aurait découpé le temps de l'écriture en 48 paragraphes de 60 mots chacun. comme celle qui écrit lotus seven, même contrainte. on jetterait mots dedans au fur et à mesure de lecture et petits frémissements ou secousses imprévues qu'elle fabrique, car il vient toujours quelque chose. ça vient dans la pensée sensible, ça vient dans les coussinets des doigts


Pendant ce temps, il semble qu’un autre homme joue aux échecs, un ex-amiral au second plan : il aura plus tard son mot à dire. C’est ce qu’on dit dans ces cas-là pour faire croire qu’on maîtrise quand on ne sait pas quoi faire d’un morceau de décor, qu’on n’a pas décidé encore.


pendant ce temps, il semble que la voiture noire arriverait - oh qu'elles sont belles vos pioutes, on ferait une photo? assieds-les sur le marche-pied. l'homme blond s'assied avec elles, pour soutenir un peu la cadette, tellement petite encore. fut dit. fut fait. clic clac. le récit ne sait pas encore de quelle voiture il s'agit. de quel homme, si


Je me souviens de G. qui cherchait le chiffre magique. Il recouvrait les marges des journaux, entêtes grisés, pieds de page d’additions en lignes. Je n’osais pas lui demander à quoi servaient ces chiffres, ces notes, peut-être ses comptes ? et puis quelqu’un m’a expliqué, le chiffre magique il m’a dit, c’est utile, pratiquement essentiel, attends voir.


je me souviens de P qui, disait-il, "contrôlait" ses pinceaux, en martre rousse kolinski venue de la vallée de l'amour, en sibérie. il les avait reçus du fournisseur, les avait distribués selon la taille dans un casier de bois à compartiments et une paire de ciseaux à la main, sous une loupe, il vérifiait scrupuleusement la longueur de chaque "fleur"


Tu prends le jour, l’année, tu multiplies par ta naissance, tu retranches 10, et qu’est-ce que ça fait ? Et si tu recommences à l’envers ou avec la naissance des autres, le mois ? Il recouvrait les marges des journaux, se mouchait, tournait les feuilles, les dépliait, râlait, riait et regardait par la fenêtre avant de faire une sieste.


tu prends le jour, 11, tu prends le mois : novembre, 11, tu prends ma date de naissance, ça finit par 11. toujours 11. c'est ça que G. disait. ça lui faisait une petite superstition chaude et rassurante. quand des chiffres passaient dans sa vie, elle faisait des calculs pour trouver ce 11 qu'elle s'était appropriée comme "son" chiffre


Mettre sa casquette avant de sortir, frotter ses pieds bien proprement, acheter du pain et le journal, le lire et puis le recouvrir de chiffres, on suppose le sens des choses et on le cherche, mais on ne se fâche pas quand on ne trouve rien. Quand 6 et 47 ne veulent rien dire, on n’abandonne pas pour autant.


mettre sa petite toque de fourrure l'hiver, avoir bien ciré ses chaussures, prendre sa vespa verte, partir au boulot. les pioutes sont à la fenêtre. avant de disparaître à leur vue, au bout de la petite rue, il leur fait un signe de la main. la vie n'est pas chiffrée comme il rêvait. cependant, il n'abandonne pas


G. n’abandonne pas, comme celui venu du fond de l’horizon, fond de l’écran, celui qui fuse dans sa Lotus Seven, imperturbable. Tous deux tracent une route docile, elle ne dévie pas d’un millimètre, et ils pourraient faire sans broncher un détour pour s’acheter le journal sans que ça modifie l’itinéraire qui les précède.


G. n'abandonne pas. P. non plus. qui est qui. sais plus. sur la route vide au grand angle, il surgit du fond de l'horizon. tout peut arriver du fond de l'horizon et en particulier "… avec furie / Le plus terrible des enfants // Que le Nord eût porté dans ses flancs." ne soupçonne rien. ne dévie pas. file droit


Et si, pendant qu’il conduisait, il ne savait qu’aligner des chiffres dans sa tête, penser des formules, il en est capable. Il peut me faire croire au chiffre magique, au moins qu’il le cherche, tartiner des pages de chiffres, je suis si petite que je croirais n’importe quoi. Maman dans la cuisine nettoie le four.


et si pendant qu'il conduisait, il pensait à ses rêves, il pensait à ses pioutes. j'étais l'une d'elles. c'était mon chevalier. pour un peu il m'emporterait sur un cheval blanc et, dans les bois, il m'apprendrait le nord sur le côté moussu des arbres. maman fait bouillir de l'eau dans la cuisine


Notre cuisine est un couloir, une fenêtre d’un côté, de l’autre la porte qu’on a dégondée, remisée au sous-sol où le linge sèche, enveloppée dans une couverture, couchée sur ciment. En haut elle prenait trop de place, sa poignée inutile dépasse, une bande élastique lui serre le ventre, part en morceaux. La télé fonctionne, c’est samedi.


notre cuisine un rectangle noir et vert à fourneau, évier, petite plaque de gaz surmontant un petit four, cuisinière à bois en fonte vert bronze et garde-manger sous la fenêtre. elle donne sur les toits de zinc d'une petite cour parisienne. il y a aussi une sorte de petite armoire peinte en blanc où sont rangées des ustensiles

 

Il y a cet autre jour où je lance un modèle réduit de voiture contre un chambranle avec application pour qu’elle se brise, mais elle résiste. Et d’autres fois, je me lance de tout mon long, atterrissage sur les genoux, glissade, le frottement sur la moquette, la peau rouge qui se pèle, moi aussi je teste ma dureté.


il y a cet autre jour où la femme balance à la tête de l'homme blond un faisceau de porte-manteaux et d'injures. frottements dans la cuisine de l'intime. ils n'atteignent pas de chair, ne crèvent pas d'yeux. aucune blessure. ils s'écrasent au sol. dans le couloir l'homme blond se tait. s'éloigne


Il n’y a rien à attendre, tout est attente. Il y a le volet baissé pour garder l’ombre sur l’écran, il y a le rideau épais, du tissu grenat blanchi par la lumière, il y a la musique de Ron Grainer, australien, il y a en-dessous l’Australie, Terra Australis Incognita, la terre qui fait contrepoids.


il n'y a rien à attendre, il a compris. tout est différent de ses rêves. il y a trop d'invectives, trop de reproches, trop d'herbe coupée sous ses pieds agiles, trop de sommeil forcé à coups de cure, trop de tristesse, trop de larmes. n'est pas celle qu'il croyait. lui fait pas vie douce et parfumée


De l’autre côté de la mappemonde, de l’autre côté du sous-sol, de la porte sous couverture étranglée par un élastique, il y a le ressort caché qui empêche la bascule des habitants la tête en bas, leurs bras pendants vers le ciel, un didgeridoo son air d’eucalyptus fait voler la terre rouge, les pointillés blancs sur une carapace.


de l’autre côté de la mappemonde, au grenier, de l'autre côté de la terre, au jardin, et si on bêchait profond profond, on arriverait à l'autre pôle avec les hommes à l'envers, et l'eau des riviéres et des mers qui tomberait dans l'air du ciel. peut-être que les hommes aussi se détacheraient flottant


Le claquement des tambours, le ronronnement des gorges, le bruit de moteur là où se pose la mélodie rapide, et l’air chaud. On pourrait repenser à l’éclair, vouloir l’entendre encore, mais trop tard. Déploiement terminé, demi-tour impossible, le moment de culbute derrière soi dont on n’a pas vu l’importance – décacheter une enveloppe, pousser une porte.


le claquement de la porte, le bruit de la machine, le grand drap jaune. quelqu'un dit - mettez un masque. on pense à bouche, enfermée derrière. on veut la poser encore sur sa joue, sur sa main. on repense à phrase d'hier - oui, pour te faire plaisir. aujourd'hui, pas de paroles, mais ses yeux. le bleu. fermer la porte


Se réveiller trop tard, un coup de téléphone banal où en réponse à une question polie crève l’emballage, la terrible nouvelle, l’écroulement, plus rien comme avant, l’impossible. L’hébétude, longer la faille, insouciant quand elle surgit, instants condensés, pointes d’épingle, vies piquetées de minuscules trous irréparables, et l’obligation faite, suivez les pointillés en y allant.


se réveiller 5 h du matin. la frissonnante nouvelle. trop tard pour l'homme blond. trop tard pour nous. pas revoir, dit valérie rouzeau. il faudra longer la faille tant bien que ses joues creusées par la disparition dee l'âme. pour l'heure il va, yeux bleus en éclaireurs. regard à marée haute, à faire fuir toute inquiétude


Il avance. Lui, son visage lisse. Pas lisse, symétrique. Encore que non, la lumière répandue sur son profil gauche, l’autre pan du visage ombré lorsqu’il avance, coupé verticalement le long d’une ligne au centre, de la pointe du crâne, son sommet, à la glotte on dirait. Front large et haut, nez droit, les joues creusées à peine.


il avance. son visage calme, grand front songeur. il repousse toute alarme, tout danger. elles, les deux mignonnettes, tranquilles sur le marche-pied de la voiture noire, pioutes qu'il sauve pour un peu de bonheur, il les emporterait sur un grand cheval blanc caracoler dans les campagnes et leur dirait le nord sur le tronc moussu des arbres


Surtout ses yeux remarquables, retombants légèrement de chaque côté, devraient inciter à la tristesse la nostalgie, yeux de cocker tristes dit l’expression, mais non, pas de mollesse ici, que de la pointe. De l’acuité résonne dans ces yeux, au nerf tendu de ces yeux, point de fusion (s’arrêter un instant, une minute, sur le pouvoir des yeux.


surtout ses yeux remarquables un peu obliques, et bleu tellement bleu. myosotis. mésange. ciel et mer. aujourd'hui songe à ses rêves, et on y voit les bâtonnets de la déception briller. d'autres jours il leur vient de l'émotion et des larmes. d'autres jours encore, une grande clarté paisible, une lumiére de sourire-bonheur. la vie dit oui


Signes physiques, ceux des éléphanteaux paraît-il, leur forme et leur disposition dans une tête toute ronde enclencheraient aussitôt la réponse compassion dans notre cervelle, stimulus, nous serions programmés par nos neurones, sauvegarde de l’espèce qui englobe les têtes rondes aux yeux écartés d’où notre apitoiement, peut-être seulement chimique et ce dégoût face à la face du calmar.

 

signes physiques, ceux des hommes du nord paraît-il, leur stature, la couleur blonde de leurs cheveux, la couleur bleue de leurs yeux. lancement dans champ de plein été à vue d'avoine ou de blé, lancement dans l'azur des mers et des ciels à préfailles, à quiberon, à st-brévin-les-pins, au portel, à boulogne-sur-mer


Yeux de seiche ou yeux de cigogne, et si nous n’étions que formes géométriques cherchant vainement à s’assembler quand nous croyons raisonnables nos penchants, et humains. Oui nous serions humains comme le grand requin blanc qui, lui fait demi-tour, fuit devant les alarmes, noirs et blancs arrondis, peau d’une femelle orque en chasse ou peinture sur leurre.


yeux de seiche ou de raie manta, yeux de crabe ou de crevette, yeux de bigorneau ou d'araignée, celle de mer ou d'épeire fasciée des jardins. notre humanitude en lien avec l'animalitude des fonds marins et de la grande terre. sommes comme baleine grise, loup des bois, sanglier des bauges, rossignol de la nuit, rouge-gorge, escargot, abeille


Il ne fait pas la différence, et fuirait sans doute aussi vite devant un simple Taijitu, un Yin et Yang reconverti en répulsif, bon à savoir pour les plongeurs et les petits poissons qui devraient s’en parer. Finalement, trois minutes dépensées à y songer, ainsi qu’aux autres yeux, yeux blancs fermés secs lourds écarquillés, puis revenir à lui). Il avance.


il ne fait pas la différence. tous les yeux sont théâtre dans son univers. sang chaud ou sang froid. chat, chien, enfant, clochard, homme et femme. de russie ou de dordogne, des indes ou du maroc, de belleville ou de rue de la pompe. balancelle encore. txt de christine /film / txt mien / revenir. il découvre parc et village désert


Virgules, des virgules partout. Dans la chevelure, grande virgule au front, le borde. Dans l’axe des paupières deux virgules alignées dos à dos. Au coin des lèvres, virgule de flegme, autodérision provocatrice. Virgule sous la lèvre inférieure au relief du menton. Lui, dessiné à coups de virgules, puisqu’elles y sont, mais contradictoire quand ça ne lui ressemble pas.


virgules, des virgules partout. boucles blondes et la mèche sur le front, sourcils, les deux lignes où ça fronce entre les yeux, petits traits aux commissures - presque un sourire – courbes des narines, on verrait bouche entre parenthèses-pommettes, et parenthèse encore ourlet lèvre supérieure. lui accentué à coups de vie, pourvu qu'une mésange le protège, ou une araignée, ou ses filles

 

 

 

Seven IMG_3577

 

2 CV

 

 

 

 

ce txt est d'abord paru dans le cadre des vases communicants, en octobre 2011, chez christine jeanney

 

glisse mon écriture dans celle son lotus seven, le laisse s'enrouler à ses paragragraphes comme chèvrefeuille lierre ou glycine

pouvu que ça ne l'étouffe pas

 

dès que j'ai lu ce txt quelque chose a bougé dans le fond de la parl - je reprends une terme de fred griot

ai très vite souhaité cet écrirlire ou lirécrire, que j'aime menuisée, et me voilà lancée

 

à suivre donc, chez elle, pour la suite de lotus seven, et au semenoir, pour la suite de l'entrelacis

 


les paragraphes en plus petis caractères constituent le texte de christine jeanney

je reprends ses propres contraintes et donc je la follow, 7 épisodes de 48 paragraphes et de 60 mots par paragraphes, les mots en italique sont ceux pris chez elle

y ai ajouté celle de commencer les paragraphes miens par au moins un mot du commencement des siens

 

 

 

jeudi 27 oct 2011

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