📄 Navigation

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62

Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 46 sur 62 (entrées 2251 à 2300 sur 3059)

mardi 05 oct 2010

la couleur répond à la question

 

 

 

la couleur répond à la question

comment

 

une question qui vaille que vive

 

la couleur donne du style

 

 

et l'odeur de la rose pimprenelle

 

 

 

 

 

 

tu as levé les yeux sans faillir

c'est vert et jaune sur bleu avec lignes sombres

vitrail végétal cathédrale soulangea


 

 

 

samedi 02 oct 2010

 

 

 

la couleur répond à la question

comment

 

une question qui vaille que vive

 

la couleur donne du style

 

 

et l'odeur de la rose pimprenelle

 

 

 

 

 

 

tu as levé les yeux sans faillir

c'est vert et jaune sur bleu avec lignes sombres

vitrail végétal cathédrale soulangea


 

 

 

samedi 02 oct 2010

samedi 02 oct 2010

le train de sept heures et demi par candice nguyen (theoneshotmi)

 

 

 

Gravenhurst-grand_union_canal

 

Moi je me dis qu'il a de la chance d'avoir quelqu'un qui l'aime comme ça, de cette façon. Que ce n'est pas donné à tout le monde cet amour, sans conditions, sans rien. Je me dis aussi que s'il savait ça, cet amour que j'ai pour lui et comment il est, il aurait peur, très. Il me dirait de ne plus parler, il me dirait de me taire, il me dirait toutes ces choses que je sais bien avant lui, il me dirait ne prends pas le train. Sept heures vingt-huit. C'est son heure. Le même depuis des mois. Dans un sens et dans son autre. L'autre qui est moi. Le premier qui est lui. Des milliers de kilomètres comme pure folie, il me dirait, tout ce que je sais d'avant la nuit. Dans un sens et dans son antre. L'antre qui est moi. Lui qui est lui. Je suis l'antre de lui. Il me dirait ce que je ne veux l'entendre prononcer, il me dirait d'oublier. D'oublier cette couche épaisse de brume qui enveloppe encore le paysage et nos visages endoloris, d'oublier cinq heures et demi parce que cinq heures et demi c'est encore la nuit, le froid, son silence. D'oublier la nuit. D'oublier de s'oublier. Ensemble. Il me dirait encore d'être à l'endroit où raisonnablement je devrais être, je suis à l'endroit où mon être me dit d'être. Je ne suis pas raisonnable. Je suis à ce train de sept heures et demi.


Le train de sept heures et demi - image- Candice Nguyen small
 

Mes compagnons de voyage sont encore plongés dans un demi-sommeil et moi je zieute d'un œil à peine plus éveillé le silence de l'aube. Quiétude. Je ne lui ai rien dit. Rien dit de la fille que je suis. J'écoute cet album de nouveau. The Western Lands. Je pense à ce monde qui est un tout petit caillou, je pense à Mathieu qui a fait la pochette de l'album. Je m'emmitoufle dans cette brume qui s'est infiltrée par les portes closes du wagon. Jusqu'à mon compartiment. Jusqu'à ma place. Et qui me retient encore un peu dans la nuit. Je suis à la place où je dois être. Je suis au train de sept heures et demi. Au loin, j'aperçois les traces d'un hiver qui semble vouloir demeurer à jamais. Du blanc sur les cols, blanc comme notre histoire, entachée de rien mais prête à fondre à la première percée du printemps, et je me dis que les humains se réjouissent d'en avoir fini avec l'hiver. Je ne lui ai rien dit. C'est Avril et il n'y a plus que le sommet des monts et collines pour se débattre encore de cette verve folle de l'hiver. Je ne lui ai rien dit. Je suis l'hiver.






 

Texte par Candice Nguyen (theoneshotmi) qui invite mon texte dans ces maisons on s'occupait des poisons chez elle, dans le cadre du projet de vases communicants: le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.

 

et quel bonheur cette promenade, ce partage, cette plongée de blog à blog 






Autres vases communicants d'Octobre (quelle cuvée !) :

j'emprunte la liste à candice nguyen@theoneshotmi 



vendredi 01 oct 2010

 

 

 

Gravenhurst-grand_union_canal

 

Moi je me dis qu'il a de la chance d'avoir quelqu'un qui l'aime comme ça, de cette façon. Que ce n'est pas donné à tout le monde cet amour, sans conditions, sans rien. Je me dis aussi que s'il savait ça, cet amour que j'ai pour lui et comment il est, il aurait peur, très. Il me dirait de ne plus parler, il me dirait de me taire, il me dirait toutes ces choses que je sais bien avant lui, il me dirait ne prends pas le train. Sept heures vingt-huit. C'est son heure. Le même depuis des mois. Dans un sens et dans son autre. L'autre qui est moi. Le premier qui est lui. Des milliers de kilomètres comme pure folie, il me dirait, tout ce que je sais d'avant la nuit. Dans un sens et dans son antre. L'antre qui est moi. Lui qui est lui. Je suis l'antre de lui. Il me dirait ce que je ne veux l'entendre prononcer, il me dirait d'oublier. D'oublier cette couche épaisse de brume qui enveloppe encore le paysage et nos visages endoloris, d'oublier cinq heures et demi parce que cinq heures et demi c'est encore la nuit, le froid, son silence. D'oublier la nuit. D'oublier de s'oublier. Ensemble. Il me dirait encore d'être à l'endroit où raisonnablement je devrais être, je suis à l'endroit où mon être me dit d'être. Je ne suis pas raisonnable. Je suis à ce train de sept heures et demi.


Le train de sept heures et demi - image- Candice Nguyen small
 

Mes compagnons de voyage sont encore plongés dans un demi-sommeil et moi je zieute d'un œil à peine plus éveillé le silence de l'aube. Quiétude. Je ne lui ai rien dit. Rien dit de la fille que je suis. J'écoute cet album de nouveau. The Western Lands. Je pense à ce monde qui est un tout petit caillou, je pense à Mathieu qui a fait la pochette de l'album. Je m'emmitoufle dans cette brume qui s'est infiltrée par les portes closes du wagon. Jusqu'à mon compartiment. Jusqu'à ma place. Et qui me retient encore un peu dans la nuit. Je suis à la place où je dois être. Je suis au train de sept heures et demi. Au loin, j'aperçois les traces d'un hiver qui semble vouloir demeurer à jamais. Du blanc sur les cols, blanc comme notre histoire, entachée de rien mais prête à fondre à la première percée du printemps, et je me dis que les humains se réjouissent d'en avoir fini avec l'hiver. Je ne lui ai rien dit. C'est Avril et il n'y a plus que le sommet des monts et collines pour se débattre encore de cette verve folle de l'hiver. Je ne lui ai rien dit. Je suis l'hiver.






 

Texte par Candice Nguyen (theoneshotmi) qui invite mon texte dans ces maisons on s'occupait des poisons chez elle, dans le cadre du projet de vases communicants: le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.

 

et quel bonheur cette promenade, ce partage, cette plongée de blog à blog 






Autres vases communicants d'Octobre (quelle cuvée !) :

j'emprunte la liste à candice nguyen@theoneshotmi 



vendredi 01 oct 2010

vendredi 01 oct 2010

à la hurle quelquefois on voudrait

 

 

 

à la hurle quelquefois on voudrait

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0353
 

 

 

 

dire je

 

pivoines et serpolets

 

à la hurle de la beauté

enfoncement dans les pétales

s'endormir comme cétoine

et ça s'arrêterait

 

à l'envol elle voudrait

 

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0335
 

 

 

dire je

 

ferraille et béton

 

allongée dans de hautes herbes

et roulade et roulade

senteur de foin sur l'épaule

 

papillons et cosmos

 

à la pleurade on voudrait

 

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0266
 

 

 

dire je

 

et coule rivière jusqu'a la mer

à la hanche rosée

 

mésange et myosotis

 

flèche tornade framboise

poisse boue limon

tunnels gouffres et vents

marées et cascades

 

à heurts et hurle

ombre et bouche

 

tapis de bruyère

words, meine geliebte

 

 

à tendre et

 

 

 

trou

 

 



paru d'abord chez florence trocmé : flotoir 

dans la cadres des #vasescommunicants le 3 septembre 2010




mercredi 29 sep 2010

 

 

 

à la hurle quelquefois on voudrait

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0353
 

 

 

 

dire je

 

pivoines et serpolets

 

à la hurle de la beauté

enfoncement dans les pétales

s'endormir comme cétoine

et ça s'arrêterait

 

à l'envol elle voudrait

 

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0335
 

 

 

dire je

 

ferraille et béton

 

allongée dans de hautes herbes

et roulade et roulade

senteur de foin sur l'épaule

 

papillons et cosmos

 

à la pleurade on voudrait

 

 

VaseC_2010_09_3_DSC_0266
 

 

 

dire je

 

et coule rivière jusqu'a la mer

à la hanche rosée

 

mésange et myosotis

 

flèche tornade framboise

poisse boue limon

tunnels gouffres et vents

marées et cascades

 

à heurts et hurle

ombre et bouche

 

tapis de bruyère

words, meine geliebte

 

 

à tendre et

 

 

 

trou

 

 



paru d'abord chez florence trocmé : flotoir 

dans la cadres des #vasescommunicants le 3 septembre 2010




mercredi 29 sep 2010

mercredi 29 sep 2010

véronique vient au jardin

 

 

 

véronique vient au jardin

jour 2

 

camomille se montre

jour 3

 

bourrache capitules

jour 8

toujours pas de bleu

 

deux pavots  mauve pâle

jour sans chiffre

 

clématite

jour au moins 20

fleurs toujours en attente

 

lysimaque paraît

 

s'invite au jardin de vallée de chevreuse

jaune colline julliau

 

 

une folie de parfum

je deviens volatile

comme le bonheur dans l'allée

il en tient pour la vanille

 

quoi en fait de vanille sous le soleil d'ici

ne vois que pimprenelle aneth rose

persil et menthe

 

chèvrefeuille

jour 3

 

 

 

quelques feuilles viennent

après élagage drastique de mars

un peu d'ombre sous le tilleul

 

 


4 juin 2010

 

 

 

avec

nicola pesquès, la face nord de juliau, sept

éd. andré dimanche

 

 

 

lundi 27 sep 2010

 

 

 

véronique vient au jardin

jour 2

 

camomille se montre

jour 3

 

bourrache capitules

jour 8

toujours pas de bleu

 

deux pavots  mauve pâle

jour sans chiffre

 

clématite

jour au moins 20

fleurs toujours en attente

 

lysimaque paraît

 

s'invite au jardin de vallée de chevreuse

jaune colline julliau

 

 

une folie de parfum

je deviens volatile

comme le bonheur dans l'allée

il en tient pour la vanille

 

quoi en fait de vanille sous le soleil d'ici

ne vois que pimprenelle aneth rose

persil et menthe

 

chèvrefeuille

jour 3

 

 

 

quelques feuilles viennent

après élagage drastique de mars

un peu d'ombre sous le tilleul

 

 


4 juin 2010

 

 

 

avec

nicola pesquès, la face nord de juliau, sept

éd. andré dimanche

 

 

 

lundi 27 sep 2010

lundi 27 sep 2010

duo aléatoire mhk 12

 

 

 

Sauvage appelle

 

et Langue demande du "comme"

 

dégorgement — force volcanique — éclaboussure d'étoiles — couleurs en jaillissures — brûlures lancées

 

et Langue demande comment dire

 

images

 

bondissement de bête — bouillonné de magmas — lumière prédatrice — follement frappes des pieds  — expulsions sonores — déversement anthracite et jaune et rouge — vert et bleu presque absents

 

 

Sauvage je te dis

 

 

 

 

  Duo septembre 2010 500x500 michelle kruithof





voir la propositions de duo aléatoire


 

dimanche 26 sep 2010

 

 

 

Sauvage appelle

 

et Langue demande du "comme"

 

dégorgement — force volcanique — éclaboussure d'étoiles — couleurs en jaillissures — brûlures lancées

 

et Langue demande comment dire

 

images

 

bondissement de bête — bouillonné de magmas — lumière prédatrice — follement frappes des pieds  — expulsions sonores — déversement anthracite et jaune et rouge — vert et bleu presque absents

 

 

Sauvage je te dis

 

 

 

 

  Duo septembre 2010 500x500 michelle kruithof





voir la propositions de duo aléatoire


 

dimanche 26 sep 2010

dimanche 26 sep 2010

petite robe noire, livre

 

 

 

petite robe noire, livre — gestetner, dupliquer — pantoufle de vair, kolinski — une armoire, néon — un œil, les oubliés — l'amour, un store vert — au jardin, vent pour les graines de l'automne — dans la chambre, en vert d'eau et bleu marine, le couple et ses ombres —

 

il demande de la lumière — un avion traverse le ciel, et disparaît — rouge-gorge dans le houx, lunettes de soleil — livrée rousse, frises noires — temps doux et soleil de septembre — l'effondrement — dents arrachées, ils l'appelaient le gros —

 

le son d'une guitare, glaïeuls — c'est pas commode, biquette — bergère, au pied du noyer — un faon, elle dort — trois chats en terre, un disparu, un vivant, que dire — les colombes s'endorment sur le banc —

 

placard au papier rose fané, burnous — madeleine portait un ruban noir autour du cou — rouge à ongles et à bouche, vous debout devant — la girouette tourne sud, les nymphéas reposent — haleine désagréable, fauteuil louis XV —

 

une tête de musaraigne, si seule au sol — nuages, chant de troglodyte — son d'un avion, nuages — il s'est accoudé à la balustrade du perron — elle boit un ratafia frais — une tourterelle, le bain —

 

 

 

 

 

 

paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants

pour l'atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard  du 11 septembre 2010

piste de travail : Philippe Clerc, Oostende, Passages d’encre, collection Trait court n°2, 2003.

 

 

 

jeudi 23 sep 2010

 

 

 

petite robe noire, livre — gestetner, dupliquer — pantoufle de vair, kolinski — une armoire, néon — un œil, les oubliés — l'amour, un store vert — au jardin, vent pour les graines de l'automne — dans la chambre, en vert d'eau et bleu marine, le couple et ses ombres —

 

il demande de la lumière — un avion traverse le ciel, et disparaît — rouge-gorge dans le houx, lunettes de soleil — livrée rousse, frises noires — temps doux et soleil de septembre — l'effondrement — dents arrachées, ils l'appelaient le gros —

 

le son d'une guitare, glaïeuls — c'est pas commode, biquette — bergère, au pied du noyer — un faon, elle dort — trois chats en terre, un disparu, un vivant, que dire — les colombes s'endorment sur le banc —

 

placard au papier rose fané, burnous — madeleine portait un ruban noir autour du cou — rouge à ongles et à bouche, vous debout devant — la girouette tourne sud, les nymphéas reposent — haleine désagréable, fauteuil louis XV —

 

une tête de musaraigne, si seule au sol — nuages, chant de troglodyte — son d'un avion, nuages — il s'est accoudé à la balustrade du perron — elle boit un ratafia frais — une tourterelle, le bain —

 

 

 

 

 

 

paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants

pour l'atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard  du 11 septembre 2010

piste de travail : Philippe Clerc, Oostende, Passages d’encre, collection Trait court n°2, 2003.

 

 

 

jeudi 23 sep 2010

jeudi 23 sep 2010

à vienne dans un "heurige"

 

 

 

à vienne dans un "heurige" où le vin blanc me buvait à volonté jusqu'à me jucher une balançoire dans la tête

 

à st aubin où le soleil où le foin pour dormir dans la grange avec les moutons et où l'amour dans l'odeur du feu de cheminée

 

à st brévin-les-pins où le coquillage quand je m'étais jetée dans la mer main en avant  avait entaillé la paume de l'une d'elles et que ne voulais que personne ne s'occupe d'une piqûre de tétanos fors mon papa

 

à paris dans une galerie où j'ai découvert subjuguée élégie à la république espagnole de motherwell

 

à dampmart où j'ai beaucoup dansé avec toi

 

à séville où la célèbre chanteuse avec micro pour être entendue sur cet immense plateau et dans cette tout aussi immense salle en plein air de l'exposition universelle a repris son chant interrompu un instant par une panne d'électricité mais a capella et au son des olé de la foule en joie

 

à châtenay-malabry où le père s'est endormi le jour des amoureux

 

à lalinde où elle m'a demandé de tenir le lapin pendant qu'elle le saignait

 

à pontempeyrat où je me suis couchée dans le lit caillouteux d'une rivière pour profiter de la course des eaux sur ma peau dans la lumière de l'été et le silence des rives

 

à bruxelles où je suis entrée dans l'armoire d'oscar au musée des beaux-arts

 

à rome où le café sur les terrasses au soleil

 

à paris à la bibliothèque ste geneviève sartre les mots

 

à vatan où la 2CV passait presque tous les étés sur le chemin des vacances

 

à monaco où la daurade se mangeait en terrasse au soleil au poivre blanc et au vin blanc

 

à ithaque l'odeur des fleurs jaunes

 

à st malo tout à côté où comment_et je montais pour la première fois_le cheval mangeait et mangeait et mangeait encore les ombelles odorantes du fenouil juste avant qu'il me conduise sur la plage le long des vagues

 

à verchères où je ne sais rien que le nom dans l'enfance

 

à berlin où l'on s'assied aux longues tables communes des cafés sur les trottoirs et où l'on bavarde

 

au cap-gris-nez où jamais fous de bassan aussi nombreux n'ont fait entendre leurs cris de crécelle rugueuse à mes oreilles

 

 

 

 

 

 

paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants

atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard  du 11 septembre 2010

piste de travail : Jérôme Leroy, Le déclenchement muet des opérations cannibales, Editions des Equateurs, 2006.

 


 

jeudi 23 sep 2010

 

 

 

à vienne dans un "heurige" où le vin blanc me buvait à volonté jusqu'à me jucher une balançoire dans la tête

 

à st aubin où le soleil où le foin pour dormir dans la grange avec les moutons et où l'amour dans l'odeur du feu de cheminée

 

à st brévin-les-pins où le coquillage quand je m'étais jetée dans la mer main en avant  avait entaillé la paume de l'une d'elles et que ne voulais que personne ne s'occupe d'une piqûre de tétanos fors mon papa

 

à paris dans une galerie où j'ai découvert subjuguée élégie à la république espagnole de motherwell

 

à dampmart où j'ai beaucoup dansé avec toi

 

à séville où la célèbre chanteuse avec micro pour être entendue sur cet immense plateau et dans cette tout aussi immense salle en plein air de l'exposition universelle a repris son chant interrompu un instant par une panne d'électricité mais a capella et au son des olé de la foule en joie

 

à châtenay-malabry où le père s'est endormi le jour des amoureux

 

à lalinde où elle m'a demandé de tenir le lapin pendant qu'elle le saignait

 

à pontempeyrat où je me suis couchée dans le lit caillouteux d'une rivière pour profiter de la course des eaux sur ma peau dans la lumière de l'été et le silence des rives

 

à bruxelles où je suis entrée dans l'armoire d'oscar au musée des beaux-arts

 

à rome où le café sur les terrasses au soleil

 

à paris à la bibliothèque ste geneviève sartre les mots

 

à vatan où la 2CV passait presque tous les étés sur le chemin des vacances

 

à monaco où la daurade se mangeait en terrasse au soleil au poivre blanc et au vin blanc

 

à ithaque l'odeur des fleurs jaunes

 

à st malo tout à côté où comment_et je montais pour la première fois_le cheval mangeait et mangeait et mangeait encore les ombelles odorantes du fenouil juste avant qu'il me conduise sur la plage le long des vagues

 

à verchères où je ne sais rien que le nom dans l'enfance

 

à berlin où l'on s'assied aux longues tables communes des cafés sur les trottoirs et où l'on bavarde

 

au cap-gris-nez où jamais fous de bassan aussi nombreux n'ont fait entendre leurs cris de crécelle rugueuse à mes oreilles

 

 

 

 

 

 

paru d'abord chez liminaire en compagnie des autres participants

atelier d'écriture sur la ville de pierre ménard  du 11 septembre 2010

piste de travail : Jérôme Leroy, Le déclenchement muet des opérations cannibales, Editions des Equateurs, 2006.

 


 

jeudi 23 sep 2010

jeudi 23 sep 2010

cueillette


 

 

cueillette

 

débris

restes et rebuts

bribes

morceaux inutiles

fragiles fragments

 

les mains vivent

 

archéologie sauvage

aux marges

près du bricolage

de l'intuition

de l'évocation

d'un hasard nécessaire

d'un coup de désir pour une forme, une couleur, une matière

d'un coup d'écho

 

 

regarder vers les pieds

dans la flânerie

la rêverie mimosa

la buée des métamorphoses

 

dans ferraille et floraison

dans bois et décomposition

dans caillou et consomption

dans végétal et flottaison

 

regarder dans les armoires les commodes les tiroirs les étagères les greniers les valises

linges rubans laines cols foulards mouchoirs dentelles

objets boîtes flacons

papiers lettres tickets

 

l'instant de quelque temps

retenir sauver

entasser garder

préserver

de la disparition

de l'effacement

de l'épuisement

 

ribambelle de la répétition

presque inutile

 

au moins toucher

les mains vivent

 

 

choses de peu

mais de tant de sonore silence

histoires fossiles

 

les fissures les oubliées les dessins de bras morts en lierre desséchés sur les vieux murs

 

inlassable chiffonnière

gardeuse de trucs

rêveuse de rouille

 

signes infimes des temps révolus

fragiles dépôts des mémoires anciennes

 

irrésistibles trésors

haillons et déchets de nos vies

 

 

cut-up dans le tissu du monde

 

 

au moins toucher

avec rouge-gorge sur l'épaule

poème

 


 

un jour serai le chiffon

 

 

 

mercredi 22 sep 2010


 

 

cueillette

 

débris

restes et rebuts

bribes

morceaux inutiles

fragiles fragments

 

les mains vivent

 

archéologie sauvage

aux marges

près du bricolage

de l'intuition

de l'évocation

d'un hasard nécessaire

d'un coup de désir pour une forme, une couleur, une matière

d'un coup d'écho

 

 

regarder vers les pieds

dans la flânerie

la rêverie mimosa

la buée des métamorphoses

 

dans ferraille et floraison

dans bois et décomposition

dans caillou et consomption

dans végétal et flottaison

 

regarder dans les armoires les commodes les tiroirs les étagères les greniers les valises

linges rubans laines cols foulards mouchoirs dentelles

objets boîtes flacons

papiers lettres tickets

 

l'instant de quelque temps

retenir sauver

entasser garder

préserver

de la disparition

de l'effacement

de l'épuisement

 

ribambelle de la répétition

presque inutile

 

au moins toucher

les mains vivent

 

 

choses de peu

mais de tant de sonore silence

histoires fossiles

 

les fissures les oubliées les dessins de bras morts en lierre desséchés sur les vieux murs

 

inlassable chiffonnière

gardeuse de trucs

rêveuse de rouille

 

signes infimes des temps révolus

fragiles dépôts des mémoires anciennes

 

irrésistibles trésors

haillons et déchets de nos vies

 

 

cut-up dans le tissu du monde

 

 

au moins toucher

avec rouge-gorge sur l'épaule

poème

 


 

un jour serai le chiffon

 

 

 

mercredi 22 sep 2010

mercredi 22 sep 2010

Douleur s'élance en noir et blanc


 

Douleur s'élance en noir et blanc

se couche sur les ailes osseuses

au bord du bassin et tend ses filets

 

Douleur vient en arrière

marée étale

brûle ses cartouches

et bientôt s'envole

 

enlacée à l'absence

 

 

demeure le poème


 

 

mercredi 22 sep 2010


 

Douleur s'élance en noir et blanc

se couche sur les ailes osseuses

au bord du bassin et tend ses filets

 

Douleur vient en arrière

marée étale

brûle ses cartouches

et bientôt s'envole

 

enlacée à l'absence

 

 

demeure le poème


 

 

mercredi 22 sep 2010

mercredi 22 sep 2010

l'horreur du cri

 

 

 

l'horreur du cri

longtemps

au fond du bleu

 

et le miroir

 

dans les page et les pages

si l'on n'est pas morte d'ennui

 

et ça a été

à l'endroit de juillet

tas de sable

et vers de terre

 

dans la cour

les marronniers rimbaud

sonnent

à la volée

 

grillage

portail

bergère sous le noyer

l'eau de la mémoire

 

il est tard

pour les volets

le cirage et

les glaïeuls

 

la montre

s'élève du pantalon

 

vieillir

se disperse au bois

des églantines



 

 

texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard

Abrutions, Patrick Watteau, Atelier de la Feugraie, 2002 Flammarion, 2009. 



et paru d'abord chez liminaire 

mardi 21 sep 2010

 

 

 

l'horreur du cri

longtemps

au fond du bleu

 

et le miroir

 

dans les page et les pages

si l'on n'est pas morte d'ennui

 

et ça a été

à l'endroit de juillet

tas de sable

et vers de terre

 

dans la cour

les marronniers rimbaud

sonnent

à la volée

 

grillage

portail

bergère sous le noyer

l'eau de la mémoire

 

il est tard

pour les volets

le cirage et

les glaïeuls

 

la montre

s'élève du pantalon

 

vieillir

se disperse au bois

des églantines



 

 

texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard

Abrutions, Patrick Watteau, Atelier de la Feugraie, 2002 Flammarion, 2009. 



et paru d'abord chez liminaire 

mardi 21 sep 2010

mardi 21 sep 2010

lire écouter voir : extraits de passée par ici et du semenoir, avec clémentine célarié

 

 

 

soirée lecture à deux voix

clémentine célarié et maryse hache

textes miens, extraits de passée par ici et du semenoir

 

buffet après la lecture

trio de jazz

et plus tard

ensemble rock

 

vendredi 1° octobre 201, à 20h30

détails ci-dessous pour venir et réserver

 

 

 

 

ATELIER PENNANEAC'H

www.atelier-pennaneach.com

9, allée des Rousselets

Parc d'activités des Vallières

77400 Thorigny-sur-Marne

 

Réservation nécessaire et indispensable (nb de places) :

par mail sur le semenoir

ou tél atelier penneneac'h 01 64 30 59 15



 

lundi 20 sep 2010

 

 

 

soirée lecture à deux voix

clémentine célarié et maryse hache

textes miens, extraits de passée par ici et du semenoir

 

buffet après la lecture

trio de jazz

et plus tard

ensemble rock

 

vendredi 1° octobre 201, à 20h30

détails ci-dessous pour venir et réserver

 

 

 

 

ATELIER PENNANEAC'H

www.atelier-pennaneach.com

9, allée des Rousselets

Parc d'activités des Vallières

77400 Thorigny-sur-Marne

 

Réservation nécessaire et indispensable (nb de places) :

par mail sur le semenoir

ou tél atelier penneneac'h 01 64 30 59 15



 

lundi 20 sep 2010

lundi 20 sep 2010

l'herbe se lève dru




l'herbe se lève dru

depuis ton en allé

et fermé

petit tiroir de bois

du moulin à café

 

tout ton tendre

à la poudre

et tes yeux bleus  cassés

 

paroles soupirs et pleurs

dans les pissenlits

 

 

#

soleil sur bouquets

horizontal sur jardin

c'est février sur  tombe

 

 

#

tes mains sont dans les miennes

mais plus que génétique

ta peau a disparu

 

 

#

ta musique repose

sur le mur aux roses

bleues de papier

 

 

 

 

 

texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard

Éblouissements, Martine Broda, Flammarion, 2009. 



et paru d'abord chez liminaire 

 

 

 

 

mardi 14 sep 2010




l'herbe se lève dru

depuis ton en allé

et fermé

petit tiroir de bois

du moulin à café

 

tout ton tendre

à la poudre

et tes yeux bleus  cassés

 

paroles soupirs et pleurs

dans les pissenlits

 

 

#

soleil sur bouquets

horizontal sur jardin

c'est février sur  tombe

 

 

#

tes mains sont dans les miennes

mais plus que génétique

ta peau a disparu

 

 

#

ta musique repose

sur le mur aux roses

bleues de papier

 

 

 

 

 

texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard

Éblouissements, Martine Broda, Flammarion, 2009. 



et paru d'abord chez liminaire 

 

 

 

 

mardi 14 sep 2010

mardi 14 sep 2010

si un jour


 

  si un jour

 

  l'électricité disparaît

  cache-toi dans ta mémoire

  et récite ce que tu sais

  par coeur

 

  si un jour

 

  les mites entrent dans les armoires

  jusqu'aux lamelles

  chante la lumière du présent

 

  si un jour

 

  tu ne sais plus

  jusqu'à son nom

  regarde sa couleur

 

  si un jour

 

  du fond des grandes fosses

  remonte un corail oublié

  dis-toi que profondeur

  n'est pas tombe

 

  si un jour

 

  l'anémone d'automne

  poussait dans tes cheveux

  peut-être alors la guerre

  s'arrêterait

 

  si un jour


  ta mandoline de rêve

  joue du tambourin

  bergères et gitanes

  feront farandole

 

 


 texte écrit pour l'atelier d'écriture en ligne de pierre ménard

Si un jour, Bernard Montini, Le bruit des autres, 2003. 


et paru d'abord chez liminaire 





← Précédent Page 46 / 62 Suivant →