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Archives du Semenoir de Maryse Hache

📄 Page 39 sur 62 (entrées 1901 à 1950 sur 3059)

samedi 09 avr 2011

 

 

#1

ça s'endormisse dans les paupières dans les cercles … elle réveille en redressant en ouvrant…

ça s'endormisse les paupières les cervicales … elle réveille en tentant de ne les fermer pas en ne les laissant pas s'enrouler qui fait pencher la tête l'abandonner à la gravité … ça s'endormisse vers les paupières vers les cervicales … elle réveille en regardant écrire le crayon et en sentant dérouler les cervicales

 

#2

elle décidément ça s'endormisse jusqu'aux poignets … elle décidément ça joue des doigts et du crayon et ça tente d'écrire  … mais ça s'endormisse décidément durogésic décide et elle tente de résiste … ça diplope dans les images ça s'endormisse dans l'accommodement oculaire… elle l'écrit pour réveiller le ça s'endormisse décidément résolument … ça s'endormisse pourtant résolument décidément inexorablement dans l'abaissement des paupières les cervicales les poignets les doigts les yeux …

 

#3

elle se demande quand le manège systole diastole de l'endormissement durogésic va s'arrêter ou est-ce que ça doit d'endormisser un peu puis reprendre une veille … elle essaie d'expérimenter un petit jeu de ça s'endormisse ça tente de pas… i prefer not to



 

samedi 09 avr 2011

samedi 09 avr 2011

petit traité morphinique | 4

 

 

#1

au secours au secours j'ai mal 3°étage pavillon X chambre n, à une largeur de couloir de la tienne, grand vieillard désorientée dans son naufrage, exilée dans sa grande vieillardise, œillet égaré dans un monde sans fleurs, perdue dans son âge tout autant que dans ce service clair d'un hôpital parisien, faiblesse humaine, fragilité drue, perdition ontologique, perdition de chair et d'os — comme elle est visible la charpente osseuse pliée-bloquée aux articulations — toute sa vie rassemblée là entre deux barrières métalliques dans ses appels au secours

 

#2

les cris de l'extrême désastre — il lui reste un filet de voix audible dans le grand couloir de nuit néonisée — couloir sourd aux cris, sourd à la détresse, sourd à tout ce qui s'épuise et s'écoule, sourd à la mort qui … qui quoi, rôde? se dessine dans l'air? pourtant chariot roulant à l'appui, une infirmière va porter secours, médicaments, paroles douces— tu l'entends depuis ta chambre — tentant l'apaisement — gestes tendres pour mobiliser le grand corps abandonné à la raideur, sourire vers le visage de plainte — et la bouche encore demande le secours, l'appel résonne toujours, résonne, résonne, puis, épuisée, s'éteint, sans doute accompagnée par la chimie d'une médication

 

#3

le long couloir retournera bientôt aux seuls bruits des chariots roulant vers les soins

 

le 17 mars 2011


 

vendredi 08 avr 2011

 

 

#1

au secours au secours j'ai mal 3°étage pavillon X chambre n, à une largeur de couloir de la tienne, grand vieillard désorientée dans son naufrage, exilée dans sa grande vieillardise, œillet égaré dans un monde sans fleurs, perdue dans son âge tout autant que dans ce service clair d'un hôpital parisien, faiblesse humaine, fragilité drue, perdition ontologique, perdition de chair et d'os — comme elle est visible la charpente osseuse pliée-bloquée aux articulations — toute sa vie rassemblée là entre deux barrières métalliques dans ses appels au secours

 

#2

les cris de l'extrême désastre — il lui reste un filet de voix audible dans le grand couloir de nuit néonisée — couloir sourd aux cris, sourd à la détresse, sourd à tout ce qui s'épuise et s'écoule, sourd à la mort qui … qui quoi, rôde? se dessine dans l'air? pourtant chariot roulant à l'appui, une infirmière va porter secours, médicaments, paroles douces— tu l'entends depuis ta chambre — tentant l'apaisement — gestes tendres pour mobiliser le grand corps abandonné à la raideur, sourire vers le visage de plainte — et la bouche encore demande le secours, l'appel résonne toujours, résonne, résonne, puis, épuisée, s'éteint, sans doute accompagnée par la chimie d'une médication

 

#3

le long couloir retournera bientôt aux seuls bruits des chariots roulant vers les soins

 

le 17 mars 2011


 

vendredi 08 avr 2011

vendredi 08 avr 2011

quintette-brouette 4 #clown I jeté de notes 2




travail de mise en rue des clowns

 

penser qu'ils parleront peu

 

pour la première sortie du travail, début juin, leur demander surtout de ne pas être interactifs comme on dit, car le risque est grand que la parole tombe rapidement dans le cliché, la conversation à vide, le consensus

 

nous avons faits des improvisations

une fois le texte recueilli, il est possible de remettre en jeu certains éléments pertinents pour les affiner

à tenter

 

mais nécessité de beaucoup de silence pour que lorsque ça parle, on entende les mots davantage

utiliser le moins de mots possible, retenir, retenir, pour que ce qui se dit soit fort

 

statut du silence

 

et pour se nourrir,

ce texte de l’échange entre Jean-Marie Barnaud et Philippe Rahmy, modération : Sébastien Rongier et Dominique Dussidour, Centre Cerise, Paris 2ème, vendredi 30 mai 2008

 

38. Le silence comme rencontre, le lire

http://remue.net/spip.php?article2766

 

extrait …

"et nous serions restés ainsi sans parole devant vous, jusqu’à l’insupportable.
Cette posture voulait montrer notre fidélité à la fidélité de Paul Celan lui-même, à sa fidélité au poème, au silence que le poème abrite comme son identité la plus secrète, la plus désirable. C’est sûr, on peut bien réaffirmer cela. Mais en même temps, et quoi qu’on en ait, on doit convenir que rappeler les liens du poème au silence est devenu si banal, si conventionnel, si consensuel parmi nous, qu’on a presque honte de le faire. Le consensus nous blesse. Tout consensus peut-être injurie à la parole, l’étouffe.
Et c’est pourquoi le projet de nous taire une heure durant.
Au risque de faire se lever la haine ..."

 

 


vendredi 08 avr 2011




travail de mise en rue des clowns

 

penser qu'ils parleront peu

 

pour la première sortie du travail, début juin, leur demander surtout de ne pas être interactifs comme on dit, car le risque est grand que la parole tombe rapidement dans le cliché, la conversation à vide, le consensus

 

nous avons faits des improvisations

une fois le texte recueilli, il est possible de remettre en jeu certains éléments pertinents pour les affiner

à tenter

 

mais nécessité de beaucoup de silence pour que lorsque ça parle, on entende les mots davantage

utiliser le moins de mots possible, retenir, retenir, pour que ce qui se dit soit fort

 

statut du silence

 

et pour se nourrir,

ce texte de l’échange entre Jean-Marie Barnaud et Philippe Rahmy, modération : Sébastien Rongier et Dominique Dussidour, Centre Cerise, Paris 2ème, vendredi 30 mai 2008

 

38. Le silence comme rencontre, le lire

http://remue.net/spip.php?article2766

 

extrait …

"et nous serions restés ainsi sans parole devant vous, jusqu’à l’insupportable.
Cette posture voulait montrer notre fidélité à la fidélité de Paul Celan lui-même, à sa fidélité au poème, au silence que le poème abrite comme son identité la plus secrète, la plus désirable. C’est sûr, on peut bien réaffirmer cela. Mais en même temps, et quoi qu’on en ait, on doit convenir que rappeler les liens du poème au silence est devenu si banal, si conventionnel, si consensuel parmi nous, qu’on a presque honte de le faire. Le consensus nous blesse. Tout consensus peut-être injurie à la parole, l’étouffe.
Et c’est pourquoi le projet de nous taire une heure durant.
Au risque de faire se lever la haine ..."

 

 


vendredi 08 avr 2011

vendredi 08 avr 2011

quintette-brouette 3 #clown I jeté de notes 1

 

 

jeté de notes en éparpillement


 

1.

brouette : moyen de transport

détritus en route pour l'humus compost

étude des déchets

espaces déclasssés dépotoirs décharges

terre et semaison

terre et inhumation

enfouissement

jardinier / croque-mort

 

possibilité aussi de transporter les passants puisque nous travaillons pour la rue

repos

 

personnes en déplacement

 

les grands voyages nous apprennent que tout regard attentif sur les choses implique de la lenteur

 

 

2

dispositif rouge

 

cinq avec la mort

cinq avec la marionnette

 

"théâtre, lieu, une tribune, où le monde vient se dire tel qu'il fait violence aux individus" dominique viard

 

produire pas reproduire

 

présentation pas représentation

 

"il s'agit de s'ouvrir le cœur"

 

"arracher sa vie à la réclusion du silence" d. viart

 

"besoin de fiction pour aller extorquer le réel" françois bon

 

 

3.

http://remue.net/spip.php?article3806

laurent grisel hymne à la paix section 16 :

"et avec les petits nous y allons, jardiniers, explorateurs, avec résolution, avec douceur, attentifs, précis, inquiets – ici et loin : dans l’univers mêlé, tournant sur lui-même sans fin."

 

 

4.

partager est toujours à venir

 

 

5.

 

est-il possible de s'assembler sans se perdre

 

jouer à quatre clowns

pour les quatre comédiens : garder à la fois sa singularité et la conscience aigue du groupe

être ensemble mais pas dans la fusion, chacun garde son étrangeté

nous sommes tous des étrangers

 

qu'est-ce qui meurt

 

une claque à l'arrogance

 

 

6.

être ensemble sans perdre sa singularité

 

construire un paysage à la fois choral et solo

 

être inadéquat être en décalage

 

qu'y a-t-il dans vos valises

 

 

7.

http://remue.net/spip.php?article3806

laurent grisel hymne à la paix section 14

 

"Prenons tous, chacun comme il peut, aucun seul,
le temps gagné sur les ruines, prenons espaces et temps pour les biens
qu’on ne saurait vendre ni acheter ; temps d’hommes
inattendus, temps d’hospitalité imprévisible, inorganisée
et se passant de loi, non hors la loi."

 

 

8.

je fais mien les mot de françois bon à propose de littérature : "Ce que nous demandons à la littérature ne tient pas au loisir. Mais bien à notre rapport au monde.

Nous n'en attendons pas leçon, mais nous lui demandons d'agrandir nos questions, de nous aider à être plus forts pour déchiffrer le réel. "

 

et je l'applique à mon travail avec le théâtre et le clown

 

 

9.

mathieu bénézet il dit

une prose qui mêle les vivants et les morts à la mi-journée d'aimer & de mourir

 

 

10.

clown

 

projet conçu comme acte poétique

 

construire des actes poétiques

sans entrave

sans chercher à plaire

hors des circuits de la culture dominante

 

 

11.

déclassement des biens des espaces des acteurs des clowns

 

 

mercredi 06 avr 2011

 

 

jeté de notes en éparpillement


 

1.

brouette : moyen de transport

détritus en route pour l'humus compost

étude des déchets

espaces déclasssés dépotoirs décharges

terre et semaison

terre et inhumation

enfouissement

jardinier / croque-mort

 

possibilité aussi de transporter les passants puisque nous travaillons pour la rue

repos

 

personnes en déplacement

 

les grands voyages nous apprennent que tout regard attentif sur les choses implique de la lenteur

 

 

2

dispositif rouge

 

cinq avec la mort

cinq avec la marionnette

 

"théâtre, lieu, une tribune, où le monde vient se dire tel qu'il fait violence aux individus" dominique viard

 

produire pas reproduire

 

présentation pas représentation

 

"il s'agit de s'ouvrir le cœur"

 

"arracher sa vie à la réclusion du silence" d. viart

 

"besoin de fiction pour aller extorquer le réel" françois bon

 

 

3.

http://remue.net/spip.php?article3806

laurent grisel hymne à la paix section 16 :

"et avec les petits nous y allons, jardiniers, explorateurs, avec résolution, avec douceur, attentifs, précis, inquiets – ici et loin : dans l’univers mêlé, tournant sur lui-même sans fin."

 

 

4.

partager est toujours à venir

 

 

5.

 

est-il possible de s'assembler sans se perdre

 

jouer à quatre clowns

pour les quatre comédiens : garder à la fois sa singularité et la conscience aigue du groupe

être ensemble mais pas dans la fusion, chacun garde son étrangeté

nous sommes tous des étrangers

 

qu'est-ce qui meurt

 

une claque à l'arrogance

 

 

6.

être ensemble sans perdre sa singularité

 

construire un paysage à la fois choral et solo

 

être inadéquat être en décalage

 

qu'y a-t-il dans vos valises

 

 

7.

http://remue.net/spip.php?article3806

laurent grisel hymne à la paix section 14

 

"Prenons tous, chacun comme il peut, aucun seul,
le temps gagné sur les ruines, prenons espaces et temps pour les biens
qu’on ne saurait vendre ni acheter ; temps d’hommes
inattendus, temps d’hospitalité imprévisible, inorganisée
et se passant de loi, non hors la loi."

 

 

8.

je fais mien les mot de françois bon à propose de littérature : "Ce que nous demandons à la littérature ne tient pas au loisir. Mais bien à notre rapport au monde.

Nous n'en attendons pas leçon, mais nous lui demandons d'agrandir nos questions, de nous aider à être plus forts pour déchiffrer le réel. "

 

et je l'applique à mon travail avec le théâtre et le clown

 

 

9.

mathieu bénézet il dit

une prose qui mêle les vivants et les morts à la mi-journée d'aimer & de mourir

 

 

10.

clown

 

projet conçu comme acte poétique

 

construire des actes poétiques

sans entrave

sans chercher à plaire

hors des circuits de la culture dominante

 

 

11.

déclassement des biens des espaces des acteurs des clowns

 

 

mercredi 06 avr 2011

mercredi 06 avr 2011

pas présente à l'atelier d'écriture #RERC 1 samedi 2 avril

 

 

 

l'avais vu annoncé depuis un moment :

un étage du RER C réservé pour écrire, le samedi 2 avril, de Tolbiac à Versailles-Chantiers et retour, en compagnie de François Bon

 

voulais tellement y participer

pensais que ce serait possible

et bien non

pas possible

 

alors

 

ils prendront le train et je n'y serai pas

ils ont pris le train et ils ont écrit

 

j'ai pris l'écriture

et suis partie à ma manière

en suivant la leur

à partir du hashtag sur twitter #RERC

 

 

 

http://kwakizbak.over-blog.com/article-habiter-le-verbe-partir-70882619.html

rêver de partir avec le verbe habiter transport #RERC

rêver que j'en reconnaîtrais quelques uns

avec lesquels j'ai habité un jour dans les cerises centrales au mont orgueil

avec lesquels j'ai habité une marche stylo à la main le long du canal saint martin

avec lesquels j'ai habité des vases d'écriture

 

rêver d'habiter en transports #RERC avec des inconnus

 

rêver de partir puisqu'il faut que je reste ce jour-là

il faut qu'il faut que non ne peux pas habiter #RERC ce samedi-là

 

 

http://www.liminaire.fr/spip.php?article1266

partir habiter en écriture

on ne rattrape jamais le train qu'on n'a pas pris

je ne prendrai pas le #RERC ce samedi-là

mais je prendrai le train d'écriture following le leur

serai là immobile aussi comme eux

mais dans un contenant immobile tout autant

le leur mobile jusqu'à versailles-chantiers

j'habiterai la maison ce samedi-là, chantier aussi

chantier de rêve chantier de cueillette de pensées comme elles viennent

chantier d'habiter l'écriture sans lecture au retour

rien ne défile si ce n'est les astres et la pluie

les vitres ne sont pas du train

et le paysage reste sans défilement fors les heures

 

le printemps est bien là les arbres en fleurs le vert d'avril tendre

mais tout reste en place du moins le changement est imperceptible

j'ai beau monter à l'étage l'escalier reste de chêne

moi aussi loin d'eux je tente de retenir quelque chose de toutes ces bribes d'habiter

 

 

http://nicolasbleusher.wordpress.com/2011/04/03/ligne-c/

s'habituer à habiter le partir dès que

bottée et gantée de près

mais pas en #RERC

pas de cheminots par les fenêtres

pas la fascination des noms de gare qui lancent de la rêverie par les fenêtres

pas les grands traits des câbles électriques des poutrelles des rails

pas les signes des empierrements ente les rails

pas les paroles des murs aux tags jamais épuisés jamais déchiffrés

les fenêtres donnent seulement arrêt sur image

une maison toit de tuiles à l'ouest derrière le pin et le ciel

une maison toit de tuiles mécaniques au nord derrière rideau de feuilles nouvelles dans le noisetier et le ciel

décidément au bout d'une heure suis toujours au même endroit et le ciel

même pas à versailles

 

 

http://fenetresopenspace.blogspot.com/2011/04/rer-c.html

pas partir habiter en #RERC dans l'écriture des transports

mon présent n'en sera pas

mon présent ne sera pas synchrone de leur espace

n'habiterai pas leur lieu

habiterai dans l'immobile ce jour-là

et voilà que ne passerai pas à choisy-le-roi

pourtant je passe par le mot

il habitait là au premier étage d'un immeuble

ses fenêtres et son mal donnaient sur la seine et ses péniches

un jour je l'ai entendu respirer trop sifflement

un jour je ne l'ai plus jamais entendu

il avait fini de regarder la seine et la vie

 

l'espace espèce d'open

 

 

http://www.flickr.com/photos/louiseimagine/

pas pu habiter le pays des photographies

n'étais pas là

personne n'était là avec moi

les photos par les fenêtres ne sont pas celles depuis le #RERC

partir habiter l'absence au transport train

 

  Pas par les fenêtres du #RER C au nord IMG_7119

 

Pas par les fenêtres du #RER C à l'ouest IMG_7121

 

 

lire aussi les autres contributions de l'atelier chez françois bon : tierslivre 

 

dimanche 03 avr 2011

 

 

 

l'avais vu annoncé depuis un moment :

un étage du RER C réservé pour écrire, le samedi 2 avril, de Tolbiac à Versailles-Chantiers et retour, en compagnie de François Bon

 

voulais tellement y participer

pensais que ce serait possible

et bien non

pas possible

 

alors

 

ils prendront le train et je n'y serai pas

ils ont pris le train et ils ont écrit

 

j'ai pris l'écriture

et suis partie à ma manière

en suivant la leur

à partir du hashtag sur twitter #RERC

 

 

 

http://kwakizbak.over-blog.com/article-habiter-le-verbe-partir-70882619.html

rêver de partir avec le verbe habiter transport #RERC

rêver que j'en reconnaîtrais quelques uns

avec lesquels j'ai habité un jour dans les cerises centrales au mont orgueil

avec lesquels j'ai habité une marche stylo à la main le long du canal saint martin

avec lesquels j'ai habité des vases d'écriture

 

rêver d'habiter en transports #RERC avec des inconnus

 

rêver de partir puisqu'il faut que je reste ce jour-là

il faut qu'il faut que non ne peux pas habiter #RERC ce samedi-là

 

 

http://www.liminaire.fr/spip.php?article1266

partir habiter en écriture

on ne rattrape jamais le train qu'on n'a pas pris

je ne prendrai pas le #RERC ce samedi-là

mais je prendrai le train d'écriture following le leur

serai là immobile aussi comme eux

mais dans un contenant immobile tout autant

le leur mobile jusqu'à versailles-chantiers

j'habiterai la maison ce samedi-là, chantier aussi

chantier de rêve chantier de cueillette de pensées comme elles viennent

chantier d'habiter l'écriture sans lecture au retour

rien ne défile si ce n'est les astres et la pluie

les vitres ne sont pas du train

et le paysage reste sans défilement fors les heures

 

le printemps est bien là les arbres en fleurs le vert d'avril tendre

mais tout reste en place du moins le changement est imperceptible

j'ai beau monter à l'étage l'escalier reste de chêne

moi aussi loin d'eux je tente de retenir quelque chose de toutes ces bribes d'habiter

 

 

http://nicolasbleusher.wordpress.com/2011/04/03/ligne-c/

s'habituer à habiter le partir dès que

bottée et gantée de près

mais pas en #RERC

pas de cheminots par les fenêtres

pas la fascination des noms de gare qui lancent de la rêverie par les fenêtres

pas les grands traits des câbles électriques des poutrelles des rails

pas les signes des empierrements ente les rails

pas les paroles des murs aux tags jamais épuisés jamais déchiffrés

les fenêtres donnent seulement arrêt sur image

une maison toit de tuiles à l'ouest derrière le pin et le ciel

une maison toit de tuiles mécaniques au nord derrière rideau de feuilles nouvelles dans le noisetier et le ciel

décidément au bout d'une heure suis toujours au même endroit et le ciel

même pas à versailles

 

 

http://fenetresopenspace.blogspot.com/2011/04/rer-c.html

pas partir habiter en #RERC dans l'écriture des transports

mon présent n'en sera pas

mon présent ne sera pas synchrone de leur espace

n'habiterai pas leur lieu

habiterai dans l'immobile ce jour-là

et voilà que ne passerai pas à choisy-le-roi

pourtant je passe par le mot

il habitait là au premier étage d'un immeuble

ses fenêtres et son mal donnaient sur la seine et ses péniches

un jour je l'ai entendu respirer trop sifflement

un jour je ne l'ai plus jamais entendu

il avait fini de regarder la seine et la vie

 

l'espace espèce d'open

 

 

http://www.flickr.com/photos/louiseimagine/

pas pu habiter le pays des photographies

n'étais pas là

personne n'était là avec moi

les photos par les fenêtres ne sont pas celles depuis le #RERC

partir habiter l'absence au transport train

 

  Pas par les fenêtres du #RER C au nord IMG_7119

 

Pas par les fenêtres du #RER C à l'ouest IMG_7121

 

 

lire aussi les autres contributions de l'atelier chez françois bon : tierslivre 

 

dimanche 03 avr 2011

dimanche 03 avr 2011

christine jeanney  tableau #vasescommunicants avril 2011

 

grand bonheur d'accueillir au semenoir christine jeanney rencontrée en lecture de blog sur le web depuis plus d'un an et jamais lâchée depuis

le texte mien chez elle : la boîte et je m'endors

échange proposé tardivement pour les vases communicants et accepté avec enthousiasme et couleurs

nous sommes parties d'un "objet" elle tableau, moi boîte, pour ma part, non sans avoir pensé à la belle propostion de françois bon : autobiograhie des objets

 




tableau / au bout de mon lit juste à ma taille, papa l’a fabriqué, bois mesuré coupé poncé petite rainure ajoutée pour y poser les craies, peint de vert spécifique spécial tableau noir (mais vert), cadeau puisqu’il déteste peindre, pattes de mouches /bonshommes /rayures /malhabiles /ronds /chiffres à l’envers /j’installe mes peluches pour leur faire la classe, elles ne comprennent rien cela me fâche/copier le papier peint reproduire même si lui plusieurs fois, Bambi, tête tordue, regarde un papillon se poser sur ses fesses, la ligne de sa croupe et le toupet de ses oreilles presque pareil, blanc sur fond vert, je ne l’efface pas pendant plusieurs mois il y reste imprimé presque, fierté

tableau / toile achetée bon marché avec boîte et palette et huiles et flacons mystérieux à expérimenter dilution fixation /chevalet bancal et hésitant lutte contre la pesanteur se casse la gueule souvent/ copier la femme à la raie verte, Matisse enveloppe douceur savante, vivante, copier un homme toréador Picasso forcément espagnol dans le port du dos et la hanche quand on les trace/copier l’enfant Renoir, l’offrir au frère qui s’en débarrasse ça s’écaille entre nous petite fêlure usuelle

tableau / des fleurs blanches amoureuses, mers calmes et chatoyantes, offrandes /compter les châteaux d’eau sur la voie rapide quand on se retrouve /un jour une ville apparue ses usines /peinture à la fourchette /étrangeté comme si n’était pas moi, bleu /blanc /forêt bleue /homme bleu /signes bleus l’écriture peinte pas encore décodée mais existe passer à autre chose, ensuite, autres, tourbillons sans suite efface chiffonnés poussière abandonnés, constat de laisser là et passer sous silence sans tristesse juste voilà

tableau / autre tableau qui n’y ressemble pas en y ressemblant, touches noires disposées en rectangle fabuleux, frappe cliquetante /double clic, lumières indiquent qu’il y a connexion ou/et majuscule coincée, cadre orientable et malléable, taille des lettres et disposition à ma volonté soumises, toute la place, autres influencent, autres influences, influx, inflexion, in fine pas d’in fine car ce tableau bouge, à croire qu’il est plus volatile que de la craie et que le papillon sur les fesses de Bambi virevoltera sans se poser, mon cou dans tous les sens, tableau plus large qu’imaginé et aussi ton reflet dedans, juste à ma taille car je n’ai plus de taille, la rainure ajoutée pour y poser ma tête, peint de mots spécifiques et au bout de mon lit / tableau

 

Image vaseco d'avril pour maryse 

 

 

 

voir la liste de tous les participants aux vases d'avril concocté par brigetoun

 

 

vendredi 01 avr 2011

 

grand bonheur d'accueillir au semenoir christine jeanney rencontrée en lecture de blog sur le web depuis plus d'un an et jamais lâchée depuis

le texte mien chez elle : la boîte et je m'endors

échange proposé tardivement pour les vases communicants et accepté avec enthousiasme et couleurs

nous sommes parties d'un "objet" elle tableau, moi boîte, pour ma part, non sans avoir pensé à la belle propostion de françois bon : autobiograhie des objets

 




tableau / au bout de mon lit juste à ma taille, papa l’a fabriqué, bois mesuré coupé poncé petite rainure ajoutée pour y poser les craies, peint de vert spécifique spécial tableau noir (mais vert), cadeau puisqu’il déteste peindre, pattes de mouches /bonshommes /rayures /malhabiles /ronds /chiffres à l’envers /j’installe mes peluches pour leur faire la classe, elles ne comprennent rien cela me fâche/copier le papier peint reproduire même si lui plusieurs fois, Bambi, tête tordue, regarde un papillon se poser sur ses fesses, la ligne de sa croupe et le toupet de ses oreilles presque pareil, blanc sur fond vert, je ne l’efface pas pendant plusieurs mois il y reste imprimé presque, fierté

tableau / toile achetée bon marché avec boîte et palette et huiles et flacons mystérieux à expérimenter dilution fixation /chevalet bancal et hésitant lutte contre la pesanteur se casse la gueule souvent/ copier la femme à la raie verte, Matisse enveloppe douceur savante, vivante, copier un homme toréador Picasso forcément espagnol dans le port du dos et la hanche quand on les trace/copier l’enfant Renoir, l’offrir au frère qui s’en débarrasse ça s’écaille entre nous petite fêlure usuelle

tableau / des fleurs blanches amoureuses, mers calmes et chatoyantes, offrandes /compter les châteaux d’eau sur la voie rapide quand on se retrouve /un jour une ville apparue ses usines /peinture à la fourchette /étrangeté comme si n’était pas moi, bleu /blanc /forêt bleue /homme bleu /signes bleus l’écriture peinte pas encore décodée mais existe passer à autre chose, ensuite, autres, tourbillons sans suite efface chiffonnés poussière abandonnés, constat de laisser là et passer sous silence sans tristesse juste voilà

tableau / autre tableau qui n’y ressemble pas en y ressemblant, touches noires disposées en rectangle fabuleux, frappe cliquetante /double clic, lumières indiquent qu’il y a connexion ou/et majuscule coincée, cadre orientable et malléable, taille des lettres et disposition à ma volonté soumises, toute la place, autres influencent, autres influences, influx, inflexion, in fine pas d’in fine car ce tableau bouge, à croire qu’il est plus volatile que de la craie et que le papillon sur les fesses de Bambi virevoltera sans se poser, mon cou dans tous les sens, tableau plus large qu’imaginé et aussi ton reflet dedans, juste à ma taille car je n’ai plus de taille, la rainure ajoutée pour y poser ma tête, peint de mots spécifiques et au bout de mon lit / tableau

 

Image vaseco d'avril pour maryse 

 

 

 

voir la liste de tous les participants aux vases d'avril concocté par brigetoun

 

 

vendredi 01 avr 2011

vendredi 01 avr 2011

petit traité morphinique | 3

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent | ambo(i)lati

 


#1

et c'est maintenant l'heure de l'infirmière, habillée en sourire de nuit bleue,  celle qui je le sens bien, va me parler dans le mille de l'humanité et du savoir faire, et oui c'est bien cela, c'est elle qui explique la signification d'ASP, de bolus, puisque je lui demande, et qui lance l'intraveineuse dans la chambre implantable dite aussi port-a-cath — vous injectez donc 20 mg de morphine — non 2 mg toutes les heures jusqu'à ce que la douleur ait disparu et jusqu'à 20 mg en tout, mais pas injectés en une seule fois — merci

 

#2

elle est anxieuse disents-ils douleur grand majuscule depuis cinq jours — poser sonde vésicale disents-ils à cause d'un globe qu'ils on vu — lever de pleine vessie dans le ciel du bassin — pas parisien, pelvien — appétit zéro sur l'échelle gastro pas –logie mais –nomie — dans le réel de la langue la précision ne tient quelquefois qu'à un radical de deuxième position — pas de bruit de viscères — attention ne pas confondre gouglou de ventre et bruit de viscères — si la Faculté fait une passe de stéthoscope sur la rondeur ventrale, elle n'entend aucun bruit —y'a quelqu'un — y'a personne — pas même de moutons

 

#3

bonjour-j'me présente-j'suis brancardier j'vous emmène à la radio attention à vos mains — et voilà un nouveau glissando de char en couloirs des urgences vers la salle adéquate, au bout de la carrière

 

 

 

lundi 21 mar 2011

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent | ambo(i)lati

 


#1

et c'est maintenant l'heure de l'infirmière, habillée en sourire de nuit bleue,  celle qui je le sens bien, va me parler dans le mille de l'humanité et du savoir faire, et oui c'est bien cela, c'est elle qui explique la signification d'ASP, de bolus, puisque je lui demande, et qui lance l'intraveineuse dans la chambre implantable dite aussi port-a-cath — vous injectez donc 20 mg de morphine — non 2 mg toutes les heures jusqu'à ce que la douleur ait disparu et jusqu'à 20 mg en tout, mais pas injectés en une seule fois — merci

 

#2

elle est anxieuse disents-ils douleur grand majuscule depuis cinq jours — poser sonde vésicale disents-ils à cause d'un globe qu'ils on vu — lever de pleine vessie dans le ciel du bassin — pas parisien, pelvien — appétit zéro sur l'échelle gastro pas –logie mais –nomie — dans le réel de la langue la précision ne tient quelquefois qu'à un radical de deuxième position — pas de bruit de viscères — attention ne pas confondre gouglou de ventre et bruit de viscères — si la Faculté fait une passe de stéthoscope sur la rondeur ventrale, elle n'entend aucun bruit —y'a quelqu'un — y'a personne — pas même de moutons

 

#3

bonjour-j'me présente-j'suis brancardier j'vous emmène à la radio attention à vos mains — et voilà un nouveau glissando de char en couloirs des urgences vers la salle adéquate, au bout de la carrière

 

 

 

lundi 21 mar 2011

lundi 21 mar 2011

quintette brouette 2 #clown



lors du travail quintette brouette#2, au centre culturel de caen, qui nous reçoit, j'ai proposé aux comédiens un court atelier d'écriture autour du texte de Ludovic Degroote, Pensées des morts, Tarabuste, 2002

qui fait l'objet de l'atelier d'écriture de pierre ménard séance 46

 Proposition d’écriture : 

Mettre des mots sur ses morts, les achever pour qu’on en parle plus. Continuer sa propre usure en usant des mots. Arracher les masques, l’un après l’autre, rien ne demeure que le crâne et la nuit qu’il enferme, ce crâne dont il faut soutenir le regard aveugle.

 

 

 

isdid

1. vous mes morts

 Eh ! mes morts !

je vous hais dans la peau !

 

 2.mes maux. vais. sors

 en heur et en malheur

articulés et en splendeur.

je vais. je sors.

 

pardonnés et inconnus

prisonniers et vaincus.

je vais. je sors.

 

tortueux et en souplesse

feignant et sans paresse.

je vais. je sors.

 

sentencieux et en tension

soumis et et en attention.

je vais. je sors.

 

tranquilles et agités

faux et vrais.

je vais. je sors.

 

présents et absents

en peu de vie et peu de sang.

je vais. je sors.

 

bien trop malins pour être saints

vous êtes mes mots

vous êtes mes morts

mes maux.   vais.   sors.

 

3. traiter nos morts

 mettre des morts sur les mots

comme on jette une croix

aux sols.

 

être les maux de nos morts

comme on porte un fard haut

au masque.

 

oublier les mots de nos maux

comme on porte une cicatrice

au visage.

 

traiter nos morts de sots

comme on jette un recommandé

aux ordures.

 

 

fabien poincheval

1.

Mon mort,

à toi mon mort,

mon amour de mort,

mon unique de mort,

mon chéri de mort,

mon mort…

Mon ciel de mort,

mon rêve de mort,

mon bonheur de mort,

à toi mon mort,

mon mort,

mon.

 

 2.

A : L' intérieur est sombre !

B : Pourquoi pas?

A : Seulement à l' intérieur y pénétrer et te regarder...

B : Me regarder !

A : Tu as peur ?

B : J' ai la trouille, sans lumière je m'égare 

A : Ah oui mais te regarder mou....

B : Moudre !

A : Pourquoi pas, mais pas moudre,

B : Alors mousser comme une bière !

A : Non plus, ni mouler, ni mouiller, ni moucheter mais mourir !

B : Pourquoi pas, seulement dans le noir je me perds tout le temps.

A : C' est vrai et je n'ai pas de lampe sur moi pour éclairer cet intérieur beaucoup trop sombre à mon goût,

B : Tu vois ! Et puis je n' ai plus le temps pour mourir,

A : Une prochaine peut être !

B : Peut être, pourquoi pas

 

 3.

Eau,

ta perte,

ma seule eau,

mon lit

dans tes os,

comme une

perte,

une seule,

je suis et toi

tu

tu

tu m' autopsies

d'un air,

du moins sans,

à ma perte.

 

 

gg

1.

Mort décédé

Ça y est

 

Trépassé

 

Complétement plus vivant

Complétement plus là

 

A achevé son cycle

Cyclomorteur

Cycloporteur

Cyclopleureur

 

Avec applaudissements

S'il vous plaît

Pour ce dernier acte

Les bras croisés sur la poitrine

Solennel

Et bravo pour le mort!

 

 

 

2

Corps libre

     Libre place

          Place vide

               Vide fait

                    Fais ton trou.

 

 

 

3.

Un silence

     Provocant

Une absence de mouvement

     Détestable

 

Froideur et manque de couleur

Odeur et douleur

 

Figé

Affligé

Défiguré

Le masque, le dernier. 

 

 

k

1.

Feuille de papier je te chiffonne. Une histoire terminée,

Tombée de son arbre, silencieux et immobile,

Au milieu de feuilles mortes et piétinées

Rongées par les vers d’une plume indélébile.

 

L’encre ne peut s’effacer ? Hourra !

Les souvenirs seront enterrés

Ancrés dans l’âme esseulée

Sous la terre, en terre, à terre, atterrée, Ouah !

 

Mes vers versent des mots

Effacent mes maux

De la terre je nais

De ma mère je serai

 

Je nais, je meurs et renaîtrai

 

 2.

Tiens, et si je gribouillais une autre feuille,

Un autre papier, pour y dessiner le deuil

D’un cœur épuisé : le croquis d’un ange ?

D’un sourire étoilé ? Deuil, quel mot étrange !

 

Deuil, le seuil de la mort ?

Non, que dites vous ! la roue de la vie !

C’est un être en essor

Pour être il grandit

 

Il passe d’un seuil à l’autre

Il entre et sort

D’un cœur et son corps

Il apprend en digne apôtre

 

Qu’il faut dormir pour s’éveiller

Et s’endormir encore

Glisser dans le sommeil, émerveillé

Quitter les maux du corps

 

Au revoir, bon Deuil !

 

 



IMG_6969photo mh 

 

le 12 février 2011 quintette brouette 2/5

 

 


dimanche 20 mar 2011



lors du travail quintette brouette#2, au centre culturel de caen, qui nous reçoit, j'ai proposé aux comédiens un court atelier d'écriture autour du texte de Ludovic Degroote, Pensées des morts, Tarabuste, 2002

qui fait l'objet de l'atelier d'écriture de pierre ménard séance 46

 Proposition d’écriture : 

Mettre des mots sur ses morts, les achever pour qu’on en parle plus. Continuer sa propre usure en usant des mots. Arracher les masques, l’un après l’autre, rien ne demeure que le crâne et la nuit qu’il enferme, ce crâne dont il faut soutenir le regard aveugle.

 

 

 

isdid

1. vous mes morts

 Eh ! mes morts !

je vous hais dans la peau !

 

 2.mes maux. vais. sors

 en heur et en malheur

articulés et en splendeur.

je vais. je sors.

 

pardonnés et inconnus

prisonniers et vaincus.

je vais. je sors.

 

tortueux et en souplesse

feignant et sans paresse.

je vais. je sors.

 

sentencieux et en tension

soumis et et en attention.

je vais. je sors.

 

tranquilles et agités

faux et vrais.

je vais. je sors.

 

présents et absents

en peu de vie et peu de sang.

je vais. je sors.

 

bien trop malins pour être saints

vous êtes mes mots

vous êtes mes morts

mes maux.   vais.   sors.

 

3. traiter nos morts

 mettre des morts sur les mots

comme on jette une croix

aux sols.

 

être les maux de nos morts

comme on porte un fard haut

au masque.

 

oublier les mots de nos maux

comme on porte une cicatrice

au visage.

 

traiter nos morts de sots

comme on jette un recommandé

aux ordures.

 

 

fabien poincheval

1.

Mon mort,

à toi mon mort,

mon amour de mort,

mon unique de mort,

mon chéri de mort,

mon mort…

Mon ciel de mort,

mon rêve de mort,

mon bonheur de mort,

à toi mon mort,

mon mort,

mon.

 

 2.

A : L' intérieur est sombre !

B : Pourquoi pas?

A : Seulement à l' intérieur y pénétrer et te regarder...

B : Me regarder !

A : Tu as peur ?

B : J' ai la trouille, sans lumière je m'égare 

A : Ah oui mais te regarder mou....

B : Moudre !

A : Pourquoi pas, mais pas moudre,

B : Alors mousser comme une bière !

A : Non plus, ni mouler, ni mouiller, ni moucheter mais mourir !

B : Pourquoi pas, seulement dans le noir je me perds tout le temps.

A : C' est vrai et je n'ai pas de lampe sur moi pour éclairer cet intérieur beaucoup trop sombre à mon goût,

B : Tu vois ! Et puis je n' ai plus le temps pour mourir,

A : Une prochaine peut être !

B : Peut être, pourquoi pas

 

 3.

Eau,

ta perte,

ma seule eau,

mon lit

dans tes os,

comme une

perte,

une seule,

je suis et toi

tu

tu

tu m' autopsies

d'un air,

du moins sans,

à ma perte.

 

 

gg

1.

Mort décédé

Ça y est

 

Trépassé

 

Complétement plus vivant

Complétement plus là

 

A achevé son cycle

Cyclomorteur

Cycloporteur

Cyclopleureur

 

Avec applaudissements

S'il vous plaît

Pour ce dernier acte

Les bras croisés sur la poitrine

Solennel

Et bravo pour le mort!

 

 

 

2

Corps libre

     Libre place

          Place vide

               Vide fait

                    Fais ton trou.

 

 

 

3.

Un silence

     Provocant

Une absence de mouvement

     Détestable

 

Froideur et manque de couleur

Odeur et douleur

 

Figé

Affligé

Défiguré

Le masque, le dernier. 

 

 

k

1.

Feuille de papier je te chiffonne. Une histoire terminée,

Tombée de son arbre, silencieux et immobile,

Au milieu de feuilles mortes et piétinées

Rongées par les vers d’une plume indélébile.

 

L’encre ne peut s’effacer ? Hourra !

Les souvenirs seront enterrés

Ancrés dans l’âme esseulée

Sous la terre, en terre, à terre, atterrée, Ouah !

 

Mes vers versent des mots

Effacent mes maux

De la terre je nais

De ma mère je serai

 

Je nais, je meurs et renaîtrai

 

 2.

Tiens, et si je gribouillais une autre feuille,

Un autre papier, pour y dessiner le deuil

D’un cœur épuisé : le croquis d’un ange ?

D’un sourire étoilé ? Deuil, quel mot étrange !

 

Deuil, le seuil de la mort ?

Non, que dites vous ! la roue de la vie !

C’est un être en essor

Pour être il grandit

 

Il passe d’un seuil à l’autre

Il entre et sort

D’un cœur et son corps

Il apprend en digne apôtre

 

Qu’il faut dormir pour s’éveiller

Et s’endormir encore

Glisser dans le sommeil, émerveillé

Quitter les maux du corps

 

Au revoir, bon Deuil !

 

 



IMG_6969photo mh 

 

le 12 février 2011 quintette brouette 2/5

 

 


dimanche 20 mar 2011

dimanche 20 mar 2011

fleurissez-vous

 

 

fleurissez-vous

 

1. mimosa aux épaules, corps tièdes d'éternité

2. cétoines mordorées au profond des roses, retour des réveils printaniers

3. violettes séchées aux pages des livres, clin aux froidures passées

4. sur la grève une bergeronnette, parfum des varechs

5. dans l'allée des bois, mort pour le pigeon turc

6. près des coquelourdes, la tête d'une musaraigne

7. sous les camomilles blanches, le vert-elytre d'une libellule

8. géranium odorants, retour des gendarmes

9. cerisier du japon, fleurissez-vous

 

 

fleurissez-vous bis

 

10. à l'entrée du théâtre, ne cherchez aucun commencement

11. si tu appelles au secours, ne sois pas un vieillard, cognez

12. transparents des couloirs jaunes, cognez

13. oublie la gangrène, cognez

14. scarabées d'or, montez à l'assaut

15. ourses blanches, chèvres, louves, cognez

16. recouvertes de voiles, enchantez, disaient les belles

17. dans le jardin d'effroi, trouve la hache et tranche

18. cohorte des colombes, lâchez les chiens

19. cognassiers du japon, rougissez

 

 

paru d'abord chez #tierslivre  @fbon

 nocturnes de la BU d’Angers, 14 | lever, tournoyer la voix 

 



 

dimanche 20 mar 2011

 

 

fleurissez-vous

 

1. mimosa aux épaules, corps tièdes d'éternité

2. cétoines mordorées au profond des roses, retour des réveils printaniers

3. violettes séchées aux pages des livres, clin aux froidures passées

4. sur la grève une bergeronnette, parfum des varechs

5. dans l'allée des bois, mort pour le pigeon turc

6. près des coquelourdes, la tête d'une musaraigne

7. sous les camomilles blanches, le vert-elytre d'une libellule

8. géranium odorants, retour des gendarmes

9. cerisier du japon, fleurissez-vous

 

 

fleurissez-vous bis

 

10. à l'entrée du théâtre, ne cherchez aucun commencement

11. si tu appelles au secours, ne sois pas un vieillard, cognez

12. transparents des couloirs jaunes, cognez

13. oublie la gangrène, cognez

14. scarabées d'or, montez à l'assaut

15. ourses blanches, chèvres, louves, cognez

16. recouvertes de voiles, enchantez, disaient les belles

17. dans le jardin d'effroi, trouve la hache et tranche

18. cohorte des colombes, lâchez les chiens

19. cognassiers du japon, rougissez

 

 

paru d'abord chez #tierslivre  @fbon

 nocturnes de la BU d’Angers, 14 | lever, tournoyer la voix 

 



 

dimanche 20 mar 2011

dimanche 20 mar 2011

langue lâchée

 

 

en lien avec l'atelier proposé par arnaud maïsetti _ 3 février 2011

Paris 7 | séance 2 : nous n'avons fait que fuir_nous cogner dans les angles

"poétique et politique du Nous"


 

 

langue lâchée où pars-tu gambader en forêt et sous-bois aubépine avec terre odeur grand chien bas-rouge et framboises


 

la voix dite, prononcée, lâchée, ou pour mieux dire proférée

 

rimbaud qui lance dans l'exigence :

 

je te parlerai dans la bouche

comme un enfant qu'on couche

ivre du sang

 

 

courir dans le vivre

courir dans la langue du vivre c'est ce que nous avons fait

nous n'avons fait que vivre

et dans ses allées lumineuses de jardin

dans sa resplendissance

 

nous avons tant vagabondé de courbes en cathédrales

dans les infinis cercles

au pied des colonnes

déchiquetées d'ennui

et ivres de parfum

 

nos cœurs plantés de glaïeuls

encore à la parade du monde

nous défilons

 

courir quand c'est cRâne

même si l'angle de l'air s'enfonce en nos veines

et se parfume à la pervenche

 

les bois nous suivent

les bois nous précédent

les grands chiens rouge se faufilent à l'orée

 

nos âges s'enhardissent

nous ne faisons que vivre

nous gardons le cap de bonne espérance

 

le 17 février 2011

 

 


 

dimanche 20 mar 2011

 

 

en lien avec l'atelier proposé par arnaud maïsetti _ 3 février 2011

Paris 7 | séance 2 : nous n'avons fait que fuir_nous cogner dans les angles

"poétique et politique du Nous"


 

 

langue lâchée où pars-tu gambader en forêt et sous-bois aubépine avec terre odeur grand chien bas-rouge et framboises


 

la voix dite, prononcée, lâchée, ou pour mieux dire proférée

 

rimbaud qui lance dans l'exigence :

 

je te parlerai dans la bouche

comme un enfant qu'on couche

ivre du sang

 

 

courir dans le vivre

courir dans la langue du vivre c'est ce que nous avons fait

nous n'avons fait que vivre

et dans ses allées lumineuses de jardin

dans sa resplendissance

 

nous avons tant vagabondé de courbes en cathédrales

dans les infinis cercles

au pied des colonnes

déchiquetées d'ennui

et ivres de parfum

 

nos cœurs plantés de glaïeuls

encore à la parade du monde

nous défilons

 

courir quand c'est cRâne

même si l'angle de l'air s'enfonce en nos veines

et se parfume à la pervenche

 

les bois nous suivent

les bois nous précédent

les grands chiens rouge se faufilent à l'orée

 

nos âges s'enhardissent

nous ne faisons que vivre

nous gardons le cap de bonne espérance

 

le 17 février 2011

 

 


 

dimanche 20 mar 2011

dimanche 20 mar 2011

petit traité morphinique | 2

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent | ambo(i)lati 

 

#1 habillée bleu nuit— tu te demandes quelle heure de nuit bleue, 2 h 30? — un glissando s'annonce, cheveux bruns, regard clair — là-bas au bout du chariot-brancard tentative d'escapade : chute de chaussure distale, elle la ramasse et elle pousse le char — pas la même carrière, pas la même  poussière — dans une pièce néonisée puissance 10

 

#2 ta douleur et toi en prenez plein les mirettes — faudrait vous déshabiller dit celle bonjour-je-m'présente-j'm'appelle-jacqueline, assise devant un ordinateur et un grand sac plastique assistance publique destiné à assister publiquement (elles sont deux) à l'inventaire du dépouillement des oripeaux de ville, à troquer bientôt contre ceux ouverts sur le dos c'est plus pratique des hôpitaux, un teee-shirt, deux, trois, quatre — du fond de la douleur je note encore l'indaéquation entre le mot et la chose — plutôt un caraco — tee-shirt, c'est plus simple — soit — un pantalon, un pull, des clés?, une montre? des appareils dentaires? rien d'autre? un téléphone? un sac — voilà à quel salmigondis tu te résumais en cette aube hospitalière, on est bien peu de choses disait à 3h la rondeur d'une horloge accrochée au mur face à moi — la culotte non, vous pouvez la garder

 

#3 l'habillée bleu nuit range le sac sous le chariot t'adrese un sourire et reste seule avec toi, l'autre ayant fini sa tâche de répertoriation — un médecin va venir — le futur proche est là, il ouvre la porte, voilà le médecin au présent, blagueur bêta, déguisé en vert, s'assied à la place de l'inventoriatrice — lui c'est l'inventaire des symptômes et bla bla bla  et bla bla bla et  reblague bêtasse et bla bla bla et bla bla et se tournant vers l'habillée en bleu nuit souriante — on lance une ASP et on fait des bolus de morphine par 2 mg jusqu'à 20 si nécessaire — au revoir madame —tu dirais quatre minutes top chrono, allez il est peut-être 3h 05


 

 

dimanche 20 mar 2011

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent | ambo(i)lati 

 

#1 habillée bleu nuit— tu te demandes quelle heure de nuit bleue, 2 h 30? — un glissando s'annonce, cheveux bruns, regard clair — là-bas au bout du chariot-brancard tentative d'escapade : chute de chaussure distale, elle la ramasse et elle pousse le char — pas la même carrière, pas la même  poussière — dans une pièce néonisée puissance 10

 

#2 ta douleur et toi en prenez plein les mirettes — faudrait vous déshabiller dit celle bonjour-je-m'présente-j'm'appelle-jacqueline, assise devant un ordinateur et un grand sac plastique assistance publique destiné à assister publiquement (elles sont deux) à l'inventaire du dépouillement des oripeaux de ville, à troquer bientôt contre ceux ouverts sur le dos c'est plus pratique des hôpitaux, un teee-shirt, deux, trois, quatre — du fond de la douleur je note encore l'indaéquation entre le mot et la chose — plutôt un caraco — tee-shirt, c'est plus simple — soit — un pantalon, un pull, des clés?, une montre? des appareils dentaires? rien d'autre? un téléphone? un sac — voilà à quel salmigondis tu te résumais en cette aube hospitalière, on est bien peu de choses disait à 3h la rondeur d'une horloge accrochée au mur face à moi — la culotte non, vous pouvez la garder

 

#3 l'habillée bleu nuit range le sac sous le chariot t'adrese un sourire et reste seule avec toi, l'autre ayant fini sa tâche de répertoriation — un médecin va venir — le futur proche est là, il ouvre la porte, voilà le médecin au présent, blagueur bêta, déguisé en vert, s'assied à la place de l'inventoriatrice — lui c'est l'inventaire des symptômes et bla bla bla  et bla bla bla et  reblague bêtasse et bla bla bla et bla bla et se tournant vers l'habillée en bleu nuit souriante — on lance une ASP et on fait des bolus de morphine par 2 mg jusqu'à 20 si nécessaire — au revoir madame —tu dirais quatre minutes top chrono, allez il est peut-être 3h 05


 

 

dimanche 20 mar 2011

dimanche 20 mar 2011

petit traité morphinique |1

 

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent |ambo((i)lati

http://www.erohee.net/ail/chantier/suffit-sa-peine-64/

 

 

 

#1 elle arrive aux urgences douleur force 9 sur météo hosto et l'échelle de richter, elle est vert blème mais c'est pas encore l'heure - on lui fait rapidement passer la porte interdite à ceux qui accompagnent - allongez-vous madame bonjour je m'présente j'suis jacquot - il y a celle qui vomit depuis sa position assise, celle amenée par deux pompiers sur un fauteuil roulant geignant pleurant parlant confus entre alcool et drogue, celui roulé en boule encapuchonnée dans sa plainte - soudain regard direction plafond la voilà elle aussi couchée brancardée par je m'présente j'suis jacquot

 

#2 sa douleur et elle n'attendez pas très longtemps, elle dirait pas trop, et hop, glissando poussée par je suis l'infirmier qui va prendre les premiers renseignements, blouse verte cheveux gris - non pas de saignements, pas de fièvre, vomi, oui un peu, deux fois, oui depuis six ans, oui vendredi dernier, douleur (allez, elle aura droit à une majuscule) Douleur depuis 5h du matin la nuit dernière, oui di-antalvic 8 en quatre prises - oui je sais tu sais je sais il ou elle sait, retiré du marché, mais en avait encore - et cortisone et un peu de morphine - oui connaît la dose, non pas plus, non pas morphinomane, oui prescrite lors épisode similaire -ho ho ici la planète adulte, sait ce qu'elle dit, n'a pas deux ans et demi - on a fini avec les premiers renseignements, merci dit je-suis-l'infirmier, vais vous déposer dans le couloir - il le fait, c'est un couloir au futur proche

 

#3 quelqu'un viendra vous chercher pour vous emmener dans une petite chambre où un médecin viendra vous voir - le futur proche a disparu : on viendra on viendra, c'est simple c'est du futur


 


mercredi 09 mar 2011

 

 

peut se lire sur l'air de suffit sa peine chez benoît vincent |ambo((i)lati

http://www.erohee.net/ail/chantier/suffit-sa-peine-64/

 

 

 

#1 elle arrive aux urgences douleur force 9 sur météo hosto et l'échelle de richter, elle est vert blème mais c'est pas encore l'heure - on lui fait rapidement passer la porte interdite à ceux qui accompagnent - allongez-vous madame bonjour je m'présente j'suis jacquot - il y a celle qui vomit depuis sa position assise, celle amenée par deux pompiers sur un fauteuil roulant geignant pleurant parlant confus entre alcool et drogue, celui roulé en boule encapuchonnée dans sa plainte - soudain regard direction plafond la voilà elle aussi couchée brancardée par je m'présente j'suis jacquot

 

#2 sa douleur et elle n'attendez pas très longtemps, elle dirait pas trop, et hop, glissando poussée par je suis l'infirmier qui va prendre les premiers renseignements, blouse verte cheveux gris - non pas de saignements, pas de fièvre, vomi, oui un peu, deux fois, oui depuis six ans, oui vendredi dernier, douleur (allez, elle aura droit à une majuscule) Douleur depuis 5h du matin la nuit dernière, oui di-antalvic 8 en quatre prises - oui je sais tu sais je sais il ou elle sait, retiré du marché, mais en avait encore - et cortisone et un peu de morphine - oui connaît la dose, non pas plus, non pas morphinomane, oui prescrite lors épisode similaire -ho ho ici la planète adulte, sait ce qu'elle dit, n'a pas deux ans et demi - on a fini avec les premiers renseignements, merci dit je-suis-l'infirmier, vais vous déposer dans le couloir - il le fait, c'est un couloir au futur proche

 

#3 quelqu'un viendra vous chercher pour vous emmener dans une petite chambre où un médecin viendra vous voir - le futur proche a disparu : on viendra on viendra, c'est simple c'est du futur


 


mercredi 09 mar 2011

mercredi 09 mar 2011

ici, de michèle dujardin #vasescommunicants mars

 

 

 Arbresarbres

 

 

ici, espace en forme de jets, de déchirements – de questions – pierre hautement tenue, fixe, dans le bruit millénaire de son effondrement : montagne si usée, orgues, coulées en suspens dans le froid, sur la face la plus lumineuse de l’air

noir des arbres dépouillés, arrimés au bleu : cri d’oiseau saignant le grand ouvert, où la profondeur est sans écho

ici, pétrifiée, musculeuse, substance feu : brun-rouge, lourdes torsions d’un drap, pour l’éternité, qu’on essore

le pas enregistre, dans sa lutte contre la pente, ce glissement doux des socles, qui donne au vertige, un son cristallin – de lave ce qui reste, ce fleuve sec, déchaussé par le temps

ici, terre ravagée d’hiver, houle de buissons courts, blanchis, touffes rêches dans la boue : seul le renard, parmi la vague

ici, bas fond trop humide, gagné par la tourbe : épaule d’eau défaite, répandue en cheveux, des traces de bête blessée s’y perdent – comme des mots errants expulsés de la langue : ici, le front se casse contre la langue-pierre – l’intime s’échappe, la pensée – les faces de basalte ne répondent jamais, elles réfutent l’appui, la saisie – la description – le regard qui s’abîme en elles, est renvoyé au vide sans mot, à l’éblouissement atone – ici, du temps mort, on marche lentement sur le squelette épars

chambre noire du froid, rayonnante : hommes restent seuls dans leur neige – les voix raidies du  vent raclent une sifflante grise, toujours la même

ici, les chiens surveillent le vide, retournent d’un geste aux anfractuosités, aux décombres – la ronce force le village – l’arbre s’échappe du toit de lauze - des murs tombés, les gestes quotidiens des hommes se détachent, rendus aux friches, à l’éboulis – perchoirs des grands corbeaux, les châssis disloqués des fenêtres - ces ruines noires sur la pente, avec, au coeur du brûlis, des éclats de pavage et de charbon mêlés, dénudés jusqu’à la craie la plus fine – on y voit de l’illisible : lignes brisées,  volumes qui s’affrontent, plans qui vacillent - des formes toujours tristes, nouées, du souvenir – seuils et âtres de ces maisons dans le rêve, où nous devons contre le feu ouvrir des pièces nouvelles

ici, lande au plein du vent, courant sur son erre vers les gorges – à mi-pente, quelques résineux maigres, ramassés : ils ont du vent la forme basse, plaintive, chargée de grésil – mais ce gris têtu des rocs, sous le déferlement des ciels – dans les fermes, il semble que l’on n’attende rien – les machines rouillent - on ne voit pas les hommes – ici, il n’y a pas de rencontre, c’est une terre d’éloignement : tout s’écarte de l’autre

ici, horizon lourd avalant le plateau, sa longue table aux sacrifices, comme sciée de neige – forêt close, d’un bloc, nuits plantées drues sur l’escarpement : rien qui vive là, dans le réseau de ravines que les eaux incisent, sous le couvert d’aiguilles, de branches mortes – le pas est difficile - tout fuit vers le torrent,  ses ponts de glace empâtée de boue

hostile beauté de ces parages sans monde : pourquoi l’être dans ce qu’il a de plus blessé, de plus orphelin, trouve ici précisément, un asile ?

ici, dans la pierre surpeuplée de silence


 

Basalte
basalte

 


 

vendredi 04 mar 2011

 

 

 Arbresarbres

 

 

ici, espace en forme de jets, de déchirements – de questions – pierre hautement tenue, fixe, dans le bruit millénaire de son effondrement : montagne si usée, orgues, coulées en suspens dans le froid, sur la face la plus lumineuse de l’air

noir des arbres dépouillés, arrimés au bleu : cri d’oiseau saignant le grand ouvert, où la profondeur est sans écho

ici, pétrifiée, musculeuse, substance feu : brun-rouge, lourdes torsions d’un drap, pour l’éternité, qu’on essore

le pas enregistre, dans sa lutte contre la pente, ce glissement doux des socles, qui donne au vertige, un son cristallin – de lave ce qui reste, ce fleuve sec, déchaussé par le temps

ici, terre ravagée d’hiver, houle de buissons courts, blanchis, touffes rêches dans la boue : seul le renard, parmi la vague

ici, bas fond trop humide, gagné par la tourbe : épaule d’eau défaite, répandue en cheveux, des traces de bête blessée s’y perdent – comme des mots errants expulsés de la langue : ici, le front se casse contre la langue-pierre – l’intime s’échappe, la pensée – les faces de basalte ne répondent jamais, elles réfutent l’appui, la saisie – la description – le regard qui s’abîme en elles, est renvoyé au vide sans mot, à l’éblouissement atone – ici, du temps mort, on marche lentement sur le squelette épars

chambre noire du froid, rayonnante : hommes restent seuls dans leur neige – les voix raidies du  vent raclent une sifflante grise, toujours la même

ici, les chiens surveillent le vide, retournent d’un geste aux anfractuosités, aux décombres – la ronce force le village – l’arbre s’échappe du toit de lauze - des murs tombés, les gestes quotidiens des hommes se détachent, rendus aux friches, à l’éboulis – perchoirs des grands corbeaux, les châssis disloqués des fenêtres - ces ruines noires sur la pente, avec, au coeur du brûlis, des éclats de pavage et de charbon mêlés, dénudés jusqu’à la craie la plus fine – on y voit de l’illisible : lignes brisées,  volumes qui s’affrontent, plans qui vacillent - des formes toujours tristes, nouées, du souvenir – seuils et âtres de ces maisons dans le rêve, où nous devons contre le feu ouvrir des pièces nouvelles

ici, lande au plein du vent, courant sur son erre vers les gorges – à mi-pente, quelques résineux maigres, ramassés : ils ont du vent la forme basse, plaintive, chargée de grésil – mais ce gris têtu des rocs, sous le déferlement des ciels – dans les fermes, il semble que l’on n’attende rien – les machines rouillent - on ne voit pas les hommes – ici, il n’y a pas de rencontre, c’est une terre d’éloignement : tout s’écarte de l’autre

ici, horizon lourd avalant le plateau, sa longue table aux sacrifices, comme sciée de neige – forêt close, d’un bloc, nuits plantées drues sur l’escarpement : rien qui vive là, dans le réseau de ravines que les eaux incisent, sous le couvert d’aiguilles, de branches mortes – le pas est difficile - tout fuit vers le torrent,  ses ponts de glace empâtée de boue

hostile beauté de ces parages sans monde : pourquoi l’être dans ce qu’il a de plus blessé, de plus orphelin, trouve ici précisément, un asile ?

ici, dans la pierre surpeuplée de silence


 

Basalte
basalte

 


 

vendredi 04 mar 2011

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