La mer
lundi 30 novembre 2020, par
La mer est en face de moi. La sable imprègne chacun de mes pores tandis que je suis seule ici avec mes pensées, la musique éclectique que j’écoute à fond dans les oreilles. Ici je suis chez moi, je me sens en sécurité. Je pourrais rester là toute ma vie, à être simplement. Ici les paroles n’ont pas d’importance, les vagues et le vent les emportent au loin. Ici il n’y a que le souffle de l’air marin, l’odeur de l’iode et l’horizon qui nous nargue, sachant qu’on ne pourra jamais l’atteindre. C’est l’hiver, rares sont les gens qui passent. De rares familles jouent dans le sable, emmitouflées dans des manteaux et des écharpes. Je les comprends, mes doigts me brûlent à cause du froid et du vent. Ainsi seul les cris des mouettes bercent le silence de cette station balnéaire. La mer m’inspire. Grâce à elle, je me sens un regain d’énergie, sans cependant avoir le désir de bouger. Le désir qu’elle m’inspire est plus profond, plus urgent. Le désir de créer grâce à elle. Ou bien de me laisser porter par la création d’une tierce personne en m’allongeant sur le sable froid, laisser mes muscles être engourdis par le froid. La proximité avec les éléments me plonge dans une sorte d’état second où plus rien n’a d’importance. Le temps ne s’écoule plus de la même façon, les bruits semblent étouffés et mon esprit semble se détacher de mon corps. C’est ainsi que la mer m’inspire, peut importe l’endroit, l’océan, le temps ou la saison.