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New-York / Ionesco sans escale

mardi 7 avril 2020, par philippe raimbault

Le théâtre des Louvrais à Pontoise

Dominique est bloquée avec sa fille aux États-Unis, à New-York, en lisière du St Nicholas Park, épidémie oblige… Chacun son confinement. Personnellement, j’habite à Pontoise, dans la grande banlieue parisienne. Et je profite de mon heure de sortie quotidienne, encore autorisée, pour faire dans mon quartier le tour des bâtiments publics laissés à l’abandon. Aujourd’hui, le Théâtre des Louvrais. C’est un grand vaisseau qui fait l’angle avec la place de la Paix, tout de transparences et de verre habillé.

Le hall du théatre

Alors qu’à New-York l’ouragan fait rage, ici le ciel est au bleu fixe. Je suis en teeshirt pour arpenter les derniers jours de mars. Mes amies me font part de la montée en puissance de la musique hispanisante le soir dans leur bloc de Manhattanville.
« Dans cet immeuble de Manhattanville, c’est samedi soir et il peut bien y avoir une tempête, la fête commence comme tous les samedis soir. Au dessus de chez nous, à côté, en dessous, dans nos têtes, la musique hispanique s’infiltre, s’invite ».
Ici, c’est l’inaction qui règne et, quand le jour décline, seul le silence des chats est là pour marquer la nuit de sa présence. Bref ! C’est désert. D’ailleurs, cela me fait drôle de voir le grand hall du théâtre parfaitement vide. La dernière fois que j’y suis allé, il était bondé de spectateurs prêts à se ruer sur « Les Chaises » de Ionesco !

On joue Les Chaise de Ionesco au théâtre

Contrairement à Gotham City, à Cergy-Pontoise les transports en commun continuent leurs rondes, sans aucun voyageur ou presque. On se croirait dans un décor de… théâtre ou de cinéma ! Mais pour jouer quelle pièce, quel film ?
Vous avez raison mesdames, il n’y a plus qu’à rentrer chez soi, - même si pour vous ce « chez soi » n’est qu’un lieu d’exil très provisoire sur la Côte Est – et s’affaler devant son écran en dégustant un carré de chocolat ; surtout que là-bas, la pluie et le vent s’en donnent à cœur joie ! Moi, je rentre plutôt chez moi pour éviter les premiers coups de soleil de l’année ! Bye-bye !