> Mots-clés > Auteurs lus > Thomas Lélu
Thomas Lélu
-
Trois portraits
13 mai 2014, par danièle Le BourD. de India
Diaphane, elle arrive sur la musique, elle glisse. Corps longiligne dans sa robe à bretelles croisées. Il l’enlace, ils dansent sans bouger. Les autres les regardent. Est-ce qu’ils se touchent vraiment et pourtant ils sont scandaleux de volupté, d’indécence. Elle a toujours eu deux visages. Celui qui se penche sur la mendiante du Gange. Celui des cérémonies protocolaires. Elle est là, protégée dans ce monde clos des expatriés et elle est dans les rues de Calcutta, assaillie par les (...) -
Au delà du cadre
16 mai 2014, par Marie PelluetSouvenir d’un portrait
Le visage d’un homme noir, massif. Impassible et déterminé. Par endroit la peau brille. Il regarde droit devant lui. Il va partir. Cela se sent à une impulsion que l’on devine dans une légère crispation des mâchoires. Est-ce la photo d’un sportif ? Est-ce la photo d’un homme seul qui ne sait que partir ?
Portrait choisi puis délaissé
C’était le vieillard et son nez torturé et sur ses genoux, un petit ange blond. Beauté, laideur, vieillesse, jeunesse... et, au delà, un paysage (...) -
Figures
20 mai 2014, par Luc Dall’ArmellinaOn la voit de profil, une indienne, elle a tout d’une indienne des plaines, d’avant les colonies, fière et libre, elle a tout de la chef de tribu, ses longs cheveux noirs lissés coiffés en arrière, une crinière, c’est une photographie noir et blanc d’Annie Leibovitz même si je vois (dans mon souvenir erroné) les nœuds colorés de ses cheveux et de ses parures guerrières. La ligne qui forme son profil tient-elle de l’amour qu’elle a eu pour son mari ? De son amour à lui pour elle ? De celui de ses trois (...)
-
Toi, tu m’as fait taire. J’ai lu sur ton...
20 mai 2014, par Sandrine Caffin-BrierToi, tu m’as fait taire.
J’ai lu sur ton visage muet l’expression univoque du deuil.
Peau molle blafarde, regard rentré, bouche verrou, paupières parapluie.
À l’étage, autour de toi, toutes les huiles encadrées de dorures sont devenues subitement des allées de tombes anonymes.
Alors oui, j’ai pensé – fâchée – Corot l’impudique paparazzi expose sans censure, peint sans décence la douleur humaine. Cette Velléda si sinistre arrache à vif les souvenirs aux passants.
Est-ce en prospectant dans le passé que (...)