le musée mis à nu par ses visiteurs

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Toi, tu m’as fait taire. J’ai lu sur ton...

mardi 20 mai 2014, par Sandrine Caffin-Brier


Toi, tu m’as fait taire.

J’ai lu sur ton visage muet l’expression univoque du deuil.

Peau molle blafarde, regard rentré, bouche verrou, paupières parapluie.

À l’étage, autour de toi, toutes les huiles encadrées de dorures sont devenues subitement des allées de tombes anonymes.

Alors oui, j’ai pensé – fâchée – Corot l’impudique paparazzi expose sans censure, peint sans décence la douleur humaine. Cette Velléda si sinistre arrache à vif les souvenirs aux passants.

Est-ce en prospectant dans le passé que la prophétesse lit l’avenir ?