Le sanctuaire shinto Fushimi Inari à Kyoto
dimanche 9 mars 2014, par

Le sanctuaire shinto Fushimi Inari est situé dans la proche banlieue de Kyoto, pour s’y rendre on emprunte une ligne de trains de banlieue, la JR line. Ce temple est surtout connu pour ces milliers de Torii (des portes en bois vermillon) que l’on entraperçoit notamment en 2005 dans le film Mémoires d’une geisha.

Fushimi Inari est un très beau sanctuaire shinto, dédié à la déesse Inari (protectrice des céréales et du riz). L’entrée est gardée par plusieurs temples et des renards de pierre ; ils ont dans leur gueule une clé symbolisant celle du cellier à riz.
La tradition de revêtir certaines divinités bouddhistes et shintoïstes de bavoirs serait apparue dès l’ère Heian ou l’on peut trouver des exemples dans des rouleaux illustrés (Emakimono 絵 巻 物) et dans le classique du Dit du Genji 源氏物语. Selon la croyance populaire japonaise, le rouge est la couleur utilisée pour chasser les démons et les maladies.
Un long sentier serpente à travers la montagne, sous les arbres, en passant sous des milliers de torii rouges. Chaque torii est un don, la plupart du temps d’une entreprise compte tenu du coup de ces imposants torii. Une ambiance assez irréelle se dégage de ce lieu calme, on se croirait dans une forêt enchantée, en dehors du temps.

Régulièrement, le sentier arrête de monter, et il y a un palier avec un petit temple, un sanctuaire ou un minuscule cimetière plus ou moins abandonnés.
Le sentier sous les torii est sombre, à la nuit tombée des lampes s’allument, renforçant l’atmosphère si particulière de ce lieu. On pourrait y rester pendant des heures… Et même découvrir son avenir dans les lignes de sa main.

Tout en haut de la colline, dans un de ces petits temples en pierre grise, s’asseoir sur les escaliers qui se transforment en bancs improvisés, s’arrêter un long moment pour admirer la vue magnifique de la vallée dans laquelle la ville de Kyoto s’est allongée, dolente, au fil du temps. Ouvrir un livre, à cet endroit précis, c’est arrêter le temps, comme avec une photographie, lorsque l’on se met à l’observer attentivement, ce qui nous semblait immobile, figé, vient à bouger lentement sous nos yeux ébahis, vibrant, vivant.
Ce texte a été publié, la première fois, il y a 3 ans, sur Liminaire, le 3 mars 2011.