Bribes
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Bribes 4.7
Lentement
s’est courbé, simplifié, désossé moelle intacte. Rien qui saigne, qui masque ou qui trace chemin.
Avec ce qui s’efforce, ce qui meut , qui respire et qui tranche, l’heure enfin venue, de mon corps à verse, la peau seule reste à écrire, indéfiniment.Je sais depuis le début
pourquoi je meurs
simple morceau d’étoile. -
Bribes 4.6
À peine si j’ai senti s’éteindre au sable de mes mains ce petit ourlet d’eau triste aux yeux lavés de bleu. Pas une seule larme ce matin n’agrandira l’océan.
7 décembre 2012 bleu , eau , larme , mains , océan , sable , yeux
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Bribes 4.5
Étrange ce qui se pose là
éphémère
à peine lu
oublié
quel sera ce visage
qui s’installe dans le silenceau nu de l’âme
dans ce creux d’air pur
où s’assemblent et s’absententmille regards
tout ce qu’on engrangeait depuis le premier mot
jusqu’à la fin des textes
quel sera ce visage
sans raison sans saison pour éclore
étrange ce qui se cache là
sous nos masques glacés
où même notre sang ne trouvait sa patrie
qui nous reconnaîtra au tournant de la vie
jamais semblable à nousqui pourtant nous enclôt
24 novembre 2012 âme , éphémère , masques , mot , patrie , regard , sang , silence , vie , visage
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Bribes 4.4
Les fumées des cheminées encore au dessus des caches boisées. Et ma violence qui traverse le champ
le froid qui plante
la nuit peut-être au sous-sol accordée
nos armistices souterrainspeu de vent mais son souvenir sur les bruyères
à chaque seconde éparpilléescette beauté est solide à pleurer
ne pas fuir
6 novembre 2012 armistice , champ , froid , fumée , nuit , souvenir , vent , violence
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Bribes 4.3
Ma voix profonde ma grappe d’os ô gorge d’ombre
de quel vol as-tu peur au bord du vide à l’heure où tout s’éteint
à l’étançon des aubes nos chants vacillent d’avoir encore à poindre
c’est à ce tremblement que tout s’intensifie
du plus près du charbon de la veine du noyau
au ciel éblouissant31 octobre 2012 aube , chant , heure , noyau , ombre , temblement , voix , vol
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Bribes 4.2
Mes nuits d’herbe tremblée arrosée de copeaux de vent et sous l’étoile unique exactement nos petites oraisons de boulevard ex-voto de néons nos silos à prières champs de dieux inutiles aux cadavres incertains.
Certains soirs rien ne fleurit du vœu qui n’ait gorge tranchée et dans nos mains toujours les armes que nous ne lâchons pas.1er octobre 2012 armes , dieux , étoile , mains , nuits , prière , vent , vœu
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Bribes 4.1
Germe d’une aube jamais couronnée le désir apparut d’extrême et vaine ressemblance au coin de l’oeil intact l’instinct du miroir alors que toutes portes étaient ouvertes depuis toujours nos couteaux affutés dès la source et puis nos pleurs miellés de honte.
Survivre à cet écœurement voilà le mystère.27 septembre 2012 aube , couteaux , désir , honte , miroir , mystère , pleurs , porte , source , œil
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Bribes 3.9
Le tronc la souche font la loi la pierre son pesant aucun muscle ne nous épargne la procédure de la feuille et rien ne nous sépare des entrailles
nous sommes vivants23 septembre 2012 entrailles , feuille , loi , mscle , pierre , souche , tronc
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Bribes 3.8
Les rives dans leur achèvement
ignorent le flot qui les désigne
N’accrochons rien aux berges
Restons le fluide nu
plus que l’onde son mouvement
plus que la vague sa caresse
plus que l’eau sa soif24 novembre 2011
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Bribes 3.7
Ce tertre trop tranquille et très étroit
Ce moment blanc entre la nuit le jour
n’est qu’un tronçon d’os déshabillé de moelle
ou rien de nous n’existe
sinon les cendres avant le feuNos arithmétiques dissèquent nos squelettes
Nos sépultures agressent les élans de nos futures nuits.Au port tout est blanchi.
17 novembre 2011