Oloé 2
lundi 17 février 2014, par
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Une barque. Sur elle, sur l’eau du fleuve, dans le sable collé aux galets qui plongent dans les remous, une histoire se raconte, une vie s’écrit. En regardant derrière elles, le sillage qui s’efface, les voilà aussitôt englouties dans le miroir opaque du ciel. Emportant le temps du lire et de l’écrire.
Et la lumière sur le fleuve embarque le regard.
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Prendre alors le large et s’installer sur le fleuve. Une main qui traîne dans l’eau et de l’autre prendre un livre, cet ami qu’on invite et qu’on congédie quand on veut, disait Proust. Sur la barque, s’asseoir, lire, regarder, sonder et la lumière et le vent. Pour saisir ses atermoiements, ses désirs, ses espérances. Écrire, écrire, sans cesse, tracer avec l’eau et la terre, avec son encre sépia, à même la pierre. Écrire la vie, le remous, le ressac. Écrire les herbes. Leur verdeur, leur fraîcheur, jusqu’au dessèchement de la paille. Écrire dans tous ses états.
Photo : LLH