Le café de la piscine
mardi 25 février 2014, par
Le quartier de la Chapelle s’éveille doucement. Je croise un jogger, des hommes avec croissants et pain frais à la main, des femmes traînant des charrettes vides vers le marché de l’Olive. De vieux Chinois pratiquent le tai chi en musique sous la rotonde du square. Je m’arrête un instant pour les regarder. Plus loin, de jeunes parents équipés de poussettes se hâtent dans le froid, c’est l’heure des bébés nageurs. À travers la baie vitrée de la piscine, on voit des gens en maillot de bain et ça fait tout drôle avec ce vent qui mord. Frisson.
Je suis en avance. Je cherche un café sur la place Hébert. Le Café de la piscine fait terrasse, avec convecteurs électriques et bâche plastifiée. Parfait, je pourrai fumer une clope pour passer ma nervosité avant ce rendez-vous. Sous la bâche qui pue le tabac froid, trois hommes. Ils me dévisagent puis retournent à leurs petites affaires. Je passe la tête dans le café, un crème et un verre d’eau s’il vous plaît. Je m’assois le plus loin possible d’eux et j’ouvre mon polar. Le chauffage ne chauffe pas grand-chose et il n’y a pas de cendrier. J’allume ma cigarette, mon crème fumant arrive, je bois une gorgée brûlante puis je sors mon BlackBerry pour écrire un haïku.
Le livre ouvert
Caffe latte
Un samedi matin