L’église Bibliothèque

Il n’y a que deux sortes de lieux dans ce monde où le silence est roi : les lieux de cultes et les bibliothèques.

S’il est vrai que dans les lieux de cultes ce silence se brise par moment pour les messes et autres prières, la plupart du temps règne dans ces vielles bâtisses un calme religieux.

Les bibliothèques quant à elles sont toujours paisibles, rares sont les bruits qui viennent perturber la concentration des visiteurs.

En outre, dans ces deux endroits un respect s’impose à nous, on y déambule d’un pas de velours, on y chuchote mais uniquement si l’on ne peut pas faire autrement que de se taire. Alors quel meilleur endroit pour se perdre dans un livre qu’une église devenue bibliothèque ?

C’est une belle image, que le lieu où est normalement lu l’une des plus anciennes histoires, s’ouvre à de nouveaux récits. Les textes sacrés le sont par leurs contenus mais aussi par leurs fidèles qui construisent des édifices entiers pour montrer leurs dévotions.

Mais ici, cet édifice cesse d’être la maison de Dieu et devient celle de la lecture et par extension celle du savoir.

Il y aurait tant à dire, tant la symbolique est grande, sur ce changement d’utilité du bâtiment. Mais finalement il ne s’agit que d’un simple changement de propriétaire. Le religieux est toujours présent. Le savoir dans notre société s’est érigé comme une religion. J’apprends par la lecture mais je ne suis pas forcément en mesure de prouver ce que j’ai appris. Le savoir est une nouvelle croyance et elle a au Québec son Église.