En marge
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à l’absente ce dit
certains soirs
dans un jardin de fontaines closes
rose étrange dévoilée
rauque en supplique de pétales
s’attarde la voix connuecourbée déjà tendre à crier
au ru cueillie d’un poignard fou
voix tant aimée en sa chair éblouie
ombre mienne
en ailleurs est son doncertains soirs
mon désert est prièrequi boit mon eau
qui peut sauver ma soif
intrusenon pas l’amour
mais nos corps clandestins
à renaître
à inventer sans finl’urgence de nos peaux
jusqu’au pardon11 août 2015 amour , chair , corps , désert , don , eau , fontaines , jardin , ombres , peaux , pétales , poignard , prière , rose , soifs , voix
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chère chair
ce qu’on garde vivant même en épines ramassées de mémoire attachées et qui fuit au soleil dans ses rayons liés la vie genou dans l’herbe et les cris et les jeux et nos houles au roc à la fleur éclatée de leurs voix soeurs intimes toi villa blanche dis-moi sur quel banc la croix posée de nos regards rêve peine de nous qui viendra à l’automne au parc en ramasser encore de l’enfance la braise
28 juillet 2015 braise , croix , enfance , fleur , mémoire , soleil , vie , voix
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La nuit claire
Dans les géométries non-euclidiennes les parallèles se croisent ; un exemple c’est l’espace courbe près des soleils, planètes et autres objets massifs.
d’une même oscillation
dans l’espace incliné
l’étendue qu’on traverse
un soleil son parfum sur nos mains
tenuesdos à dos dans la fuite
scintillants dans l’excès
brûlant les souchesnous faisons hors du temps
l’invisible voyage
un beau chemin d’écartdepuis l’enfance une lumière
nous tend un lourd secret
lapidé de douleur
qui ne nous atteint pasune folie ruisselle entre les mains des hommes
qui sans appui
ne diluera jamais
notre mer inouïe20 mars 2015
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La source
pour Anna
à ce point aveuglant de soif et de désir le jour amorce l’offrande d’une prière
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Initiale
[,,*40,,à Claudine Sales,
couleurs dénouées
un trait qui court encore
suspendu
toujours à tracerà naître ce soleil
inconnu
décisifà voir
ce que tu vois25 février 2015
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Encor
n’arrêter qu’heureux
14 février 2015
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Les âpres traversées
Malgré les âpres traversées de la nuit organique
lors de la mort de nos chevaux fous
nos amours à l’encan et nos corps disgraciés
nous aurions pu errer muets et las
balayant incertains le bitume des villes
de nos ombres inachevéesPourtant
chaque matin nous enlaçons l’air frais
Nous posons notre joue sur le souple oreiller du vent
et c’est notre manne
Chaque goutte de pluie est désir sur nos mains tendues
Chaque trouée est route ronde ouverte
Chaque maison est ruche
et les fruits sur nos lèvres sont les plus mûrsNos épaves intérieures n’étoufferont jamais le chant des oiseaux
. ….
Ce poème inédit sur Analogos est paru pour
la première fois sur le site de Laurent Margantin
http://www.oeuvresouvertes.net le 02 septembre 2011
à l’occasion des Vases Communicants14 octobre 2014 air , amour , corps , désir , fruits , lèvres , mains , maison , matin , mort , ombres , pluie , vent , villes
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CP1 - 6 mai 2014
En plus d’analogos, je suis très heureux d’ouvrir le blog « Contrepoint » en collaboration avec Claudines Sales.
C’est une belle aventure à quatre mains qui débuteOriginally posted on Contrepoint :
débute la ligne /
fil coupant
traque les désastres àl’horizon / trou blanc du geste
qu’aucun secours dans la fuite /aux célestes évanouissements /
n’use / plus rien que son pas
de charbon
fidèle et
nuimage
Francis : les mots
Claudine : les lignes
Voir l’original
7 mai 2014
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Matricule (2)
Rien ne fut jamais pareil après cette secousse
ancienne
ni de la plaie ni de son sang
il n’a de souvenir
peut-être un tremblement très bref
devant chaque aube
chaque matin d’amourde la peur amère qui l’a construit
qui l’a conduit aux bords des crimes
fragile
il fit son pain21 décembre 2012 amour , aube , crime , pain , plaie , sang , secousse , souvenir
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Matricule
Il n’a aucun souvenir de cet amont des sources de ce pays troublant empalé sur une fleur ouverte mais du sang de cette saison étrange qui ne fut jamais vierge de lui il a gardé l’amour et l’orgueil du supplice.
1er décembre 2012