Dires
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Dires 51
encore un pas me dit la corbeille de fruits
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Dires 52
avec l’âge ma rue a blanchi. tonsure du quotidien
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Dires 53
derrière les volets glacés le réveil d’un parfum d’orge blond rendait aux jours heureux la vie
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Dires 54
il reste à mon enfance éparpillée l’imperturbable tombeau des mots que j’ai aimés
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Dires 55
aujourd’hui au lieu d’aimer j’ai versé mon sang dans la vitrine des sages
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Dires 56
je ne suis pas encore suffisamment mortel pour que les mots me réunissent sans trembler au monde
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Dires 57
la soif n’attend rien d’autre. que j’ai si forte. que le dit de son eau
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Dires 58
aucune digue ne retient l’eau de mes phrases inachevées. le silence inonde.
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Dires 59
une pluie lente et muette accompagne mon thé. et rien même mes lèvres ne les séparera
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Dires 60
à cette étoile qui ne demande qu’à briller j’avoue l’écume de ce jour comme un miroir