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L’homme moderne

mercredi 12 mars 2014, par Blandine Guillemot

L’occasion se présente de parler d’Arcimboldo.

Arcimboldo peintre maniériste de la deuxième moitié du XVIème siècle.

Fin de la Renaissance. L’homme n’est plus au centre des préoccupations.

L’homme est une poussière du monde, microcosme dans le grand macrocosme.

Arcimboldo ou l’avènement de l’homme à tête de choux.

Arcimboldo l’homme qui fait tomber l’homme de son piédestal.

Décapité l’homme ! composite, hybride, puzzle de fruits, de légumes, d’animaux.

Les règnes se mélangent, se confondent, étonnante hérésie de cette amateur de chambre des merveilles.

Petit monde éclectique d’Arcimboldo, plus érudit que comestible : racines, pétales, tubercules, feuilles de choux, fleurs de lys, marguerite, épis de blé, pomme, melon, cerise, branches sèches…

Le Vertumne, l’homme jardin, l’homme potager, l’homme planétaire détrône l’homme de Vitruve. L’homme n’est plus, l’homme se devine, se dissimule. Une betterave par ci, un poireau par là. Deux navets à la place des yeux, une courge à la place du cerveau.

Profusion d’éléments, collage grotesque, râpeux, rugueux, soyeux, poilu, odorant.

Arcimboldo : l’homme qui nous offre des simulacres d’homme. Homme où es-tu ?

Je suis là, un genre d’homme, un homme « genre ».

Un homme qui parle sur un mode grotesque, sur un mode sublime.

Un homme moderne, coâ !