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Anthologie

quand on habite à Rancy

Pour voir le soleil, faut monter au moins jusqu’au Sacré-Coeur, à cause des fumées.

De là alors, c’est un beau point de vue ; on se rend bien compte que dans le fond de la plaine, c’était nous, et les maisons où on demeurait. Mais quand on les cherche en détail, on les retrouve pas, même la sienne, tellement c’est laid et pareillement laid tout ce qu’on voit.

Plus au fond encore, c’est toujours la Seine à circuler comme un grand glaire en zigzag d’un pont à l’autre.

Quand on habite à Rancy, on se rend même plus compte qu’on est devenu triste. On a plus envie de faire grand-chose, voilà tout. À force de faire des économies sur tout, à cause de tout, toutes les envies vous sont passées.

Céline, Voyage au bout de la nuit

 


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