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ce qu’en dit la langue

Piocher dans les dictionnaires, à la recherche de ce que la langue pourrait nous apprendre du lieu. Du lot au lotissement, en passant par lotir. Lot, retenir deux définitions du TLFI : part d’un ensemble qu’on a partagé ou qui s’est trouvé partagé. ; ensemble d’éléments considérés comme formant un tout et c’est le tiraillement de l’ensemble à l’unité. Un même lieu symboliquement ou physiquement clos (cette floraison, des clos de ceci comme nom de lotissement), clos parce que délimité, où habiter devient enjeu d’identité, d’individualité. Ce que dit une façade de celui qui habite derrière et les murs de clotûres et les portails et les barrières . Se détacher, être au-dessus du lot, dominer le lot.

Qui interroge l’étymologie n’est pas au bout sinon de ses surprises du moins des possibilités qui s’offrent en matière de fiction :

1245 fig. « ce que le hasard, la destinée, la nature octroie à quelqu’un » (Philippe Mousket, Chroniques, 28678 ds T.-L.) ; 3. a) 1260 jeter au los « tirer au sort sa place à la halle » (Etienne Boileau, Métiers, 339 ds T.-L.) ; 1283 jeter los « tirer les lots au sort » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 569) ; b) 1680 « ce qui échoit à un gagnant dans une loterie » (Rich. ; aussi : gros lot) ; c) 1890 fin. valeurs, obligations à lots (Lar. 19eSuppl.) ; 4. 1429 « un certain nombre d’objets, de marchandises » (Doc. ds Mantellier, Histoire de la communauté des marchands, t. 3, p. 147 : lot de cuirs). De l’a. b. frq. *lot « id. » ; cf. le got. hlauts « sort, héritage » ; a. h. all. hlôz « sort » ; m. h. all. lôz « sort, héritage, destinée » ; all. Los « sort, billet de loterie, destinée, parcelle ».

  • en quoi le lieu que j’habite tient du hasard, de la destinée, du sort, de l’héritage, de la nature
  • ce que ça donnerait si chaque soir tirer au sort la maison attribuée pour les prochaines vingt-quatre heures (et si l’errant avait lui aussi droit au tirage, d’un lieu attribué pour un temps...)
  • d’un jeu à gratter où gagner un toit
  • ce que deviennent les billets de loterie
  • échanger sa maison contre un billet de loterie, ce qu’on devient, un bout de papier en poche, la fiction qui vient se loger dans une suite de chiffres

De lotir, rien de neuf à tirer, mais de ses dérivés ?...

Lotissage, subst. masc.,rare. Action d’acheter ou de vendre par lots certains produits, certaines marchandises. Tous ces avantages ont déterminé, non seulement un grand nombre de consommateurs, mais même des pâtissiers du premier rang, qui n’ayant pas le droit de lotissage, ne peuvent acheter sur le carreau (Alm. des gourmands,1806, p. 157 ds Quem. DDL t. 2).− [lɔtisa :ʒ]. Att. ds Ac. 1762-1878. − 1resattest. a) 1723 « division d’une chose en diverses parts pour être tirées au sort entre plusieurs personnes » (Savary), b) 1762 « action de prendre au hasard dans un tas de minerai pulvérisé de quoi faire un essai » (Ac.) ; du rad. du part. prés. de lotir, suff. -age*. 2. Lotisseur, subst. masc.,urban. Personne spécialisée dans le lotissement des terrains à bâtir. Trois lotisseurs viennent d’entrer en prison. On s’organise, cette transformation foncière locale n’échappe pas à Baryton. Il regrette amèrement de ne pas avoir su acheter d’autres terrains encore dans la vallée d’à côté vingt ans plus tôt (Céline,Voyage,1932, p. 519).La maison avait disparu. Sur le terrain, retaillé par les lotisseurs, croissaient de ces bicoques où le génie moderne se manifeste avec intempérance et, somme toute, naïveté (Duhamel,Terre promise,1934, p. 68).− [lɔtisoe :ʀ]. − 1reattest. 1292 lotisséeur « personne chargée de faire la division et l’attribution des lots » (Paris sous Philippe-le-Bel, Rôle de la Taille, éd. H. Géraud, p. 50b) ; du rad. du part. prés. de lotir, suff. -eur2*.

où sort et hasard persistent

aller voir du côté de Céline, Voyage, Mort à crédit (?)

Pour lotir, le Littré ajoute : Terme de meunerie. Séparer les grains en diverses grosseurs, pour les moudre finalement sous des meules diversement écartées.

elles sont où les meules dans le lotissement ? d’une répartition des habitants en termes de grosseur de grains ; ne dit-on pas de même farine et roulés dans ?...