CARNETS DU LOTISSEMENT

avoir ouvert le dossier Venise, fonction diaporama régler la cadence du défilement, n’y pas prendre garde au début, loin d’un détail pourtant, vitesse à laquelle s’enchaînaient les images, avoir le temps de les visiter, toi le fantôme, toi la revenante, de nouveau t’immiscer dans ces lieux, tranches du passé, journées qui se reconstituaient plus ou moins, non comme un puzzle, rien jamais qui se raboutait si clairement, mais nappes d’impressions qui se recouvrent, penser à l’aquarelle, couleurs se superposent, se fondent, d’autres fois demeurer extérieure, clichés laissent à la porte, ce qu’il allait chercher parfois, actionner le mode pause, tenter de comprendre, ce qu’il aurait pu vouloir dire, l’impression qu’une histoire à naître, qu’en un coup d’œil il l’avait eu présente à l’esprit, présente et muette quand déclencher, et tellement mieux qu’à la dire, de ces images auxquelles tu t’arrêtes, tentée souvent d’accoler quelques mots aux clichés d’André, fragments d’histoire t’imaginer le rejoindre, simple illusion, demeureraient étrangers, en surface, mots accolés à son silence