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Quelque chose à ne pas oublier de moi

mardi 4 février 2014, par Evelyne Berson

Quelque chose à ne pas oublier de moi : cette douceur de mon regard qui t’accueille, t’invite à franchir le seuil les jours de grande sécheresse où les cœurs se ferment ; cœur miel, n’oublie pas que je sais donner.

Quelque chose à ne pas oublier de moi : cette détermination à te montrer la route, même par les jours de grande tempête ; je reste à bon port, je te guide, tu me suis, fidèle, et tu as confiance.

Quelque chose à ne pas oublier de moi : l’art d’attendre, embusqué dans les silences, et ma patience amie, je la porte sur mes cheveux, mes poings, ma tablette, ma patience enveloppe qui me fait me taire et t’écouter, au-delà de ce que tu imagines.

Quelque chose à ne pas oublier de moi : ma force derrière mon masque de candeur. Car ils me croient prêts à les suivre et les copier, mais rien n’est moins simple. Je suis l’instigateur, le meneur, celui qui peut t’emmener vers l’aventure de ta vie ; tu verras, mais attention aux chemins de traverse…

Quelque chose à ne pas oublier de moi : la dignité en toute circonstance.

Quelque chose à ne pas oublier de moi : l’amour de la vitesse. Oui, je cours dans les travées des champs, la tête au vent immobile…

Quelque chose à ne pas oublier de moi : l’amour de la lenteur dans l’offrande des caresses – soleil au zénith-roc transpirant (mais où est le moulin de tes bras ?). Angoisse d’autrefois ; possibles ailleurs…

Quelque chose à ne pas oublier de moi : Je serai une tombe et te laverai des malédictions sans que tu m’en fasses l’aumône. Je saurai t’écouter, sans rien te demander en retour. Je ferai un heaume de ta haine, et tu aimeras cela.

Quelque chose à ne pas oublier de moi : la légèreté du rire et de l’oubli.