Contre toute attente

Ca y est, il l’avait fait ! Contre toute attente et contre tout bon sens, il avait déjoué les sentinelles du Louvre et s’était emparé de l’armure qu’on avait longtemps prise pour celle d’Henri II.

Et pourquoi diantre avait-il fait cela ? Pour l’argent ? Cela ne l’intéressait pas. Pour la collection ? Les valeurs matérielles lui importaient peu. Pour faire la une Parisien ?
Non, il répétait à qui voulait l’entendre que pour vivre heureux, il fallait vivre caché.

Une femme, il y a toujours une femme quelque part et c’est bien là qu’il fallait chercher. Notre larron, tout à fait héros en ce moment, partait à l’assaut de l’inexpugnable montagne Sainte Geneviève. Une fois parvenu, il sortit le pesant attirail de son sac de sport dont les coutures menaçaient dangereusement de rompre et s’affubla de sa nouvelle peau. Il état prêt. Il se mit alors e marche vers Saint-Etienne du mont où l’attendait l’objet de tous ses désirs.

Plus rien ne pouvait l’arrêter maintenant qu’il était paré. Il n’était plus le timide jouvenceau trop à l’étroit dans son costume dégingandé. Il avait fait peau neuve et c’est d’un pas décidé qu’il progressait maintenant. Son invulnérable timidité semblait un lointain souvenir à l’homme d’airain. Finie la peau hâve et la mollesse estudiantine, la compression de son être. Il respirait le courage, sentait l’expansion infinie de son être qui allait lui permettre enfin de s’ouvrir à la dame.

L.L.S