Autour des croix

André Durand
16 février 1991
8 rue Colbert à Choisy le Roi

19h43, le Louvre, salle des ateliers Agent Laurent Alexndre

À Saint-Germain-en-Layre, entre 16h et 16h30, M. Durand a été témoin d’une crucifiction, celle de M. Didier Bourachon, dans le jardin, devant le bâtiment de Sciences- Po. M. Bourachon est professeur de mathématiques, M. Durand est un de ses élèves.

Le témoin atteste de la présence d’une cinquantaine de personnes, 1 personne était à cheval. Les personnes étaient des étudiants. M. Durand dit pouvoir reconnaître les personnes présentes, sauf celle du cavalier qui ressemblait à un indien.

Il y avait deux autres crucifiés en plus de M. Bourachon, personnes que M. Durand ne connaît pas.

Le début du cours a commencé à 15h. Très vite, les étudiants ont commencé à s’exciter suite aux propos très déplaisants, très dévalorisants de M. Bourachon (« Bande de nases », « toquards »). À ce moment là, des étudiants se jettent sur lui. Ils ont tiré M. 
Bourachon par la tête. La salle était au rez de chaussée.
Les deux autres victimes sont arrivées en même temps, entourées d’autres étudiants du site. M. Durand ne connaît pas les deux autres victimes.

Les trois victimes ont été dénudées, elles n’étaient plus du tout conscientes, elles ne bougeaient pas. Elle étaient comme des pantins.

Les personnes qui les entouraient étaient très revendicatives. Elles manifestaient leur haine de l’autre.

M. Durand n’a pas pu s’interposer, la foule était trop nombreuse. Il a regardé.
Il y avait aussi une femme que connaît M. Durand : Mme Catarina Sémouria. Elle était désespérée. M. Durand ne connaît pas ses liens de parenté avec les victimes. Il parle d’une éventuelle liaison adultérienne.

En quittant le site, les trois victimes étaient encore sur la croix. Pour M. Durand, elles étaient encore vivantes.

M. Durand a quitté le site en prenant le bus R2 Sud pour se rendre à la police. Les étudiants étaient encore autour des croix à manifester.

Laurent Alexandre