Shima
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Shima 62
sans hardes dans la plus profonde couleur une nuit vipérine
sans délai murmure à mon corps fou
les mots derniers
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Shima 61
même à l’infini à l’extrême pointe de mon chemin mort
l’oeil cadencé d’une sombre forêt m’exile
dans cette clairière je danse
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Shima 60
l’aube est lisse sa hanche à peine m’assassine
la soie du jour enserre ma peur comme une peau
que le désir étrangle
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Shima 59
à l’ajour ce qui fleurit encore de sa nuit féroce
à l’abandon de mon doute
amande folle elle dort
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Shima 58
chaque matin un sourire aux lits des épousées
dès le seuil fidèle
une parole de citronnier
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Shima 56
aux soleils les nôtres dans la mer que le sel habite
avançons-nous jusqu’au pays sauvage
buvons sa mort légère
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Shima 57
mains sans émeute
la pluie bleue s’abandonne au figuier
près de la pierre
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Shima 55
sur mon pouce ébloui un soleil a dansé
petite éternité de lumière
impatiente main d’homme
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Shima 54
des lèvres aux herbes déchirées de la Meuse
malgré la peur
un baiser rude encor me lie
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Shima 53
[= ma barque douce traîne derrière elle
sa mémoire trempée lèvres gonflées si pures
qui ressemblent à la mer =]