☰ (Francis Royo)

Bribes     8.3

des rives encore
pour survivre au frisson
d’un océan si long
qu’aucun souffle n’y règne
des rives
squelettes d’onde
qui blanchissent
jusqu’aux phares des yeux
satin mouillé d’écume

y croire
comme on croyait aux mains
tendues de lune
soleils fuyants

et s’accrocher au sable
aux ulves aux roseaux
aux cailloux dans les ongles
à ses pas qu’on devine
à ses pas qu’on supplie qu’on imite
infiniment
le long des digues

ou flotter
à défaut de sourire

des rives

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