☰ (Francis Royo)

Bribes     8.5

quel est donc ce chagrin qu’aucune larme n’avoue.
soleil désemparé de miel. à toute faune abandonné.
des herbes déchaussées fleurissent en silence
et le chant des matins s’enroue de blés trop secs

vois ma main d’où coule une eau immense
pour que chaque fontaine parle
et que leurs pierres
tendres accouchées
sourient de toute leur peau

vois ma main sans trembler
sa paume
sa paume déridée
est ton regard vivant

nous entrons par la porte jamais ouverte
jusqu’ici

nous entrons
le vif est là

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