pavillon de Noisy-le-Grand
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Le pavillon a été construit dans les années 30 par M. Laurenti, résident à Paris. Il est possible, mais je n’ai pas de sources le confirmant, que Combaux ou Sueur connaissaient Laurenti, et que dans la confiance ils ont demandé autour d’eux si quelqu’un possédait un pavillon à louer sur la route nationale où courrait le câble Paris-Metz. Dans la confidence que quelque chose était possible pour aider la dissidence, Laurenti aurait pu accepter, et louer le pavillon directement à Combaux, qui disposait de l’argent du S.R.
Il s’agit d’une hypothèse, que j’aurais pu choisir d’écrire. J’en ai pris une autre, coupant la poire en deux. Laurenti est absent, et sa femme est sur place, elle loue le pavillon à Jung. J’avais en effet des complications de relations à aborder déjà bien suffisante pour ne pas compliquer encore la "fiction historique", si je puis dire.
Dans l’hypothèse non retenue, Combaux peut même aller jusqu’à demander un pavillon avec cave, d’une hauteur sous plafond suffisante pour accueillir les armoires encombrantes qui serviront aux écoutes.
Quoiqu’il en soit, c’est bien Édouard Jung qui a loué (plusieurs témoignages sur France Archives).
En 1968, avant la construction de la deux fois deux voies, le pavillon est encore là :
Une carte postale prise d’avion, dans les années 50 ou 60 :
Enfin, la description de l’intérieur du pavillon se base sur le petit bleu d’architecte conservé aux Archives de la ville, quand celle de l’extérieur utilise la photographie ci-dessus, mais aussi celle du livre de Raymond Ruffin, Résistance P.T.T.
C’est un pavillon de briques, sans étage, dans lequel on entre en gravissant quatre marches après une cour étroite et une grille en fer forgé portant le numéro 89. Deux fenêtres aux volets métalliques encadrent la porte. L’entrée de la cave est située à l’extérieur, à gauche du perron sous lequel on doit descendre cinq marches. Derrière, donnant sur le chemin des Gramonts et les bois jusqu’à la Marne invisible, un jardin avec un jeune cerisier et un peu de terre à cultiver, au fond quelques planches recouvrent un trou que l’on devine odorant. La propriétaire fait deux tours de clés et ils entrent dans un simple couloir au papier peint floral, qui va de l’entrée jusqu’à une fenêtre et s’ouvre sur chacune des quatre pièces. Côté rue, une chambre et la salle à manger avec une table et trois chaises. Côté jardin, une chambre et la cuisine avec évier, chauffe-eau, une table plus petite et deux chaises, un placard blanc avec de la vaisselle dépareillée. Tous les sols sont en tomettes carrées. Il y a enfin une trappe permettant d’accéder à un grenier bas de plafond, mais Madame Laurenti ne trouve plus le crochet.