le demi-visage de Robert Keller

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Si je dois beaucoup à Raymond Ruffin pour le passage de Péronne, au début, voire pour l’idée même d’écrire un roman, je dois citer Georges Clavaud, et son témoignage paru dans la revue T n° 12 de juillet 1974, en particulier ce passage, qui m’a permis de trouver une image de fin, comme un arrêt sur image au cinéma, avant le générique.

Six jours plus tard, le 22 décembre, Keller apprend que les Allemands veulent le voir à la Direction. Il n’est pas particulièrement inquiet, car cela lui arrivait souvent. Mais des détails lui donnent à réfléchir, et il me téléphone pour me demander de prendre les précautions convenues : brûler ses papiers et dissimuler ses armes. J’avais encore son revolver dans la poche quand Keller entrebâilla la porte de mon bureau pour me dire : « ils m’embarquent ». Je ne l’ai plus jamais revu. Que s’était-il passé ?

Et c’est sur cette image que j’ai d’abord clôt ma mise en fiction, avant d’ajouter le monologue final.