l’arrestation

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Rien de plus à dire que dans le texte.

Moins d’une demi-heure plus tard. Robert Rocard arrive, il descend de son vélo, et voit que la porte vitrée est ouverte. Rien que ça, la porte ouverte. Un sentiment, comment l’expliquer. Sans avoir le temps d’y réfléchir, d’analyser le fait que cette porte est ouverte, il ralentit, devient attentif, ne se dirige pas vers la maison. Puis, une silhouette flotte derrière cette porte, et ce n’est pas Prosper.

Les informations sont partielles, non recoupées, on ne peut pas reconstituer comment la police a su, ce qui a dérapé, s’est vu. On ne sait pas s’il y a eu une dénonciation, je l’ai déjà dit : Bousquet n’a pas pu parler, personne n’a rien confirmé, on n’a aucune preuve qu’il ait su par quelqu’un (c’est simplement hautement probable) , ni par qui. Ruffin propose également des hypothèses dans Résistance PTT  :

Quarante ans après, en étudiant soigneusement cette affaire, on peut faire plusieurs remarques importantes : Robert Keller a été indiscutablement l’objet d’une dénonciation. Deux lettres étaient, en effet, parvenues aux services allemands pour signaler son activité résistante, bien antérieurement à celle qui déclencha l’enquête finale. Elles auraient été l’œuvre d’un agent des P.T.T. membre du P.P.F. Mais de toute façon, la piste suivie par les policiers nazis recherchant les causes des fuites sur le câble Paris-Strasbourg ne pouvait qu’aboutir à Keller, en raison même de sa fonction et de ses responsabilités. Le témoignage, recueilli après la guerre, du Commandant Rœder, chef de la Feldschalt-Abteilung de 1940 à 1944, est formel : le 22 décembre 1942, son supérieur, le général Kersten, lui apprit, en confidence, que la Gestapo connaissait l’existence d’une table d’écoute sur les circuits de Paris-Strasbourg. Et l’on peut à cet égard se poser une première question : pourquoi cette enquête, qui était du ressort de l’Abwehr, échut-elle dans les services de Kieffer, et plus précisément entre les mains de son adjoint le Kriminalkommissar Sinnhoff, autrement dit au groupe IV du R.S.H.A., section du Contre-Espionnage ? Il y a tout lieu de penser qu’elle fut provoquée par l’un des nombreux agents de la Gestapo, infiltrés dans les équipes techniques allemandes, qui aurait découvert un fait insolite. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

Dans le texte, je favorise l’ambiance (tension entre collègues), les agissements (visiblement) suspects qui peuvent donner l’idée à quelqu’un de creuser, etc. Cela pour l’opposer au déroulement de la première opération, qui part sur de bonnes bases car protégé par le tissu social qui ferme les yeux, voire aide, jusqu’à ce qu’il se déchire légèrement, et les oblige à partir par précaution, et quand il se déchire complètement, l’idée de dire que ça peut donner des dénonciations criminelles.

Extrait de l’historique de l’arrestation écrit par Georges Clavaud :

France Archives FRAN_0086_034677

J’ai dû modifier la plupart des éléments qu’on retrouve, pour obtenir une narration claire et probable, ce n’est qu’une interprétation, une imagination de ce qu’il a pu se passer.

Extrait de la fiche de police :

France Archives FRAN_0086_034875