A propos des débuts

12 janvier 2018

L'ordinateur, cette drôle de bête

Il n'y avait qu'un seul ordinateur au départ à la maison.
Un de ces gros ordinateurs avec l'écran un peu courbe, qui prenait plein de place et dont les fils de la tour s'emmêlaient sous le bureau. Je ne me souviens pas de quand exactement il a pris place dans la chambre de mon père ni si c’était le premier qu’on avait. J’ai en tête l’image de mon père le nez dans les entrailles de la tour mais impossible de dire si c’était lors de l’arrivée de la bête ou bien plus tard, lorsqu’il a changé un certain nombre d’éléments pour en augmenter les capacités.
Je me souviens de l’état d’intense excitation de ma sœur et moi, pour qui cette chose pleine de câbles relevait de la science-fiction et nous semblait être dédié à notre seul plaisir. Car nous n’avions pas la TV et avec l’ordinateur sont donc arrivés les films à la maison.
On appuyait sur ce drôle de bouton ressemblant quelque peu à un groin de cochon et il s’éveillait lentement en grognant et soufflant. Car c’était un animal bien capricieux qu’il fallait éviter de contrarier sous peine de le voir se rendormir brusquement, emportant avec lui tout ce qu’on aurait eu le malheur de ne pas sauvegarder. Pour l’éteindre, la manipulation était un peu plus compliquée ; hors de question d’appuyer encore une fois sur son museau, apparemment, ça le vexait. Il fallait utiliser un intermédiaire – Dame Souris, reliée à lui par sa longue queue – qui lui demandait gentiment, en quelques clics délicats, de retourner à son sommeil.

Retour...

Poussière et fée