Dires
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Dires 181
de ton désir la clef concise pas un de tes sourires blessés ne trahit la pure trajectoire
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Dires 182
écrire dit-elle. et les corps qu’on croyait éprouver loin de là nous absorbent et délacent enfin leurs incroyables préhistoires
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Dires 183
je me suis écarté pour regarder ma nuit. muette et déchirée. c’est encore de ma bouche frêle que sortira le monstre
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Dires 184
cette ombre est mon pays ma terre grasse. qu’allumez-vous qui soit vivant
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Dires 185
le soleil
l’insoutenable bonheurla barque
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Dires 186
qu’arracher à la mer sinon son chant d’étoiles. fragments d’îles sombrées
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Dires 187
il faut la voir ramper cette lame illisible qu’on prenait pour la mer qui désormais m’ébranche méticuleuse
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Dires 188
sur l’oreiller sa tête blanche fruit pur qui se délie. filigrane silencieux de ma main. l’épaulée dans l’hiver d’amandiers
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Dires 189
très douce chaque nuit une vive voix m’étreint comme un linceul
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Dires 190
un tatouage au fond des yeux. vert. entailles précises à l’ombre lente des saisons