☰ (Francis Royo)

Tokaïdo     Goyu (Tabibito tome-onna - 35e relais)

elle rêve

sur la rue qui mène à la nuit
droite à peine
entre les murs éteints

elle oublie

la peau de l’un
la peau de l’autre
comme d’une fontaine l’eau qu’on s’arrache
de cris de griffes
l’odeur nue de l’homme
qui repose
une mer

flotte douce accoudée
fil d’or aux ombres de paupières

à sa fenêtre pâle
entre ses pas de sable
elle peut entendre encore
des oiseaux bleus
se taire

elle songe
seule graine en la chambre
à la pluie qui déjà s’avance
sur Goyu

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