☰ (Francis Royo)

L’arrache-coeur     herbes herbes

herbes herbes
à quels vents ployées coupées
sur quel autel
en longue mémoire de nos moissons
la faux
nos vies usées
pierres mortes que plus un sel n’avive

je regarde devant
le futur libre de nous
la route si étrange maintenant
qui conduit nos paupières en ailleurs
pays sauvage que nous aimions
les ronces les étangs
les bruyères abstraites le sablier

je tremble

et le seul néant entre nous rameute sa chiennerie

on m’attend
la porte est lourde
la pousser m’illumine

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