☰ (Francis Royo)

Tokaïdo     Ejiri (Miho embô - 18e relais)

sur le ventre soyeux d’Ejiri
l’épi des mats
se dresse

les voiles sages
leurs cils
espèrent sans impatience
une levée du vent
lointaine

et dans leurs tympans vierges
le son de la mer
exactement

gros dos sombre d’Ashitaka
et l’avancée virile
de la pinède de Miho
vertébrale tendue
sous la chair tendre du ciel

ici
tous les doigts du monde sont tressés
et rien ne se dénoue

je ne trancherai pas le sexe de mes yeux
au risque éblouissant
de l’absolu silence

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