Des Mains au Japon...

Départ au Japon. Retour dans le passé. Trois semaines de l'automne 2010. Longue attente avant l'embarquement, pandant laquelle ma main gauche tente de dévorer l'avion. Jeu idiot que ma main droite s'empresse d'immortaliser.

Au détour d'une rue, toujours au Japon, cette main qui marche sur les cordes de cet instrument dont je ne me souviens plus le nom. Une musique magnifique. Asiatique. Bien différente de chez nous. Je ne me souviens plus de l'air.
Je me souviens qu'il était beau.

Là-bas, une fois, il a plu.

Des mains pour cuisiner. Pour soi. Pour les autres. Des mains pour préparer avant de manger. Des mains propres à salir et à laver. Des mains d'un cuisinier japonais avant l'heure du déjeuner.

Puis les mains de sa femme. Des mains pour s'appliquer. Rendre les choses belles. Appétissantes. Des mains patientes pour préparer. Pour soi. Pour les autres.
Pour nous.
Ce fût un délicieux repas.

Des mains de moines calligraphiant des écritures que je ne saurais traduire. Des mains de moines, ça a quelque chose de mystérieux. Cette calligraphie, je l'ai encore. C'est comme la dédicace d'un auteur. Mais en plus précieux. En plus sacré. En plus silencieux. Les moines, ça invite au silence. Un moine calligraphiant s'observe en silence. Et on ne saurait l'interrompre. Il a quelque chose en lui de sacré. Je ne suis pas croyante et ce n'est qu'un homme habillé en moine face à moi. Pourtant, il semble être plus que ça. Alors je me tais et admire sa précision sur le papier.
Cette calligraphie, c'est la trace d'un passage dans un temple de là-bas. J'en ai tout un carnet.
Souvenirs, souvenirs...
Et maintenant, le Japon, c'est comme un rêve lointain duquel, si j'avais pu, je ne me serais par réveillée.