Des Mains à Trier...

Des photos sans texte. Sans place. Sans catégorie. Sans une autre sur le même thème qui pourrait aller ensemble. Un bric-à-brac de tout et de rien. Un bric-à-brac de mains.

Des mains pour s'habiller le matin. Reproduire le noeud compliqué d'une cravate chaque jour. L'apprendre. Le retenir. Le faire et le défaire. Pour petits et grands. Clowns et businessman.

Une main pour tenir entre ses mains le travail d'un autre. Une main pour lire ce qui a écrit par cet autre. Un objet entre les mains pour tenir une histoire insaisissable comptée par des mots typographiés à l'encre noire. Une main pour tourner la page. Puis la tourner encore. Une main pour fermer le livre et rendre le mot fin plus réel.

TEXTE A ECRIRE

Une main de grande pour jouer à des jeux d'enfant avec la neige. Au chaud du froid pailleté de ce doux blanc.

Une main dépourvue de gant pour sentir la neige froide fondre entre les doigts chauds. Une main pour sentir la douceur. Une main pour lancer la boule de neige. Une main pour saisir et lâcher.

Une main pour avoir froid.

Des mains d'adulte qui n'ont pas oublié ce que c'était que d'être un enfant. Des mains calculatrices. Des mains pour résoudre tous les problèmes. Tous les mystères.

Souvenir d'un été lointain.

Un brin de magie. Une illusion. Un fragment de vie en mode pause. Une image arrêtée. Le ballon rouge immobile dans son action. La main le quitte. La main va l'attraper. La main le fait léviter. Bonne question.

Des mains pour se régaler. Des mains pour chacun. Des mains articulées pour tenir la cuillère dans laquelle s'accumulera une petite boule de glace à la vanille qui fondera dans la bouche. Gelant la langue sur laquelle elle s'attardera. Laissant une trainée froide dans la gorge dans laquelle elle coulera.

Des mains intelligentes de dextérité. Leur précision sur les cordes à gratter fait naître un son mélodieux dans l'air. Des notes s'entremêlent avec le vent qui le porte et l'emporte dans les oreilles des voisins. Des mains pour créer. Pour reproduire. Pour émerveiller.

Des mains pour cueillir des bouquets de fleurs qui feront sourire celui ou celle pour lesquelles elles sont destinées. Une photo qui fait pleurer quand le bouquet ne devient plus que souvenir. Quand les fleurs ne sont plus harmonisées pour faire plaisir. Puisque les mains ne sont plus là. Elles sont parties. Ne reviendront plus. Ces mains-là me feront plus sourire...

TEXTE A ECRIRE