Arrache-corps
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Arrache-corps 9
ton regard si grand
qui scande de son pas vert ce corps illogique
ma montagne éboulée
ne s’épuise
pasmon rocher
plus lourd d’être nu
a déchiré sa pagede ronces semées
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Arrache-corps 8
ventre qui rond encore
de mains penchées sur lui
courbes sourires et tendres
qui lui tissèrent
cette peau de fleur
jamais griffée
les doigts paumes aussi
dans la faille d’où naquit
une rouille ancienne qui rode
et ne s’éteindra pasau printemps noir
assassine y germa
une étrange beautéventre feu
ventre roi
couronné
de fureur et d’orgueilcris bleutés de ton chant dans la nuit
1er mars 2015 beauté , chant , cris , doigts , fleur , fureur , mains , nuit , orgueil , peau , printemps , sourires , ventre
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Arrache-corps 7
Oublier la ligne
au sens n’entendre que l’interdit
hors portée
de son propre cahier de notes
déchiréescomprendre que
bris brisé
intervenir le moins possible
dans la peau des murs
blancs fin de soleil
renoncer au multiple
s’adosser à l’Utile
dernier recoursconnaître du mot
souffrir
l’inattendu sourireen ta vie de doses efficaces
Croire
aux vertus des semismême en terre sèche
21 avril 2013 interdit , mot , peau , soleil , souffrir , sourire , utile , vertu
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Arrache-corps 6
Os d’encoches saturés
sans mémoire souple
simples dans l’aveuglement de leurs éclats
féroces
des lacérations de verrous
pour s’attacher encore
au chemin
maisne plus être du pas
entre le sol et moi
chant des marches et des pentes
remplace le pli15 septembre 2012 aveuglement , chemin , éclats , lacérations , marches , mémoire , os , pentes , pli , sol , verrous
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Arrache-corps 5
La main qui danse vaut mieux qu’un corps qui pleure
et les étoiles ne savent rien de nos malheurs.La vie parfois s’installe où l’on n’est plus.
20 septembre 2011
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Arrache-corps 4
Quoi que je fasse
Et malgré mon droit
de naissance et mon envie d’homme
je n’aurai jamais personne
à mes côtés
qui m’aimât jusqu’aux mots derniers
et toutes les fenêtres ouvertes n’engendreront jamais
assez de ciel de sève de lave
de possibles saisons
qui me fassent vivre
dans le métal du tempsJe ne respire qu’en éruption
et mon soufre n’est qu’ici16 septembre 2011
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Arrache-corps 3
Pure violence de la fenêtre
dont l’oeil vous lace même en sommeil
de mathématiques étranges
Pur rectangle d’étranglement
dont la peau percée
sue l’envol ou la mort15 septembre 2011
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Arrache-corps 2
Une seule seconde
Une
mais longue étirée éternelle éternisante
le temps mort qui vous regarde
et les lames les écrous les cailloux
les cassures brisures coupures
Le sang qui se tait
et les vieux mots savants qui déchirent
leurs pointes en corps soumisTout est faux par ici
sauf mon corps
et ma soifCe que je veux
J’attends ma nuit de roses15 septembre 2011
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Arrache-corps 1
Horizontal et blanc
sans sexe
traversé de dessins désombrés
dans la noyeuse allée
les seules lumières sont intruses
en cercles
diffus satellites
de mon noyau désactivéJ’aspire le vide qui s’adosse
Je m’époumone de combats
jonchés de sourires
de silences
et de fleurs imbrassables.
pauvre jonque tache molle
sur l’océan trop mince
de mes naufrages douxParole au bout du couloir m’attend
Lumière au bout du tunnel s’égorge15 septembre 2011