Bribes
-
Bribes 10.3
qu’héberges-tu ma nuit mon royaume
entends-tu le rire de la pierre
l’étoile qui trébuche et la main qui se tendj’arrache aux fleuves égarés
la mêlée d’eaux qui dort
et le sable qui coulela digue aimée
15 février 2015 eaux , étoile , fleuves , main , nuit , pierre , rire , royaume
-
Bribes 10.2
et nos visages en ruine
à nous-mêmes étrangers
nos mains vides et tremblantes
encore
nos herbiers de peurs et de chagrin
qui ce matin
va restaurer leur champ de roses
courageuses -
Bribes 10.1
ce que me coûte
ce feu
cet interminable printemps
parmi les hommes
cette main que je tiens
fort dans le ventre de la nuitrien n’en témoigne
sinon parfois
de quelques mots blessés
l’impossible ruissellement7 janvier 2015 feu , homme , main , mots , nuit , printemps , ventre
-
Bribes 9.9
tu viendras
la montagne sera sacre de lumière
nos mains n’auront plus rien à gravirdans l’angle du regard
brûlera le chemin
le cri du vide encore
et sa foudremais
d’une même bouche exaucée
nous parlerons jusqu’à la mer
sa certitude
son élan30 décembre 2014 chemin , cri , lumière , mains , mer , montagne , regard
-
Bribes 9.8
le nerf
l’os
et la flamme immobileplus d’arrachement
le gel de notre discordancenotre monceau d’étoiles
-
Bribes 9.7
le soleil qui sombre lent
dessine sur ma peau
des oiseaux apeurésdehors le vent coupant
l’eau rare
les barques chavirées
j’étreins le corps d’un ciel
ineffaçablece parfum d’orge blond
c’est la vie
qui s’enfonce
balafre encore en moi
l’enfant mort qui sourit28 décembre 2014 barques , ciel , corps , eau , enfant , parfum , peau , soleil , vent , vie
-
Bribes 9.6
le sommeil des étoiles
les nuits d’anémones
les cœurs frôlés
à l’aube
nos anciennes années qui flottentet l’hiver
l’hiver qui tarde
à nous ceindre25 décembre 2014 aube , cœurs , étoiles , hiver , nuits , sommeil
-
Bribes 9.5
qui peut deviner ta voix dans le vent
encordée pierre à pierre jusqu’au ciel
qui peut te reconnaître dans mes yeux sans nuages
qui peut chanter ton nom coeur à terre
en plein volchaque mot chaque note est une main tendue de voiles
et ce froid qui s’installe
qui peut en rire encore bouche gercée de sel
mer toujours brûlante de nos écumes
mordant le sexe
de nos saisons éblouissantespuis très haut plus haut que tous les jardins
qui peut donc sans vertige contempler ton soleil
21 décembre 2014 ciel , jardins , mains , mer , mots , notes , nuages , pierre , saisons , sexe , soleils , terre , vent , voix , vol , yeux
-
Bribes 9.4
brûlée la terre écrite
pour que dans l’élan
les oiseaux toujours
s’envolentnous traversent
-
Bribes 9.3
nulle ronce
ce qui vient n’a pas d’âgela mer ouvre les cuisses
cherche l’or la poussière
la nuit s’enfonce
illisiblenous absorbe