Lisières
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Lisières L 14
à ma nuit poignardée
sa langue feu d’amour
à ce qui fuitau vent debout
je dirai braise qui
sans l’aboi d’une source
sévère et pâle
m’était promise -
Lisières L 13
toi mon blé
sur les plus hautes collines
près des oiseaux
et de mon pain la saintetédis-moi
de quelle folie au silo des heures
la moisson s’égorge
quand ton regard s’épuise
quand vient la faux30 avril 2015 blé , faux , folie , moissons , oiseaux , pain , regard , silo
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Lisières L 12
sauras-tu toujours ma main
comprendre
ce qu’elle tait le matin
quand les lointains s’éveillent
que s’enfoncent au ravin
de mon corps les ombres
pierres casséessauras-tu de nouveau
d’un regard me gravir
et dans l’étranglement de l’aube
l’affleurement de mes bras entaillés
me dire encore
le sel
le feu
et la plus belle neige21 avril 2015 aube , bras , feu , main , matin , neige , ombres , regard , sel
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Lisières L 11
alors que toutes les lunes
folles s’éteignent
sur l’oreiller lourd où je me blesse
à labourer mon ventreprès de la mer encore
un soleil bat
qui ne sait pas nagerau bout de mon voyage
au butoir de ton coeur
de notre commune écriture
regarde-moi trembler
si tu me veux vivant17 avril 2015 coeur , écriture , lunes , mer , soleil , ventre , voyage
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Lisières L 10
je sors
souffle blanc qui murmure
aux herbes mouillées qui dorment
plus lent encore
qu’un voyage de lune
en tes paupières closes
offrande claire en toije n’oublie rien je sors
la nuit fut mon souhait
je ne fais pas de bruitune feuille qui tombe en la forêt qui danse
16 avril 2015 herbes , lune , nuit , offrande , paupières , souffle , voyage
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Lisières L 9
de toi que puis-je
pour moi garder
sinon ce miroir vierge
qu’à coup de mots je briseoù seras-tu pour moi
le silence advenusur ma route
invisible
toujours un peu plus loin
attends mon pas de collines -
Lisières L 8
les fenêtres ouvertes je dois
sortir
la route est périlleuse et mes paumes sont fraîches
au sol mon ombre entière
avale le soleil
m’entraîne sans blasons
seul encore à danser
à couvrir
pour couronner ma soifle calice ou la source
14 avril 2015 calice , fenêtres , ombre , paumes , route , soif , sol , soleil , source
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Lisières L 7
lève les yeux
au ciel[,,*40,, j’y suis,
derrière les oiseaux morts
ancre haute
éperdument
j’embrasse mon bourreau -
Lisières L 6
étrange hiver scelle ma porte
là-bas le ciel ne porte pas mon nomà éteindre la lampe
dents serrées
flottent des cris des rires
nymphéas de désir dans des lits dévastés
d’autres regards aussi dans ma nuit
interminable partagée
des cils des mains trahies
qui tremblent
brûlent ma plainene portent pas mon nom
au matin loup de l’aube
sur mon seuil infranchi
je cueille l’oiseau blessé
et sourit
à l’averse sauvage10 avril 2015 ciel , désir , hiver , jour , mains , matin , nuit , oiseau , porte , regards , rires , seuil
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Lisières L5
la vie sur moi n’a rien trouvé
la mort se fait pressée
suis-je encore loin du jour de ton péché solaire[,,*40,,[,,*40,,[,,*40,,une lune blanche s’élève au-dessus des saules,,,