Bribes
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Bribes 10.1
ce que me coûte
ce feu
cet interminable printemps
parmi les hommes
cette main que je tiens
fort dans le ventre de la nuitrien n’en témoigne
sinon parfois
de quelques mots blessés
l’impossible ruissellement7 janvier 2015 feu , homme , main , mots , nuit , printemps , ventre
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Bribes 10.2
et nos visages en ruine
à nous-mêmes étrangers
nos mains vides et tremblantes
encore
nos herbiers de peurs et de chagrin
qui ce matin
va restaurer leur champ de roses
courageuses -
Bribes 10.3
qu’héberges-tu ma nuit mon royaume
entends-tu le rire de la pierre
l’étoile qui trébuche et la main qui se tendj’arrache aux fleuves égarés
la mêlée d’eaux qui dort
et le sable qui coulela digue aimée
15 février 2015 eaux , étoile , fleuves , main , nuit , pierre , rire , royaume
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Bribes 10.3 bis
la neige immobile s’étonne
sa bouche étale au front des champs
de terre folle secrètement
en l’haleine lente de son sommeilmalgré tous ces cris de cristal
qu’on brisemes lèvres pourtant
au cœur vivant s’avancent17 février 2015 bouche , champs , cris , cœur , lèvres , neige , terre
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Bribes 10.4
aube bûche éteinte
mon corps aveugle
simple silexfleur intime et sévère
pure argile -
Bribes 10.5
dans l’épais de l’air
l’oiseau d’avalancheciel absent
bélier noir -
Bribes 10.6
un mot de toi
tu ne l’écriras pas
les eaux seront partagées
toute la terre éclosele silence aura changé de goût
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Bribes 10.7
nos sureaux seront prêts au printemps leur parfum
aura bercé nos puitsnous laisserons pleuvoir
l’eau verte aiguisera des rires
à couper les grands blés
couverts de vent d’éclairsmarée sous nos paupières
un souvenir d’écumel’été vivra
notre profond repos
sous la mer accordée24 février 2015 blés , eau , écume , été , marée , mer , parfum , paupières , printemps , puits , repos , rires , souvenir , vent
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Bribes 10.8
dans la courbe du jour ce n’est pas la branche qui tremble
mais des savanes en nous qui meurent
étincelantes25 février 2015 jour
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Bribes 10.9
dans le sostenuto d’attente de sa voix
qui vibre sans poursuivre
en paix profonde et accordée
dans la plus haute tessiture
s’ouvre au jour cet élance volume d’air sous le pied quand le regard s’espace