Lisières
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Lisières L 11
alors que toutes les lunes
folles s’éteignent
sur l’oreiller lourd où je me blesse
à labourer mon ventreprès de la mer encore
un soleil bat
qui ne sait pas nagerau bout de mon voyage
au butoir de ton coeur
de notre commune écriture
regarde-moi trembler
si tu me veux vivant17 avril 2015 coeur , écriture , lunes , mer , soleil , ventre , voyage
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Lisières L 12
sauras-tu toujours ma main
comprendre
ce qu’elle tait le matin
quand les lointains s’éveillent
que s’enfoncent au ravin
de mon corps les ombres
pierres casséessauras-tu de nouveau
d’un regard me gravir
et dans l’étranglement de l’aube
l’affleurement de mes bras entaillés
me dire encore
le sel
le feu
et la plus belle neige21 avril 2015 aube , bras , feu , main , matin , neige , ombres , regard , sel
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Lisières L 13
toi mon blé
sur les plus hautes collines
près des oiseaux
et de mon pain la saintetédis-moi
de quelle folie au silo des heures
la moisson s’égorge
quand ton regard s’épuise
quand vient la faux30 avril 2015 blé , faux , folie , moissons , oiseaux , pain , regard , silo
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Lisières L 14
à ma nuit poignardée
sa langue feu d’amour
à ce qui fuitau vent debout
je dirai braise qui
sans l’aboi d’une source
sévère et pâle
m’était promise -
Lisières L 15
qui se lève
un feu si lointain au ciel voix limpide sa main
déjà lâchée l’herbe pleure
terre tremblante sous mon pas
perce aussi les neiges de son visage
dans les maigres prairiesle jour comme un chien
ronge en moi
l’os miraculeux15 mai 2015 chien , ciel , feu , herbe , jour , main , os , pas , terre , visage , voix
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Lisières L 16
au creux du volcan mon corps d’amour est éternel
ma terre mon feu mon invisible lavepaupière ouverte avant la nuit
qui marche
j’ouvre la porte
au ciel de cendres qui m’enfante31 mai 2015 amour , cendres , ciel , corps , feu , nuit , paupière , terre , volcan
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Lisières L 17
jusqu’où les cendres de ce corps garderont-elles
l’écho déchiqueté de tes pas
ma louvele temps du battement
d’une
paupièreet tout à dire encore
des sources bleues des ciels de craie
des carrières blanches comme draps
inoubliés
que l’on creuse à mains nuesdes trains leurs quais
guillotinés de lumière11 juillet 2015 cendres , ciels , corps , craie , écho , lumière , mains , pas , sources
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Lisières L 18
accouplée à la pierre
entre le ciel et moi
dis-moi
quel est ton vol
ta peur du vide
et le soleil qui te brûlaces ailes et tous ces ans
qui ne s’ouvriront plus
qu’au bord du silence
cet imbécilela corde qui t’agite
sois donc mon cou serré
ma perle d’eau au fond du puits9 août 2015 ailes , ciel , couteaux , eaux , peur , pierres , silence , soleil , vol
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Lisières L 19
algue toi
dans tous les lits défaits
la terre bue aux vents qui passent
algue nue
qui sut l’épaule mieux qu’un souffle
d’écume et là
quand il fait beau dans nos yeux
l’espoir de cet océan d’herbes
où rouler
de leur plus belle peau
nos flancs d’oiseaux mouillés12 octobre 2015 algue , écume , lits , océan , oiseaux , peau , souffle , yeux
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Lisières L 20
quelles couleurs auront pour toi
les aubes sans visage
quand l’irréel passager aura endossé
sa besace de lumière
et que les vents
même les vents
auront perdu sa trace inavouable
dans des ciels bleus
comme des fleuves
19 octobre 2015 aubes , ciels , couleurs , fleuves , lumière , visage